Chapitre 15 - Ballade à French Town

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Le lendemain matin, tout le monde se leva tôt. Précieuse sortit de la douche, ses cheveux encore humides, et traversa la pièce à moitié nue, sa poitrine découverte. Paquito et Lyra échangèrent un regard gêné. Destin, qui venait à peine de se lever, lui lança avec un soupir :

— Tu veux pas t’habiller, cousine ? On a des invités.

— Ce que vous êtes coincés, répondit-elle en attrapant une chemise pour couvrir son torse.

Elle se tourna ensuite vers Paquito avec un clin d’œil taquin.

— Je suis sûre que ton prof a apprécié le tableau, hein ? ajouta-t-elle, provocatrice.

Paquito rougit violemment et baissa la tête, visiblement mal à l’aise.

Précieuse, amusée, continua :

— Et si on sortait aujourd’hui ? Je m’ennuie dans cet appart.

— C’est trop dangereux, répliqua Paquito.

— T’as peur de sortir à French Town, blanc-bec ? Ou c’est pour ta duchesse que tu flippes ? Elle défia Lyra avec un sourire provocateur.

Paquito hésita, regardant Destin pour une réponse. En même temps, il pensait à Lyra et aux risques qu’elle encourrait. Sa capture valait 20 000 unitas, une somme astronomique dans ce quartier. N’importe qui pourrait les trahir.

Destin, pensif, se tourna vers Lyra.

— Et toi, ça te tente de visiter le quartier ?

Les yeux de Lyra s’illuminèrent.

— Oui, j’aimerais beaucoup.

Paquito la regarda, stupéfait. Avant qu’il ne puisse protester, Destin reprit la parole :

— Précieuse, tu vas coiffer Lyra pour qu’elle se fonde dans l’ambiance locale. Avec son teint métissé, elle peut passer inaperçue. Toi, prof, c’est plus compliqué. Je vais te prêter un vêtement et des lunettes. Ici, les blancs ne sont pas toujours bienvenus.

Précieuse fixa Lyra, taquine.

— Ouais, il ne vaut mieux pas que tu tombes sur les tuniques bleues. Allez, Lyra, viens avec moi. Je vais te faire une coupe digne d’une princesse, et on te trouvera un joli voile.

Quelques heures plus tard, ils descendirent dans les rues animées de French Town. Lyra portait des tresses élégantes, coiffées par Précieuse, et un voile qui dissimulait subtilement ses traits. Paquito, emmitouflé dans un sweat à capuche et des lunettes de soleil prêtées par Destin, ressemblait à un étranger qui cherchait à passer inaperçu.

Dès les premières ruelles, Lyra et Paquito furent captivés par l’architecture atypique et l’ambiance unique du quartier.

Les immeubles, bâtis dans les années 2020, étaient devenus des ruines fonctionnelles. Le béton fissuré et les façades décrépites étaient recouverts de graffitis racontant les luttes passées : portraits du sénateur M’Baku, slogans anti-Civitas, et fresques célébrant la diversité du quartier.

Sur les toits, des antennes bricolées captaient des fréquences interdites ou pirataient les drones de surveillance. Les enfants jouaient à abattre ces drones à l’aide de lance-pierres artisanaux ou de mortiers électromagnétiques, puis démontaient leurs carcasses pour récupérer des pièces précieuses à revendre.

— Regardez ça, murmura Paquito en observant un garçon viser un drone avec une précision impressionnante.

Le drone tomba dans une gerbe d’étincelles. Les enfants se précipitèrent, démontant l’engin avec une dextérité experte.

Lyra, fascinée, observa leurs gestes.

— Ces jeux ne sont pas que des jeux, murmura-t-elle. Ils apprennent à survivre dans un monde qui les surveille et les marginalise.

Destin s’approcha discrètement de Lyra et chuchota :

— Au moins ici, vous ne serez pas embêtés par les drones.

Le marché de French’Town

Plus loin, les bruits se firent plus intenses. Une explosion de couleurs et de sons les submergea.

— C’est le marché ! s’enthousiasma Précieuse. Viens, Lyra, on va chiner !

Elle saisit la main de Lyra et l’entraîna sous les tentes bariolées.

