II.

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- Starker, on se bouge ! hurla le colonel.

Cette dernière ne sursauta même pas, elle s’y attendait. De plus, elle était en pleine possession de ses moyens, elle cherchait simplement le regard de ces monstres anthrpomorphes.

Certains avançaient, d’autres fuyaient déjà, ou encore restaient sur place, mais quelques-uns, appartenant à ces derniers, avaient capté son regard, capté son envie de tuer.

Les munitions volèrent et transpercèrent les habits rangés par catégories dans les rayons. Détrompez-vous ! Ces projectiles n’avaient rien de courant. Au contraire, elles portaient une couleur rouge sang, et leur matière, ainsi que leur contenu, étaient bien différents. Ces objets avaient été fait pour ces créatures. Et elles étaient bien nombreuses…

Camille s’élança. Elle tira sur un homme qui ne fit que reculer, tandis que son visage commençait à se modifier, son bras s’allonger. Elle n’avait aucunement envie de voir leur transformation totale pour y avoir déjà fait face. Elle courut jusqu’à lui – du moins, en donnait l’impression – et tira encore, au niveau de la tête. L’homme s’effondra en un gargouillis des plus horribles, et son crâne sembla s’aplatir. La jeune femme ne s’attarda pas plus longtemps sur cette vision et sans quitter son étrange sourire, tira dans l’amas d’humains difformes positionné dans le rayon en face.

Il était une dizaine, et ici, elle était seule. Tous les soldats étaient à présent occupés par d’autres monstres. Mais ces dix-là, elle n’allait en faire qu’une bouchée.

De ses premières balles, deux avait été blessés, mais aucun n’était tombé. Alors sans plus attendre, elle courut pour s’en approcher tout en lançant ses projectiles de nombreuses fois encore. Ses tirs étaient métrisés, précis. Par joie, quatre moururent.

Mais aussitôt, n’ayant pas entendu la créature derrière elle, elle se sentit soulevée par la cheville. Un long tentacule, noir, visqueux et dégoulinant d’une étrange substance gluante, la jeta contre une étagère.

Reprenant rapidement ses esprits, elle discerna le jeune homme – peut-être même l’adolescent – couvert de multiples tentacules sur les bras et le haut du dos. Elle ne put réprimer une grimace et tenta de se relever, alors que la créature avait volé son sourire machiavélique.

Elle chercha son fusil d’un regard rapide sur le sol, mais elle était trop éloignée pour l’atteindre. De plus, son dos lui faisait atrocement mal, alors bouger aussi fluidement et rapidement qu’à l’accoutumé devenait compliqué.

Sans attendre, la créature lança trois de ses membres dans sa direction, tandis que les difformes restants fuirent. Visiblement, ce monstre à tentacules ne la lâcherait pas. L’un agrippa sa gorge ; les deux autres, les bras. Mis à part battre frénétiquement des jambes, elle était piégée. Le tentacule le plus haut resserra rapidement son emprise, et elle se sentit doucement, mais sûrement tombée dans les vapes.

Elle cogna le sol, semi-consciente. Sentant des claques, lui semblant des coups puissants, elle rouvrit les yeux en une vitesse qui fit sursauter l’homme face à elle. Elle prit une grande bouffée d’air, et se releva en un bond.

- M… Merci, Warner, dit-elle reconnaissant son sauveur.

Elle passa sa main dans ses cheveux décoiffés et sauta sur son arme.

- Restez ensemble toutes les trois, lui lança-t-il repartant à la chasse. Vous êtes bien plus efficace comme ça !

Elle ne répondit rien – surement dû à la disparition de son collègue – et posa son regard sur la créature qui avait manqué de l’avoir. Elle prit un visage de colère et mit un magnifique coup de pied dans les côtes de son agresseur déjà loin de ce monde.

- Saleté ! T’as fait fuir toutes mes cibles !

Peu importe s’il s’agissait d’un adulte, d’un adolescent, ou même d’un enfant, ces ignobles choses avaient déjà causé trop de soucis en ce bas-monde. Mais s’acharner sur eux, une fois mort, ne servait à rien. Et Camille se l’était rappelée, alors à son tour, elle repartit.

En un sens, Warner avait raison, il avait toujours été prévenant envers les trois filles. Ensemble, leur technique de combat était bien plus évoluée et puissante.

Elle entreprit donc de les retrouver toutes les deux. Tout en arrachant les yeux aux monstres qu’elle croiserait, évidement !

Elle changea rapidement de rayon, reconnaissant Robbins au loin qui semblait bien se débattre face à trois ennemis. Elle tourna ensuite à gauche où elle put en voir deux courir vers un autre soldat, de dos. L’un semblait ralentit par ses longs bras pendant jusqu’au sol ; l’autre, par ses jambes trop longues, courait bien plus vite et pu attraper la tête de son ennemi entre ses doigts crochus.

Ni une, ni deux, Camille s’élança dans sa direction et les balles sifflèrent. Elles vinrent se loger dans le dos du plus éloigné, et il lâcha sa proie. Elle prit alors sa lame édentée dans la main droite et le planta au niveau de la nuque du monstre aux longs bras. Ces derniers, justement, se levèrent sous la douleur de leur propriétaire et firent tomber notre soldate en un coup au niveau du front. Elle étouffa un juron et se releva, pour courir jusqu’à Jackson, un cadavre à ses pieds.

- ‘Tain, merci, Starker ! J’ai bien cru qu’j’allais y passer.

Au même moment, Camille visa derrière son collègue et un cadavre de plus se fit, au torse déjà ouvert et complètement explosé.

- T’aurais pas vu les filles ? demanda-t-elle simplement.

Le soldat soupira ayant deviné ses intentions, et tira à son tour non loin de Camille.

- Essaye vers les rayons de gauche. Mendez devrait être pas loin.

Notre protagoniste souffla un « Merci. », tandis que tous deux partirent de leur côté.

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