Vide visite
De bon matin
J’entendis comment le dire
Un son incertain
Que je ne puis décrire
Affolé j’ouvris l’huis
Et fut fort surpris
Il n’y avait rien
Enfin non un peu plus
Ou plutôt moins
Car un murmure
Indéfinissable
S’échappa de la créature
Abruti
Petit chat
Endormi
Qui ne me reconnaît pas
Sais tu qui je suis
On me nomme le vide
Ne t’approche pas animal
Car plonger dans le vide
Te serait sûrement fatal
Je répondis
M’en fous
J’ai neuf vies
Comme tous les matous
Et toi tu n’es rien
Je sais bien
Que tu n’existes pas
Le murmure
Devint tonnerre
Le vide hurla
Ferme la
Petit chat
Impudent sophiste
Se prétendant
Atomiste
Hypocrite
Reniant
Démocrite
Tu insultes Blaise Pascal
Ce savant étonnant génial
Qui au Puy de dôme prouva
Mon existence oui da
Deux attelages de huit chevaux
Des lourds et des costaux
Suèrent sang et eau
Pour séparer deux hémisphères
Où je m’étais installé
Et oui j’en suis fier
A Magdebourg
Au monde étonné
J’ai prouvé
A rebours
Des préjugés
Ma puissance infinie
Et ce n’est pas fini
Car la physique
Quantique
Ne cesse de mesurer
Mes fluctuations incessantes
Tu te prétends passionné
Boule de poils puante
Par la science
Quelle impudence
Là je dois avouer
Que je fus fort vexé
Et je fermai
Ma porte à clé
Laissant le visiteur
Au discours rageur
Dans le vide pérorer
Et retournai me coucher
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