70.2. Orion : Alnilam

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Orion est une constellation que l’on reconnaît facilement grâce aux trois étoiles alignées qui représentent sa ceinture. Ce sont les étoiles du Baudrier : les « Trois Rois ».

L'étoile la plus lumineuse se trouve au centre de l'alignement : Alnilam.

°°°

Micah prend une grande inspiration. Replonger dans ces souvenirs lui fait mal. Il ne va pas le nier. T’as déjà nié tellement de trucs, évitons d’aggraver ton cas. Une chose est sûre c’est qu’il a besoin de s’ouvrir. Qu’il soit dans un rêve conscient, dans le salon d’Iris en train d’halluciner ou de parler tout seul. Alors il se lance :

— Tu étais déjà partie du lycée, Léana. Un rendez-vous avec ta psy. Kaïs et moi, on marchait dans la rue pour rentrer, comme d’habitude.

Tenté d’analyser les réactions de son auditoire, Micah formule la suite de son discours dans sa tête avant de prévoir la réplique de Kaïs. Un truc comme « Tu veux mourir, tronche de givre ? » est prévisible. Mais, quelque part, le garçon espère de tout son cœur que le blond ne prononce pas ces mots.

— Vu qu’il comprend mal l’humour et qu’il n’a pas d’autre option qu’hurler comme un forcené quand il est frustré, il s’est mis à me pourchasser dans les rues de la ville.

— Ton humour est nul à chier.

— Au moins je n’ai pas la répartie d’un bernard-l’ermite, réplique Micah sans réfléchir.

— Putain de merde, tronche de givre ! Je vais…

— Chut, je raconte l’histoire.

Voir Kaïs se renfrogner comme un enfant créé chez Micah une violente envie de le serrer dans ses bras, lui faisant presque oublier que l’intéressé n’a pas du tout prononcé les paroles prévues pour lui. Ce n’est peut-être qu’une illusion.

Mais j’ai le droit d’en profiter.

— À un moment, Kaïs s’est comme transformé… Il n’écoutait plus, continue-t-il, une petite étincelle renaissant légèrement dans son regard. Pas qu’il écoute plus que d’habitude mais…

— Putain ! C’est…

— Totalement vrai, le coupe Léana en hochant vivement la tête. Tu n’écoutes rien Kaïs !

— Que dalle, tronche de tarte ! On t’a rien demandé !

— Et toi alors ? s’exclame la rousse, en levant un sourcil insolent. On ne t’a pas demandé d’arrêter de l’interrompre ?

Micah se bouche les oreilles avant que le torrent d’insultes ne s’abatte sur Léana et lui. Un sourire complice étire leurs lèvres pendant que le ventre du garçon se détend légèrement.

— Il s’est mis à courir dans les rues, reprend-t-il, perdant peu à peu son sourire alors qu’il replonge dans ses souvenirs. On aurait dit… un animal. Il me faisait presque peur, murmure-t-il, des frissons le prenant pendant qu'il se rappelle du regard perçant de Kaïs. Puis, comme s’il était guidé par quelque chose ou poussé par une force qu’il ne pouvait contrôler, il est entré par effraction dans une vieille maison abandonnée. Allez savoir pourquoi – je suis sûrement idiot – je l’ai suivi, soupire-t-il, les yeux baissés vers ses genoux. Il fallait que je le sorte de là avant qu’il nous arrive des trucs. Quand je l’ai retrouvé à la cave, il était accroupi près de chatons.

— Putain de Maîtrise à la con.

L’héritier lève la tête vers la mâchoire serrée de Kaïs. Il observe l’adolescent murmurer quelque chose qu’il peine à entendre puis, lorsque ce dernier se tourne vers lui, la respiration de Micah se coupe, comme à chaque fois que le jeune homme pose son regard intense sur lui.

— Ce doit être un effet secondaire de ma Maîtrise, explique-t-il d’un ton froid. Une connexion plus profonde au monde animal qui a sûrement influé sur mon comportement pendant des putains d’années.

— Tu as…

Kaïs hoche la tête. Une rage glaciale brûle dans ses iris et Micah s’interrompt dans sa question. Un poids s’écrase brutalement sur son cœur. Non…

Il l'a envisagée lorsqu’il l'a poursuivi dans les rues.

La Maîtrise maudite.

La Maîtrise de la Mutation.

— Continue, face de givre, souffle Kaïs.

Micah acquiesce mais ne quitte pas le blond des yeux. Ce dernier soutient son regard, comme un défi. Le prince veut savoir s’il va bien, s’il va réellement bien. Malheureusement pour lui, Kaïs est le plus doué d’eux trois pour cacher ses émotions.

