7. L’amour, l’histoire qui me plongea en dépression

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J’ai le cerveau comme dans le brouillard. Je sors d’une dépression pour oublier Jasmine. Le travail est très dur. J’ai quitté le 11 août 2011 une femme qui voulait un enfant, car je ne me sentais pas prêt à avoir un enfant. De l’amour pour elle, j’en avais encore, même si j’étais avec une nouvelle compagne depuis le 19 avril 2012 et que tout se passait bien. À cette époque, j’avais encore beaucoup d’amour pour Jasmine. Il est impossible d’oublier certaines personnes, même si elles vous ont fait beaucoup de mal. Il n’est pas tous les jours facile de s’ouvrir, même sur une page blanche. Connaissez-vous cette musique: « One day baby we will be old and think of all the stories we could have told“ de Asaf Avidan ? Il est très difficile d’oublier quelqu’un pour qui le cœur bat, mais qui ne partage pas la même vision de la vie. Je pense même me faire une vision de qui est cette personne. Je prends ici l’extrait d’un livre d’une psychologue : Mon corps me dit, de Valérie Grumelin-Halimi. « En fait lorsque l’on rencontre un être, on se trouve dans l’idéalisation totale de cet être. On ne le connaît pas et on espère qu’il sera celui qu’on voudrait qu’il soit. Donc on se projette dans un idéal fantasmatique, comme celui décrit dans nos contes de fées, de princes charmants et de princesses à délivrer ».

Elle a touché mon talon d’Achille, le manque profond de confiance en moi et une vision du monde qui diverge des autres humains. Problème du cerveau à laisser le côté animal prendre le dessus sur le côté philosophique. Je pense sans doute avoir un problème au niveau sentimental. Mais j’essaie de garder le sourire, beaucoup de personnes sur cette terre ont une vie, un destin beaucoup plus difficile. Je pense à ces personnes tous les jours. Je ne sais pas si c’est de l’amour, ce qui est sûr, c’est que mon côté rêveur prend le dessus. Je ne pouvais à cette époque m’empêcher de penser que j’étais encore amoureux de Jasmine. Malgré tout le mal que l’on s’est fait, je ne cesse d’imaginer nos discussions pour nous expliquer. J’aurais aimé avoir la chance de lui démontrer que je n’ai jamais voulu lui faire vraiment de mal, seulement lui faire ouvrir les yeux sur ma maladie. J’ai dû me planter quelque part, je n’ai pas toute ma raison. Durant les six mois qui ont suivi notre rupture, j’ai inconsciemment envoyé des signaux que tout allait bien pour moi. Je ne vivais pas du tout dans le même espace-temps qu’elle à ce moment-là. J’ai mis plus de trois ans à l’oublier. Le plus tragique dans l’histoire, c’est que je l’ai quittée moi-même.

Seules les étoiles savent si un jour, nous serons de nouveau réunis. Même nos disputes m’ont manqué, tout chez elle m’a manqué. Ses beaux cheveux, son sourire, son côté si spécial et indomptable. Les sentiments sont souvent étranges, on ne sait comment les manipuler ou les étouffer, ils reviennent sans cesse au galop, le vent de l’amour attise un petit feu qui me brise lentement. Je dois l’oublier, je dois arrêter de vivre sans cesse complètement dans mon rêve d’enfant. Je ne suis qu’une âme qui vogue sans cesse au bord du précipice du berceau de mes souvenirs amoureux. Quel sentiment amer de se sentir guidé par les vagues du temps vers une destination inconnue ! J’aurais à cette époque tellement voulu me marier avec Jasmine et vivre une vie féerique. Je dois me laisser couler au fond de mon puits pour y méditer et en ressortir transcendé. La réalité doit prendre le dessus, je l’ai quittée et même complètement ignorée pendant six mois. Le temps qu’elle me déclare la guerre et qu’elle me détruise de manière glorieuse. Pendant que moi, je suivais le flot de mes pensées de peureux. Je ne voulais pas d’enfant, car je n’étais pas prêt et je comprends mieux aujourd’hui que ma maladie m’avait guidé dans mes choix. Je suis moi-même mon propre enfant. Je n‘étais à cette période pas encore prêt à me mettre en couple de manière sérieuse. J’avais aussi peur qu’elle déverse tout son amour sur notre enfant et qu’elle m’oublie. Moi qui n’ai de cesse de vouloir me sentir aimé. Je me rends compte aujourd’hui que je dois apprendre à m’aimer moi-même de nouveau, tout simplement. Elle a détruit mon ego. Je vous raconte une histoire qui me semble sans espoir, j’ai beau retravailler ma mémoire, je ne pense pas la revoir. Je n’ai plus qu’à lui dire au revoir, même si je pense que c’est impossible de l’oublier.

La vie n’est pas un long fleuve tranquille, on apprend à naviguer à travers les flots et même parfois surfer sur certaines vagues de désespoir. J’ai tellement besoin d’écrire pour extirper de mon corps tout ce mal d’amour qui coule dans mes veines comme au bal d’un enterrement funèbre. Cette encre noire représente en quelque sorte mon sang et toutes ces réflexions me permettent de me faire une dialyse. Reformater mon cœur, qu’il puisse être taillé comme un diamant autour duquel les larmes de cristal ne feront plus que ruisseler. Je ne sais pas comment exprimer toutes ces pensées qui se confondent et se morfondent dans ma tête. J’aimerais tellement avoir la plume d’un Voltaire, pour tourner mes phrases afin qu’elles soient en phase avec le ressenti de ma pensée embrassée sur terre. Je ne fais qu’essayer de retranscrire de manière écrite le fond de ma pensée, alors imaginez si j’arrivais aussi à bien la formuler et à vous la dépeindre. Dieu, laissez-moi porter le fil de mes idées en dehors du maillage complexe de mon cortex et laissez-les se tisser sur ce papier. Ces branches d’idées mortes qui tombent de l’arbre me font penser à la chute des plus grands empires. De mon côté, je m’enracine au plus profond de la terre pour y puiser l’énergie nécessaire qui nourrira ma sève. Sans doute fleuriront à nouveau de beaux bourgeons d’idées de mes pensées. Je me félicite d’avoir écrit ce livre, car il m’a permis de combattre la dépression et d’en sortir victorieux. La dépression a elle-même jeté l’éponge lorsqu’elle a vu jusqu’à quel degré de folie je pouvais aller. En effet, il paraît qu’Einstein a dit : « Le froid n’existe pas. Selon la loi de physique, ce que nous considérons comme le froid, est en réalité l’absence de chaleur. Tout individu ou tout objet possède ou transmet de l’énergie. La chaleur est produite par un corps ou par une matière qui transmet de l’énergie. Le zéro absolu (-460 °F) est l’absence totale de chaleur ; toute la matière devient inerte et incapable de réagir à cette température. Le froid n’existe pas. Nous avons créé ce mot pour décrire ce que nous ressentons si nous n’avons aucune chaleur ». J’en conclus la même chose pour la dépression, je suis allé chercher tellement loin le « malheur » que j’ai atteint le point d’équilibre où toutes choses ne me donnaient plus aucune émotion. À ce moment-là, on touche vraiment le fond, on ne peut que repartir vers le haut. J’ai bien entendu laissé la dépression sur le « Caro ». Je vais vous démontrer comment.

Ce mercredi 26 mars 2014, je suis dans un état de décomposition. Impossible d’évoluer de manière positive, mon chagrin d’amour me hante tel un nuage noir qui ne laisse plus place au soleil. J’offrirais bien ce livre à Jasmine pour qu’elle se rende compte à quel point elle a su prendre une place dans mon cœur. Je travaille sans répit à l’écriture de ce livre, je serais sans doute plus soulagé quand je me serai délesté des maux qui me persécutent à travers des mots libérateurs. On appelle cela la thérapie par l’écriture. Guérir à tout prix, écrire à tout prix, ne plus subir à tout prix. L’emprise de la maladie sur ma personne est si forte qu’elle fait partie intégrante de mon esprit.

