37.Les rubriques journalières

13 minutes de lecture

Joyce

Appartement de Karen Carson, Oklahoma

13 Novembre 2023

Pas celui-là...2013, pas celui-là non plus...Oh ! Je l'ai trouvé !

Tournant frénétiquement les pages d'un main en essuyant mes yeux du revers de l'autre, je parvins jusqu'à la date qui m'intéressait, occultant le reste pour ne pas céder une fois de plus sous le coup de l'émotion.

— Vingt-deux novembre deux mille douze, murmurai-je alors que mon regard glissait sur les lignes resserrées.

« Rubrique du 22 Novembre : Nous sommes rentrées tard, aujourd'hui, et nous avons trouvé Maman avait insisté pour que nous fassions les courses de Thanksgiving ensemble. Sauf qu'Emma m'a supplié de trouver un alibi solide, alors j'ai prétexté qu'elle avait un devoir à faire, à rendre de toute urgence pour le lendemain et qu'elle ne pouvait pas nous rejoindre au centre commercial. Mais, cette histoire de devoir, c'est moi qu'elle concerne vraiment. Je l'ai fait, mais l'ai oublié sur le bureau d'Alec. J'espère qu'il pensera à l'emporter demain... Il m'a appelé d'ailleurs, mais mon portable étant resté à la maison tout l'après-midi, je l'ai manqué. J'ai aussitôt essayé de le joindre, mais tombais sur le répondeur. Je me sens déprimée. Je me suis sentie mal d'avoir menti à maman, aussi. J'ai eu la boule au ventre toute l'après-midi alors que maman a tout fait pour que nous passions un bon moment. Tout ça pour que ma sœur puisse se retrouver en tête-à-tête avec son lourdaud de copain. Il a l'air vraiment sans gêne. J'ai retrouvé mon lit tout défait en arrivant et j'ai eu envie de vomir en imaginant ce qu'ils avaient pu faire dedans. Emma m'a dit qu'elle s'est laissé entrainer dans le feu de l'action en guise d'excuses, elle a changé les draps et m'a exhorté au silence, de peur d'être punie. Puisque sa semaine consignée vient à peine de se terminer, j'ai accepté.

J'ai hâte d'être demain. »

Après un écart de plusieurs jours passés sans rubriques, je sus que les lignes suivantes allait m'être pénibles à lire, mais je m'y obligeai. Les paragraphes se succédaient, tantôt empli d'un désespoir profond, tantôt imprégnés d'une colère brûlante d'incompréhension et de tentatives d'analyses. Le vendredi 30 Novembre, ce fut même les deux à la fois.

Tous creux et sans saveur, à l'instar de mes journées d'antan.

Lycée public de Springer, Oklahoma

31 Décembre 2012

J'avais cessé d'essayer. De tenter de lui parler. D'espérer qu'il s'explique. C'était vain. Laisser aller les gens quand ils partent... A part pour m'exposer à de nouvelles humiliations, publiques ou privées, je n'obtiendrai pas meilleure attention de sa part.

Pourtant, j'avais essayé.

D'ailleurs, j'avais largement mon lot d'humiliations auprès des autres élèves de Springer. Sans Alec comme protecteur, ma classe avait marqué un point d'honneur à se rattraper, voire même à compenser l'année de tranquillité passée en me brimant, m'insultant. J'avais l'impression de ne plus avoir d'instant de paix, au sein du lycée. j'étais rentrée plus d'une fois, les vêtements sales, déchirés ou trempés, et ait eu vite fait de m'habituer à conserver un sac de rechange dans mon casier. Lui aussi, je l'avait retrouvé forcé et tagué, une quinzaine de jours plus tôt. J'éprouvais énormément de lassitude, effectuant chacun de mes trajets jusqu'à la classe les tripes nouées. Même mon havre de calme, la salle de musique, n'en était plus un. Davis m'y avait surprise, et prenait dorénavant l'habitude d'y faire un saut avec ses copain pour se fendre la poire à mes dépends. Je n'y suis plus retourné depuis la semaine passée.

Le pire, dans tout ça, restant l'absence d'intérêt d'Alec. je n'existais plus, à ses yeux.

Appartement de Karen Carson, Oklahoma

13 Novembre 2023

Un passage de mon journal particulièrement mal rédigé contredit le fil de mes pensées, datant de 2013.

