Chapitre 30 — Et après ?
Un mois a passé.
Ce n’est pas beaucoup, mais c’est assez pour voir que certaines choses changent.
Je ne pleure plus tous les soirs.
Je n’ai pas oublié. Je n’oublierai jamais.
Mais j’apprends à respirer avec ce passé-là.
Comme une cicatrice qui tiraille parfois, mais qui ne saigne plus.
Noah et moi, on avance doucement.
On n’a rien promis. On ne veut pas construire sur du vide.
Mais chaque regard, chaque sourire partagé, c’est une brique posée.
Et Mila… elle est toujours là.
Elle m’a attendue. Même quand elle ne comprenait pas.
Et ça, je le garde au creux de moi comme un trésor.
Je continue d’écrire.
Des pages entières.
Pas juste pour vider mes colères, mais pour raconter, pour comprendre, pour guérir.
Peut-être qu’un jour, quelqu’un les lira.
Peut-être que ça aidera une autre fille à ne plus avoir honte.
Ma mère aussi change.
Elle parle plus. Elle rit parfois.
On cuisine ensemble. On se dispute pour des conneries.
Et parfois, on se prend dans les bras sans rien dire.
La justice suit son cours.
C’est long. Parfois injuste.
Mais je suis debout.
Et je n’ai plus peur de dire son nom.
Ni de dire le mien.
Je suis Sarah.
Je suis une survivante.
Et je suis bien plus que ce qu’on m’a fait.
Alors quand on me demande :
« Et après ? »
Je réponds :
Après, on vit.
Après, on aime.
Après, on n’a plus honte.
Après, on est libre.
Fin.
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