Je me sens triste et coupable de réaliser que Caroline est venue me sauver, lorsque l’on s’est rencontrés, du chagrin d’amour de Jasmine qui a encore longtemps perduré. Je culpabilise d’avoir inconsciemment profité du fait qu’elle soit là pour ne pas sombrer tout de suite dans une dépression intense. Même si je constate aujourd’hui que l’on ne peut pas fuir un deuil obligatoire. Il m’a fallu trois ans pour comprendre tout cela. Tôt ou tard, il faut payer les erreurs du passé. Pendant six mois, je n’arrivais pas à aller de l’avant avec Caroline, car je pensais tous les jours à Jasmine. Je suis triste de réaliser que ma maladie a influencé mes choix et que j’ai quitté Jasmine par peur d’avoir un enfant avec elle, comme je pense qu’elle le voulait. Je suis triste d’avoir eu une phase de manie juste après l’avoir quitté et ne pas avoir pu partager en même temps qu’elle « la souffrance de notre séparation ». Au contraire, j’allais très bien, j’avais la tête dans les étoiles, car je n’avais plus aucune obligation, j’avais retrouvé ma liberté. Mon comportement était celui d’un enfant qui ne réalisait pas le mal qu’il avait fait et encore moins la souffrance qu’il avait infligée à Jasmine. Aujourd’hui, je dois assumer le fait qu’elle m’ait terriblement manqué pendant des années, qu’elle ne veuille plus me voir et qu’elle ne sache pas la vérité sur mon comportement. Le plus dur est de porter sans cesse cette cicatrice qu’elle m’a laissée. La famille de Jasmine me manque aussi terriblement, je me sentais très bien en leur compagnie, des personnes toutes incroyables, ouvertes d’esprit et très sensibles, comme sa tante et ses grands-parents. Son cousin et sa compagne sont deux personnes que je porte aussi très fortement dans mon cœur. Je ne peux pas réécrire l’histoire, je peux seulement apprendre à refermer le livre et le placer au coin de la cheminée. Ma difficulté actuelle est d’ouvrir un nouveau livre, je ne cesse de relire l’ancien en espérant y voir une fin heureuse. La prochaine fois, je ne raconterai pas toute cette histoire en boucle, pour vous éviter, chers lecteurs, ce supplice qu’est la redondance. En octobre 2016, lorsque je me relis pour la cinquième fois, je mets en gras tous les mots positifs que je vois. Ceci est une méthode pour rééquilibrer les sentiments de ce livre. Si vous lisez juste ces mots redondants, vous verrez que j’ai comme on peut le voir atteint de nouveau le bonheur. Dans ce livre se trouvent des clés cachées qui permettront sans doute à de nombreuses personnes de sortir de la dépression. Nous cherchons tous quelque part à guérir de notre propre mal intérieur. À travers n’importe quelle échappatoire, nous voulons vaincre notre propre démon intérieur. Il suffit de voir le nombre grandissant de malades.

Voici d’autres histoires que j’ai sur le cœur, j’ai malheureusement trompé Caroline deux fois en février 2012. J’ai avoué à Caroline mes méfaits le 31 décembre 2013, lorsque j´étais encore malade. Je pense qu’elle a mis beaucoup de temps à digérer tout cela et que c’est un des facteurs explicatifs de notre rupture quelques mois plus tard. J’ai expliqué à Caroline que comme mon ego avait été fortement touché, j’avais besoin de me prouver que je n’étais pas si handicapé mental que ça. Je me sens si honteux d’avoir trompé une femme pour qui j’avais énormément d’amour. Le choc psychologique que m’a fait subir Jasmine restera à jamais gravé en moi, je me dis souvent que ce qui ne me tue pas me rend plus fort. Je me demande des fois si je ne ferais pas mieux d’être un moine repenti. Je viens de trouver un remix de musique totalement en phase avec mes sentiments : « Yasmin - Thinking About You (Futurewife Remix) ». Je rêve de nouveau, il faut que je l’oublie, penser à elle tous les jours me détruit. Je crois que je n’arriverai jamais à ne pas y penser. C’est simple, il me suffira de m’imaginer à chaque fois qu’elle est heureuse, cela devrait suffire. Dieu sur son chemin doit m’écouter. Le hasard fait à ce qui paraît tellement bien les choses que ça me fait penser à une phrase : « Réunissez dans une salle 200 000 singes et donnez-leur chacun une machine à écrire et l’éternité. L’un d’eux finira par taper Roméo et Juliette. »

« Le hasard est le nom que prend Dieu s’il veut voyager incognito ». Albert Einstein

Nous sommes le 31 mars 2014, j’ai eu mon premier choc mental il y a deux ans. Le deuxième s’est fait attendre. Je me souviens très bien avoir pris le train quelques jours après cette date. En effet, c’était l’anniversaire de Conny, une amie de Jasmine. Elle a fêté l’étape de ses 30 ans dans une salle des fêtes, je me rappelle une vidéo où l’on voit tout le monde et si j’ai bien compris, certains des sketches étaient sur moi. Sinon, j’ai tout interprété. La vidéo a été publiée un dimanche. Le mardi de la semaine suivante, je me souviens que j’étais invité à boire un café au travail chez Dusan (le directeur de la technologie dans l’entreprise où j’ai travaillé) avec Ibrahim, contrôleur de gestion comme moi. J’ai choisi de m’asseoir à une place différente que celle qui m’était allouée, « proposée ». Dusan, il m’a semblé, a alors de nouveau rempli le café d’Ibrahim avec quelque chose d’autre. L’après-midi, j’ai eu mal au cœur vers 17 h. J’ai voulu aller au sport, mais impossible, ma douleur au cœur était trop grande. Je n’ai pas dormi de la nuit. Le lendemain au bureau, j’étais incapable de taper mon mot de passe (ma mémoire était comme bloquée, effacée). J’ai eu le droit à une visite de Dusan le jeudi très tôt le matin, vers 5 h dans mon bureau (je me demande si je n’ai pas halluciné cet épisode). Je m’étais levé très tôt, car je n’arrivais pas à dormir. Je me souviens qu’il me posait des questions, comme s’il se moquait de moi. Je n’avais pas tous mes moyens, n’ayant encore pas dormi de la nuit. Ce jour-là, je crois que j’ai failli me suicider, ce n’est pas l’envie qui m’a manqué, j´ai pourtant su trouver la force au fond de moi pour ne pas passer à l´acte. Je suis peu de temps après parti en France en train pour rejoindre ma famille. J’ai pris deux semaines de congé maladie. Je me souviens avoir eu pour raisonnement que Dusan m’avait empoisonné. Aujourd’hui, je ne sais plus où donner de la tête. Ai-je été victime d’un choc psychologique ou ma théorie serait-elle vraie ? Je n’en peux plus de mes pensées complètement folles, j’ai vraiment besoin de savoir, de connaître la vérité. Que je puisse enfin aller de l’avant, si je suis malade mental, il faut que j’en sois persuadé. J’ai revu Dusan à mon retour au bureau, il est venu parler avec Ibrahim. Tous ces délires sont, je pense, une échappatoire à la réalité, je travaille sur ce livre en partie pour faire ma propre psychanalyse, le cerveau a tendance à faire abstraction lors des pires situations.

Le cerveau et le cœur prédominent chez moi, je pense souvent que si Jasmine ne pense plus à moi, alors elle ne m’a pas autant aimé que moi. Cette pensée m’a aidé à tourner la page, je ne cesse de trouver tous les arguments possibles pour l’oublier et aller de l’avant. Malheureusement pour moi, son souvenir est resté présent dans mes pensées à chaque instant pendant des années. Si je croisais quelqu’un qui lui ressemblait ne serait-ce qu’un tout petit peu dans la rue, je pensais à elle. Je pense qu’on appelle ça un reste d’amour. J’ai un comportement sans doute obsessionnel. Je sens comme une tristesse profonde consumer mon corps sans répit. Je veux sans cesse mourir pour oublier tout le malheur qui s’est abattu sur moi, je ne me sens pas capable de porter un tel fardeau. Je dois assumer la plus grande honte que m’a infligée Jasmine, ainsi qu’une maladie qui en a résulté, enfin, je pense. Je travaille mentalement pour trouver la paix intérieure ailleurs, comme je l’avais avant. Je ne sais pas ce que Dieu avait pour idée lorsqu’il nous a faits, je ne le comprends pas. Quelles étaient ses intentions ? Devons-nous être des singes qui se reproduisent sans cesse et font la guerre ? Ou devons-nous rechercher la paix intérieure et ne pas faire d’enfant par exemple ? La porte des mystères de la vie reste sans cesse fermée devant moi, je ne trouve aucune clé me permettant de la faire céder. Ma maladie mentale me donne, j´ai l´impression, la capacité de faire abstraction de certaines réalités du monde. Je peux me construire ma propre réalité et voyager dans un univers qui m’est propre. Ainsi, j’avais trouvé la paix intérieure et je voguais très bien dans le dédale de la planète, jusqu’à ce que Jasmine brise « le sort mental » que je m’étais jeté auparavant. Elle m’a apporté, je pense, sa vision de la vie qui me semble triste à mourir ; on ne voit que le malheur sans cesse, que le mal partout et cette tristesse qui nous berce jour après jour. Je vis maintenant dans une prison mentale où les barreaux sont composés de tous nos doutes sur la possibilité d’un bel avenir. Pourtant, pour sortir de cette prison, je pense avoir un projet.