— Je… Je crois qu’ensuite, j’ai allumé la lumière. Et tout a explosé, chuchote-t-il tandis que des éclats fantômes de débris se pressent contre ses côtes. Je ne sais pas combien de temps s’est écoulé jusqu’à ce que je me réveille, explique-t-il en baissant à nouveau la tête. Kaïs… tu étais inconscient. La maison brûlait… Je n’ai pas réfléchi longtemps. Je t’ai sorti de là, révèle-t-il, la détermination se lisant sur son visage. Même si je savais pertinemment que te toucher te mettait en danger. Je ne voulais pas te laisser là, je ne pouvais pas. Je n’avais pas le choix, fait-il entre ses dents, la culpabilité lovée dans son ventre l’empêchant de regarder Kaïs ou Léana dans les yeux. Je ne… Ta… Mort…

Ses doigts se crispent sur ses genoux. Il sent leur regard incendier sa peau. Il le ressent si fortement que ç’en est presque étouffant.

— Micah…

Comme une gorgée d’eau après la traversée un désert brûlant, la voix de Léana calme le tremblement de ses lèvres et le raccroche à nouveau à la réalité. Mais, même s’il est conscient qu’elle n’est possiblement qu’une simple hallucination, il ne peut lever les yeux vers elle. Ce serait presque comme une trahison. Après tout, il a tué son ami d’enfance. Comment ose-t-il étaler sa peine devant elle ? Il n’est qu’un…

— J’aurais fait la même chose à ta place, déclare-t-elle simplement. Je vous aurais sauvés. Tous les deux.

Cobalt contre cendre. Bleu glacial contre noir de suie. Il n’y a rien de plus sincère qui brille dans le regard de Léana. Micah le perçoit au plus profond de lui. Il se perd dans la douceur de son visage pendant un moment avant de s’en détacher.

Puis il tombe sur les yeux plissés du blond.

— J’ai survécu, face de givre. J'suis en face de toi.

— J’aimerais que ce soit vrai, Kaïs, soupire-t-il en passant une main fatiguée dans ses cheveux.

— Tu veux me toucher pour vérifier ?

— C’est bizarre demandé comme ça, fait-il en levant un sourcil.

Léana et Kaïs éclatent de rire. Un rire franc. Un de ces rires que Micah n’a pas su provoquer en lui depuis des mois. Devant les yeux écarquillés du prince, les deux adolescents se marrent comme ils auraient pu le faire en février dernier. Quand tout allait bien. Son cœur se remplit de ces images si rares pendant qu’un sourire sincère étire ses lèvres.

Ses anciennes hallucinations ne se sont jamais comportées de la sorte. Elles ne portaient que désespoir, tristesse et culpabilité. Celles-ci… Elles... rayonnent.

— Punaise, tu m’as manqué, face de givre ! s’exclame Kaïs, en effaçant une larme sur sa joue, les épaules tremblantes.

— Vous êtes juste bon public, répond Micah du tac au tac.

La force de l’habitude le percute violemment. Il n’a pas à formuler les répliques de Kaïs dans sa tête avant de penser aux siennes. Son perpétuel sarcasme lui vient comme s’il ne l’avait jamais quitté. Le cœur de Micah bondit dans sa poitrine à l’idée que cette fois-là soit réelle, que les deux personnes qu’il aime se trouvent bel et bien devant lui. Sa poitrine se contracte de peur et d’espoir. La chute sera tellement dure si ce n’est pas le cas…

Et si ça l’était ?

Qu’est-ce que tu ressentirais ?

— Pardon, Micah on t’a coupé, sourit Léana, son regard malicieux se posant sur lui.

Une bulle de chaleur éclate dans son ventre et Micah baisse la tête pour cacher son sourire. Toutes ces interactions lui semblent si naturelles. Comme s’ils n'avaient pas été séparés pendant des mois. Le jeune homme ferme les yeux un moment. Il se laisse le temps de s'envelopper de cette énergie si bénéfique pour son esprit torturé.

Puis il reprend :

— Je crois que je me suis évanoui après t’avoir sorti de l’incendie. Je ne me souviens pas exactement de comment je me suis retrouvé à la Clinique Impériale, réfléchit-il en fronçant les sourcils. J’avais gardé mon portable qui a réchappé des flammes. Je vous ai envoyé tellement de messages, je vous ai appelé un nombre incalculable de fois. Mais rien. Je suis resté sans réponses pendant des semaines, affirme-t-il en essayant d’ignorer la noirceur qui rôde près de son cœur.

— L’Impératrice a fait couper le signal de ton portable, déclare Léana, les poings serrés. Je n’ai jamais reçu tes appels et tu n’as jamais vu les miens. Je suppose que sa stratégie pour t’isoler a commencé à ce moment-là. Il fallait couper tes racines pour te purifier de ces habitudes humaines.

