Chapitre 20 - Verdict et révélations

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Ce fut au tour de Destin d’être interrogé par les sénateurs.

Le Sénateur Val, impassible, se leva pour présenter les faits :

— Citoyen Destin Makiesse, ancien élève de Paquito de la Mancha toujours en fuite et activement recherché, vous comparaissez devant ce tribunal pour association de malfaiteurs et complicité dans l’attentat ayant entraîné la mort du commandant Hamler.

À l’énoncé de ce nom, le Sénateur M’Baku sembla tiquer, ses yeux se plissant légèrement comme si ce nom l’interpellait.

Le Grand Consul Rohan reprit la parole d’un ton solennel :

— Sénatrice Burn, vous avez la parole.

Lynda Burn, calme et directe, s’avança légèrement.

— Citoyen Makiesse, les charges contre vous sont graves et ne laissent guère de place au doute. Vous jouez votre survie. Aidez-nous à comprendre : où sont passés vos camarades d’infortune ?

Destin haussa les épaules avec un mélange d’arrogance et de désinvolture, mais sa voix fut posée lorsqu’il répondit :

— Je pense qu’ils ont dû se rendre au point de rendez-vous alternatif que Lyra avait fixé en cas d’échec de la mission. En Grande-Bretagne.

La Sénatrice le fixa avec suspicion.

— Vous savez que vous serez soumis aux androïdes détecteurs de mensonges, n’est-ce pas ?

— Je le sais.

De l’autre côté de la salle, Lyra, qui observait silencieusement la scène avant d’être escortée hors de la pièce, fut impressionnée par l’aplomb de Destin, capable de mentir avec une telle assurance.

Sarkron, impatient, prit la parole d’un ton sec :

— Faisons vite. Vous n’êtes qu’un vulgaire dealer de French Town. Reconnaissez-vous les faits qui vous sont reprochés, Citoyen ?

— Non, absolument pas, répondit Destin, son regard fixant froidement le sénateur. J’ignorais tout de l’identité de cette femme. Quant aux androïdes trafiquants, ils ont explosé parce qu’ils sont conçus pour le faire en cas d’arrestation.

— Vous vous enfoncez, lança Sarkron avec mépris.

M’Baku prit alors la parole, le regard grave :

— Citoyen Makiesse, pourquoi avez-vous hébergé ce professeur et cette IA incarnée ? Qu’est-ce qui vous a poussé à agir ainsi ?

Destin esquissa un sourire sarcastique avant de répondre :

— La fraternité. À une époque, vous saviez ce que cela voulait dire, honorable Sénateur M’Baku, mon frère.

— Il n’a jamais été question d’être fraternel avec des fugitifs potentiellement dangereux, répliqua M’Baku avec autorité.

Butch, perdant patience, frappa du poing sur la table.

— Arrêtez vos singeries ! C’est le bûcher que vous méritez !

Destin le fixa avec insolence.

— Une question, Sénateur, peut-être ? Intervint le Consul Rohan

Butch, passablement énervé, reprit :

— Vous aimez les IA à ce point que vous êtes prêt à risquer votre vie pour elles ?

Destin répondit avec toute la désinvolture possible.

— Non. Comme vous l’avez dit, je suis un singe, un animal. J’agis à l’instinct.

Butch s’apprêtait à répliquer, mais Rohan l’interrompit de nouveau.

— Finissons-en, que nous puissions délibérer. Gisor, une question ?

Le Sénateur Gisor secoua doucement la tête.

— Non, Grand Consul. Je pense que le citoyen Destin ne cherche ni à se défendre ni à se justifier. Il n’est pas prêt à dénoncer ses camarades, malgré les aménagements de peine que nous pourrions lui proposer. Toute question serait donc vaine. N’est-ce pas, Citoyen Makiesse ?

Destin répondit avec un sourire narquois :

— T’as tout capté, mon pote.

— Bien. Raccompagnez-le en cellule avec l’IA, ordonna Rohan d’un ton tranchant.

— Bien, Grand Consul, acquiesça Val avant de faire exécuter l’ordre.

Les délibérations

Rohan se tourna vers les sénateurs.

— Très bien, délibérons.