Jasmine, pourquoi avoir détruit tous les liens qui nous unissaient ? Pourquoi avoir déchaîné ta colère sur moi tel le Diable enfourchant les ténèbres et les faisant s’abattre sur un homme perdu dans sa réalité ? Tel un raz-de-marée, tu as balayé toutes mes croyances positives sur la vie, tu as détruit de manière brillante mon eldorado mental, mes profondes convictions d’un monde rempli de beauté intérieure. Je ne méritais pas de vivre l’enfer sur terre, n’ai-je pas été capable de te faire changer ne serait-ce qu’un tout petit peu ? Penses-tu vraiment que nous sommes sur terre pour souffrir ? Qui es-tu, « jeune » fille, pour haïr les autres ? Ne connais-tu pas le pardon ? En veux-tu à la terre entière, car tu as eu une enfance très difficile ? Je n’ai pas su faire assez attention à toi et je m’en veux, mais je ne méritais pas d’être traité de la sorte, tu as su frapper là où cela fait le plus mal. Je t’ai même laissé faire, je pensais pouvoir endurer le choc, sauf que j’ai malheureusement surestimé ma force mentale. Le pire, c’est que j’ai fait tout cela par amour pour toi. Aujourd’hui, je ne suis plus qu’un morceau de chair inanimé qui cherche à reposer en paix et à rejoindre la mort au plus vite pour oublier la dureté de la vie. Je ne sais même pas pourquoi j’ai encore autant d’amour pour toi. Peut-être car j’arrive maintenant, à travers ma dépression, à sans doute mieux te comprendre. Je ne t’ai jamais trompée, je ne t’ai jamais menti et pourtant tu m’as traité comme un chien. Je ne suis pas la personne que tu crois, j’ai un cœur et je peux te dire que si tu cherchais à me faire mal, tu as atteint des sommets. Je pense que tu ne me connais pas et que tu m’as jugé sur ta manière de voir la vie. C’est bien triste, tu as réussi à me faire rejoindre ton enfer mental, je partage avec toi des souffrances que seule la mort pourra absoudre. À moins que j’arrive à me délivrer avant de mourir. Après avoir écrit ce livre en entier, il est plus facile pour moi de comprendre que Jasmine passait par une mauvaise étape de sa vie. Je suis comblé de pouvoir relire ce livre et de me rendre compte que la dépression, c’est dur, mais que nous pouvons tous en sortir. La force est en chacun de nous, cachée quelque part. Elle demande souvent de la patience.

Sais-tu pourquoi je ne me suis pas suicidé ? Car je ne choisis pas le chemin de la facilité, j’affronterai les épreuves que peut m’apporter la vie et je penserai à toi sans doute jusqu’à mon dernier souffle. J’aurais tellement aimé que tu nous laisses une seconde chance, nous aurions pu vivre heureux tous les deux. J’aurais pu te faire partager mon monde rempli de rêves et d’amour. Maintenant que tu ne veux plus de moi, je ne crois plus en ce monde de rêve, je ne vois que l’enfer à mes pieds. Pourquoi suis-je amoureux de toi ? Cela n’a aucun sens, tu m’as fait souffrir mille supplices. Je ne cesse de continuer à penser chaque jour à toi. Chaque fois que je vais à Dornbirn, je ne peux m’empêcher de penser à ce que tu fais. Je suis si triste de ne plus faire partie de ta vie, j’ai même de la colère en moi due au fait que tu m’ignores. Tu m’as souvent fait comprendre que je t’avais laissée de côté moi aussi, je sais à quel point cela fait mal. Cependant, je n’ai jamais cessé de penser à toi. Aujourd’hui, je ne peux m’empêcher de me répéter qu’il faut que je t’oublie pour ne pas souffrir chaque jour que Dieu fait. Tu ne m’aimes pas autant que tu me l’avais dit, tu ne crois pas en l’amour. Peut-être ne sais-tu même pas ce que peut être l’amour, on dirait que tu connais mieux la haine. Je ne sais plus qui tu es, je ne te comprends pas, je veux ne plus t’aimer, car tu me détruis. Laisse-moi t’oublier et aller de l’avant, jure-moi que tu ne m’aimes plus, jure-moi que tout ce que l’on a vécu ensemble ne compte pas pour toi. Oui, je suis devenu fou et je travaille tous les jours à la maîtrise de mon « Mister Hyde », qui doit rester au fond de sa cage. L’homme a toujours le libre arbitre, cette possibilité d’orienter la construction de ses actes et d’en prendre la responsabilité. Jasmine, tu es sans doute la femme de ma vie, je veux te démontrer à quel point tu comptes pour moi. Comment vois-tu le monde aujourd’hui ? Aimes-tu ton prochain ? J’essaye souvent d’imaginer ton vécu d’enfance pour essayer de mieux te comprendre. Tu n’as vraiment pas eu de chance… Ta maman est morte d’une leucémie alors que tu n’avais que quelques années. J’imagine l’atroce cicatrice que c’est de devoir grandir sans l’amour de sa mère. Je pense que je ne puis l’imaginer, je t’accompagne dans cette souffrance. Tu m’as dit un jour que tu étais allée voir un psychologue. Le problème, c’est qu’à cette époque je n’étais pas mature, je ne connaissais pas ce monde de la dépression et des psychologues, psychiatres et tout le reste qui va avec. Aujourd’hui, je pense être plus conscient de cet environnement. Mais je suis sans cesse dans la réflexion entre le monde athée, religieux et philosophique. En effet, je me demande si ces difficultés que nous traversons font de nous des gens plus forts, ou tout simplement s’il y a un sens à tout cela. Sans vouloir t’accuser, je pense que tu as en partie réveillé en moi la maladie. Bien entendu, il y a un héritage génétique, cependant il faut aussi un environnement favorable à l’éclosion de la maladie, comme un choc mental.

Pour détendre l’atmosphère, j’ai pensé vous raconter une petite blague que j’ai entendue l’autre jour au bar avec les amis.

C’est un zoophile, un pédophile, un sadique, un pyromane, une nécrophile et un masochiste qui se font chier. Ils ne savent pas quoi faire alors le zoophile propose :

- Hé, si on prenait un chat et qu’on le violait ?

Le pédophile :

- Et si on prenait un chaton et qu’on le violait ?

Le sadique :

- Et si on prenait un chaton, qu’on le frappait et qu’on le violait ?

Le pyromane :

- Et si on prenait un chaton, qu’on le frappait, qu’on le brûlait et qu’on le violait ?

Le nécrophile :

- Et si on prenait un chaton qu’on le frappait, qu’on le brûlait, qu’on le tuait et qu’on le violait ?

Le masochiste :

- Miaou...

PS : j’adore pourtant les chats.

Après des mois d´écriture, j’en suis venu à la réflexion que ce livre manquait de gaîté. Et comme on dit : « les conneries, c’est comme les impôts, on finit toujours par les payer ». Michel Audiard

Se trouver drôle en période de dépression, nouvelle orientation, c’est comme prendre un bon bol d’air frais. Il faut laisser du temps au temps. J’ai toujours des réflexions bizarres, je ne cesse de m’imaginer ma vie autrement. Je crois que j’ai simplement besoin de changement. Caroline s’ennuie avec moi, sa famille lui manque. Je ne suis sans doute pas fait pour être avec elle. Je pense souvent que nous ne sommes pas faits l’un pour l’autre. C’est triste à dire et à penser, car j’ai beaucoup d’amour pour elle. Elle est brillante, attentionnée et fidèle. Ne ferais-je pas de nouveau une erreur en la quittant ? Le doute m’envahit sans cesse. Je peux me confier à elle, lui parler de mes doutes sans me retenir.

Nous sommes le 2 avril 2014, j’ai la ferme intention de développer ma pensée de cette après-midi. Je me suis imaginé le monde comme un système où tout était lié. Chaque chose que l’on voit ou que l’on croise a un sens. Il faut lire entre les lignes, nous pensons contrôler notre vie, mais en fait, tout se déroule selon un plan. La seule chose qui change est notre regard sur le monde. De notre infime taille, nous ne sommes pas capables de le voir aujourd’hui. Par contre, peut-être que grâce aux systèmes que nous allons inventer, nous serons un jour capables d’entrevoir des messages laissés par Dieu lui-même. Je pense que notre ère telle que nous la connaissons touche bientôt à sa fin. Nous ne vivrons bientôt plus comme avant, car nous aurons de nouveau la foi en quelque chose. Cette force inébranlable qui nous convaincra enfin que nous avons tous un rôle à jouer dans ce système, monde. Nous aurons alors une approche beaucoup plus ouverte, nous pourrons ainsi faire ce que nous désirons le plus. Il s’ensuivra sans doute pour changer « une guerre » des pouvoirs, jusqu’à ce que, je l’espère, la vérité éclate et que les êtres humains ne soient plus enchaînés à ce système où seul le chiffre compte. Nous sommes déjà fliqués par certains êtres humains qui ont accès à des données trop importantes. La liberté de l’Internet est primordiale pour que les êtres humains aient accès à la vérité. Oui, je suis une personne complètement décalée, je n’applique pas le même mode de fonctionnement que tout le monde. Je réfute la planète Terre remplie de guerres physiques.

