Vers deux heures du matin, j’ai entendu un bruit étrange.

Mal réveillé, j’ai ouvert ma fenêtre et mes volets.

Et là j’ai vite refermé et je suis retourné me coucher : il était évident que j’étais en train de faire un cauchemar.

Hélas non, car «ON» était devant moi, l’air fort mécontent.

Globalement , il avait la tête d’ET, mais version pas content, style Sarko qui a avalé son yaourt de travers !!

Terrorisé, je demandai à mon visiteur :

« C’est pour les impôts ?

— Très drôle, répliqua le truc bizarre, non c’est pour un petit voyage.

— Quel voyage ?

— Un voyage style «Île déserte», mais à trois milliards d’années lumière d’ici.

— J’ai gagné au loto ?

— Pas vraiment, répondit le «ON», mais tu ferais mieux de te dépêcher, ma soucoupe repart bientôt !

— Au fait t’es rentré comment ? En fait je m’en moquais, mais bon il me semblait important de gagner du temps.

— J’ai traversé le mur, bon tu t’habilles et on se barre. »

Mon chat roux eut la stupide idée de rentrer dans la chambre à ce moment là. Vif comme l’éclair «ON» sortit son laser et le désintégra.

Consterné j’hurlais :

« Délireonanique !

— Drôle de nom pour un chat répondit mon visiteur.

— Il est mort ?

— Non, il t’attend sur l’île déserte, tu vas le rejoindre bientôt menaça l’ET malveillant.

— Tout de suite, demandai-je ?

— Si tu veux, mais il vaut mieux attendre 10 minutes, sinon ton corps se mélangera avec celui de Délireonanique.

— Je préfère éviter, bon, je suis habillé, je prends quoi ?

— Rien du tout, maugréa «ON», ah si t’as le droit à une clé USB avec 10 morceaux.

— C’est vraiment utile, demandai-je surpris ?

— C’est vivement conseillé : tu vas les écouter pendant un certain temps. »

L’ordinateur était allumé. L’idée de transmettre un message à la police me traversa l’esprit, mais je me doutai que mon histoire n’était guère crédible et que l’on me conseillerait d’arrêter la dope !

Dope et voyage dans l’espace, mon premier titre «sixties» allait de soi.

Pour le second une évocation d’un petit trip LSD avec des scarabées me sembla évident.

J’allais pas rigoler, et «ON» ne fumait pas les mêmes cigarettes que moi.

C’était comment de l’autre côté derrière la Porte ?

Pour le cinquième, je me dis que la pierre allait rouler très loin de chez moi !

J’espérais avoir de bons moments là bas, qui sait sur une île on peut surfer ?

Au septième morceau, je vis «ON» s’impatienter et je commençais à tout voir en noir.

Vite, je glissais un dernier adieu au soleil qui ne rentrerait plus chez moi.

Oh là, ça sentait le roussi, j’espérais pouvoir manger des fraises sur l’île !

Merde, dernier morceau : inutile d’espérer une quelconque aide de mes amis !

« C’est fini, demanda «ON» ? »

Je ne répondis pas et je me mis à pleurer.

«ON» me visa et appuya sur la gâchette !