Sarkron et Butch prirent immédiatement position :

— La même sentence que pour Ulysse et Télémaque : la mort en place publique, exigea Sarkron.

Mais Gisor s’interposa calmement :

— Ce spectacle atroce a profondément choqué les représentants mais aussi les populations d’Asia et Africa. Ces exécutions médiévales vont à l’encontre de l’esprit de Novaïa.

— Votre “esprit de Novaïa” ! pesta Sarkron avec sarcasme.

M’Baku appuya :

— Nous devons épargner le citoyen humain. Il serait impensable de réserver le même sort à un citoyen humain qu’à une IA.

La Sénatrice Burn acquiesça lentement.

— La prison pour le citoyen, et la mort pour l’IA, mais pas en place publique. Cela conviendrait-il ?

Sarkron et Butch échangèrent un regard agacé avant d’accepter à contrecœur.

— Soit. Mais il y a un problème, intervint M’Baku. Nous ne pouvons pas nous priver d’étudier cette IA. Nous devons comprendre comment une entité de niveau III a pu se retrouver entre les mains d’un simple professeur de philosophie, alors qu’elle est censée être réservée au gouvernement ou aux entreprises stratégiques.

Rohan parut contrarié.

— Sénateur M’Baku, vous devenez paranoïaque. Ce n’est probablement qu’un bug. Nous devrions en finir pour calmer l’opinion publique.

— Oui, il faut la tuer ! hurla Butch en frappant la table.

— Si nécessaire, nous l’autopsierons après son exécution, ajouta Sarkron.

Gisor, toujours calme, s’exprima à nouveau :

— Mon camarade M’Baku a raison. Rien ne garantit que cela ne puisse se reproduire. Nous devons nous laisser deux semaines pour étudier cette IA et comprendre cette divergence.

Rohan se tourna vers Burn, la voix solennelle :

— Nous sommes à deux voix contre deux. Sénatrice, c’est à vous de trancher.

Burn fixa tour à tour ses collègues, lisant dans leurs regards. Elle détecta la haine dans celui de Butch, la perfidie dans celui de Sarkron, la crainte dans celui de M’Baku, et enfin, une sérénité réconfortante dans celui de Gisor.

— Je rejoins les Sénateurs Gisor et M’Baku. Deux semaines de sursis pour l’IA, pas plus. Nous pourrons cependant annoncer sa sentence dès demain pour apaiser le peuple.

Sarkron et Butch pestèrent, mais Rohan conclut :

— Le verdict est tombé : la mort pour l’IA après deux semaines, et la prison à vie sur Europa pour le citoyen Makiesse.Le Sénateur Val donnera une conférence de presse pour annoncer les sentences aux citoyens.

La séance fut levée, mais Gisor, se tournant vers M’Baku, murmura doucement :

— Cette histoire est louche, mon ami. Nous devons tirer cela au clair.

Et, ils s’éclipsérent dans les couloirs du Palais.

Chez Tabitha

Pendant ce temps, Dieudonné avançait au volant de la camionnette, guidé par les indications précises et parfois enthousiastes d’Exaucia, l’humanoïde qui s’improvisait guide touristique. La route serpentait à travers une jungle luxuriante, les infrastructures routières semblant presque fusionner avec la nature.

— Regarde les routes, comme elles sont belles, Dieudo, dit Précieuse, les yeux brillants d’émerveillement.

— Ouais, c’est autre chose qu’Europa, répondit-il, impressionné malgré lui.

— Elles sont faites d’ivoire, précisa fièrement Exaucia, comme s’il dévoilait un trésor national.

Chaque ville traversée était un mélange fascinant de modernité et de tradition. Les bâtiments futuristes, ornés d’ivoire, d’ébène et de métaux précieux, scintillaient sous le soleil, tandis que les villages plus pittoresques charmaient par leurs maisons d’argile et de marbre finement sculpté. Tout semblait conçu avec soin et respect pour la nature environnante, dans une harmonie parfaite.

— C’est juste magnifique… murmura Paquito, subjugué. Si seulement Lyra et Destin pouvaient voir ça…

Précieuse, sentant son émotion, posa doucement une main sur sa jambe dans un geste de réconfort.