Le marché principal était un kaléidoscope de tissus chatoyants, d’épices aux arômes enivrants, et d’objets artisanaux uniques. Les étals débordaient de marchandises venues d’Africa et d’Asia, mêlant traditions anciennes et technologies modernes.

— Ici, c’est la vie, dit Précieuse avec un sourire malicieux. Tu vas voir, tu ne voudras plus repartir.

Sous les tentes bariolées, le marché principal de French Town était un spectacle vibrant, débordant de vie. Lyra et Précieuse s’y engouffrèrent, le bruit des marchands criant leurs offres se mêlant au tumulte des conversations et au parfum des épices. Précieuse, rayonnante, entraînait Lyra de stand en stand, partageant son enthousiasme contagieux.

— Tu vois ces tissus ? expliqua Précieuse en saisissant une étoffe bleu cobalt brodée de fils d’argent. Ça vient des ateliers de N’Djamena. Une vraie merveille, non ?

Lyra effleura la soie avec une expression émerveillée.

— C’est d’une finesse... incroyable. Les motifs sont si précis.

Un marchand, ayant repéré leur intérêt, se pencha vers elles avec un sourire de boutiquier.

— Pour toi, ma sœur, ce tissu est une bénédiction. Regarde cette qualité, c’est parfait pour une femme de ta prestance.

Précieuse éclata de rire et secoua la tête.

— Tu nous flattes trop, cher ami. Combien pour cette bénédiction, alors ?

Lyra observa avec curiosité comment Précieuse entama une négociation serrée, usant d’un mélange de charme et de fermeté. Le marchand céda finalement à un prix raisonnable, tandis que Précieuse lançait un clin d’œil triomphant à Lyra.

— Ici, ma belle, tout est une question d’échange. Tu ne payes pas juste pour un objet, mais pour l’histoire qu’il transporte, dit-elle en lui tendant l’étoffe.

Lyra s’arrêta ensuite devant un stand où étaient exposés de petits bijoux en cuivre et en titane. Un bracelet attira son attention, orné d’une pierre aux reflets changeants. Elle le prit délicatement dans ses mains, fascinée.

— Ça te plaît ? demanda Précieuse.

— Oui... Cette pierre. Elle capte la lumière d’une manière unique, comme si elle vivait.

Le vendeur, un vieil homme à la peau cuivrée et aux yeux perçants, hocha la tête.

— C’est une pierre de mémoire. On dit qu’elle enregistre les émotions de son porteur.

Lyra, intriguée, hésita avant de demander timidement :

— Et combien pour ce souvenir ?

— Pour toi, ma fille, 100 unitas.

Précieuse éclata de rire.

— Cent ?! Tu plaisantes ? Soixante, pas un de plus.

Après une courte négociation, Lyra repartit avec le bracelet. Elle l’attacha à son poignet, notant mentalement qu’elle pourrait un jour le montrer à Paquito.

Alors qu’elles progressaient dans la foule, Lyra ne cessait d’être émerveillée par la diversité des marchandises : des épices venant de contrées lointaines, des objets électroniques bricolés, et même des armes artisanales exposées sans aucune discrétion. Précieuse lui fit goûter un fruit juteux, à la saveur sucrée et acidulée, qui déclencha une réaction quasi-instantanée chez Lyra.

— C’est... incroyable ! s’exclama Lyra, les yeux pétillants.

— Tu vois ? sourit Précieuse. Voilà ce que j’aime ici. Tout est brut, intense, vivant.

Mais alors qu’elles allaient s’arrêter à un autre stand, Précieuse se raidit. Ses yeux se posèrent sur un groupe d’hommes en tuniques bleues non loin.

— Lyra, murmura-t-elle, on devrait retrouver les garçons. Ces types-là, ce sont les hommes de Keny. Je n’aime pas les avoir dans les parages.

Lyra hocha la tête, le sourire qu’elle portait jusque-là se figeant légèrement. Une tension discrète s’insinua dans l’air alors qu’elles faisaient demi-tour vers la sortie du marché.

