13. Une machination de téléréalité

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Pendant ma période de délire en décembre 2013, j’avais l’impression d’être observé, chaque fait et geste. Je ne me sens pas tout le temps seul. Dieu m’épie-t-il ? Je pensais que ma maison avait des caméras partout. N’ayant pas dormi pendant cinq jours, je pense que mon cerveau n’avait plus les facultés d’analyse et que mon imaginaire avait pris le dessus. Je pensais être capable de détecter a posteriori plein de facteurs que je croyais concordants. Je ramasse sur mon chemin des morceaux de puzzle et ensuite construis sur la route une carte imaginaire. Je suis un peu un psycho Sherlock Holmes des temps modernes. Si seulement mes deux théories pouvaient être vraies. Je ne serais alors pas si fou que cela. Je sens de plus en plus le doute m’envahir en écrivant ce livre, j’avais le sentiment en revenant à Lyon que tout le monde avait changé. Je pense que mon comportement les avait choqués. J’avais le cerveau mal en point, mais j’imagine et aimerais avoir raison en pensant que ma maison était sous caméra. Après analyse psychologique, je pense que je me suis senti observé par les autres, car mon choc psychologique touchant à ma pudeur a détruit toute estime de moi. Chaque chose se passait et trop d’indices m’ont amené à croire que tout se jouait là-bas. Je me croyais dans un show de téléréalité où j’étais représenté comme l’enfant de la série qui ne s’assume pas et qui ne fait rien et de plus présenté comme un fêtard. Je pense a posteriori que mon inconscient me pousse à devenir adulte. Je ne prends pas de drogue lourde. Je pense que le cannabis est une drogue douce, mais j’ai dû l’arrêter pour essayer de me prouver que j’avais raison et que je n’étais pas fou. En fait, je suis tout simplement malade. Je suis conscient en écrivant ce livre que je participe à mon suicide social. Cependant, je pense que ce n’est rien sachant que l’on va tous mourir. Je ne me laisserai pas replonger dans le délire. Pendant la période de Noël de 2013, je voyais plein d’allusions au sapin. Je pensais qu’en revenant en France, j’avais détruit le plan d’autres personnes. J’ai vraiment un problème au cerveau. Je capte des signaux et mon inconscient les retraite avec beaucoup de temps de latence. Mon cerveau est sans doute complexe. Je pense que toutes ces analyses ne sont que des signaux de mon cerveau pour me dire que quelque chose ne va pas. Je ne suis pas en paix avec moi-même, j’ai besoin de me prouver quelque chose. Je veux tout savoir, tout comprendre, mais je suis trop fainéant. Je pense très souvent a posteriori à beaucoup de facteurs qui auraient pu changer le cours des choses. Lorsque j’étais à l’hôpital Saint-Jean-de-Dieu, j’ai vu beaucoup de personnes recevoir des bananes et d’autres des cacahuètes à cause de moi. Je suis crédule, mais pas si bête. Ou suis-je tout simplement parano, lorsque j’étais encore en délire, je me rappelle d’un coup de fil de Bettina, une amie d’enfance. J’ai cru alors qu’elle me posait des questions avec enfermement, comme pour prendre un rendez-vous lors des questionnaires téléphoniques. Je suis sorti des questions de manière libre, j’ai insisté pour une date autre que celle proposée. J’avais l’impression que quelqu’un était derrière elle et lui dictait ce qu’elle avait à me dire.

Donc voici la base de ce livre, une partie ancrée dans la réalité et une autre ancrée dans le rêve et la croyance. Tout au long de ce chemin se trouve Dieu, il m’a beaucoup aidé dans la phase de reconstruction et m’aide encore aujourd’hui, du moins je l’espère et essaye de le croire. Je suis parfois croyant, mais pas très pratiquant. Je suis très loin d’être l’homme parfait. Je fais de mon mieux pour ressembler à une image correcte de ce que je me représente d’une personne lambda de la société modèle que j’idéalise. Je fais cependant des erreurs comme tout le monde. N’avez-vous jamais le sentiment de ne rien avoir en commun avec ce système de déresponsabilisation collective ?

