Première danse
Lwanzo laissait Diana s’occuper de tout. Il n’était pas question qu’il aille sur différents plateaux de télévision pour répondre aux questions « ridicules » des journalistes, c’est le terme qu’il avait utilisé. Diana essayait de le convaincre, mais il restait catégorique.
— Tu comptes vraiment me laisser gérer seule toutes ces interviews ?
Lwanzo, assis dans le fauteuil en face d’elle, haussa les épaules.
— Tu t’en sors très bien, Diana. Tu connais mon travail, mes idées.
— Ce n’est pas le problème ! s’exclama-t-elle en tapant du poing sur la table. Tu es l’auteur, c’est toi que les gens veulent voir !
Il soupira, visiblement agacé.
— Ce sont toujours les mêmes questions. Comment j’écris, où je trouve l’inspiration, ce que je pense de l’actualité… Tout ça me fatigue.
Diana le fixa un instant, puis secoua la tête, un sourire amer aux lèvres.
— Ce n’est pas ça, Lwanzo. Tu ne veux plus te battre. Tu te contentes de fuir avec ta précieuse Zawadi.
Lwanzo fronça les sourcils, son regard s’assombrit.
— Ne parle pas d’elle comme ça.
— Pourquoi ? Parce que c’est la seule personne à réussir à te détourner de tout ce que tu as construit ?
Il se leva lentement, posant ses mains sur la table
— Ce que j’ai construit, Diana, c’est ma vie. Et j’ai enfin trouvé quelqu’un avec qui je veux la partager.
Diana serra les dents, ses yeux brûlant de colère.
— Et ton combat ? Tu comptes l’abandonner ? Oublier que tes mots peuvent éveiller les consciences ?
Lwanzo inspira profondément avant de répondre, d’un ton calme mais tranchant :
— Mes mots restent, Diana. Mais moi, je suis fatigué d’être toujours en première ligne.
Il eut un silence, lourd et oppressant, comme une ombre menaçante. Diana détourna le regard, puis laissa échapper un petit rire sans joie.
— Tu sais quoi ? Fais ce que tu veux. J’irai défendre ton œuvre pendant que toi, tu joues au poète amoureux sous les cocotiers.
Elle attrapa son sac, prête à partir. Avant de franchir la porte, elle s’arrêta une dernière fois.
— Un jour, Lwanzo… Un jour, tu comprendras que l’amour ne suffit pas.
— Je serai seulement présent à la séance des dédicaces, toi, tu t’occupes de répondre à toutes les questions des journalistes.
Elle sortit, laissant derrière elle une tension aussi lourde qu’un orage prêt à éclater.
Diana commençait à détester cette fille qui déroutait Lwanzo de sa mission. Aucune fille n’avait réussi à faire chavirer le cœur de Lwanzo avant qu'il ne rencontre Zawadi. Diana ne savait pas par quel sortilège d'amour, elle avait réussi à ravir le cœur de sa poule aux œufs d'or. La séance de dédicaces était ennuyeuse aussi, mais Lwanzo s’efforçait de le faire pour rencontrer ses lecteurs. Un moment pouvant durer plusieurs heures, juste pour écrire quelques mots, stéréotypés ou personnalisés, à ses lecteurs. Prendre des photos avec eux et rester souriant, même si on se sentait fatigué et avoir envie de crier : « ça suffit, je suis claqué là ! ».
Quelques heures plus tard, toutes les tensions de la matinée semblaient s’être évaporées. Accompagné de Zawadi, il se sentait tel un dieu. Il se sentait dans une sorte d’exultation amoureuse. Alors que Diana passait à la télévision répondre aux différentes questions des journalistes, Lwanzo passait du bon temps auprès de Zawadi.
S'il était peintre, il peindrait son portrait. S'il était artiste musicien, avec une guitare, il lui chanterait des douces mélodies. S'il était un prince charmant vivant dans un somptueux château, il voyagerait à travers le monde à sa recherche, pour faire d'elle sa princesse. Mais, il était juste un poète. La nature l’avait marié à la littérature, sa passion était l’écriture, son passe-temps était la lecture. Son premier fils s’appelait roman, la littérature était sa maman. Sa fille s’appelait poésie, la plume était son fusil. Lwanzo était seulement un poète, alors il lui composait des doux poèmes, il lui déclamait ses plus beaux poèmes avec cette perfection, cette maestria qui chassait tout autour de lui, pour ne laisser de la place qu’à l’admiration de cette beauté, cette splendeur sublime que Zawadi reflétait.
