15. Une psychanalyse personnelle

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Voilà, après de nombreuses pages écrites, il est temps de passer au « feed-back » de mon analyse psychologique.

Il me semble être une personne :

Hantée et tourmentée par son handicap. Détruite par ses propres illusions de la vie. Un grand rêveur en quête d’amour unique et de bonheur. Une personne emprisonnée par sa propre force mentale. À la recherche d’une réalisation. Une personne en recherche de croyances. Une personne persévérante, un homme malade qui est soit dans une phase avec des idées de grandeur soit en phase de dépression.

La maladie n’était qu’un élément passager révélant un choc psychologique. La honte la plus extrême et le choc mental créant tout d’abord un déni, ressortant en maladie mentale où j’ai créé une scission dans mon cerveau et des délires pour échapper à la réalité. Je ne suis plus le même depuis. Je vis hors du temps, profondément ancré dans le passé. Je n’arrive plus à vivre au présent. Seuls mes projets peuvent encore me sauver la vie. Je vois la vie aujourd’hui comme une jungle dans laquelle chacun doit survivre. J’ai l’impression que Jasmine m’a présenté sa vision de la vie. Celle où chaque individu est là pour porter sa croix. Elle a perdu sa mère à l’âge d’environ trois ans et elle porte cette cicatrice très difficilement, même plus de 30 ans plus tard. J’ai l’impression que je vais finir ma vie tout seul, sans une femme à mes côtés. Peut-être dois-je devenir prêtre. Les choix de la vie ne sont pas évidents, je ne comprends pas si Dieu a un but pour nous tous. Je constate juste que la société aujourd’hui met en avant la bêtise humaine, où il faut être le plus beau, le plus fort, le plus intelligent, le plus charismatique. Sommes-nous obligés de vivre en couple et de construire une famille ? J’en doute beaucoup, je suis sans doute encore trop jeune pour vouloir la responsabilité d’élever un enfant. Je pense qu’il y a déjà suffisamment d’enfants en galère pour en apporter d’autres sur cette terre. De plus, je n’ai pas encore trouvé de réponse au sens de la vie pour moi. À part aider mon prochain, je ne vois aucune autre idée qui ait du sens. Après avoir travaillé trois mois en tant que bénévole pour « les Restos du cœur », j’ai réalisé que donner de son temps pour une bonne cause était très louable. Cependant, je pense comme JBDV que la priorité sur cette planète, c’est l’accès à l’eau potable pour tous.

À force de réflexion, une idée m’est venue : je pense donner ma vie pour aider à remplir cet objectif de donner accès à l’eau potable pour tous. Concernant Jasmine, j’ai suffisamment analysé ce qu’il s’est passé entre nous. Je l’ai quittée, car je n’étais pas prêt psychologiquement à assumer un enfant avec elle. Donc j’ai laissé mon cerveau parler à la place de mon cœur. Ensuite, j’ai eu une phase de manie (période euphorique). J’ai comme oublié Jasmine dans ma tête, je m’étais, du fait de mon jeune âge, forcé à lui laisser un avenir meilleur avec un autre homme. J’ai totalement fermé mon cœur et j’ai continué mentalement dans mon délire de vie de bohème. Je me souviens par contre très bien des actes que j’ai faits inconsciemment qui, quand j’analyse a posteriori, lui ont brisé le cœur. Je l’ai quittée un 11 août 2011, le week-end suivant, elle m’a proposé de venir voir sa famille, que j’adore. Je suis venu en vélo chez elle, elle m’a fait remarquer que j’avais deux minutes de retard. Ceci m’a énervé au point de me braquer contre elle. Car deux minutes ne devraient pas poser de problème, normalement. Aujourd’hui, je me dis qu’elle était surtout en colère contre moi (je le méritais). À l’époque, je m’étais donné comme objectif de ne me déplacer qu’à vélo pour éviter de polluer. Habitant dans des villages, le déplacement en vélo pourrait, dans un monde utopique, être obligatoire. Bien entendu, depuis j’utilise une voiture quand j’ai besoin. Un autre facteur marquant : Jasmine m’a envoyé un texto deux mois après, en octobre 2011. Elle me demandait des nouvelles et si j’avais parlé avec ma mère. Elle voulait sans doute savoir si j’étais sûr de mon choix, si je ne pensais pas à elle et si ma mère ne m’avait pas dit que je faisais une erreur en la quittant. Ma mère ne savait pas pour mes handicaps à cette époque. J’étais à ce moment-là au tout début de mes vacances et j’allais à Amsterdam avec mon meilleur ami, l’Artiste. Je n’ai même pas fait attention au fait que la date de la mort de la mère de Jasmine était quelques jours après. J’ai répondu bêtement que j’espérais qu’elle avait bien changé d’appartement (normalement, elle voulait quitter son appartement et venir vivre avec moi dans un nouvel appartement). Je lui ai aussi dit que tout allait bien pour moi, en gros, je lui ai donné une réponse de « fou » et blessante. Je ne m’en suis même pas rendu compte. Une troisième histoire, en novembre 2011 : un bon ami est venu me chercher pour sortir à Dornbirn. J’étais toujours en phase euphorique avec le sourire toujours jusqu’aux oreilles. Dans la soirée, nous avons croisé la meilleure amie de Jasmine, je lui ai tout bêtement souri et j’ai dit bonjour sans demander de nouvelles de Jasmine. Sa meilleure amie faisait une tête d’enterrement et je n’ai pas fait attention. Quelque temps plus tard, Jasmine a écrit sur « Facebook » un message, qui sera divulgué dans mon prochain livre « Godgift ». Sur le coup, mon cerveau a fait une scission, le premier choc psychologique ne s’est révélé qu’en mars 2012.

Le travail analytique sur ma maladie est extrêmement chronophage. Je pense que ma thérapie par l’écriture m’a apporté pas mal de réponses sur les origines de ma maladie mentale. Je suis atteint au cerveau et je me sens vidé de toute énergie, j’étais longtemps en dépression intérieure. Je dois accepter d’être handicapé et d’être mentalement instable. Je n’ai plus d’amour pour moi-même, je n’ai plus de confiance en moi-même, je me considère comme un sous-homme. J’ai juste envie de mourir tous les jours, car je ne supporte pas ma condition. Je regarde le monde autour de moi et constate toute la misère qui le compose. Pourtant, il existe de belles choses, malheureusement, moi je vois tout en noir, car je suis triste de ma condition. Je dois passer ma vie à chercher la paix intérieure. Pourtant, je le sais et j’en suis persuadé, seul l’amour compte sur cette terre. Il faut que je réapprenne à m’aimer, si je veux de nouveau aimer les autres. Jasmine m’a assassiné et il faut que j’apprenne à revivre.

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