Si je suis malade mentalement, cela a bien une raison. Si j’écris ce livre, cela a bien aussi une raison. Je n’avais plus de motivation pour vivre lorsque j’ai eu cette forte peine de cœur. J’aimerais partir sur une île oublier tout cela. J’ai trop de douleurs, je n’arrive plus à être heureux, j’ai besoin de changement et de ne plus me mentir. Il faut avoir du courage, je pense, pour changer sa vie. Ce livre est le témoignage d’un homme malade, brisé par la difficulté de la vie. Je pense toujours et encore désespérément à mon ancienne compagne, je recherche aujourd’hui la quiétude de l’esprit. Mon cœur est malade, mon cerveau ne fait que traduire toute cette tristesse en délire. Le destin est quelque chose d’insaisissable, on ne vit qu’une fois, comme on dit. Je ne comprends pas pourquoi je suis si malheureux. J’aimerais trouver le bouton de la joie en moi. Je passe mon temps à écrire tout le malheur qui me tourmente jour après jour. J’ai envie de pleurer, mais nous, les hommes, ne sommes, il paraît, pas autorisés à pleurer, enfin c’est ce que je pense. Il existe un code non officiel qui sous-entend que les hommes sont forts, moi je vous le dis finalement, je pense que ce code est une « connerie » inventée par la préhistoire ou par la fierté mal placée des êtres masculins aux hormones en surproduction. Je pense avoir besoin de temps pour comprendre ce qui m’arrive. Pourtant, le temps qui passe est comme l’épine d’une rose que l’on enfonce lentement dans mon cœur. J’ai comme une lame enfoncée au plus profond de mon âme et qui m’interpelle sans cesse. Je ne suis pas heureux, c’est un fait, j’aimerais au moins savoir pourquoi. J’ai tout ce qu’il faut pour être heureux, sauf que je ne le suis pas. Je souffre et je n’en peux plus. Est-ce un test de résistance ? Parce que je jette l’éponge, ras-le-bol. Sommes-nous nés pour apprendre à être résistants ? Je suis trop fragile mentalement pour survivre à tout le système que je me construis dans la tête. Il me semble essentiel de travailler son mental pour survivre à une telle maladie. Il n’y a que ça qui nous régale, la force mentale de voir les choses sous un autre angle. Comme pour le théorème de Pythagore, après mûre réflexion, je suis aujourd’hui bercé dans le carré d’un cercle mental de bonheur.

Une page se tourne sur ma vie, je dois accepter cette épreuve. L’ennui qui me prend au corps comme si tout était fade et sans intérêt. Seuls l’écriture et mon site internet m’aident à ne pas me noyer dans mon propre chagrin. Je rêve d’un espace où les étoiles se connaissent et où chaque chose a un sens. J’ai envie de mourir, tellement la vie m’a broyé. Je me suis laissé détruire par mon propre système de pensée. Je veux changer de vie et ne plus avoir à me lever sans avoir un but bien précis. Je ne sais pas si raconter ma vie intéresse quelqu’un, je pense pourtant en avoir besoin, cela me donne le sentiment d’exister. Mon travail qui me plaisait tant n’est devenu qu’un « gagne-pain ». Je trouve encore une fois, je le répète, que mon vocabulaire m’empêche d’exprimer mes vrais ressentiments. Je me trouve nul, pourtant au fond de moi, une petite voix me pousse à aller de l’avant. Comme si j’étais un aveugle qui cherchait la lumière. Je ne serais rien sans cette petite voix qui s’efforce de me faire sourire, tout dans ce monde me rend fou. Je suis parano et je m’invente des histoires, j’ai eu, je pense, des hallucinations, ce que je ne trouve pas bénin. J’ai beau m’être construit une nouvelle boussole qui m’indique un chemin à prendre, j’hésite à ne pas en choisir un autre. Je suis tiraillé entre l’envie de me forger une destinée et laisser le temps lui-même décider de mon destin. Nous avons tous le droit de faire des choix, alors pourquoi ne pas choisir de ne pas en faire ? Dans les deux cas, seul le destin est maître.

« La vie est un mystère qu’il faut vivre, et non un problème à résoudre. » Gandhi

Allons ensemble de l’avant, j’ai travaillé pour les Restaurants du cœur et cela m’a beaucoup apporté. Je me suis senti plus utile qu’à ruminer sans cesse le passé avec Jasmine. Par contre, j’ai dû laisser ma carrière un peu de côté. J’espérais que ma dépression daigne se retirer du paysage pour laisser place à un amour avec Caroline. Je n’aurais jamais dû l’entraîner dans le tourbillon déchaîné de ma vie chaotique. J’ai peur de tout, je ne suis qu’un faible d’esprit. Écrire est ma seule distraction et ça ressemble à un journal intime. Je fais ma crise d’adolescence près des 30 ans. Que se passe-t-il dans mon cerveau ? Essayons de nous libérer l’esprit et d’oublier un peu notre propre petite personne. Je ne suis qu’un égocentrique qui cherche à se convaincre qu’il vaut mieux que tout ce qu’il a accompli jusqu’à présent. J’ai besoin de faire de grandes choses pour avoir le sentiment que je n’ai pas vécu en vain, ceci me semble égoïste.

S’imaginer un futur différent, cela demande beaucoup d’énergie. Et là, je suis fatigué, très fatigué. Je n’arrive même plus à croire en Dieu. J’ai perdu ma foi au fond de ma dépression. Pardonne-moi Dieu, je doute de toi, car ma vie est un enfer. Le monde est-il si cruel que je passe mon temps à l’imaginer ? Peut-être devrais-je penser plus souvent aux choses positives qui le composent au lieu de me laisser bercer par la morosité ambiante poussée par les médias. J’écris depuis bientôt trois ans le recueil de mes pensées les plus profondes et j’ai l’impression de ne faire que tourner en boucle comme un hamster dans la roue de sa cage. La musique me berce dans mes pensées nauséabondes, je sens en moi comme le mélange de la mélancolie et du sang d’un suicide. Jasmine m’a tué à travers un réseau social soi-disant protégé, je pensais ne jamais m’en relever. Ce monde moderne où l’on jette l’information en continu sur une toile me révolte. Suis-je mort ? J’erre tel un fantôme sur la terre. J’ai perdu le goût à toute chose, je ne sais plus qui je suis vraiment, je cherche sans doute à partir en paix avec moi-même et avec Dieu. Je suis peut-être déjà mort ce jour-là. Je dois apprendre à voler de mes propres ailes pour rejoindre de nouveau le monde de l’insouciance. Le vent m’apporte ce sentiment que je suis seul face à la mort. Ma vie était devenue obsolète après avoir perdu Jasmine. J’ai la ferme conviction que mon train en décembre était le train de la mort. Je me souviens très bien de bribes du trajet, ce qui me semble illogique. Le souvenir le plus marquant est une annonce qui a retenti trois fois dans le train pour dire « le train est équipé de défibrillateurs », je veux bien que ce soit une hallucination en rapport avec les défibrillateurs installés dans mon entreprise. Mais alors pourquoi l’ai-je entendu trois fois ? Vous comprendrez mieux le rapport dans la partie des films mentaux.

À cette époque, je rendais Caroline malheureuse donc, alors à quoi bon poursuivre une aventure qui n’avait pas de futur ? Tout a un début et une fin, notre histoire aussi. J’ai entrepris deux deuils en même temps. La vie n’est pas toujours facile, il faut savoir garder le sourire et aller de l’avant. Mon corps se glace, mon humeur est morose et mes envies sont lointaines. J’avais planifié de déménager pour prendre le large avec ma vie actuelle. Je pensais malheureusement laisser Caroline sur cette île que nous avions construite à la force des poignets. J’espère quoi qu’il arrive, qu’elle y trouvera le bonheur que je ne peux lui apporter. Après tout, une troisième rupture sentimentale dans ma vie n’était que la suite logique d’une vie remplie d’embûches. Je pense que c’était une étape nécessaire.

Le temps me paraît si long, je suis malade et je passe mon temps à me plaindre. Que vais-je devenir ? J’aimerais m’envoler vers les cieux et partir loin de la réalité que je me suis créée dans le cerveau. Plus rien ne me passionne, l’écriture est ma seule façon de m’évader de ma cellule corporelle. J’aimerais me libérer aussi mentalement de cette lourdeur d’esprit qui m’a envahi. J’ai mal au cœur comme si quelqu’un l’avait pris en main et le serrait. Je ne sais plus si je dois aimer mon carnet de voyage ou simplement le brûler lorsque j’irai mieux. Vaste est le monde qui nous entoure et pourtant, tout se passe à l’intérieur de nous-mêmes. Mon propre monde est en crise aiguë, il est le lieu d’une guerre de la pensée positive contre le vaste chantier de la dépression. Tellement ma peine est forte, je peux entendre les murmures de mon âme qui souffre le martyre. Ce livre n’est vraiment pas l’apologie de la gaîté. Je suis à la croisée des chemins de ma vie. En numérologie, je suis six et cette année 2014, j’ai un chemin de huit, ce qui signifie que je dois sauter une haie. Une personne très chère à mon cœur m’a légué cette distorsion avec la réalité du monde qui m’effraie et me paralyse. En vrai, elle m’a vraiment beaucoup aidé à me sortir de dépression.

