SALOMON RACONTE LE TREMBLEMENT DE TERRE AUX ENFANTS PERDUS

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— Je marchais depuis le matin et il faisait nuit. Je crois que je dormais debout, et d'un coup j'ai été déséquilibré et je suis tombé, face contre terre. Et elle tremblait, la terre, avec un grondement sourd énorme.

— Moi aussi je l'ai entendu, s'exclama Luis. Et après, j'ai eu mal aux oreilles.

— Et moi, même si je suis adulte, j'ai eu tellement peur que je me suis roulé en boule, les mains plaquées sur les miennes, pendant quelques minutes.

Comme ça semblait être fini, je me suis relevé. Mais ça a recommencé et je me suis retrouvé suspendu dans le vide, les deux mains agrippées au bâton. Un trou énorme s'était ouvert sous mes pieds et c'est ce bâton, coincé entre les deux bords m'a sauvé de la chute. J'avais eu une peur bleue à la première secousse, mais là c'était bien pire.

Les Enfants Perdus, eux, étaient suspendus à ses paroles.

— Et après, demanda Irma, résumant leur attente.

— Après, j'ai cherché où poser un pied pour essayer de me sortir de là. La roche était instable et dès que j'ai essayé de m'appuyer dessus, une pierre s'est décrochée. J'ai bien cru que j'allais tomber dans la faille. Finalement, j'ai eu de la chance et surtout, je n'ai pas paniqué. Ça, c'est important, les Enfants. N'oubliez pas : ne pas paniquer ! J'ai réussi à remonter et je me suis traîné dans l'obscurité, avec mon bâton.

— Tu as vraiment eu beaucoup de la veine, murmura Serena.

— Oui, plus que bien des gens.

— Tu es protégé, Salomon...

Leurs regards se croisèrent, parlant un autre langage tandis que Irma reprenait :

— Et après ?

— J'étais épuisé, je marchais depuis le matin et il faisait complètement noir. Le ciel s'était couvert en quelques minutes et je ne voyais rien. Ma torche était déjà faible avant la première secousse et je n'avais qu'un change de piles, alors j'ai décidé de m'arrêter et d'attendre le lever du jour. J'ai gardé mon sac sur le dos pour ne pas le perdre, au cas où il y aurait d'autres secousses, et je me suis installé contre un arbre.

— Tu avais peur, mon gros papa, demanda Luis.

— Oui, Luis, mais je me suis endormi très vite et c'est la pluie qui m'a réveillé, tôt le matin. La première chose que j'ai faite, c'est d'aller voir la crevasse. C'était très étrange et effrayant. Elle devait faire environ deux mètres de large, sauf là où j'étais tombé où elle se rétrécissait à un mètre, ce qui m'avait sauvé. Elle s'étirait aussi loin que je pouvais le voir, des deux côtés.

— C'était profond ?

— Très, Irma, assez pour mourir.

Effrayé, Luis, se serra contre Salomon auquel il s'était beaucoup attaché, faisant de lui un père de cœur.

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