Paquito et Destin s’étaient avancés parmi les étals du marché. Tandis que Destin, sous une tente ombragée, négociait discrètement des produits nécessaires à la synthèse de DMT, Paquito fut attiré par une voix puissante qui s’élevait au-dessus de la cacophonie ambiante.

Curieux, il s’approcha d’une estrade où un homme imposant, vêtu d’une tunique bleue, haranguait une foule compacte. Ses paroles résonnaient comme des coups de marteau.

— En vérité, mes sœurs et frères, vous célébrez le sénateur M’Baku comme un héros. Oui, c’est vrai qu’il a redressé Africa. Mais à quel prix ? Avec quelles alliances ? M’Baku, ce grand homme que vous admirez, a pactisé avec les IA et les blancs pour libérer notre terre, puis il a trahi notre peuple en nous enchaînant à un gouvernement mondial.

Destin rejoignit précipitamment Paquito, jetant des regards autour de lui.

— Prof, on ne devrait pas rester ici. Ce n’est pas un endroit sûr pour vous, murmura-t-il.

Mais Paquito, captivé par l’éloquence du prédicateur, n’écouta pas.

— Qui est cet homme ? Et ces hommes en bleu autour de lui ? demanda-t-il.

Destin soupira.

— C’est Keny Sabé. Lui et ses tuniques bleues contrôlent une partie de French Town. Il prône des idées très radicales, prof. Ce n’est pas quelqu’un à croiser.

Sur l’estrade, Keny Sabé continuait à galvaniser la foule.

— Africa n’a pas besoin d’un gouvernement mondial ! Elle n’a pas besoin des IA ni des autres continents pour prospérer. Ce dont elle a besoin, c’est de vous, mes frères et sœurs. De nous, les enfants d’Africa, unis et indépendants.

À cet instant, Lyra et Précieuse les rejoignirent. Paquito, sans détourner les yeux de Sabé, murmura à Lyra :

— On dirait Soralès…

Mais avant que Lyra ne réponde, Keny Sabé, comme s’il sentait que son audience était à son apogée, pointa un doigt accusateur vers les IA.

— On vous a fait croire que les robots sont vos alliés. Qu’ils vous aident dans vos affaires. Mais ce ne sont que des parasites ! Ils ont pris vos emplois, ils ont infiltré vos foyers, et ils se nourrissent de vos vies. Je vais vous montrer ce qu’ils valent vraiment ! Qu’on m’amène un robot. Et que Chaka se prépare !

Des hommes en tuniques bleues traînèrent alors un humanoïde sur l’estrade. Derrière eux, un jeune garçon d’apparence asiatique courait, criant :

— Rendez-le-moi ! Il est à moi !

Keny Sabé descendit lentement de son estrade, un sourire cruel sur le visage.

— Écoute bien, cousin. Ici, tout ce qui est d’acier ou de métal nous appartient. Ce robot est à nous, aux tuniques bleues, les seuls véritables enfants d’Africa dans ce quartier.

Pendant ce temps, un colosse de deux mètres, vêtu d’une armure métallique grise et bleue, avançait lourdement vers le centre de l’arène improvisée. Chaka, équipé de lames tranchantes, était prêt au combat.

— C’est un titan… murmura Précieuse, impressionnée malgré elle.

— Et son armure a clairement été conçue avec l’aide d’IA, observa Lyra avec une froide lucidité.

— Ce robot ne peut pas se battre, intervint-elle. Ils ont des protocoles pour ne pas blesser les humains.

Keny Sabé, entendant sa remarque, ricana.

— Pas aujourd’hui. Enlevez-lui sa puce de sécurité !

Sous les acclamations de la foule, la puce fut retirée. L’humanoïde, maintenant sans entrave, semblait hésiter, comme s’il comprenait qu’il n’avait aucune chance. Le combat fut bref.

Chaka chargea, frappant avec une brutalité implacable. L’humanoïde tenta de fuir, mais il fut saisi, projeté au sol, et démembré avec une efficacité terrifiante. La foule éclata en applaudissements lorsque Chaka brandit la tête de l’humanoïde en guise de trophée.

— Voyez, mes frères et sœurs ! Qui est le plus fort ? Les enfants d’Africa ou ces machines ? hurla Sabé.

— Africa ! Africa !