« Rubrique du 12 Avril : Je sors de l'hôpital, le bras en écharpe, j'avais mal, mais la douleur physique, je m'en fichais. Alec m'a regardé, et il m'a défendu aujourd'hui. Il est intervenu alors que Dylan, le frère de Chase, venait de me pousser dans les escaliers. j'avais atterris sur les fesses et le coude, à mon plus grand dam. Ce qui m'ennuie, c'est d'être obligée d'écrire de la main gauche. Heureusement (ou peut-être pas), comme c'est déjà arrivé, je sais le faire. Non la douleur, c'est mon espoir. Parce qu'Alec a prêté attention à moi. Parce qu'il a réagi, comme par réflexe, pour mettre une rouste à Dylan. Après ça, il m'a regardé avec attention, comme pour vérifier si j'allais bien. Je me suis relevée sur le champ, avant de faire un pas dans sa direction. Je l'ai remercié, mais comme s'il avais pressenti que j'avais autre chose à ajouter, il a tourné les talons. L'espoir fugace que j'ai eu... et depuis, je me sens terriblement déçu. Maman a permi que je me repose demain. Je n'irai pas au lycée. Ce que je souhaite, c'est de ne plus y retourner du tout. Encore trois mois et ce sera la fin. Je me languis... »

J'ai oublié cet événement. Un détail, le mois suivant me mis en alerte. Qu'est-ce que...?

« Rubrique du 11 Mai 2013 : Aujourd'hui, c'était le jardinage de printemps. J'ai passé l'après-midi à débroussailler le jardin, avec Emma et maman. j'ai été surprise lorsque celle-ci à retrouvé un devoir, froissé en boule dans un des buissons les plus fournis. Mon nom est à moitié effacé, et il ne m'a pas fallu longtemps pour me souvenir de quel devoir il s'agissait. Mon cœur s'est serré, autant que maintenant, alors que j'écris ces lignes des heures après. Le dernier moment de complicité que j'avais passé en compagnie d'Alec. J'ai saisi la feuille, l'ai re froissé en boule avant de courir dans la maison, puis ma chambre, malgré les appels d'Emma. Ce soir, elle est venu dans ma chambre. elle le fait plusieurs fois par semaine depuis des mois. Et des fois, il s'agit de maman. Elles espèrent toutes deux que je me remette de la rupture, mais j'ai l'impression que c'est impossible. Par moment, j'aimerais tout oublier concernant Alec. A d'autre, j'essaye de ressusciter de ma mémoire jusqu'au moindre détail, son rictus souriant, ses regards... La désillusion du lendemain, à la comparaison de son air fermé, n'en est que d'autant plus grande.

Aujourd'hui, je veux seulement oublier pourquoi j'ai si mal... »

Mon journal m'échappa des mains pour chuter sur mon lit. J'avais complètement oublié ça ! tout m'apparut comme bien plus évident. Si seulement j'avais eu la présence d'esprit de relire mon journal, j'aurais compris ! La scène ne paraissait plus aussi difficile à reconstituer, maintenant que j'avais tous les éléments. Si Alec s'était pointé pour me rapporter mon devoir... Puisque lui seul se souviens très précisément de ce jour marquant, je dois en avoir le cœur net. Une seule confirmation validerait ma théorie plus que plausible. je me redressai pour me munir de mon portable. 3 heures du matin. Mon boss ne va pas apprécier, mais tant pis.

Moi

« J'ai besoin de vérifier un fait, Alec. c'est urgent. »

En dépit de l'heure tardive, le SMS de réponse ne se fit pas attendre.

Rédac-râleur-en-chef

« De quoi s'agit-il ? Du nouveau ? »

Ah. Je me mordis la lèvre inférieure. Il s'attend à ce que je lui parle boulot. Je pris le temps de rédiger ma théorie de façon aussi concise que possible, sans excuses.

Moi

« Le 22 Novembre 2012, tu es venu chez ma mère. Tu as entendu quelque chose qui n'était pas sensé être audible depuis ma fenêtre. Alors que tu me rapportais un devoir, n'est-ce pas ? »

Cette fois, l'attente perdura plusieurs minutes sans que mon téléphone ne vibre.

Moi

« Alec ? »

Au bout de quelques minutes encore, mon écran se ralluma.

Rédac-râleur-en-chef

« Il t'auras fallu treize ans pour l'assumer. Je ne t'avais laissé qu'une seule chance, Joyce. Je n'ai plus rien à te dire à ce sujet. »

J'insistais.

Moi

« Il s'agissait d'un devoir d'histoire, pas vrai ? »

Si c'était ce devoir...Cette fois, la réponse fusa.

Rédac-râleur-en-chef

« Qu'est-ce que ça peut te foutre ?! »

Moi

« C'est ma seule et unique question, Alec, réponds-moi ! Est-ce qu'il s'agissait du devoir d'histoire ? »

Est-ce vraiment cette après-midi-là que tu t'es pointé à la maison, pour moi ? Est-ce que c'était bien à cause de ce jour-là, de mon oubli de portable, de l'indiscrétion de ma sœur, de la fenêtre, laissé imprudemment ouverte, que tu es parti sans jamais plus faire marche arrière ? Si c'était bien cette rédaction alors...

