À LA RECHERCHE D’IDÉFIX

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Et me voilà parti chez Idéfix. C’est quand même lui qui habite le plus loin, mais en général c’est lui qui fait le chemin, ce qui explique qu’il soit si maigre. Il dépense trop d’énergie. On lui a déjà dit que ce n’était pas une vie de chat.

Cette rue est plutôt vilaine,... et tous ces chiens qui aboient... Enfin, il faut les comprendre, ils sont trop gros pour passer par une grille alors ils pleurent leur désespoir. Quelle vie de chien !

Ah, me voilà arrivé ! Une petite maison toute serrée entre deux autres petites maisons qui sont aussi serrées entre... enfin bref… La sienne est facile à reconnaitre, il y a une chatière. J’avance contre la porte :

- Idéfix ? Idéfix ? IDÉFIX ?

Rien. Je passe la tête par la chatière :

- Eh, mon pote t’es là ?

Toujours rien.

Je n’ai pas le choix, j’entre. Je fais un tour dans le salon, je monte à l’étage : personne. Il n’y a pas un chat ici !

Je redescends, je passe par la cuisine. J’ai tout à coup un éclair de génie : je vais aller jeter un œil à sa gamelle pour voir s’il a pris son repas.

Ah, voilà les croquettes dans le coin...

Mais là, je me fige, j’entends un bruit.

- Oui, attends maman, je crois que c’est lui, j’ai vu passer sa queue par la porte de la cuisine. Je me disais aussi qu’il ne pourrait pas rester aussi longtemps sans manger.

Les bruits de pas s’approchant me confirment que ça sent le roussi pour moi.

- Oh non, c’est pas Idéfix. Mais qu’est-ce que tu fais là, toi ? Tu veux bien laisser ces croquettes ! File avant de te prendre un coup de balai !

Je pourrais répondre, chercher à me défendre mais je pense que l’humain face à moi, équipé de son balai dernière génération, n’a pas envie d’entrer dans un long débat.

J’opte donc pour la deuxième solution : courir et surtout, en bout de course, bien viser la chatière pour ne pas m’emplafonner la porte !!

Bon, pff, pff, me voilà, pff, pff, dehors ! Heureusement, pff, pff, que mon corps d’athlète, pff, pff, est paré à toutes les éventualités.... Pffffffffffffffff bon je fais une petite pause d’athlète...

Ok, c’est bon, mon pouls redescend, j’ai réussi à éviter le malaise, merveilleux...

En tout cas, j’ai eu l’info : Idéfix n’est pas chez lui et apparemment il n’est pas rentré dernièrement. Ça va être dur à entendre pour Mona-Lisa.

Sur le retour, je me pose toutes sortes de questions mais surtout celle-ci : “Qu’est-ce qui a pu arriver à Idéfix ?”

J’aperçois au loin Mona-Lisa en discussion avec Minette. Celui-là, il n’en manque pas une. Je remarque que quand le chat n’est pas là, les souris dansent.

Minette tourne autour de Mona-Lisa depuis toujours. On ne peut pas dire qu’Idéfix et Minette se détestent mais ils se tiennent à distance.

Ah oui, j’oubliais de préciser : Minette, comme son nom ne l’indique pas, est un chat mâle.

A priori tout le monde le sait sauf ses humains qui sont persuadés que c’est une femelle ; alors il a une panière rose, un arbre à chat rose, une litière rose, un collier rose (à strass !) et Minette trouve ça très matou tout ce rose et que ça va très bien avec son pelage blanc ! J’avoue qu’il m’arrive de l’envier…

Ses humains désespèrent de ne pas avoir de chatons mais ça, Minette ne l’évoque pas trop devant nous, c’est gênant, on peut comprendre.

- Salut Minette, tu viens aux nouvelles ? Vous avez des infos de votre côté ?

Mona-Lisa ne lui laisse pas le temps de répondre:

- Comment ? Tu ne l’as pas trouvé ? Il n’est pas chez lui ?

- Je suis désolé, j’ai visité sa maison : rien ! Ceci dit, comme son humain est arrivé à ma rencontre, j’ai réussi à obtenir une info importante : Idéfix n’est pas rentré de la nuit.

- Comment as-tu pu savoir ça ? Son humain te l’a dit, tout simplement ? réplique effrontément Minette.

- Disons qu’il y a eu un affrontement dont je tairai les détails... et j’ai eu l’info.

Oui, je sais, c’est pas tout à fait vrai, mais son petit air suspicieux m’irrite un peu... et puis c’est pas vraiment un mensonge.

Minette se tourne alors vers Mona-Lisa.

- Tu sais Mona, ce n’est pas facile à dire ni à entendre mais j’ai l’impression qu’Idéfix a trouvé de l’inspiration ailleurs et que ça le retient même hors de chez lui. Réfléchis bien, il venait ici essentiellement pour te retrouver, je crois savoir.

Il ne manque pas d’air celui-là !

Pauvre Mona, je vois ses beaux yeux de persane se mouiller de larmes. Son joli pelage crème semble devenir tout délavé.

J’interviens :

- Minette, tu ferais mieux de te taire ! Viens Mona-Lisa, on va refaire un tour de quartier.

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