— Comment pourrais-tu…

— Akali, coupe-t-elle en soupirant. Ta garde du corps. Elle est manipulée par son sang et a pour mission de m’assassiner. Elle a retenté sa chance hier soir mais elle a échoué.

Micah sent l’atmosphère changer. Kaïs s’est levé, un masque d’une dure froideur gravé sur son visage. Il se déplace vers Léana avec la lenteur d’un prédateur concentré sur sa proie. Puis, comme si elle était faite de verre, il saisit délicatement ses poignets. Son souffle se raréfiant, Micah le regarde scruter chaque centimètre visible de la peau de la jeune femme. Kaïs finit par tomber sur les trois traits nichés au creux de son avant-bras. Les doigts du blond se crispent, Micah le voit serrer durement les lèvres tandis que ses yeux grenat laissent entrevoir toute la colère qui bout dangereusement en lui.

— Elle t’a fait ça ? siffle-t-il, glacial, entre ses dents.

— Kaïs…

Léana pose une main hésitante sur la joue du fauve. Un frisson remonte le long du dos de Micah. Il observe le garçon fermer paisiblement les yeux tandis que les battements de son propre cœur s’accélèrent devant l’intimité de cette scène. Depuis quand… ? Est-ce qu’elle a toujours été là ? Cette flamme ? Une étincelle d’envie s’éveille dans sa poitrine ; il ne peut pas les quitter du regard.

— Je vais bien, murmure Léana en souriant. Je suis plus que capable de me débrouiller seule.

— Je sais. Merde, je le sais, souffle le blond en posant son front contre celui de l’Enkidienne.

Alors que Micah les regarde se détacher l’un de l’autre, il entend les débris de son cœur se briser. Il se rend compte à quel point il brûle d’envie de les rejoindre. Il souffre presque physiquement de ne pas pouvoir ne serait-ce qu’effleurer leur peau.

Au fond de lui, il sait que le geste que Kaïs n’a rien d’anodin. Plus qu’une étreinte ou qu’un baiser, ce mouvement a cette profondeur incompréhensible que Micah désire viscéralement. Il laisse échapper un souffle tremblant. C’est tellement cruel.

— Micah ?

Il a dû parler à haute voix car ses deux acolytes l’observent d’un air inquiet. Léana tend la main vers lui et Micah recule brusquement au fond du canapé. Il ne veut pas que ce moment prenne fin. Il ne veut pas prendre le risque de voir les doigts de l’adolescente passer à travers les siens. Même si je souffre… Je veux rester avec vous.

Léana suspend son geste. Les traits de son visage se plissent d’inquiétude. Pendant qu’il l’observe baisser les yeux vers le sol, Micah inspire profondément, espérant calmer la douleur qui ravage sa poitrine.

— À un moment, j’ai fini par en avoir marre, reprend-t-il avec difficulté. Je voulais que tout ça s’arrête. Ce silence. Je voulais vous retrouver, arrêter cette malédiction. Alors je suis allé voir l’Impératrice.

Ses poings se resserrent sur ses cuisses. Ce n'est qu'à cet instant qu'il prend conscience de la puissance de la fureur qui ronge son estomac.

— Elle m’a dit que c’était de ma faute. Qu’Atrée n'a jamais eu de Maîtrise du Sang. Qu’il ne m'a jamais obligé à vous faire du mal. Qu’il m'a persuadé que c’était le cas et, effrayé, j’y ai cru, révèle-t-il en s’efforçant de contrôler les larmes de rage qui se pressent devant ses yeux. Puis, pour coller à ce schéma narratif, ma propre Maîtrise du Sang a agi en conséquence.

Il fronce les sourcils, les ongles fermement plantés dans sa peau :

  • Je vous ai fait du mal, conclut-il d’un ton brutal.

— Tu ne savais pas…. Tu ne peux pas t’en vouloir de ne pas contrôler…

— Cela ne m’empêche pas d’avoir mal, crache Micah entre ses dents. Je me souviens de votre souffrance. Je me souviens de la mienne. Quelque part, l’Impératrice a raison, je suis responsable.

Micah lève discrètement les yeux vers Kaïs. L’adolescent ne bouge pas. Assis en tailleur sur le sol, son regard pourpre s’est fixé sur le canapé, comme perdu dans le vide. Puis, d’un coup, leurs iris se rencontrent.

— Si je suis ton raisonnement, j’ai aussi une part de responsabilité dans ce qu’il s’est passé, déclare calmement le blond. Après tout, si j’avais contrôlé mon pouvoir, je ne serais jamais allé dans cette maison, n’est-ce pas ?

— Je…

— Si je n’étais pas allé dans cette maison, tu n’aurais pas été à la Clinique Impériale, continue tranquillement Kaïs. On serait rentrés, on aurait vu Léana. Tu n’aurais jamais eu d’hallucinations, Léana et toi n’auraient jamais souffert. Au final, selon ton raisonnement, ma responsabilité est beaucoup plus grande que la tienne, conclut-il sur le ton pragmatique avec lequel il aurait réglé un problème mathématique.