Je vais sans doute beaucoup apprendre de ce livre lorsque je le relirai en fin de dépression. Apprendre sur moi, sur qui je suis vraiment, je pourrai utiliser toutes les clés que j’y aurai laissées pour aller mieux. Tout se déroule dans le cerveau, mes pensées se mélangent et s’entrechoquent. Je suis comme vous, j’ai des sentiments qui influencent mes actes. Je me sens comme un petit singe qui pianote tranquillement sur un clavier en espérant y voir briller quelque chose. La recherche intérieure, voici une phrase en latin qui exprime bien le sujet : « visita interiora terrae rectificando invenies occultum lapidem », plus connue par l’abréviation V.I.T.R.I.O.L. Ceci signifie, si j’ai bien compris, « visite en toi la terre intérieure en y rectifiant ce qui ne va pas, tu y trouveras la pierre cachée » ; on parle ici, je pense, de la pierre philosophale. Mon image du puits s’en approche. Je sens que j’ai déjà bien creusé en moi et que le courage laisse place à la fatigue. Certaines personnes utilisent par exemple la PNL (programmation neurolinguistique) ; sur internet, j’ai récupéré ce petit texte dans Wikipédia pour présenter ce à quoi je pense que cela sert. La PNL vise à améliorer la communication entre individus, à s’améliorer personnellement et tend à devenir une psychothérapie intégrative, c’est-à-dire qui cherche à intégrer de manière pratique les apports des différentes théories. La psychothérapie neurolinguistique (PNLt) rapproche pratique thérapeutique et acquis de la PNL. Cette dernière peut être employée au sein de cadres divers, aussi bien personnel qu’en entreprise, dans le marketing, la vente, la pédagogie, la performance sportive ou encore la séduction. Je pense que cette méthode est une bonne méthode qui nécessite beaucoup de pratique pour être mise à contribution. De mon côté, je travaille à l’aide de ce livre, j’aime avoir un « tableau » vide pour y épancher mes pensées. Un jour viendra, j’espère, où je pourrai me féliciter d’avoir écrit ce livre. Je recherche toujours dans le fond à flatter mon ego et à rendre mes proches fiers de moi. Ceci est une analyse rétrospective sur ma personne. Tout chez moi est toujours une question de fierté. Il s’agit pourtant dans certaines religions d’un péché, je dois peut-être accepter ma condition humaine et mes imperfections relatives. Après de nombreuses années de réflexion, il me semble avoir en moi déjà beaucoup de réponses qui ont pris la place des énigmes spirituelles. De toute manière, tout est relatif, la conception du péché aussi.

Quel est le modèle de vie que j’ai envie de suivre ? Je me pose souvent cette question. Est-ce que je désire devenir riche comme beaucoup de personnes, pour être libéré de tout ce système capitaliste ? Ou est-ce que je veux partir en humanitaire aider les plus démunis à s’en sortir ? Ces questions que je me pose cachent sans doute le fait que j’ai besoin de me réaliser et d’accomplir quelque chose que je pourrais considérer, qualifier de « grand » de ma vie. J’espère ne pas être le seul à me poser ce genre de questions. Je me demande si chaque personne ne vit pas dans un monde rempli d’indices sur ce qu’elle doit faire ou ne pas faire. Le chemin vers la liberté mentale est long. Je suis tellement formaté par ce système de pensée unique que j’ai du mal à en extirper toute ma sagesse. Ce que je veux dire par tout cela, c’est que nous avons, je pense, tous un modèle de pensée profondément ancré en nous. Ce modèle vient de nos expériences avec le monde et de toutes les interactions avec les personnes qui nous entourent. J’ai toujours travaillé pour faire comme tout le monde : amasser de l’argent pour financer ma vie et penser à la retraite. Le problème est que je veux sortir de tout ce système et vivre ma vie comme bon me semble, sans avoir à me soucier de l’argent. Ce qui m’importe vraiment, ce sont les expériences humaines et le bonheur que l’on peut y partager. Enfin, surtout atteindre le bonheur et le garder le plus constant possible. Les bonnes valeurs forment les fondations inébranlables des vies qui sont ensuite les plus réussies.

Je pense souvent à la période de mai 1968, je ne l’ai pas vécue, mais je m’imagine que le monde vivait une belle période d’exaltation. Là, nous sommes en 2014 et la crise de 2008 est encore bien palpable. Nous sommes une génération sacrifiée par le système. Nous devons rembourser une dette créée par nos prédécesseurs, par exemple en France, elle est équivalente à 2 000 milliards d’euros, soit environ en 2015 90 % du PIB (Produit Intérieur Brut, qui est l’indicateur de la richesse produite au cours d’une année). Il faut savoir qu’à cette époque, le monde a un PIB total d’environ 75 000 milliards de dollars. Dont 18 000 milliards pour les USA.


Certes, cette dette nous a apporté des avantages de vie en plus, elle a cependant sacrifié en partie notre liberté sur l’autel soi-disant de la sécurité et du confort. Nous n’avons plus le temps de créer ce que nous désirons vraiment, nous sommes enchaînés à un système qui nous formate, nous broie par sa lourdeur récurrente. Il me semble que j’en suis devenu fou, je n’hallucine plus depuis 2016. Que s’était-il passé dans mon cerveau dans ces moments-là ? Je pensais que tout avait un sens de manière aiguë, je suis tout ralenti dans mes pensées, j’ai eu un sacré choc. Le temps file et l’envie d’écrire se rapproche de moi à grande vitesse, je trace ma route à travers des paysages nouveaux qui m’inspirent, des montagnes d’idées me viennent à l’esprit. Je peux profiter un peu du temps qui passe, les signes du passé s’estompent et laissent place au renouveau de la vie. Mon cerveau change de rythme, je suis plus ouvert à la beauté des choses, mais à la fois plus effrayé. Je vais un jour n’être plus que cendres qui voleront au-dessus des nuages. Je me sens intemporel grâce à l’écriture. J’ai dans le cerveau comme des barres qui m’empêchent d’être heureux. Un jour, je l’espère, j’en serai libéré. Je pourrai alors de nouveau respirer l’air du bonheur, je serai comme un électron libre de toutes tempêtes négatives.

Je suis fatigué de penser, je n’arrive pas bien à écrire ce que je ressens. Ma vision folle et complexe du monde ne veut pas me lâcher. Je suis d’une humeur marécageuse. Mon instinct de survie me dicte mes ressentis. Je n’arrive pas à être productif du tout. Mon cerveau est en panne d’électricité, le trou d’air laissé par mon accident a du mal à se combler. Merci de me réveiller du coma dans lequel je suis plongé depuis bien trop longtemps. Ceci reste quand même un jeu entre le Diable et Dieu, qui cherchent à s’affronter dans mon corps. Cette période de travaux internes n’est malheureusement pas finie, le chemin vers la guérison est encore long. J’espère que vos yeux commencent à y voir plus clair sur la raison de mon emprisonnement mental. Mon dos me fait souffrir depuis bien trop longtemps à force de porter cette croix alourdie par ma propre force mentale. Je suis en conflit intérieur et la discussion entre mon envie de me relever et mon envie de me laisser mourir est toujours en cours. C’est comme la guerre sur notre chère planète, ça ne s’arrête jamais. Il faut que j’arrive de nouveau à diffuser mes idées positives avec un art qui m’est propre. Long est le chemin qui mène à l’oubli, je marche d’un pas inconscient vers ma destinée.

Je veux devenir plus fort, être capable de porter ce corps aussi loin que les étoiles luisent. Mon esprit a besoin de décisions pour avancer dans ce tumulte de pensées. Je dois survivre à cette période chaotique dont seuls les grands sortent vainqueurs (une fois de plus, l’ego l’emporte). Aiguiser mes sens jusqu’à ce que toutes mes idées aient un sens. Je n’offrirai pas à la mort de manière volontaire ce laps de temps qu’il me reste pour concrétiser mon chemin de vie idéaliste. Je vais suivre cette piste que ma volonté me trace. Je suis un élève de l’école de la vie, j’apprends à me battre contre les flots. J’ai même pensé surfer sur la vague de delirium qui submerge ma vie depuis bien trop longtemps. Me démarquer dans ma tête, être un vrai guerrier, forger ma volonté. Partir en « croisade » contre moi-même est le meilleur et le plus fantastique combat que la vie m’ait apporté. Certaines personnes pourraient utiliser le mot « croisade » aujourd’hui pour créer un semblant de raffut médiatique et religieux. Pourtant, j’emploie ce mot d’une manière détournée, je veux juste préciser que j’affronte mon propre mental dans ce que j’appellerai « une guerre sainte ». Saine pour mon esprit, comme je l’ai dit au début du livre, nous sommes notre propre Dieu. Je suis convaincu que chaque être humain est doté d’une force intérieure qu’il sous-estime souvent. Je vais bien finir par trouver cette flamme de sagesse et m’en servir contre mon propre moi négatif. Il est interpellant de se sentir si mal tous les jours, ne pas avoir la volonté d’avancer dans la vie, se sentir seul. Je pense même que si je suis si seul, c’est volontaire, je m’isole de manière obsessionnelle. J’ai besoin de me sentir dans une tour d’ivoire pour y broyer toute la misère que mon satané cerveau arrive à produire. Je partage à travers ce livre tout le mal qui essaye de me faire rendre l’âme. J’apprécie de ne pas me sentir seul en pensant à vous, chers lecteurs, la maladie viendra-t-elle à bout de moi ou serai-je le vainqueur ? Peut-être que j’inspire d’autres lecteurs dans ces moments-là.