Tu es venu au mauvais moment pour tomber sur la mauvaise personne, Alec.

Mon portable vibra pour l'ultime fois de la soirée.

Alec

Brenham Ct, Houston, Texas

12 Novembre 2023

Carson

« Le 22 Novembre 2012, tu es venu chez ma mère. Tu as entendu quelque chose qui n'était pas sensé être audible depuis ma fenêtre. Alors que tu me rapportais un devoir, n'est-ce pas ? »

La garce.

Carson

« Il s'agissait d'un devoir d'histoire, pas vrai ? »

Je relu son message précédent une nouvelle fois malgré le voile de colère. Après toutes ces années, elle vient par un message des plus froids admettre sa trahison avant de s'inquiéter de la teneur d'une rédaction ?

Carson

« C'est ma seule et unique question, Alec, réponds-moi ! Est-ce qu'il s'agissait du devoir d'histoire ? »

Si ça te permets de dormir et de faire ton boulot d'investigatrice, alors...

Moi

« C'était ton devoir d'histoire. »

Dans la foulée, j'activai le silencieux de mon i-phone avant de m'étendre sur le canapé, mon dossier de prédilection en main.

Lycée public de Springer, Oklahoma

27 Novembre 2012

J'avais passé le week-end entier à réfléchir, loin d'elle. Une partie de moi ne voulait que la détester. L'autre, désirai lui laisser une chance. Une chance de ne pas la haïr du plus profond de mon âme. Sauf que, lorsque je revins de mon escapade prolongée, je le vis au loin, ce visage réjoui, et hypocritement soulagé. La rage grimpa en moi, dévorant tout sur son passage, à commencer par ma résolution première. Je préférai l'ignorer, valait mieux pour son matricule que je ne demande aucune explication dans l'immédiat.

J'avais vu durant toute la matinée son manège, ses regards, ses tentatives pour attirer mon attention, pour que je lui parle. Lorsqu'elle a sorti sa foutue feuille, j'ai craqué et la lui ait balancé à la gueule. T'as de la chance d'être un gonzesse, Carson, tellement, si tu savais !

***

Lycée public de Springer, Oklahoma

27 Novembre 2012

Il m'avait fallu près d'une semaine pour temporiser et être capable de lui faire face sans risquer un accès de rage. J'avais beau lui en vouloir pour le mal qu'elle nous avait fait, jamais je n'aurais supporter de la blesser. A la fin de la journée, alors que la salle de classe se vidait, j'attrapai Joyce par le poignet pour la retenir, tandis qu'elle s'apprêtait à partir. Surprise de voir mes prunelles ancrées dans les siennes, elle obtempéra et se rassit, attendant comme moi que tous les élèves furent partis. Je poussai vers elle un carnet qu'elle eu du mal à regarder, tant ses mains tremblaient. De peur ? De honte ? Peut-être un subtil mélange des deux. On est dans cette situation par ta faute, alors ne chouine surtout pas !

« Je vais te laisser une seule et unique chance d'admettre, Carson. Je me fous de tes explications. Je veux seulement la vérité de ta bouche. Assume. »

Joyce sembla relire plusieurs fois ma phrase tandis que ses doigts qui serraient le calepin, cessèrent de trembler. Lorsqu'elle leva les yeux vers moi, une profonde incompréhension, accompagnée de tristesse marquait ses traits, ce qui eut pour effet de ranimer ma colère.

— Admettre q-quoi, A-Alec ? Qu'est-ce que j-je suis censée admettre ? Quelle v-vérité v-veux-tu entendre ?

Je la dévisageai longuement, la bile qui remontait dans ma gorge accentuant mon sentiment de dégoût et de frustration. Réfléchis bien, une seule fois, Carson.

— Qu'est-ce qu'on t-t'a raconté sur m-moi, cette fois ? P-peut importe ce qu'on a p-pu te dire, je...

Je n'écoutai pas la suite. j'envoyai valser le bureau le plus à ma portée, puis la chaise vers le tableau malgré son cri. J'attrapai mon sac, me dirigeai vers la porte, puis fis machine arrière pour m'emparer d'une craie. Elle grinça sur le tableau noir, criant pour moi les mots que j'y inscrivit.

« Va te faire foutre ! »

Que je suis con, c'est déjà fait, de toute manière.

Joyce

Aéroport Will Rogers-World, à environ 1 heure du lycée Springer, Oklahoma

13 Novembre 2023

Convaincre ma mère de prendre le large m'avait demandé beaucoup d'efforts, mais il en fallu encore bien davantage pour la persuader que je ne courrais moi-même pas le péril que les mesures de protections le laissait présupposer.