Enfin, après plusieurs heures de route, ils arrivèrent dans le quartier où vivait Grand’Ma. Précieuse, soudain excitée comme une enfant, ne tenait plus en place.

— J’ai trop hâte de la voir ! Je ne l’ai jamais vue autrement qu’en holo. Ça va être tellement émouvant de la rencontrer en vrai !

— Tu es sûre que tu la connais au moins ? taquina Dieudonné en jetant un coup d'œil à Précieuse dans le rétroviseur.

Pour toute réponse, elle leva ses poignets ornés de bracelets d’or et montra les bagues scintillantes qui ornaient ses doigts.

— C’est elle qui m’a envoyé tout ça. Chaque Noël, chaque anniversaire, elle m’envoyait un cadeau depuis Africa. Alors, un peu que je la connais !

— Selon vos indications, sa maison est dans cette rue, déclara Exaucia, pointant du doigt une bâtisse élégante au loin.

Devant une belle maison, une vieille dame aux cheveux blancs et au regard perçant se tenait sur le pas de la porte, observant la camionnette qui s’approchait.

— C’est pour quoi ? J’ai rien commandé, lança-t-elle d’un ton méfiant.

Précieuse bondit hors de la camionnette.

— Grand’Ma ? C’est moi, Précieuse !

La vieille dame dévisagea la jeune femme puis son visage s’éclaira d’un large sourire.

— Précieuse ? Mon enfant ? Comme tu as grandi ! Que fais-tu ici ?

Puis, remarquant Dieudonné et Paquito qui l’accompagnaient, elle demanda avec une pointe de malice :

— Et eux, ce sont tes maris ?

Précieuse, gênée, balbutia :

— Mais non, Grand’Ma, ce sont des amis !

— Et mon Destin, où est-il ? demanda Grand’Ma en scrutant le groupe. Mais entrez, entrez ! Vous allez tout me raconter.

Ils suivirent la vieille dame à l’intérieur de la maison. Dès qu’ils franchirent le seuil, ils furent émerveillés par la splendeur des lieux. Les murs semblaient faits d’ébène et d’ivoire, et partout, des tapis, des parures, et des objets d’art magnifiquement travaillés ajoutaient des touches de couleur et de raffinement. C’était un mélange saisissant de modernité et de tradition.

— Venez-vous asseoir, mes enfants, dit Grand’Ma avec chaleur. Vous devez avoir faim. J’ai fait du poulet. Je vais le réchauffer.

— C’est magnifique chez vous, dit Paquito, sincèrement impressionné par le décor.

— Tu es encore plus belle que sur les holos, ma Précieuse, dit Grand’Ma en la contemplant avec tendresse. Tu ressembles tellement à ta mère.

Précieuse baissa les yeux, émue.

— Tu sais, je ne me souviens pas bien d’elle… Mais je te crois.

— Viens, dit Grand’Ma en désignant un mur couvert de photos de l’ère numérique, encadrées. Il y a des photos d’elle ici.

Précieuse s’approcha avec précipitation. Elle contempla les images, son souffle coupé. Une jeune femme souriante la regardait depuis le passé, et il était évident qu’elle lui ressemblait énormément.

Les liens de Précieuse

— C’est vrai… Elle était si belle, murmura Précieuse. Et… c’est qui, le monsieur à côté d’elle, sur cette photo ?

Grand’Ma s’approcha lentement, son regard fixé sur l’image.

— Ça, c’est ton grand-père, répondit-elle.

Paquito, qui s’était également approché pour observer les photos, plissa les yeux.

— C’est dingue, mais… ton grand-père ressemble à M’Baku.

Précieuse éclata de rire.

— Oh, c’est vrai, on dirait bien, hein ?

Dieudonné, amusé, éclata de rire à son tour. Mais soudain, une phrase, prononcée avec calme par Grand’Ma, coupa court à leur hilarité :

— C’est sûrement parce que c’est M’Baku.

Un silence stupéfait envahit la pièce. Tous les regards se tournèrent vers la vieille dame, choqués par ce qu’elle venait de révéler.