Caroline porte comme deuxième prénom Gabrielle, je m’imagine souvent qu’elle est un ange venu me sauver d’une mort subite. Elle est arrivée dans ma vie au moment où j’en avais besoin pour ne pas sombrer directement dans la mélancolie infinie. Elle m’a apporté un sursis, cependant le mal que j’ai fui est revenu au galop et m’a frappé jusqu’à que je mette un genou à terre. À croire que j’aime me battre contre vents et marées, sans me marrer tous les jours. J’ai mes deux bras, mes deux jambes, mais un trou béant à la place du cœur, mon cerveau me le rappelle tous les jours. J’ai tendance à cristalliser mes pensées sur Jasmine et le fait qu’elle me manque. J’ignore combien de temps va durer encore cette maladie, le plus difficile dans la vie, c’est d’économiser ses forces : « qui veut aller loin ménage sa monture ». Le sentier qui mène à la guérison et au bonheur est parfois long, il faut savoir s’armer de patience. Toucher du doigt le mal qui nous agrippe, sans tenter de l’arracher pour ne pas qu’il laisse de cicatrice. Écrire et encore écrire jusqu’à avoir les doigts en sang et que le reste des mains mortifiées laisse place à des os ravagés par les touches du clavier. Je dois cesser de fuir une réalité, celle qui m’a mené là où j’en suis aujourd’hui. Toutes les paroles que j’ai dites à Jasmine concernant le fait que je l’aime ne sont pas des phrases bénignes, j’en suis profondément convaincu. Malheureusement pas elle, elle est déjà allée de l’avant et m’a laissé mort, enterré sur le chemin de sa vie. Elle a eu raison, je ne la méritais pas après ce que je lui ai fait endurer. Je reste sur le mystère de cette personne que j’ai côtoyée seulement sept mois.

Le labyrinthe en brique de ma pensée ressemble à une spirale infernale qui finit par recommencer au début, je n’ai d’autre choix que de refaire incessamment le même chemin de réflexion. J’aperçois parfois par miracle de nouvelles empreintes sur les murs qui le composent. Il semblerait que je me laisse à chaque passage des marques pour me souvenir des éléments du code déjà déchiffré. Ce code semble ne jamais vouloir se laisser dompter, on dirait qu’il est constitué du même nombre d’étoiles que la composante de l’univers. Mon Dieu, ayez pitié de ma faible volonté, pardonnez-moi, mais je ne suis pas un humain fait pour creuser sa tombe. Je préfère y reposer en paix sans avoir eu ce laborieux travail mental. S’aimer soi-même est l’essence même d’une vie accomplie, pourquoi je n’y arrive plus, quel est le sort que l’on m’a jeté et qui me brise la possibilité de m’apprécier de nouveau ? Je m’en veux d’avoir quitté Jasmine et je n’arrive pas à me pardonner une telle erreur sur le chemin de ma vie. J’aimerais tellement qu’elle puisse réaliser que je ne suis pas cet homme mauvais qu’elle m’a présenté devant un miroir. J’ai tellement besoin qu’elle me parle de nouveau et qu’elle m’avoue s’être trompée sur mon compte. Je ne comprends peut-être pas la mentalité autrichienne, sans doute voient-ils la vie d’une manière différente (je sais, je fais un amalgame très facile, chaque personne est unique, la culture n’explique pas tout dans le comportement d’une personne). Ou suis-je le jeune homme qui apprend de la vie cette leçon pour avoir quitté une femme aussi fantastique. J’aime son côté si mystérieux que j’essaie sans cesse de le comprendre et déchiffrer tous les jours dans une multitude de réflexions et d’imaginations. Chaque personne est tel un iceberg qui attend d’être « déterré » de la mer et rapporté au rivage, d’où le soleil révélera toute la beauté de sa création.

Je fuis la réalité avec une arrogance démesurée, j’ai envie de mourir et d’oublier que j’ai laissé filer l’amour de ma vie, du moins c’est ce que j’ai longtemps cru. En réalité, j’ai cristallisé mes pensées sur un amour idyllique, illogique et j’ai eu des sentiments disproportionnés. Je n’arrive pas à la détester ni à lui en vouloir pour m’aider à l’oublier. Je me sens complètement vidé d’amour pour mon prochain. L’amour est-il une maladie éternelle ou serais-je tout simplement le seul responsable de mon malheur ? En ce moment et comme d’habitude, je veux partir loin, oublier tout ça. Je n’arrive plus à me satisfaire de quoi que ce soit, j’étais avant très jovial et toujours présent pour sourire. Je ne suis aujourd’hui plus qu’un zombie amorphe qui cherche désespérément à retrouver du goût dans cette vie de mort vivant. Où se cache en moi le pouvoir de changer tout ça ? Je m’efforce de garder le sourire, mais rien n’y fait, de mes yeux coulent sans cesse des larmes de désespoir. Je m’encourage à me rappeler toute la chance que j’ai d’être ici sur terre en bonne santé. Le mal est malheureusement plus fort, il ne me laisse pas une seconde de répit et me plonge la tête dans la bassine de désespoir remplie des pensées négatives que mon esprit crée. En moi fluctuent l’envie de survivre et l’envie d’en finir une bonne fois pour toutes. Par où commencer le chantier de rénovation de mon nouveau moi ? Je suis en ce moment en train de brûler la demeure qui m’avait portée jusqu’à l’aube de mes trente ans. J’ai besoin de voir chaque cendre emportée par le vent avant de partir vers une nouvelle aventure.

Je sens en moi comme un grand besoin de liberté, me retrouver seul de nouveau face à moi-même. Je ne sais pas ce que le futur me réserve, par contre j’attends qu’il m’apporte la sérénité. Il faut travailler dur sans doute pour atteindre ces buts, je ne suis pour l’instant doté d’aucune motivation, à part celle qui me permet de partager avec vous mes pensées sordides. Je veux de nouveau flotter dans l’air comme un nouveau-né, j’avais de la fougue du haut de mes 26 ans. À l’approche de mes 30 ans, j’ai ressenti le temps se resserrer et me demander quels sont les objectifs que j’ai remplis. Je n’ai malheureusement pas de réponse à apporter, j’ai atteint un point de non-retour avec cette maladie. Nous naissons sur cette terre et disparaissons, ainsi va la vie, nous ne laissons que des traces de notre vécu. Je ne construirai pas de pyramide ni de muraille de Chine, seulement un petit livre reconstituant toutes mes pensées en désordre. J’ai appris au fil des pages qu’il semble que je me maltraite volontairement afin de m’apitoyer encore plus sur mon sort. Ce qui m’a permis de toucher le fond. J’ai appris que la volonté est comme une fleur : ça se plante, ça s’arrose et ça se laisse pousser. J’ai appris que je suis bel et bien un enfant en train de passer à l’âge adulte. Quand j’écris, le temps s’écoule plus vite, je ne touche plus terre, je peux sortir de moi-même pour laisser quelque chose de mon passage sur cette planète. J’ai trop tendance à regarder la terre de mes vieux yeux d’enfant. Beethoven était-il vraiment sourd ou son entourage était-il aveugle ?

Je me demande trop souvent le sens que la vie peut bien avoir, les mystères qui l’entourent me sont indomptables. Heureuses sont les personnes qui n’ont pas à se poser ce genre de questions à longueur de journée. Je veux retourner dans ma caverne de sérénité telle que je la connais. Mon problème mental est comme une équation que ce livre essaie en quelque sorte de résoudre, je suis sûr qu’il n’y a pas de problème sans solution. Un jour, cette porte à énigmes va bien mordre la poussière à force que je la scrute des yeux. Une loupe me sert pour regarder de plus près ces symboles de malheur qui me parsèment le corps, je dois, je pense, élargir mon dictionnaire de compréhension des hiéroglyphes. Alors un jour, je pourrai enfin lire en moi comme dans un livre, je connaîtrai ainsi mon histoire par cœur, je saurai en tirer parti pour démarrer mon nouveau livre. Exister en conscience de cause, avec l’envie d’aller de l’avant. Pouvoir enfin de nouveau me relaxer, connaître le bonheur infini de la certitude. Il faut sans doute se créer des « certitudes » mentales pour avancer, même si elles peuvent être fausses ou relatives.

Contempler de nouveau la beauté des choses et m’oublier dans le nirvana de la bohème. Ainsi va la vie, on sourit aux difficultés en prenant conscience que nous ne sommes pas seuls à les affronter. De surcroît, ces difficultés ne sont bien souvent que des spectres mentaux que l’on se projette. Nous voyons bien le monde d’une manière parcellaire en oubliant même qu’il est infini et relatif. Je me sens comme un homme solitaire qui n’a pas besoin d’être accompagné à travers le chaos de cette prison mentale. J’ai beau essayer de me convaincre que tout va bien, rien n’y fait, mon humeur reste aussi négative que le pôle d’une batterie. Ne pas dormir pendant cinq nuits d’affilée, cela réveille en vous un homme que vous ne connaissiez pas, un homme qui a totalement perdu toutes croyances en lui-même. Un homme dévasté par la réalité de la maladie, accepter est devenu alors le seul mot guidant vers la délivrance. Mon cœur a déjà été marqué d’une traînée rouge sang visible à l’œil nu sur mon plexus.