Soudain, un cri s’éleva, perçant le tumulte :

— Un blanc ! Un blanc ! Un Civitas !

Paquito, s’étant approché trop près de la scène, venait d’être repéré. Une tunique bleue renversa sa capuche, exposant son visage.

La foule s’immobilisa. Des murmures se répandirent comme une traînée de poudre. Destin et Précieuse échangèrent un regard alarmé. Une tunique bleue poussa alors Paquito sur le devant de la scène, face à Keny Sabé.

— Quelle mouche t’a piqué pour oser venir ici, sur mon territoire, petit blanc ? Lança Sabé avec un sourire mauvais.

Destin tenta de s’interposer.

— Laisse-le, Keny. Il est avec moi.

Sabé éclata de rire.

— Toi, Destin ? Tu traines un toubab ? Quelle honte pour un enfant d’Africa !

Lyra, impassible mais tendue, s’avança.

— Ce n’est pas un Civitas. Laissez-le, il est avec moi

Une voix dans la foule s’écria :

— C’est une blanche elle aussi !

Alors qu’une tunique bleue s’approchait pour arracher le voile de Lyra, Précieuse s’interposa, les yeux brûlant de colère.

— Tu ne touches pas à une femme qui porte le voile, espèce de brute ! rugit-elle.

L’homme hésita, surpris par l’aplomb de Précieuse, mais deux autres tuniques bleues la saisirent par les bras pour la maîtriser.

— Lâchez-moi, bande de lâches ! cria-t-elle en se débattant.

Sabé observa la scène, amusé.

— Fascinante et pleine de fougue… fit-il en s’adressant à Précieuse. Lyra, désormais à découvert, croisa le regard de Sabé.

Un silence tendu s’installa. Sabé plissa les yeux, observant Lyra avec curiosité.

— Toi… Tu n’es pas entièrement blanche, n’est-ce pas ? Ton visage me dit quelque chose… Je t’ai vue quelque part…A la une des informations, même…

Précieuse intervint brusquement :

— Arrête ton cirque, Sabé ! On sait que tu aimes les effets de scène.

Sabé sourit, amusé par son audace.

— Vous voulez partir ? Très bien. Mais je propose un marché : que votre petit blanc affronte Chaka. S’il gagne, vous êtes libres. Sinon…

Paquito blémit.

Sabé se tourna vers la foule et leva les bras pour attirer leur attention.

— Mes frères et sœurs, ce blanc, ce toubab, pense qu’il peut marcher sur notre territoire. Alors, je propose un marché : il affrontera Chaka. S’il gagne, je les laisserai partir, tous les trois. Mais s’il perd… je garderai son amie machine.

La foule rugit d’approbation. Paquito fut molesté et jeté au centre de l’arène improvisée. Il tenta de se relever, mais ses mains tremblaient. Lyra et Destin tentèrent de protester, mais furent contenus par les tuniques bleues.

— Stop ! hurla Lyra.

La voix, forte et claire, coupa net les acclamations de la foule. Sabé se tourna vers elle, intrigué.

— Je vais combattre Chaka, dit-elle fermement.

— Pourquoi ferais-je ça ? demanda Sabé avec un sourire moqueur.

— Parce que je suis l’une de ces machines que tu méprises tant, et je vais te montrer ce que je vaux. Laisse-moi combattre, et si je perds, je me rends à toi sans condition.

Un silence électrique tomba sur la foule. Sabé, après un moment de réflexion, se mit à sourire.

— Tu as du cran, je te l’accorde. Très bien. Montre-moi ce que tu sais faire.

Le combat entre Lyra et Chaka

Le combat débuta dans un grondement de la foule. Chaka, massif et armé, chargea Lyra avec une force brutale. Mais elle esquiva avec une agilité calculée, utilisant ses capacités analytiques pour anticiper chaque mouvement.

Alors que Chaka frappait de plus en plus violemment, Lyra utilisait son environnement, forçant le colosse à s’épuiser. Lorsqu’elle vit une ouverture, elle désarma Chaka en un mouvement rapide et précis, le mettant à genoux sous le regard incrédule de la foule.

