Un saxo dans la nuit chante du velouté, des vibrations à en traverser les murs des bâtiments sous la voûte céleste elle-même dessinée en ondes harmoniques du sol au cosmos. Tout alentour la ville avec ses batiments en tours de toutes formes qui se mirent dans l'eau avec leurs sihouettes sombres. Archéos oscille au rythme de son instrument, coiffé de son chapeau, il est le jazz incarné. Tout l'espace est traversé de nuances bleutées et de notes nostalgiques. Celle-ci frappent le ventre en son creux, les épaules se balancent, les oreilles tremblent. Qui a inventé la musique, cette musique aux accents humains entre plaintes, gémissements, cris et allégresse ?

Le public est saisi par la beauté et l'harmonie de l'espace sonore et visuel environnant. Tout forme vivante faune, flore, donc les humains sont dans la même pulsation de cet homme seul à initier une puissance sidérante.

Quelle souplesse dans cette sonorité devant les batiments réduits à un décor inerte et grandiose avec la lumière sobre en contre jour.

J'ai cru assister à la création d'un monde, la prépapartion d'un jour nouveau avec le grondement des entrailles avec le germe d'une nouveauté extraordinaire, sublime et impensable.

Ma respiration est suspendue, en attente de ce qui est en train de maturer de se déplier. Les prémisses sont déjà tellement improbables que le sursaut sera insensé. Je l'imagine comme une vague émotionnelle, physique qui va nous balayer. Attention, gardez l'équilibre, le monde va tanguer.