Si je pense que la peur de l’inconnu me glace le sang, je ne suis pas très courageux, pourtant j’ai quand même une ambition cachée au plus profond de moi. J’ai un seul rêve actuellement : reconquérir mon propre cœur. Le hasard a voulu que je le quitte à cause de toutes mes peurs de la vie. Je me battrai pour qu’un jour il me revienne. Si seulement Dieu pouvait m’entendre, mon égoïsme n’a pas de limites. Je pense très fort qu’il m’a complètement oublié, car je ne suis pas le maître de mon mental, ce que beaucoup de gens désirent de manière inconsciente. Tels les singes pensants que nous sommes devenus, nous restons manipulés par notre inconscient. Je ne sais pas comment arriver à mes fins, j’ai sans cesse envie de tout quitter et de partir loin. Mon visage et mon cœur sont meurtris par le vide qu’ont laissé ces étoiles que j’ai croisées sur le chemin de ma pittoresque vie. J’ai perdu une partie de moi quelque part. Je ressasse sans cesse les instants de bonheur que j’ai partagés avec moi-même, il me semble. À cette époque, je me sentais voguer à travers les nuages du trésor de la vie. Je me souviens que j’étais moi-même la moitié dont j’ai toujours rêvé. Ma deuxième moitié vit une vie profondément ancrée dans le ciel et le rêve. Elle a par contre la chance de pouvoir s’épanouir, ce que je n’arrive pas à vous faire partager, moi je dois me contenter d’une philosophie de vie basée sur la force mentale. Je m’en satisfaisais pleinement, jusqu’à que Jasmine brise le sceau de la certitude qui jaillissait de tout mon corps et rayonnait de bonheur. J’écris ce livre pour retrouver cette conviction mentale qui me portait près des étoiles du bonheur. Bien entendu, vous qui lisez le résultat, vous comprendrez aujourd’hui ou peut-être demain, qui sait.

Je ne cesse d’apprendre sur le chemin de la vie, cette partie du chemin sur lequel je vogue actuellement, je ne la souhaite à personne. Tellement d’incertitudes, tellement de brouillard, tellement de tristesse, tellement de mensonges. Je me suis perdu quelque part et je recherche un chemin à suivre. Je n’arrive plus à sourire et cela me tue à petit feu. Je me mets la tête entre les mains et j’ai juste envie de laisser mon visage se remplir de toutes les larmes de mon corps. Mon cœur ne sait plus pourquoi il bat, je n’arrive pas à accepter que j’aie sans doute perdu l’amour à tout jamais. Je ne sais pas comment continuer à avancer sans elle à mes côtés. Je ne suis plus qu’une branche brisée laissée pour morte dans le « coin » de l’arbre de la vie. L’existence n’a plus d’intérêt, les couleurs de la vie se sont envolées au loin. Je me sens seul, abandonné à mon sort. Les rivages de la certitude sont loin et je me noie au large dans des vagues funèbres dont l’écume noire ne me laisse pas une seule bouffée de plénitude. Je veux que la mort vienne me prendre dans ses bras et en profite pour m’ôter la vie pour qu’enfin mon corps repose en paix au fond de l’océan. Seulement, mon orgueil ne veut pas laisser ce pauvre corps de pécheur sombrer, il m’interpelle sans cesse pour me rappeler l’homme que j’étais avant cette descente en enfer.

Mon crâne va exploser à force d’être le lieu où toutes les pensées les plus négatives du monde se sont donné rendez-vous. Il faut accepter de vivre une vie qui n’est pas la vie idéale dont on rêvait. Les épreuves de la vie renforcent notre caractère, nous ne marchons plus à la même vitesse sur le chemin de la vie. Nous apprenons à mieux nous connaître et à faire en sorte que les erreurs du passé nous servent de leçons pour les prochaines étapes de notre existence. La vie est un processus d’apprentissage, j’ai bien l’impression qu’il faut s’éduquer à être en paix avec son passé. Il est très dur de laisser une partie de son cœur sur le chemin et de continuer ensuite. Mes pas sont devenus plus lents, j’ai perdu beaucoup de joie de vivre, mais je vis encore. Les accidents ne sont présents dans notre vie que pour nous rappeler que nous ne sommes que poussière, le balai n’est jamais très loin. J’ai besoin de dormir une éternité ou deux pour que le mal qui bouleverse mon cœur se soit atténué, voire par miracle ait disparu. Dieu a oublié de nous fournir un parachute lorsqu’il nous a invités sur terre, la chute fait très mal, maintenant il s’agirait de se relever et surtout de réapprendre à voler.

Que fait-on de notre temps ? Pourquoi sommes-nous là ? Toujours les mêmes interrogations sans réponses. Se laisser glisser au fil de l’eau au lieu de s’acharner à nager contre le courant d’une cascade de questions effervescentes. Un journal de bord pour tuer l’ennui et s’y retrouver. La fatigue de vivre me submerge sans cesse. Je me retrouve dans une spirale d’interrogations qui n’a de cesse de me garder prisonnier. Où est passé le temps où je volais à Chronos les instants de bonheur liés à une vie bien remplie et sans questionnements ? Trop de doutes et d’incertitudes m’accompagnent, j’aimerais me délester et voyager à travers les étoiles le cœur en paix.

La certitude est une illusion profonde que notre cerveau sert à manger à notre âme pour la rassurer. Nous ne serions rien sans un minimum de conviction, le mouvement est solidaire du renouveau. J’appuie mes propos grâce à un vécu fort en émotions qui ont engendré un homme tourmenté. Avoir un cœur percé ne veut pas dire que l’on ne peut plus aimer, au contraire, on apprend à refermer une blessure du cœur en aimant à nouveau. Sommes-nous des êtres doués d’intelligence ? Le monde est un vaste théâtre où chaque personnage a un rôle à jouer. Beaucoup jouent la comédie pour être mieux acceptés par les autres. D’autres sont tout simplement naturels ; la plus belle beauté est dans le naturel, tel un enfant innocent qui ne cherche pas à calculer ou à planifier. Je pense qu’il faut laisser le sort du monde aux enfants qui ont atteint l’âge de raison. Si je devais être un personnage, je serais le vieil ermite en haut de la vallée. J’ai énormément changé depuis que je ne vois plus le monde en une seule dimension, j’ai arrêté de vivre au présent. C’est comme si un de mes déplacements naturels du passé avait cassé la machine du temps. Je m’imagine encore Jasmine en colère contre moi, et moi flânant de personne en personne pour discuter de tout et de rien. Elle a su appuyer sur le bouton qui m’a fait perdre toute estime de moi, elle m’a détruit, car je l’aimais. Je suis maintenant prisonnier du passé, je dois sans cesse revoir et interpréter ce que j’ai pu faire comme erreurs de manière inconsciente.

Des naufragés à la mer, voilà ce que nous sommes, nous cherchons tous une bouée à laquelle nous raccrocher. Mon problème est que je préfère me noyer plutôt que de ne pas trouver la bonne bouée dans ce livre. Un jour, peut-être que je grandirai un peu et accepterai une des réalités telle qu’elle est. Nous apprenons bien à marcher, écrire, courir, sauter alors pourquoi n’arriverais-je pas à réapprendre à être heureux ? Le bonheur, c’est lorsqu’on oublie que le temps défile et que l’on sourit à l’instant présent. Les meilleures conditions sont réunies pour que je puisse retrouver le sourire, une seule chose me manque : une bouée. Je suis moi-même une bouée, c’est ce dont je me suis rendu compte. Nous voulons tous survivre dans le tumulte de l’océan de conneries que peut déverser la bêtise humaine. Je me situe entre ciel et terre et je n’arrive pas à faire mon choix. Ma tête rêve parmi les nuages et mes pieds sont de plus en plus enracinés dans le sol, tant mon vécu a du poids sur terre. Les secondes de bonheur ont laissé place à des siècles d’attente pour retrouver la flamme de la vie. Mon esprit négatif est-il plus fort que ma volonté ? Je me sens comme un singe dans la paume de la main de Bouddha. J’ai encore beaucoup à vivre et je suis pourtant déjà si fatigué. J’aimerais qu’on éteigne la lumière une bonne fois pour toutes pour oublier toute mon histoire. J’ai trop mal à force de porter ce handicap, j’ai le sexe, la tête et le cœur qui veulent tout simplement d’un commun accord fuir la réalité où mon esprit et le destin les ont emprisonnés. Peut-être dois-je avoir une discussion sérieuse avec mon esprit afin de le convaincre de changer d’avis et d’être plus en harmonie avec les choses de la vie. Ma joie est sans arrêt mise à l’écart du jeu, j’ai l’impression d’être une marionnette qui vole, attachée au fil du temps, sans cœur, sans sexe et sans âme. Ma volonté reprendra bien un jour le dessus et je serai alors de nouveau un artiste inspiré. Je cesserai de me lasser de la comédie humaine et de toutes ses futilités. Je n’aime plus parler avec les autres, j’ai cessé de m’intéresser aux autres, je ne suis plus comme les joueurs de théâtre qui acquiescent à tout ce qui vient, tout bêtement. Je suis devenu spectateur endormi, non pas par peur de jouer la comédie, mais par désintérêt, le destin décidera tout seul de toute manière de la fin de la pièce.