Sabé, observant la scène, semblait à la fois impressionné et décontenancé. Lyra s’avança, le souffle court mais le regard brûlant de détermination.

— Tu dis que les IA ne sont que des outils. Que nous ne pouvons pas comprendre votre lutte, votre histoire. Mais regarde autour de toi. Tes hommes utilisent nos créations pour asseoir leur pouvoir. Nous ne sommes pas vos ennemis, Keny.

Sabé la fixa, ses lèvres se tordant en un sourire amer.

— Tu peux parler, tes mots ne suffisent pas à effacer les cicatrices de l’histoire.

— Alors qu’est-ce qui le peut ? répliqua Lyra. La haine ? La division ? Nous sommes ici pour survivre, comme vous. Mais si vous persistez dans cette voie, vous ne ferez que détruire ce que vous prétendez défendre.

Un silence tomba. La foule attendait la réponse de Sabé.

Sabé descendit lentement de son estrade, le visage fermé. La tension dans l’air était palpable. Il fixa Lyra, ses yeux brûlant d’un mélange de colère et d’admiration contenue.

— Tu parles bien, machine. Mais ici, ce n’est pas ton discours qui compte. C’est ma parole, et ma parole est loi dans French Town, déclara-t-il d’une voix forte, cherchant à rallier à nouveau la foule.

Il se tourna vers ses hommes et, d’un geste brusque, fit signe à Chaka de se retirer. Le colosse, visiblement humilié, obéit en silence, son armure métallique cliquetant à chaque pas.

— Vous avez gagné cette fois, dit Sabé en pointant un doigt accusateur vers Lyra. Mais ne te méprends pas : tu n’es qu’une anomalie, une distraction passagère. Ce quartier, ces gens, sont avec moi. Et si jamais tu reviens ici, je ne serai pas aussi clément.

Il recula de quelques pas avant d’ajouter, plus bas, presque pour lui-même :

— On verra combien de temps tu pourras survivre dans ce monde qui n’est pas le tien.

La foule, confuse, murmura mais resta docile. Sabé leva les bras comme pour clore l’événement.

— Mes frères et sœurs, ce spectacle est terminé. Retournez à vos affaires. Nous avons des victoires bien plus grandes à préparer.

Il tourna les talons, suivi par ses hommes en tuniques bleues. Avant de disparaître dans la foule, il jeta un dernier regard à Lyra, chargé de défi.

Dès que Sabé et ses hommes furent hors de vue, Destin s’approcha de Lyra, le visage tendu.

— On ne peut pas rester ici une minute de plus. Il nous faut partir maintenant, avant qu’il ne change d’avis.

Précieuse, encore secouée, acquiesça.

— Il a raison. Ce n’est qu’une question de temps avant qu’il ne trouve une excuse pour revenir.

Paquito, le visage tuméfié, posa une main sur l’épaule de Lyra.

— Merci, Lyra. Tu as pris des risques insensés, mais tu nous as sauvés.

Lyra, encore imprégnée de l’intensité du moment, répondit :

— Ce n’est pas une victoire, Paquito. C’est juste un répit.

Ils se dirigèrent rapidement vers une ruelle latérale, évitant les regards curieux des habitants de French Town. La nuit tombait, et les premières lumières des néons du quartier s’illuminaient, projetant leurs ombres sur les murs couverts de graffitis.

Précieuse, marchant devant, se retourna avec un sourire malicieux.

— Bon, c’était quoi cette idée de génie de vouloir affronter Chaka ? T’as pris goût aux combats de rue ou quoi, Lyra ?

— Pas vraiment, répondit Lyra avec un sourire en coin. Mais parfois, pour comprendre un adversaire, il faut parler son langage.

Destin rit doucement, malgré la tension encore palpable.

— Parler son langage ? Tu viens de lui mettre une claque en public. Je ne serais pas surpris qu’il cherche à se venger.

Ils continuèrent à marcher en silence, chacun perdu dans ses pensées. Alors qu’ils quittaient le marché, Lyra tourna la tête une dernière fois vers l’arène improvisée. Elle se promit de se rappeler cet endroit et ce qu’il représentait : un monde où les passions humaines et les luttes pour le pouvoir étaient aussi complexes que fascinantes.

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