LES COPAINS DU QUARTIER

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Ah ! Une belle matinée de printemps ! Les rayons de soleil me chauffent, ça sent bon l’étal du poissonnier du coin ! Quel plaisir !

Qu’est-ce que je vais bien trouver pour pourrir la vie de Gaël ou Gaston (ah, ce prénom !) ?

Pas d’inspiration... ça va venir... peut-être en discutant avec Sébastien, mon copain d’en bas.

Oui, je sais, Sébastien, c’est pas un nom de chat. Mais est-ce que c’est moi qui l’ai nommé ainsi ? Non, c’est son vieil humain qui, a priori, n’a pas d’originalité pour les prénoms : son fils s’appelle Sébastien, son chat aussi !

Tout le monde ne peut pas avoir l’esprit aussi fin et délié que ma charmante Louisa...

Dès qu’elle m’a vu, petit chaton noir et blanc et, ne nous le cachons pas, tellement mignon, elle a senti le potentiel d’athlète en moi et, sans hésiter, elle m’a nommé Popeye.

C’est vrai que, sans me vanter, je suis assez costaud, surtout du ventre.

Tiens, justement voilà Sébastien. Laissez-moi vous présenter mon pote Séb : il a fière allure, assez costaud lui aussi, il porte magnifiquement son pelage gris et blanc. C’est un Maine Coon donc autant dire qu’il est grand et qu’il a le poil dense. Séb, il est sûr de sa force mais en toute humilité. Il se tient toujours informé des petites histoires du quartier, c’est une sorte de concierge territorial. C’est vrai que les autres chats ont tendance à se tourner vers lui pour régler leurs petits différends.

Et aujourd’hui, justement, j’ai l’impression que quelque chose le tracasse.

- Salut Sébastien, ça n’a pas l’air d’aller. Il y a un souci dans le quartier ?

- Ah, salut Popeye, tu tombes bien, tu n’aurais pas vu Idéfix ? Personne ne l’a aperçu depuis hier soir. Ça m’étonne, lui qui adore les balades nocturnes.

Alors, je sais ce que vous allez imaginer, mais non ! Idéfix n’est pas un chien. C’est aussi un copain chat et dans son cas à lui, il est né l’année des ‘I’ et son humain n’avait pas beaucoup de choix.

C’est pas son style à Idéfix de déserter le quartier, d’autant que Mona-Lisa, l’élue de son cœur, ne dépasse jamais le trottoir.

- Tu as demandé à Mona-Lisa si elle sait quelque chose ?

- J’ai pas pu encore, elle ne sort qu’à partir de 9h, elle ne va pas tarder, on va l’attendre, me propose Sébastien.

C’est vrai que tout le monde a ses petites habitudes dans le quartier, habitudes qui dépendent quasiment intégralement de celles de nos humains respectifs.

Celui de Mona-Lisa est maitre d’école, donc elle ne sort pas le mercredi, le samedi, le dimanche et toutes les vacances. C’est pas toujours facile leurs amours à Idéfix et Mona.

Ben tiens, justement, la voilà qui se pointe, les vibrisses au vent. Elle fait un peu sa star Mona-Lisa, il faut bien le dire. Pour un peu, elle se prendrait pour une œuvre d’art intemporelle. Mais bon, elle est quand même cool.

Je décide de l’accoster sans chichi :

- Salut Mona, tu n’aurais pas vu Idéfix

- Salut les gars, ça tombe bien que vous m’en parliez : tous les soirs, il vient me faire un petit coucou à la fenêtre entre 21h et 21h30 quand mon humain finit de corriger ses copies. Et hier, il n’est pas venu ; j’ai eu beau gratter à la vitre... personne... enfin, sauf mon humain qui n’apprécie pas le bruit des griffes sur les carreaux... quelle petite nature ! J’ai essayé de ne pas m’inquiéter en me disant qu’il avait peut-être été enfermé chez lui par mégarde.-

L’humain d’Idéfix est très permissif, il le laisse dehors autant qu’il veut, la chatière est toujours ouverte.

- On va aller vérifier ça. Sébastien, reste ici en patrouille des fois qu’il montre le bout de son nez. Moi, je pars avec Mona-Lisa chez Idéfix pour en avoir le cœur net.

- Euh... c’est à dire ... ose Mona-Lisa il m’est défendu de dépasser le trottoir, je ne peux pas te suivre.

- Ah oui, c’est vrai (en fait, non, c’est pas vrai, c’est juste qu’elle a peur mais tout le monde fait semblant de la croire). Bon et bien, surveille aux environs de la porte parce que s’il arrive, tu seras la première à être visitée.

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