En parlant de monde, avez-vous suivi l’article de Warren Buffet intitulé « la guerre sociale est déclarée » ? Je pense que cet homme est un visionnaire. Le clivage entre riches et pauvres ne fait que s’agrandir, c’est comme il l’appelle « le plan des maîtres du monde ». Autre remarque : les peuples sont soumis à une nouvelle dictature des marchés par les actionnaires. J’étais actionnaire d’une seule entreprise : « Rentabiliweb », devenue « Dalenys », car je suis fan de JBDV. Pensez-y une fois, le monde change de plus en plus vite. Demain, les nouveaux rois seront aux portes et le peuple sera soumis. Karl Marx et la lutte des classes est, sera peut-être notre porte de sortie. Je me prends pour un grand économiste alors que je suis sans doute autant amateur en cette matière qu’en littérature. Je n’ai pas de parti politique, je pense comme Roosevelt que « la démocratie, c’est le pire des régimes à l’exception de tous les autres ».

Une profonde conviction : soit je suis fou, soit je suis un génie, soit je suis les deux. Si ma théorie se révèle être vraie, j’ai su lire et comprendre les signes envoyés par Dieu. Si je suis aujourd’hui dans un fauteuil roulant, soit vous me débranchez comme c’est autorisé en Suisse soit vous me lisez, comme c’est « autorisé » au peuple qui est instruit. J’aime écrire, cependant quand je dis « génie », je pense que c’est vaniteux. Quand je pense au rêve, je suis clairement à la recherche de reconnaissance. J’écris pour me vider la tête et me sentir utile, ceci est très personnel. Si ce livre vous ennuie, n’hésitez pas à changer, il existe suffisamment de choses à faire plus intéressantes. Par contre, si ce que j’écris est la vérité, alors ma vie n’est pas une accumulation de phénomènes sans explications. Quand je dis « vérité », je peux très bien avoir utilisé ce livre comme thérapie pour ma dépression. « Le principal n’est pas le tout ».

Pour la première fois de ma vie, je réalise à quel point la vie est particulière, je me rends compte que je suis vraiment mort de trouille. Je souffre tellement d’avoir perdu une femme qui représentait tout pour moi, la source d’un bonheur caché enfoui au plus profond de moi. Sinon, pourquoi penserais-je tous les jours à elle ? Je m’attache sans doute à un bonheur passé qui ne se reproduira jamais, il faut que je l’accepte. Ceci est une épreuve que la vie me soumet. Je perds de vue que la vie m’a offert une seconde chance, même si la maladie m’a atteint. Je deviens fou tellement je suis triste, le deuil de Jasmine fut très difficile. Je n’en peux plus de vivre, je comprends les personnes qui se suicident. Pourtant il faut avancer, à tout âge nous avons des épreuves qui vont nous transformer, nous rendre plus forts ou nous laisser mourir à petit feu. Comme dirait Monsieur FOURSIN : « Crise, rupture, suture, dépassement ». Je préfère penser que je vais mieux, car je me bats depuis déjà trois ans, cela ne semble pas être beaucoup, or à l’échelle d’un déprimé, cela peut représenter dix ans. Avez-vous déjà ressenti l’impression de mieux comprendre les autres ? J’ai l’impression de mieux comprendre la nature humaine. Je me rends compte que nous sommes tous un peu fous. Entre les guerres, les croyances et l’évolution, nous sommes une curieuse planète. La faiblesse est issue de la détresse d’un homme qui a oublié d’accéder à ses rêves. Les étoiles doivent seulement nous guider, nous ne devons pas penser pouvoir, mais surtout devoir les décrocher un jour. Ce que je veux dire par là est simple ; la vie n’est pas une histoire qui se termine bien comme dans les contes de fées. Je ne comprends pas pourquoi les contes de fées existent, les enfants y croient trop, ils pensent être invincibles pour un jour réaliser que rien n’a vraiment de sens, à moins qu’ils n’aient une profonde conviction. Ne sommes-nous pas tous des enfants pleins de rêves ? Je ne sais plus, je me sens perdu dans toutes mes croyances. Je suis en colère contre Dieu, je ne comprends pas pourquoi il m’envoie toutes ces épreuves. Je me sens surchargé, annihilé par le poids de ces difficultés mentales. Je suis fatigué de vivre tout simplement, car j’ai perdu cette joie de vivre qui m’était propre. Une partie de moi a disparu dans les couloirs du temps à la recherche de la vérité. Et seulement après des années d’errance, mon esprit a su retrouver le chemin de l’équilibre mental. Il suffit de mélanger son côté noir et son côté blanc pour trouver un juste milieu dans son interprétation de la réalité.

