J’AI UN PLAN

3 minutes de lecture

Je retourne les talons, j’ai besoin de la complicité de Grabouilla sur ce coup... sa complicité et son énergie.

Me revoilà à ses côtés. Elle dort... Tant pis, elle dormira une autre fois.

- Salut Grabouilla !

- Ah salut Popeye ! Alors des nouvelles de tes cl…

- Oui, c’est bon de ce côté ! (ça devient usant ses histoires de clés…)

- Dis-moi, ça ne te dirait pas un petit café pour commencer la journée ?

- Ah, tiens, pourquoi pas ? C’est vrai que je ne l’ai pas pris ce matin.

- Je t’accompagne ?

- Si tu veux, viens, passons dans la cuisine. Une tasse est toujours prête sous la cafetière, il n’y a qu’à appuyer.

Appuyer sur des touches, c’est mon rayon, je maîtrise la technique. Un gros bruit de tracteur m’annonce que le café coule (mais comment une si petite machine peut faire un bruit aussi effrayant ?).

Tranquillement Grabouilla trempe sa petite langue dans la tasse, elle a l’air de savourer le moment. Au bout de quelques minutes, je vois ses paupières s’écarter et ses pupilles se dilater, ça marche !

- Waouh, ça fait du bien !

Elle est de retour !

- Grabouilla, je pense que tu peux m’aider à retrouver les copains.

- Si je peux être utile…

- Est-ce que tu connais la tournée de ton humain?

- Par cœur !

Nickel !

- À quelle heure passe-t-il dans la rue du Tuyau Percé ?

- Vers 10h30, c’est-à- dire dans vingt minutes.

- Impeccable !

- Quel est ton plan ?

- Nous allons servir d'appâts, toi et moi. Et ton humain sera notre libérateur. Qu’en penses-tu ?

Ses yeux brillent de malice.

- Oh, oh, j’ai compris, c’est malin ça ! C’est parti, ne perdons pas une minute !

Je ne te le fais pas dire... Etant donné que je ne connais pas la durée de l’effet de la caféine (et que je ne peux pas transporter de thermos), je sais que je prends un gros risque. Soit Grabouilla tient la route assez longtemps et elle sauve la bande, soit elle s'effondre avant d’arriver et c’est un boulet... Croisons les coussinets.

- Tu peux marcher jusqu’à la rue de la “vieille aux chats” ?

- Ça fait longtemps que je n’ai pas arpenté le quartier mais je trouve ça réjouissant ! Ce n’est pas si loin de toute manière.

Le moins qu’on puisse dire c’est qu’elle y met de l’entrain. Je vois déjà le carrefour et pour l’instant, elle ne montre aucun signe de faiblesse... mais je suis bien conscient que ça peut lui prendre d’un coup.

- Le quartier a un peu changé quand même, je ne le connais plus que d’après ce que les copains ou mon humain me racontent. Ah, le vétérinaire a une nouvelle enseigne, c’est mieux comme ça, ça fait plus soigné.

- Justement, on arrive. Alors Grabouilla, dis-moi de quelle maison il s’agit.

- D’après les descriptions que m’en donne mon humain, ça doit être celle-là. Regarde, elle a un bol de lait sur le rebord de la fenêtre.

- Très bien. On va se poster là et attendre le passage du facteur. Dès qu’il sera assez proche pour nous voir, on se manifestera à la fenêtre pour attirer la vieille et alerter ton humain. On se faufilera à l’intérieur pendant qu’on laissera les humains régler ça entre eux. Ok ?

- Zzzzzzzzzzz

Mon explication était peut-être soporifique... En tout cas, c’est officiel, la complice vient de changer de statut, dorénavant, elle est « boulet » !

Je ne me résigne pas, avec de l’énergie pour deux, je vais y arriver. Je guette le vélo du facteur et j’y crois !

J’entends sonner la cloche de l’école, c’est l’heure de la récré, il est 10h30. Le vélo ne va pas tarder. Il faut que j’anticipe :

- Grabouilla, réveille-toi !

- Hein, hein, où suis-je ? J’ai trop sommeil...zzzz

- Ouh la la, elle a dépensé trop d’énergie, elle est épuisée.

Je vois le vélo au bout de la rue, il fait des pauses à chaque maison.

- Grabouilla, regarde : du lait pour toi !

- Hein ? J’ai pas soif…

- Mais je crois que celui-ci sent un peu le café, peut-être est-ce un café au lait ?

- Café ? Ah, peut-être... où ça ?

- Allez courage, viens, saute sur ce rebord de fenêtre.

Oh la la la la, le vélo se rapproche.

- Allez, saute, SAUTE !

Ouf, elle est encore assez leste !

Pas le temps de papoter sur le café au lait sans café, je laisse Grabouilla se pencher sur le bol et je me mets à gratter la fenêtre en miaulant (petite ruse de chat pour entrer ou sortir qui fonctionne à tous les coups ! Les humains adorent il parait…).

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Astrid Bucciero ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0