— Non, ce n’est…

— Pas de ma faute ? demande ironiquement Kaïs, un petit sourire narquois sur les lèvres. Si tu crois fermement que tous ces évènements n’ont pas commencé par ma faute et ne sont pas de ma responsabilité, alors la souffrance que tu as causée par ta Maîtrise de Sang n’est pas non plus de ta faute.

Le brun se renfrogne. En termes de pure logique, Kaïs n’a pas tort. Et ça m’énerve. Leurs deux situations ont les mêmes racines, les mêmes conséquences. Alors pourquoi appliquer un jugement plus dur sur l’un que sur l’autre ? Comme s’il l’entendait lui donner mentalement raison, les traits de Kaïs se parent d’un air victorieux.

— Très bien, Monsieur le gros cerveau, concède Micah en levant les yeux au ciel.

— Alors ?

— Alors quoi ?

— Dis-le putain, presse fièrement Kaïs. Que j’ai raison.

— Jamais de la vie.

Kaïs lui sourit et Micah ne peut pas s’empêcher de l’imiter. Une chaleur bienveillante se répand dans sa poitrine pendant son regard dérive naturellement vers Léana. Le clin d’œil malicieux de la jeune femme lui donne envie de lâcher un énorme soupir : le jour où il battra Kaïs dans un exercice de logique n’est clairement pas aujourd’hui. Micah serre les lèvres. Vous m’énervez.

— Après avoir quitté la salle du trône, je me souviens d’avoir été assommé, reprend-t-il une fois sa mauvaise foi ravalée. Je me suis retrouvé dans un cachot pendant… des jours j’imagine ? Je ne sais pas exactement. J’étais dans le noir. Sans eau ou nourriture, raconte-t-il, en ignorant les frissons qui secouent son corps. Quand les gardes m’ont libéré, je n’étais plus que le fantôme de moi-même. Je ne ressentais rien, je ne pensais à rien. C’est la première fois que je t’ai vue dans mon esprit. Que je t’ai hallucinée, déclare-t-il, les yeux posés sur la lycéenne. Tu m’as annoncé que Kaïs était mort.

Le souvenir de la douleur que lui avait causé cette annonce lui revient en pleine face. Il avait senti quelque chose se briser en lui. Il n'a pas pu l’avoir simplement imaginé.

— Tu l’as dit toi-même. C’était une hallucination, intervient Léana, d’un ton doux.

— James a confirmé, plus tard, que Kaïs était mort, réplique Micah même si tout son être ne demandait qu’à la croire. Il m’a dit que tu avais quitté la ville.

— Ce n’est…

— Je sais que tu veux me rassurer, sourit tristement Micah. Mon propre inconscient essaye de le faire. Mais c’est la vérité.

— Non. C’est faux. Les informations qui ont été données à James faisaient partie de la stratégie d’isolation de l’Impératrice, insiste-t-elle, en répétant ce qu’elle a entendu d’Akali il y a quelques heures. Elle voulait te remodeler à son image et supprimer toute influence qui ne provenait pas d’elle. Nous, indique-t-elle en pointant Kaïs et elle du doigt. Elle voulait faire de toi un pantin à sa solde. J’imagine qu’elle n’a pas perdu de temps quand tu étais sur le Continent.

Micah expire profondément. Entendre ces mots ne le choque pas autant qu’ils auraient dû. Pendant les mois qu’il a passé au Palais, il a envisagé cette hypothèse. Que tout était faux. Qu’il était utilisé à des fins plus grandes que lui. Mais cette brisure qu’il a ressentie en sortant de prison était réelle. Comment l’expliquer si tu n’es pas mort ?

— ­Au début, j’ai essayé de vous libérer, murmure-t-il en évitant leur regard. De vous congédier de mes pensées. Mais vous reveniez me hanter. Constamment. J’ai passé tellement de nuits à vous voir mourir sous mes yeux, à vous voir souffrir à cause de moi. Puis cette douleur s’est étendue aux journées. Je vous voyais dans la lueur des bougies posées près de mon lit, dans le vent qui ébouriffait mes cheveux, dans la pluie qui heurtait les carreaux de ma fenêtre… Vous étiez un souvenir du bonheur que j’ai pris pour acquis, un souvenir de toutes mes joies et de toutes erreurs. Je n’avais plus aucune échappatoire à cette douleur qui m'empoisonne. Alors, j’ai dû accepter le fait… Le fait…

Micah prend une grande inspiration.

Il faut qu’il le dise.

À haute voix.

— Que j’étais tombé, purement et simplement, amoureux de vous.

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