« Si vous voulez que vos enfants soient intelligents, lisez-leur des contes de fées. Si vous voulez qu’ils soient plus intelligents, lisez-leur plus de contes de fées. » Albert Einstein

Raconter sa vie dans un livre est particulier, cela occupe beaucoup de temps, cela dérange beaucoup de mettre sa vie et ses sentiments à nu sur du papier et je me demande souvent si cela en vaut la peine. Avec tout ce que j’ai vécu, après tout, c’est dans l’ordre des choses, un livre fou pour un homme fou. Dans ma vie, entre l’âge de 17 ans et 25 ans, j’ai passé mon temps à jouer à des jeux vidéo sur PC, à voyager et à aller en boîte. Je me suis accroché à un rêve d’être tout le temps heureux, la vie n’est malheureusement pas prévue pour nager tout le temps dans le bonheur. J’ai eu beaucoup de chance sur beaucoup de choses, par contre je n’étais pas armé pour la suite complexe que peuvent nous apporter les épreuves de la vie. Je me sens si faible et j’ai tellement peur, je me sens seul face à une réalité glacée, je rêverais à l’état d’éveil, peut-être rêvons-nous tous de la même manière. Je ne comprends pas comment je peux encore penser à Jasmine, elle m’a ouvert les yeux sur la souffrance journalière que peut apporter la vie. Je n’arrive pas à refermer le livre de notre histoire, car la fin est horrible. Je rêve sans cesse d’une autre fin, j’aimerais enfin pouvoir suturer cette plaie béante dans mon cœur. Ce livre va m’aider à retirer cette éternelle boucle de rêve enfouie dans mon cerveau et l’entreposer, à jamais gravée dans la pierre des pensées futures de ces chères âmes lectrices. Qui sommes-nous pour juger les autres ? Il est si facile de catégoriser et de ranger dans un coin les autres trop différents, nous nous rassurons tous en nous disant que nous sommes dans la normalité. Il n’existe pas de normalité, juste des habits pour nous créer un semblant de cohésion, dans la réalité nous sommes tous des extraterrestres pour les autres, parfois on croise des personnes qui semblent venir de la même planète que la nôtre, pourtant des différences subsistent. Beaucoup sont à la recherche d’un miroir dans lequel ils pourraient enfin se redécouvrir. Nous portons même des masques de faux-semblant pour apparaître aux autres avec plus de similitudes. La réalité est que le travail se déroule en soi. Nous avons tous les clefs cachées en nous-mêmes pour aller mieux, il suffit d’y croire malgré toutes les pensées négatives que la maladie peut nous apporter. Un des secrets de la vie est caché dans la méditation, cette concentration mentale qui nous emporte très loin des soucis que l’on pense que la vie nous apporte. Ce ne sont pas des soucis, ce sont tout simplement des histoires que notre éphémère existence raconte. Nous sommes trop nombrilistes, nous ne prenons pas assez conscience que nous faisons partie d’un tout. Mon ouvrage fait aussi partie d’un tout, chaque page a été soigneusement retravaillée. Je ne cherche pas forcément à ne vous faire lire que des histoires sordides d’un ancien déprimé. Je veux aussi vous divertir et faire en sorte qu’un jour, vous compreniez tout le travail que j’ai accompli afin de vous aider vous aussi à me relire correctement. J’espère que vous y puiserez l’énergie nécessaire pour guérir ou partir en vacances.

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