ON REPREND L’ENQUÊTE

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Dès que Louisa est sortie, je m’esquive par la fenêtre et je retrouve Sébastien.

Celui-ci est déjà en poste.

- Alors, as-tu revu Idéfix ?

- Non, me répond-il, et je peux même te dire que j’ai vu son humain qui passait dans nos rues hier soir en l’appelant. Il avait l’air assez inquiet.

- Et Mona, où est-elle ?

- Elle ne pourra sortir que cet après-midi ; son humain est là ce matin. Peut-être que lui au moins pourra lui remonter le moral. Je suis passé rapidement à sa fenêtre pour lui dire que nous n’avons toujours pas de nouvelle.

Tout à coup, on entend des éclats de voix :

- Quand je pense que notre humain nous sert la même quantité de croquettes, et que toi, tu te permets de te servir dans mon assiette ! Je pense que tu manques de galanterie my dear1 !

- Puisgue che te dis gue che n’afais pas fu. Il faut te le dire en guelle langue ?

- Essaie en allemand maybe 2 !

- Ach, gue tu peux être têtue !

- And you 3, pas très franc !

Ouh la ! Encore une arrivée en fanfare dont ils ont le secret.

Je m’interpose :

- Salut Strudel ! Scarlett mes hommages !

- Ah ! Voilà de la galanterie, you see 4. Prends en de la graine, goujat !

Sébastien ne leur laisse pas le temps de reprendre et leur livre la même info qu’à moi, histoire de couper court à leur dispute.

- Paufre maître d’Idéfix, s’exclame Strudel. Et nous gui sommes aussi impuissants gue lui à le retroufer !

Je propose :

- Vous savez, Mona n’est pas là ce matin. On ne va pas attendre Minette ; puisqu’on est là tous les quatre, on peut reprendre un tour de quartier.

Mais voilà : une heure après, toujours chou blanc !

On se rassemble derrière les poubelles de la poissonnerie pour, une fois de plus, constater notre échec. L’humeur est morose, nos mines sont tirées vers le bas.

Sébastien relance la conversation :

- Minette a dû être vexé hier, il n’est pas revenu.

- C’est sûr que je lui ai bien montré mon agacement, dis-je.

- Oui mais tout de même, il ne nous a pas apandonnés, il a mené les recherches gomme nous chusgu’à l’heure de rentrer, ajoute Strudel.

- En tout cas, je ne suis pas fâché de ne pas le voir, renchéris-je, il rôde autour de Mona-Lisa comme un renard autour d’une poule, et il a manqué de délicatesse envers elle.

- It’s strange 5, il est là tous les matins, souvent le premier pour goûter quelques restes de la poissonnerie, précise Scarlett.

- Mais oui, c’est vrai ça ! Je ne pense pas qu’il soit assez susceptible au point de louper un morceau de poisson, s’étonne Sébastien.

Allons bon, on ne va pas avoir une autre disparition à gérer !

- Il faut en avoir le cœur net, partons chez ses humains !

L’habitation de Minette est une coquette petite maison très bien entretenue par ses deux humains, papy et mamie de leur état.

Justement, grand-maman est devant, avec ce qui semble être une gamelle de pâtée dans la main. J’entends sa petite voix :

- Minette, ma jolie, montre-toi, maman t’a préparé ton petit repas, allez ma douce, dépêche-toi !

Derrière elle, répond une voix d’homme :

- Tu ne la vois toujours pas ? Où se cache-t-elle ? Peut-être est-elle partie nous faire des petits dans un coin !

- Tu as raison Raymond, c’est bien possible. Oh, je n’ose y croire... Mais c’est vrai qu’elle s’est arrondie ces derniers temps, ce serait une bien bonne nouvelle !

Alors, de cette conversation, je tire trois informations :

1 : Minette n’est pas rentré chez elle, euh chez lui, depuis quelques heures au moins.

2 : Ses humains ne sont pas trop inquiets mais plutôt plein d’espoir. Au moins, ils ne vivent pas d’émotions trop douloureuses.

3 : Minette mange peut-être un peu trop de poisson dans la poubelle de la poissonnerie !

Je me tourne vers mes comparses qui ont entendu la même conversation que moi.

- J’ai l’impression qu’on n’a pas qu’Idéfix à rechercher...

- Tout ça est drôlement inguiétant, répond Strudel, il y a forcément guelgue chose qui se trame dans le guartier. Il va falloir être fichilant !

- Fichi... quoi ? demande Sébastien.

- You know 6, quand il faut qu’on watch out 7 ! explique Scarlett.

Les yeux ronds de Sébastien m’informent que cette explication n’est pas très très claire.

- Bien sûr Strudel, on va être vigilants, tout le monde doit rester sur ses gardes.

Un petit clin d’œil à Séb lui donne la réponse à sa question.

- Eh bien rentrons ensemble, c’est l’heure des humains pour certains, moi je dois filer à la maison.

1 : mon cher

2 : peut-être

3 : Et toi

4 : tu vois

5 : C’est étrange

6 : Tu sais

7 : fasse attention

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