Sénégal.
Le bateau fendait doucement les eaux calmes de l’Atlantique. À l’horizon, l’île de Gorée apparaissait, paisible, presque irréelle sous le soleil du Sénégal. Pourtant, derrière cette beauté se cachait l’une des pages les plus sombres de l’histoire humaine. Lwanzo et Zawadi marchaient lentement sur les pavés irréguliers, leurs doigts entrelacés. Devant eux se dressait la Maison des Esclaves, avec ses murs d’ocre et ses escaliers menant à des cellules étroites.
Un vieil homme, le visage buriné par le temps, s’approcha d’eux. Il portait un boubou bleu ciel et tenait un petit carnet.
— Bienvenue à Gorée. Ici, chaque pierre a une mémoire, chaque mur a une voix. Vous êtes déjà venus ?
Zawadi secoua doucement la tête. Lwanzo, lui, semblait absorbé par l’atmosphère du lieu.
— Non, c’est notre première fois, répondit-il.
Le guide esquissa un sourire triste avant de les mener vers une petite pièce sombre.
— Ici, on entassait les hommes. Dans cette autre cellule, les femmes et les enfants. Parfois, ils attendaient des mois avant d’être embarqués sur les navires négriers. Ceux qui résistaient…
Il désigna une porte étroite ouvrant sur l’océan.
— … étaient jetés par cette porte, qu’on appelle la Porte du Non-Retour.
Zawadi éprouva un frisson le long de la colonne vertébrale. Elle posa une main sur le mur froid, comme pour s’imprégner du souvenir de ceux qui étaient passés par là. Un sanglot silencieux lui serra la gorge, et elle se rapprocha instinctivement de Lwanzo.
— Ils ne sont jamais revenus, murmura Zawadi.
Le guide hocha lentement la tête.
— Mais leur mémoire est là. Dans nos cœurs, dans nos combats.
Lwanzo serra la main de Zawadi. Son regard se perdit dans l’horizon, là où l’Atlantique engloutissait à jamais le destin de milliers d’âmes. Hier c’était la traite. Aujourd’hui, c’est la guerre. D’autres chaînes, d’autres bourreaux, mais le même silence complice du monde.
Zawadi prit une grande inspiration et leva les yeux vers le ciel.
— Comment peut-on oublier ?
— On n’oublie pas, répondit le guide avec gravité. On raconte, encore et encore.
Lwanzo posa une main sur l’épaule du vieil homme.
— Merci pour votre témoignage.
— C’est à vous maintenant d’écrire, jeune homme. Vous avez une voix, faites-la entendre.
Ils quittèrent la Maison des Esclaves en silence, portant avec eux le poids d’un passé douloureux, mais aussi la responsabilité de ne jamais le laisser s’effacer.
Lors de la séance des dédicaces, à l’institut français de Dakar, une jeune étudiante, amoureuse de la littérature, demanda à Lwanzo comment il faisait face au syndrome de la page blanche.
— Cela me rend malade.
— Oui, moi aussi. Ça m’arrive de bloquer pendant des longues heures, voire plusieurs jours.
— Vraiment ?
— Il n’y a pas de remède approprié, chacun gère cela comme il veut. Moi, par exemple, je laisse tout. Je ferme mon ordinateur ou mon bloc-notes et je vais tiser avec des amis, histoire de déstresser. Ou bien, je regarde un film, j’écoute de la musique, n’importe quelle autre activité. C’est là que, comme par enchantement, j’écoute un mot, une phrase, ou je vois une personne dans une telle ou telle situation et ça débloque tout. La prochaine fois, quand ça vous arrive, allez regarder un film, vous aimez regarder des films ?
— Oui, de temps en temps. Merci beaucoup Monsieur Mulemberi.
— Je vous en prie. Moi, à chaque fois que je me plante, je bois du vin. Et là, comme le divin Platon, qui n’était en verve que lorsqu’il était en pointe de vin, je me trouve aussi dans une chaleur d’imagination qui débloque tout.