Révélations

La table était silencieuse. Tous les regards convergeaient vers Grand’Ma, l’air grave, comme si elle était la gardienne d’un secret qui allait bouleverser leurs vies. Précieuse brisa finalement le silence, la voix tremblante, oscillant entre curiosité et incrédulité.

— Grand’Ma, j’aimerais vraiment comprendre. Tu me dis que je suis la petite-fille de M’Baku ? Mais... pourquoi ne m’as-tu jamais rien dit avant ?

Dieudonné, toujours prompt à l’humour, ajouta avec un sourire :

— Ça explique ton tempérament de lionne, ma belle !

Grand’Ma se leva doucement, ramassa une poignée de bois sec, et la déposa dans la cheminée. Le feu crépita, illuminant les contours de son visage marqué par les ans, mais empreint d’une sagesse presque mystique.

Elle tourna son regard vers Précieuse et parla d’une voix douce, mais empreinte d’une solennité rare :

— Mon enfant, ton histoire est longue et complexe. Veux-tu vraiment que je te la raconte ?

— Oui, Grand’Ma, s’il te plaît, répondit Précieuse, pressée de découvrir la vérité sur son histoire.

Paquito, intrigué, intervint à son tour :

— Je serais également curieux de connaître cette histoire.

Grand’Ma les observa tous les deux, avant de demander :

— Mais dites-moi d’abord, est-ce vrai ce que l’on raconte ? Que ton cousin a été arrêté avec une IA ?

Précieuse acquiesça lentement.

— Oui, Grand’Ma. Ils ont été capturés sur Europa alors qu’ils tentaient de nous rejoindre.

Grand’Ma soupira profondément, le regard triste.

— Mon pauvre petit Destin… Et toi, ma fille, lequel de ces messieurs est ton mari ?

Précieuse répondit gênée :

— Aucun, Grand’Ma !

— Han ! fit la vieille femme en levant les yeux au ciel, exaspérée.

— Je n’arrête pas de lui dire qu’elle devrait y penser, plaisanta Dieudonné.

— Dans tes rêves, nyama, rétorqua Précieuse avec un sourire nerveux. Mais s’il te plaît, Grand’Ma, dis-moi la vérité. Qui était ma mère ? Et toi, tu as vraiment été la femme de M’Baku ?

Grand’Ma se laissa tomber dans un grand fauteuil en bois d’ébène sculpté. Elle posa ses mains noueuses sur ses genoux, comme pour rassembler ses pensées, avant de commencer son récit d’une voix teintée de nostalgie :

— Quand j’étais jeune et belle comme toi, je faisais partie des Tuniques Bleues, un mouvement radical.

Paquito sursauta légèrement, interloqué.

— Quoi ? Les Tuniques Bleues existaient en Africa aussi ? Et depuis si longtemps ?

Grand’Ma lui jeta un regard sévère, visiblement agacée :

— Il ne faut pas me couper, jeune homme. Ah ces blancs, toujours impolis.

Précieuse éclata de rire.

— Ouais, ferme-la, prof !

— Pardon… murmura Paquito, penaud.

Grand’Ma reprit, son ton plus ferme :

— Oui, les Tuniques Bleues sont une vieille institution ici. Mais leur rôle a commencé à devenir central que lorsque l’essor d’Africa a débuté dans les années 2030. C’était grâce à un jeune leader à peine âgé de vingt ans qui était aussi notre rival… ton grand-père, M’Baku.

Elle marqua une pause, laissant ses mots faire leur effet.

— À cette époque, M’Baku avait soulevé des mouvements populaires et pris le pouvoir politique sur Africa. Grâce à lui, Africa se libérait de l’impérialisme économique d’Europa et d’America, grâce à des alliances stratégiques avec Gisor et à une utilisation beaucoup plus habile des IA que les autres continents. Nous, les tuniques bleues, nous étions convaincus que nous pouvions surpasser les blancs, économiquement, culturellement, scientifiquement et dominer le monde à notre tour.

Précieuse, captivée, l’interrompit malgré elle :

— Sérieux ?

— Oui, mais M’Baku et Gisor avaient une vision différente, continua Grand’Ma. Ils disaient qu’il fallait apprendre des erreurs du passé. Leur idée était de donner une leçon au monde, mais par l’exemple. Alors, ils ont entrepris de créer pour Novaïa : un gouvernement mondial, une seule monnaie – l’Unitas –, une seule cité Novaïa, un seul peuple, une seule langue, et des lois communes pour tous dans une coopération mondiale.