Croire en la destinée, ce vœu me paraît insondable, pourtant héroïque. Croire que chaque chose est écrite par avance et que l’on ne peut rien y changer, j’ai déjà lu ça quelque part dans une guerre d’idées, voire de pensées religieuses. Ce questionnement a beaucoup préoccupé les philosophes grecs et malgré les moyens technologiques que nous avons aujourd’hui, nous sommes toujours loin d’expliquer pourquoi nous sommes sur cette terre. Peut-être cette question doit rester éternellement sans réponse afin que les êtres humains puissent choisir d’eux-mêmes le chemin qu’ils veulent suivre. Sommes-nous sur terre pour passer un test ? Devons-nous nous fixer des croyances et les suivre ? Je n’arrive pas à croire en beaucoup de choses, car la vie n’a pas de sens pour moi. Nous venons sur terre pour un laps de temps si enfantin. Je suis encore jeune et je me permets de juger toute une vie, je sais, mais c’est ce que je pense à « l’heure actuelle ». Un ouvrage, voilà ce qui me motive, créer de mes propres mains quelque chose d’utile pour les autres. Le fait que d’autres personnes puissent rejoindre mes pensées les plus profondes me réjouit. Si j’avais un conseil à donner : ne vous laissez pas briser par la vie comme moi. Soyez fort et fier et surtout ne grandissez pas trop vite. L’âge adulte, c’est comme une montagne de choses à porter en plus, pourtant l’utilisation de l’expérience doit permettre d’alléger le tout. On dit souvent : « Ce qui importe, c’est le chemin, pas la destination ».

Être aimé et aimer comme dans une chanson de Bob Marley, ces choses-là sont importantes. J’espère que vous avez déjà ressenti cela dans votre vie. Profiter des petites choses de la vie, voilà à quoi je m’exerce ces derniers temps sans beaucoup de réussite, mais c’est mieux que rien. Je pense que nous cherchons tous au fond de nous à être fiers de nous-mêmes, nous avons besoin de nous accomplir, nous réaliser, par exemple nous transformer en héros de bande dessinée. Notre génération a été bercée par les contes de fées dès notre plus tendre enfance, alors nous recherchons les mêmes émotions dans la réalité de la vie. Tous ces mystères qui entourent chaque histoire, nous voulons et faisons en sorte que l’histoire ne se termine jamais, afin que le mystère demeure. En tout cas, moi je tressaille, rien qu’à repenser aux émotions que m’ont véhiculé toutes les histoires que j’ai pu lire ou que l’on a pu me conter. Je me sens tellement bien dans la sphère de l’imaginaire, je n’en sortirai, je pense, jamais, je vois des choses dont d’autres n’ont même pas idée, enfin du moins je crois, peut-être ne suis-je pas le seul. Si Dieu ne nous a pas donné des ailes, il nous a donné l’imagination. Je suis convaincu que relire ce livre sera pour moi, et sans doute pour d’autres personnes, le moment de récolter le fruit d’un travail acharné issu de mon esprit contre une dépression.

« L’imagination est plus importante que le savoir ». Albert Einstein

Nous avons tous une part d’ombre cachée au plus profond du désert de notre conscience. Cette ombre est l’essence même de notre incertitude. Bien qu’elle reflète pourtant notre grandeur illuminée par le soleil, elle demeure insaisissable. L’essence même de ce qui la compose est inconnue, nous « flirtons » chaque jour avec la mort sans même en avoir l’ombre d’un doute, c’est du moins ce que j’ai découvert. Ce que l’ombre nous cache est pourtant notre futur, mais personne ne peut aller au-delà. La clé du mystère de la vie, c’est sans doute d’y prendre goût. Mon ombre à moi n’est que le miroir d’un corps inerte perdu dans ses pensées, le tout prenant la forme d’un grand point d’interrogation. Je ne sens pas pour l’instant de présage d’amélioration de mon état, je reste là, assis à boire les gorgées du temps sans y prendre goût, aucun mystère ne se cache dans ce voile céleste qui me recouvre. Ma maladie fait que j’ai des périodes de manies je pense pouvoir soulever des montagnes et d’autres périodes où je ne me comporte que comme un perdant ou un enfant. Mon but aujourd’hui : confronter les deux opposés et les rassembler afin d’en faire une personne unique et complète. Les opportunités se créent et se transforment, enfin c’est ce que l’on dit. Difficile de vivre lorsque l’on ne voit pas plus loin que le bout de ses pieds, la beauté d’un ciel bleu avec des oiseaux qui y chantent me fait défaut, j’ai pourtant « acheté » avec ma volonté à Chronos un laps de temps supplémentaire sur cette terre. Pourtant, pour l’instant, je ne vois que les larmes de désespoir couler le long de mon visage placide. Créer quelque chose d’intéressant de mes propres mains, avoir la satisfaction de se réaliser et d’explorer au plus profond de soi, aller chercher l’inatteignable, la sérénité perdue. Une quête sans espoir certain, un gouffre sans fond, une histoire si tragique. Je n’ai plus envie d’inspirer et d’expirer. Un combat qui fait rage dans mon corps et surtout dans ma tête. Une folie meurtrière, où tout se résume en un village totalement détruit où les enfants ont fui les aires de jeux. Seuls quelques sans domicile fixe parsèment les rues. Un écran noir domine les flancs de mes yeux, je ne vois plus que devant moi cette corniche d’où je m’apprête à sauter. Ce genre de pensées suicidaires est souvent lié à une forte dépression.

Pouvons-nous vivre vraiment heureux de manière constante, sans avoir à nous soucier des autres en restant tout simplement soi, en restant seul abandonné de tous ? Tomber amoureux, voilà ce qui peut sauver une vie. Alimenter son cerveau de croyances fixes peut être dangereux pour la santé mentale et pourtant semble nécessaire pour avancer. Seule une réalité doit prendre le dessus, sinon on vit dans un rêve. Du rire aux larmes, le paradis n’est jamais loin, mais il faut apprendre à voler pour l’atteindre. Se relever et penser que tout ça n’est qu’un rêve, nous nous réveillerons tous un jour. Lorsque l’on prend des décisions dans la vie, il faut être sûr que l’on est prêt et qu’on en a mesuré toutes les conséquences possibles. Dans la vie, il faut prendre le temps de réfléchir avant d’agir, cela prend tout son sens pour moi aujourd’hui. Je suis un homme qui vieillit et qui tire leçon de ce qu’il a vécu. Depuis tout jeune, on m’apprend des proverbes, je ne comprends vraiment la signification de ces proverbes qu´avec l’âge. Nous devons tous les jours prendre des décisions qui influencent notre vie, aller faire du sport ou bien rester à la maison fumer un paquet de cigarettes. Tout d’abord dans la vie, il faut être patient, boire de l’eau, ne pas fumer et aller au sport. Bien sûr, j’écris ça pour me faire la liste des choses que je dois atteindre avant de mourir, ce sont en quelque sorte mes objectifs pour me forger un nouveau moi. Écouter de la bonne musique positive et écrire ce texte font partie des objectifs du jour.

Je me sens comme un jeune qui écrit son mémoire de recherche sur sa propre maladie, depuis trois ans, j’ai beaucoup étudié ce que j’appelle mon mode de fonctionnement. Je ne me connaissais pas vraiment bien avant, je passais mon temps à apprendre à connaître les autres, leurs envies, leurs goûts, leurs habitudes, je creusais en eux tous les mystères qu’ils pouvaient avoir à cacher. Surtout, j’étais comme un autiste dans sa bulle. Je ressens peut-être l’envie d’en faire de même aujourd’hui, car je n’ai plus peur de ce que l’on va en penser. J’ai besoin de partager qui je suis ou pense être aux autres, ainsi ma biographie ne sera pas réalisée par des ignorants. Surtout pour une chose, je viens de remarquer que peu de personnes se connaissent vraiment. On reste souvent à ne regarder que la surface immergée de l’iceberg des individus qui nous entourent. Nous nous imaginons le reste caché en dessous, Jasmine ne me connaissait pas, elle m’a imaginé. Je ne lui en veux pas, j’assume mes actes. Je suis triste d’être encore amoureux de cette personne que j’imagine qu’elle est. J’ai souffert quelques années, il était temps que je l’oublie et que je lui souhaite d’être la plus heureuse possible dans la suite de sa vie. Cette notion d’imaginer les autres me conforte dans l’envie de publier ce livre sur ma vie. Je pourrai partager avec des personnes qui j’étais et ce que j’ai vécu. Peut-être que ceci me permettra de « renaître » et d’avancer dans la vie. J’ai besoin de me connaître et de le présenter aux autres, histoire de voir (façon de dire) ce qu’ils en pensent, j’espère simplement qu’ils resteront respectueux devant le témoignage d’une vie. Apprendre à connaître quelqu’un demande du temps, beaucoup de temps et lorsque l’on pense enfin connaître quelqu’un, il ne faut pas oublier que la personne évolue et qu’elle ne sera pas toujours la même. Imaginez-vous que nous sommes tous des bateaux à voile sur l’océan, il faut naviguer au fil de l´eau et tâcher de garder le cap vers le bonheur en vogue. Nous avons, je pense, tous envie de partager avec les autres nos secrets les plus profonds. Il faut juste après assumer que les autres s’amusent malheureusement à juger.

« N’essayez pas de devenir un homme qui a du succès. Devenez un homme qui a de la valeur. Apportez de la valeur ajoutée via les connaissances et le talent que vous avez naturellement. » Albert Einstein

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