Premières confidences
— Bien, j’ai quelque chose à vous dire.
— On t’écoute ma belle.
Novembre a pointé le bout de son nez et depuis un mois, je reprends vie. Je me sens un peu plus en phase avec mes pensées.
Quoique… Eva hante toujours… J’ai décidé de ne plus comprendre le passé. Ça m’épuise et le temps m’est compté.
C’est avec le sourire que j’ai invité une petite réunion avec Roberto et mes deux amis dans ma chambre. Car oui , je considère enfin Tania comme tel.
Elle m’a soutenue depuis le début. Je me souviendrais toujours de son remerciement lors du premier concert à l’école. J’avais repris ma place mais le producteur l’avait choisie elle.
— Voilà, j’ai pensé à votre idée de groupe.
— Tu es d’accord ?
— Oui Tania sauf que voilà. Il faut savoir que, j’avais déjà, il y a six ans au moins, écrit et chanté dans un groupe. Disons, que le concours interne de l’école proposer par Juan me séduit. J’ai travailler ma voix à défaut de ma danse ces temps-ci. Et…
— Eu attend… tu avais donc un groupe ?
— Oui Roberto. On a tourné des clips mais c’était pour rester en amateur. Mes potes, ces génies, ont composer avec le début des ordinateurs tout en usant de leurs talents bruts.
— Ok… et tu as garder du lien ?
— Pas vraiment César. J’ai tout les droits cependant. Je peux reprendre contact mais bon… en fait, je veux chanter point.
— C’est un beau projet, pourquoi tu ne m’as rien dit ?
— Je n’en sais rien…
— Quel style ? Demande Tania
— Plus du rap. En vrai j’ai testé énormément de styles. Ça parle de société ou de moi.
— On peut écouter ? Continue Tania
— Hum… je veux garder la surprise le jour J. Après on verra si je veux produire des CD ou pas. Je reviens, je vais chercher un truc.
Je sors pour aller dans le hall, arracher un feuillet d’inscription. Quand je reviens, ils discutaient à messe bases et c’est Tania qui me demande :
— Si on a bien compris ton but, c’est de chanter à l’école ? Tester le succès avant de tenter de vendre des disques sans passer pas la scène ?
— C’est ça. Tu as tout compris. Je me sens plus trop l’âme d’une star. Et j’ai beaucoup écrits pour me défouler. Parler de la société, du moi et d’elle…
— Elle ? Qui elle ?
Roberto a réussi à me retourner le bâton. Je me tais et je regarde ma feuille un long moment. Je décide de leur dire tout ce qu’à ma mémoire a retenu.
— Eva Rodriguez. Ma première meilleure amie dans ce hameau où vive encore mes parents. Elle… elle est morte, à treize ans. Elle s’est tué en sautant d’un pont avant qu’un train de marchandise là fauche.. Pour dire vrai, et mes parents sont au courant, j’étais là.
— Comment ça t’étais là ?!
— Tania ! Doucement avec ta question temporise César.
— Marta… si tu sens que c’est pas le moment, on peut comprendre…
Roberto se met à mes côtés et serre ma main. Ça me redonne confiance pour en finir. Je retiens mes larmes, souffle un bon coup puis je termine le supplice.
— Elle vivait la maison d’en face. Je ne dormais pas à cause de l’orage. À ma fenêtre, j’ai entendu toquer. C’était elle. Je lui ouvert et en silence, elle m’a demandé de la suivre en vélo. On est aller sur le pont, à vingt-trois heure, tremper comme des chiens. Je me rappelle pas de ses mots. Tout au ralenti ou tout en vitesse. Je ne saurai pas définir le temps.
Je fixe toujours ma feuille et le silence est pesant. Au loin et derrière les murs, l’école continue son agitation.
— Et ? Ensuite ? Tu as expliqué son geste.
Je porte mon attention dans les yeux noirs de mon homme. Je me perd à chaque fois dans ce labyrinthe. Tombant des les abysses de la passion. Son doux baiser sur le coin de mes lèvres me réanime doucement.
— Hey bien, j’ai dis que je me souviens plus de nos échanges. Je me vois vaguement tenter de l’en dissuader. La retenir avant qu’elle s’envole comme un oisillon. Écraser comme une purée et l’angoisse, la culpabilité, la colère, la dépression, la déperdition se sont agglomérer. J’ai rien compris. Littéralement rien. Deux ans de silence, une tentative de suicide deux ans plus tard. Suivis de cannabis, thérapies et autres.. J’ai formé le groupe avec un ancien pote plus âgé que moi. On s’est rencontrer dans la rue. Enfin, peut-être que la mort m’ayant à nouveau embrasser, X est une clef à résoudre.
Je me lève pour chercher dans une armoire, une photo d’elle. Je la pose sur la table de chevet et on la regarde tous.
— Peut-être que X lui a fais du mal. Je ne vous ment pas quand je vous dis que je ne sert rien d’autre. Un traumatisme c’est évident. Pour le moment, j’ai sélectionné quelques musiques de styles divers et deux parle d’elle. Quelques uns dont une parle de moi. Après je m’inspire de pas mal de choses. Je vous cache pas non plus, que malgré le fait que je sois à nouveau normal, enfin bien, je ne suis plus celle hyperactive. Je me pose des questions aussi. Tente de retracer ma vie. On change tous sauf que la mort nous rappel que le temps nous est compté. Je pense avoir assez vécue en Marta dangereuse. Je veux revenir sans doute à celle plus rêveuse, dans mon enfance et début de l’adolescence. Je sais que je ne vivrais pas au-delà de quarante. Peut être moins. Je veux juste réussir d’autres choses. Eva rêver d’être chanteuse, alors je le ferais de tout mon âme pour elle. Désolé d’avoir beaucoup parlé. Je voudrais me reposer.
— On va te laisser reprendre des forces. Tu viens Tania ?
— Oui. Roberto ?
— Deux minutes, on se retrouve à la cafétéria.
— Ok répond César.
Une fois dehors, je pars me rincer le visage à l’eau froide. Roberto m’a suivi et sans hésité, je me colle a lui. Je pleure cette fois sans retenue.
— Je suis là ma belle. Tu es en vie. C’est le plus important. Je t’aime mais ça tu le sais.
— Je… je l’ai jamais pleurer. Jamais pu lui rendre hommage… je ne suis pas allé au cimetière depuis des années.
— Tu te sens un jour prête à revenir ?
— Laisse moi penser à autre chose… je… veux juste finir ma nuit.
— C’est vrai que tu sembles dormir mal ces deux derniers jours.
Il me scrute et je me mate à nouveau dans la glace. Un fantôme.
— Je… tu diras à Adela que je vais dormir. Je suis juste fatigué de préparer le concours. Je vais après rappeler mon ancien groupe pour la semaine prochaine.
— Je crois en toi en tout cas. Et puis ta sœur comprendra ton absence. Bien, ton preux chevalier va accomplir sa mission. Je vais laisser ma reine en repos.
On rit puis après un deuxième baiser, j’ai enfin la paix. Je retire mon attelle, bien que je dois le garder pour dormir.
À peine mes yeux fermés, que je m’en vais direct. Je m’endors jusqu’à midi, l’heure où c’est ma mère qui me réveille. J’ai oublié le rendez-vous avec le médecin je pense. Non ?
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