— C’est dingue que vous ayez vécu ça d’aussi près… murmura Paquito.

Précieuse, elle, était plus directe :

— Mais quel rapport avec toi, Grand’Ma ?

Un sourire mélancolique éclaira le visage de la vieille femme.

— Lors des grands débats qui agitaient Africa à l’époque, j’ai été opposée à ton grand-père. Peut-être a-t-il gagné le débat ce jour-là… mais moi j’ai gagné son cœur.

Précieuse ouvrit de grands yeux :

— Wouah, c’est beau, Grand’Ma.

— J’ai fini par quitter les tuniques bleues et le suivre dans son rêve d’unité et de gouvernement mondial pour Novaïa. Nous avons eu une fille, Angela, ta mère. Elle était brillante, courageuse, et pleine de vie.

La voix de Grand’Ma s’assombrit légèrement.

— Mais lorsque la grippe de 2058 a frappé, tout a changé. Ta mère, devenue médecin, s’est portée volontaire pour aller en Europa, là où les ravages étaient les pires. Elle voulait aider, sauver des vies.

Précieuse déglutit difficilement, ses mains crispées sur ses genoux.

— Et… c’est là qu’elle a rencontré mon père ?

Grand’Ma hocha la tête.

— Oui, un homme nommé Junior Mokamba. Je n’aimais pas son prénom, mais il aimait ta mère, et c’est tout ce qui comptait. Ils se sont mariés en 2059, et l’année suivante, tu es née.

Précieuse écarquilla les yeux.

— Mon père s’appelait Junior… ?

— Oui, mais il est mort peu après ta naissance, emporté par la grippe. Il n’a pu être vacciné à temps à cause d’une allergie, je crois. Ta mère, elle, a continué de travailler dans un laboratoire en Europa. Elle était dévouée… mais aussi une cible parfaite pour certains extrémistes.

— Une cible ? répéta Précieuse, abasourdie.

Grand’Ma inspira profondément avant de lâcher une révélation qui fit l’effet d’une bombe :

— Un jeune homme nommé Sorales, un fanatique anti-vaccin et anti-IA qui détestait ton grand-père, a fait exploser le centre où elle travaillait. Elle est morte ce jour-là, le 30 mai 2063 laissant orphéline une petite fille de trois ans.

Le visage de Précieuse blêmit, tandis que Paquito maudissait entre ses dents :

— Sorales…

— Oui, reprit Grand’Ma, et dire qu’aujourd’hui ce Soralès est sénateur car Sarkron, qui venait de prendre le pouvoir à l’époque, l’a gracié quelques moins après l’attentat.

Précieuse se mordit la lèvre, luttant contre les larmes.

— Et toi, Grand’Ma ? Pourquoi tu ne m’as pas récupérée ? Pourquoi M’Baku n’est jamais intervenu ?

Grand’Ma baissa les yeux, la voix pleine de regrets :

— Ton grand-père ne savait pas que tu existais. Ta mère n’a jamais osé lui dire, par peur qu’il ne l’oblige à revenir en Africa pour te mettre en sécurité. Quant à moi… Sarkron m’a empêchée de t’approcher en t’isolant dans un Centre des orphelins de la pandémie où Destin a également été placé.

Elle tendit une main tremblante pour caresser la joue de Précieuse.

— Je suis désolée, ma fille. Je n’ai pu t’envoyer que des bijoux, pour que tu te souviennes que tu avais une famille quelque part.

Précieuse, les yeux embués de larmes, éclata en sanglots et se réfugia dans les bras de Dieudonné. C’était la première fois que Paquito voyait Précieuse se laissait ainsi aller.

— Je suis heureuse de te retrouver aujourd’hui, ma Précieuse, murmura Grand’Ma.

Paquito et Dieudonné échangèrent un regard lourd de stupeur. Ils réalisaient que l’histoire de Précieuse n’était pas seulement personnelle, mais une pièce essentielle dans le puzzle complexe de Novaïa.

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