L’étudiante souriait. Ça lui rappelait son enseignant des mathématiques au lycée, qui sortait pour fumer une cigarette à chaque fois qu'il bloquait sur un exercice. Quelques minutes après, il revenait toujours avec une solution.
New York.
Depuis le sommet de la statue de la Liberté, la vue sur New York était à couper le souffle. En contrebas, la ville s’étendait à perte de vue, un mélange de buildings vertigineux, de ponts imposants et de fleuves sillonnant l’horizon.
Zawadi s’accrocha au bras de Lwanzo, un sourire aux lèvres.
— Tu te rends compte ? On est à New York !
Lwanzo, lui, était silencieux. Son regard se perdit sur la ville. Il pensait à Gorée, à la « Porte du Non-Retour ». Maintenant, il se trouvait dans un pays qui prônait la liberté comme une valeur sacrée. Pourtant, combien de personnes, dans leur propre pays, étaient encore enchaînées, d’une manière ou d’une autre ?
— À quoi tu penses ? demanda Zawadi, intriguée par son silence.
Il esquissa un sourire.
— À la liberté. Cette statue… elle est un symbole puissant. Mais la liberté, ce n’est pas juste un monument. C’est une lutte.
Zawadi hocha la tête.
— Tu penses à ton pays, n’est-ce pas ?
— Oui.
Il se tourna vers elle, prenant ses mains dans les siennes.
— Un jour, on vivra dans un monde où on n’aura plus besoin de fuir pour être libres.
Il souffla en observant une dernière fois la statue. Puis, comme pour chasser le poids de cette pensée, il entraîna Zawadi vers la sortie.
Plus tard, en se promenant à Times Square, l’ambiance changea radicalement. Lwanzo et Zawadi étaient plongés dans un océan de lumières. Les écrans géants clignotaient sans arrêt, affichant des publicités, des bandes-annonces de films, des concerts. Des taxis jaunes fusaient dans les rues, et des artistes de rue captivaient la foule avec leurs performances.
— C’est… complètement fou ! s’exclama Zawadi, les yeux brillants.
Elle tourna sur elle-même, admirant les lumières, riant comme une enfant.
— Ça me donne presque le vertige, avoua Lwanzo.
— C’est ça, la modernité ! New York, la ville qui ne dort jamais !
Elle attrapa sa main et l’entraîna vers un stand de souvenirs.
— On doit ramener quelque chose !
— Quoi ? Une miniature de la statue ?
— Non, ça c’est trop classique.
Elle fouilla dans un étalage et sortit… une casquette avec l’inscription "I ❤️ NY".
— Tiens, mets ça !
Lwanzo soupira, amusé, et enfila la casquette sous le regard satisfait de Zawadi.
— Parfait, déclara-t-elle en prenant une photo.
Ils éclatèrent de rire, portés par l’énergie débordante de la ville. Gorée leur avait rappelé le poids du passé, New York leur ouvrait une fenêtre sur l’avenir. Deux mondes, deux réalités, mais une même envie : vivre libres, ensemble.
La tournée pour la promotion de ses ouvrages était finie. Dans un hôtel luxueux où ils étaient logés, Diana s’appuya contre la table, les bras croisés, fixant Lwanzo avec insistance. Il y avait autrefois une complicité entre eux, mais à cet instant un mur invisible semblait s’être dressé. Elle lui adressa un dernier regard avant de prendre son sac.
— Profite bien de ton voyage.
Elle se retourna et quitta la pièce sans attendre de réponse. Elle retournait à Oxford pendant que l’écrivain et Zawadi partaient pour Honolulu.
Sous un ciel d’azur éclatant, l’avion amorça sa descente vers Honolulu. À travers le hublot, l’océan Pacifique s’étendait à perte de vue, d’un bleu profond, parsemé d’écume argentée. Lwanzo jeta un regard complice à Zawadi. Après tant d’épreuves, ces instants de répit semblaient presque irréels.
Dès leur arrivée, la chaleur tropicale les enveloppa comme une étreinte bienveillante. L’air chargé d’effluves marins et de fleurs exotiques leur rappela à quel point ils avaient besoin de souffler. Main dans la main, ils marchèrent le long d’une plage de sable fin, leurs pas s’effaçant doucement sous les vagues caressantes.
