Du suicide

Une minute de lecture

Ma mort, dans le silence où elle me plongera, et ce qu'elle impliquera de paroles (forcées), les obligera à parler ; à penser à moi DIFFÉREMMENT, et à m'entendre enfin, et me voir dans la lumière de ce que je réclamais. Et s'ils n'y arrivent toujours pas, en dépit de leur plus grande volonté !, de tous leurs efforts désespérés (relire tous mes écrits, lire tous les livres que j'ai lus — des milliers !) : tant pis pour leur gueule.

Ma mort les éblouira, sans doute jusque dans l'aveuglement. Ça me réjouit de le savoir ! je dois bien l'avouer.

Je suis si plein de ressentiment, plein d'amertume, d'un goût pour la vengeance si prononcé, que je ne reviendrai jamais. Et même si j'en ai la possibilité, je n'enverrai pas de signes. Aucune étoile ne cintillera à aucune prière. Aucun frisson sur le corps de ceux qui me supplieront pour croire que je vais leur répondre, pour me croire quelque part. Ils se démerderont avec eux-mêmes. D'ailleurs, pour sécher les larmes de ma mère, je ne ferai pas plus d'effort. Tant pis pour son chagrin. Pas mon affaire. Plus mon problème. Que ça lui donne au moins l'inspiration qui lui manque, pour écrire enfin une œuvre ! Un chef-d'œuvre, peut-être. Qu'elle y trouve du SENS bon sang ! Qu'elle en fasse quelque chose de grand ! À ma mesure mère ! Si tu m'aimes.

22/04

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