Hypnose

2 minutes de lecture

Ce texte publié ici a été écrit il y a quelques mois pour un défi sur le thème du cri.

*

La dernière fois que j'ai crié, je m'en souviens très bien. Trop bien même. Ce n'était pas le cri habituel, celui qui est censé montrer ma colère , ma désapprobation, mon opposition, celui qui cache ma peur, mon sentiment d'être abandonné, ma détresse. Non.

Mon dernier cri est arrivé sans prévenir, sans que j'y sois préparé. Car l'expérience que je vivais alors était nouvelle pour moi. Intense. Troublante. Sidérante.

J'étais assis dans ce fauteuil, face à cet homme qui me regardait fixement. Enfin quand je dis fixement, c'est ce que j'ai imaginé, car je ne pouvais pas le regarder. Impossible. Pourtant, on m'avait prévenu. T'auras beau vouloir ouvrir les yeux, tu n'y arriveras pas. Impossible. C'est seulement quand il te dira de les ouvrir que tu les ouvriras. Je ne voulais pas y croire. Et pourtant, au moment où j'ai voulu les ouvrir, je n'y suis pas arrivé. Impossible de commander à mes paupières de s'ouvrir. L'homme m'a dit d'ouvrir les yeux, et comme par magie, ça a marché. Il m'a dit de les refermer. Et je les ai refermés.

C'est après ce moment-là que j'ai commencé à sentir que quelque chose venait du plus profond de moi. Un truc bien gros, bien lourd qui voulait sortir de mon ventre. Non. De mon cœur. Oui, de mon cœur. Je me suis mis à geindre, comme un gosse. A pleurer. Je sentais de vraies larmes qui commençaient à se former au coin de mes yeux fermés. Mes sanglots se sont amplifiés. J'ai senti que je ne pouvais plus m'arrêter, que les vannes étaient lâchées, telles des cascades assourdissantes. Et c'est de ma gorge que le cri est arrivé. Sans prévenir.

Un cri dont je ne me serais pas cru capable de sortir. Un cri de libération. Je ne reconnaissais même plus ma voix. Une voix grondante, sourde et profonde. Un instant j'ai eu peur et la seconde d'après, j'ai compris que ce cri était celui qui me libérait enfin de tant d'années de souffrance. Un cri d'espoir.

J'ai continué de pleurer, pleurer et encore pleurer jusqu'au moment où j'ai senti que je n'en avais plus besoin, qu'il était temps pour moi de revenir. L'homme m'a accompagné et m'a aidé à revenir à la réalité. Dans cette autre réalité dans laquelle nous vivons.

Un cri d'espoir. Un cri de ouf. Un cri de joie. Un cri unique.

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