— On dirait un rêve, murmura Zawadi.
Lwanzo sourit, resserrant ses doigts autour des siens.
— Un rêve dont je ne veux jamais me réveiller.
Mais dans un coin de son esprit, il savait qu’aucun rêve ne dure éternellement.
Les journées s’écoulèrent entre baignades, balades sur les falaises verdoyantes et couchers de soleil enflammés. Mais, même dans ce décor idyllique, l’ombre du conflit planait au-dessus d’eux. Lwanzo ne pouvait s’empêcher d’y penser. Il savait que cette parenthèse était éphémère. Un soir, alors qu’ils étaient attablés face à l’horizon, une lueur inquiétante traversa le regard de Zawadi.
— Que va-t-on faire, Lwanzo ? Nos deux pays sont en train de sombrer, et nous sommes ici…
Il posa une main sur la sienne, cherchant à la rassurer.
— On va se battre, Zawadi. Mais pour ça, il faut d’abord reprendre des forces. Notre prochain voyage sera à Goma, après nous irons à Butembo te présenter à ma famille et enfin ça sera chez toi à Kigali.
Elle hocha la tête, songeuse. Ils savaient tous les deux qu’Hawaï n’était qu’un refuge temporaire. Bientôt, la réalité les rattraperait. En attendant ils s’amusaient. Lwanzo profita de cette occasion pour lui poser une question qu’il gardait longtemps dans sa tête.
— Dis-moi chérie, chez vous la dot se passe comment ?
Zawadi regarda Lwanzo, ses yeux brillants d'une lueur nostalgique. Il n’y avait plus de doute, c’était lui, l’homme qui allait faire d’elle une femme, une épouse.
— Tu sais, chez nous, la dot n'est pas simplement un échange de biens. C'est un symbole profond de respect et d'engagement.
Sa voix douce ; mais empreinte de gravité. Lwanzo inclina légèrement la tête, absorbant chaque mot.
— Raconte-moi, invita-t-il, curieux.
— Quand un homme souhaite épouser une femme, il doit d'abord rencontrer sa famille. C'est un moment crucial. Ils évaluent sa valeur, non seulement en termes de richesse, mais aussi de caractère. La dot représente donc un honneur pour la famille de la mariée et une reconnaissance des efforts qu'elle a fournis pour élever sa fille.
Lwanzo hocha la tête, imaginant la scène.
— Et que se passe-t-il ensuite ?
— Ensuite, la négociation commence, répondit-elle avec un sourire malicieux. Les deux familles se réunissent. Les hommes parlent souvent au nom des femmes, ce qui peut sembler étrange pour nous deux, mais c'est ainsi que ça fonctionne là-bas. Les offres de dot sont discutées, parfois il s'agit de vaches, parfois d'argent ou même d'autres biens.
— Et pendant ce temps, où se trouvent les futurs mariés.
— La promise se cache dans la maison familiale et son futur époux est caché derrière sa famille.
Elle marqua une pause, son regard se perdant dans le lointain.
— Je me souviens que ma tante avait dit que la meilleure dot est celle qui reflète l'amour et le respect entre les familles. Ce n'est pas seulement une question de quantité, mais aussi de qualité et de symbolisme.
Lwanzo sentit son cœur se serrer à cette pensée.
— Quand les négociations sont finies, le couple entre en scène maintenant.
Lwanzo tendit bien son oreille.
— Le mari est dans une petite tente avec ses garçons d’honneurs. La fille arrive accompagnée de ses demoiselles d’honneurs et des danseurs. Elle salue sa future famille, rejoint son mari qui lui passe une bague au majeur de la main gauche. Ils s’offrent ensuite des cadeaux et en apportent d’autres à leur nouvelle famille avant de se retirer dans la maison et laisser les danses traditionnelles envahir la suite de la cérémonie.
— Cela doit être magnifique... Mais cela doit aussi être stressant pour les hommes, dit-il en riant doucement.
Zawadi éclata de rire à son tour.
— Oh oui ! Mais au fond, c'est un moyen pour nous de tisser des liens entre nos familles et nos cultures.
