De père en fils

Une minute de lecture

Souvent, je me prends dans les bras, sous la douche. Ainsi, en me serrant, de toutes mes forces, c'est un peu lui aussi que je serre. Lui dont j'ai le rire, le nez, les mains, le regard à demi traqué, le front qui déborde, l'odeur qu'on n'oublie pas ! Autant que les blagues "qui gâchent tout" dit ma mère, et tous les autres... Ou que les sourcils qui tentent tout le temps de faire campagne en se répandant partout ! Et la barbe, cette barbe !... qui porte en elle le souvenir de tout philosophe à toge, de tout homme qui se disait prêt à mourir pour leur honneur ! Ou... ou les cils ! plus que d'inutiles ailes, mais belles ; sans plus la capacité de voler comme autrefois, ne sont plus qu'un souvenir d'un monde passé comme d'un lieu enchanté où elfes et dieux festoyaient encore à la vue de tous ou d'un songe merveilleux que l'on sait à jamais perdu.

Je suis mon père. Et tout miroir le ressuscite ; dans tout reflet c'est son visage que je vois. Il vit à travers moi. Je le sauve de n'être plus ; lui promet l'immortalité, la gloire et le souvenir en chaque instant par toute mon âme, grâce à toute ma chair — et mon fils alors, promesse d'éternité pour lui : lui mon créateur par amour, mon père pour toujours !...

26/04

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