Retiré, le couple boit un verre de lait, garant de leur fertilité. Ensuite, la nourriture est servie. Un diner où les discours, les rires s’enchaînent dans une joie indélébile.
— C’est quoi comme nourriture qu’on mange ?
— Oh ! Le matooke, les bananes, les sambaza, l’isombe servi avec du poisson séché, l’ibihaza, les brochettes de viande, l’igisafuriya qui est un mélange de pommes de terre, sauce aux arachides, banane vertes et poulet.
— Je salive déjà.
Elle sourit en se tournant vers lui avec intensité.
— Dis-moi, que penses-tu de ces traditions ?
Lwanzo réfléchit un instant avant de répondre
— Je trouve cela beau. Cela montre combien les relations sont précieuses et combien il est important d'honorer nos racines et nos familles...
Zawadi sourit tendrement, reconnaissant le respect qu'il avait pour ses traditions tout en partageant les siennes.
— J'espère que si le jour vient où nous devrons passer par là, nous pourrons le faire ensemble, avec amour et compréhension, ajouta-t-elle doucement.
Leurs mains se trouvèrent alors, une promesse silencieuse scellée sous le ciel étoilé. Sur la plage, les vagues venaient lécher doucement le rivage, s’écrasant en un murmure apaisant contre le sable tiède. La nuit était d’une douceur envoûtante, et le ciel, piqué d’étoiles scintillantes, semblait s’étendre à l’infini. Lwanzo et Zawadi marchaient côte à côte, les pieds nus s’enfonçant dans le sable humide, profitant du silence complice qui s’installait entre eux.
Zawadi s’arrêta soudainement et leva la tête vers les étoiles.
— Tu entends ?
Lwanzo fronça légèrement les sourcils.
— Quoi donc ?
Elle ferma les yeux, un sourire espiègle aux lèvres.
— Le bruit de l’éternité…
Il l’observa, fasciné par la lueur qui dansait dans son regard. Puis, sans réfléchir, il tendit la main et replaça une mèche rebelle derrière son oreille.
— Et qu’est-ce qu’il te murmure, ce bruit de l’éternité ? demanda-t-il à voix basse.
Elle rouvrit les yeux, plongeant dans les siens.
— Qu’il nous appartient, à nous de décider comment nous voulons le vivre.
Le silence qui suivit était chargé d’une tension palpable. Lwanzo sentit une chaleur douce l’envahir tandis que Zawadi approchait imperceptiblement. Son parfum, subtil mélange de sel et de fleurs sauvages, le fit frissonner.
Elle posa une main légère sur son torse, comme pour tester la force de l’émotion qui grondait entre eux. Il n’eut pas besoin de mots pour comprendre. Il la prit doucement par la taille, et lorsque leurs lèvres se frôlèrent enfin, ce fut comme une vague douce et brûlante qui les emportait.
Sous la voûte étoilée, au rythme du vent et de la mer, ils s’abandonnèrent à ce désir qui les consumait lentement, savourant chaque instant, comme une promesse du lendemain.
Une fois dans leur chambre, la porte se referma doucement derrière eux, plongeant la chambre dans une pénombre tamisée. Seuls les reflets argentés de la lune s’infiltraient à travers les rideaux entrouverts, dessinant des ombres mouvantes sur les murs.
Zawadi se tenait là, face à lui, son regard brillant d’un mélange d’émotion et de désir contenu. Lwanzo s’approcha lentement, son cœur battant à l’unisson avec le tumulte des vagues au-dehors.
Il effleura son bras du bout des doigts, un frisson parcourut son corps. Elle posa une main tremblante sur sa joue, puis l’attira doucement contre elle. Leurs souffles se mêlèrent, et lorsqu’il captura enfin ses lèvres, ce fut comme une délivrance, une promesse silencieuse.
Le temps sembla suspendre son vol. Chaque geste était une caresse, chaque regard, un langage muet où se mêlaient amour et abandon. Le murmure du vent à l’extérieur s’accordait au rythme lent de leurs mouvements, témoins d’une communion bien au-delà des mots.
Dans cette nuit d’Hawaï, ils s’oublièrent dans une étreinte brûlante et tendre, scellant leur amour sous les étoiles complices.
Annotations
Versions