« Madame Carson...Karen, avait reprit mon patron. Votre fille mène actuellement un combat pour la justice. La victoire n'est pas assurée, ni sans risques. Mais je peux vous garantir une chose. Alec ne laisserait jamais quoique ce soit arriver à un de ses employés. Nous sommes sa priorité. ». Un mensonge éhonté, sans nul doute, Brett connaissait comme moi le caractère intransigeant de notre PDG. Seul son combat comptait. La moue dubitative de ma mère, bien qu'elle n'eut pas connaissance du fond de l'affaire ni du groupe extrêmement puissant auquel nous nous apprêtions à provoquer, laissa entendre qu'elle non plus, ne croyait pas sincèrement aux mots de Brett. Aussi, sembla-t-elle cependant plus rassurée par les paroles suivantes. « S'il prend des risques au point de négliger sa sécurité, sachez que je suis également là pour veiller sur elle. Je ne suis pas obsédé par la réussite, en ce qui me concerne. Je me porte garant et je vous assure que ces mesures, à mon sens, ne reflète pas le danger encourut. Voyez ça comme de l'excès de zèle. ».

***

Le soleil déclinait tandis que l'appel annonçant le vol en destination de la Californie du Nord résonna dans le hall. L'aéroport été bondé, mais pas suffisamment pour nous empêcher de circuler. Ma mère profita de l'absence ponctuelle de Brett pour me faire part de son avis.

— As-tu confiance en Alec et en Brett ?

Je la contemplai, un peu surprise par sa question, pris une seconde avant de lui répondre.

— Oui, maman. Je ne crains rien auprès d'eux, assurai-je pour la millième fois en calquant ma respiration et mon phrasé sur les semelles des autres voyageurs autour de nous, puis sur mes propres doigts galopant dans ma poche.

— Es-tu sûr de faire les bons choix, Joyce ? insista-t-elle. Tu peux m'accompagner. Ma valise est prête pour deux. J'ai pris suffisamment de...

— Maman... ce ne sont pas des adieux, appuyai-je avec ferveur. Et non, je ne vais pas t'accompagner tout de suite. Je compte mener notre enquête à son terme, faire un article de presse qui fera sensation, et venir profiter avec vous de quelques jours au soleil, moi aussi.

Karen Carson me sourit, avant de me regarder avec autant de fierté que d'inquiétude.

— Je n'ai pas besoin de te demander si tu as confiance en toi-même, je le vois dans tes yeux. Mais je vais te donner un conseil, m'avertit-elle, parce que je pressens que ton affaire présente beaucoup trop d'enjeu. Ne fais confiance exclusivement qu'en toi-même. N'accorde qu'une confiance relative aux autres, de surface, jusqu'à ce qu'ils te prouvent que tu peux la leur accorder sans réserve. En cas de problèmes, ne compte que sur toi.

— Je sais maman, soufflai-je en la serrant dans mes bras. J'ai hâte de rentrer...avec Emma et toi.

Nous fûmes interrompu par le retour de Brett, armé d'un petit sachet contenant une collation et deux cafés froids en bouteille, qu’il tendit à ma mère.

— Au cas où le plat servi durant le vol ne serait pas à la hauteur...même si j'ai l'intuition du contraire.

Ma mère le fixa droit dans les yeux avant de répondre.

— Je suis mère, et me suis donc habituée à tous les cas de figure. J'espère que votre intuition est aussi la bonne concernant votre travail. Je me souviens de votre promesse, Brett, je vous confie l'une de mes filles. Veillez sur Joyce.

— Je risquerais ma propre vie sans sourciller, Karen.

Elle acquiesça, avant de me proposer une nouvelle fois de la suivre sur un ton plus léger et, après un nouvel au revoir de la main elle se dirigea vers la file d'attente en face de la piste.

— Vous devriez la rejoindre, Joyce. J'ai un billet supplémentaire. Votre mère a raison. Prenez-le et rejoignez votre famille.

Je tournai la tête vers le visage très sérieux de mon patron, ses yeux bleu et profonds déjà immergés dans les miens.

— Voilà pourquoi vous aviez mis si longtemps pour une simple barre chocolatée.Vous voulez que j'abandonne ?

— Ça vaudrait mieux pour vous. Votre plume pourra se faire connaître par des articles plus élogieux, moins dangereux.

Cette fois, je pivotai entièrement face à Brett, mes prunelles faisant la navette entre les siennes et le billet dans sa main.

— Je veux continuer, affirmai-je avec aplomb. C'est mon dernier mot.

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Bonjour tout le monde !

Après une conversation houleuse avec Alec-râleur-PDG-glaçon et une révélation pour Joyce, c'est maintenant au tour de Brett de tenter de la dissuader de poursuivre dans leur entreprise. Pourquoi les avoir embauché si c'est pour renvoyer ce duo ? La réponse viendra très prochainement, et le prochain chapitre devrait revenir sur l'équipe Alec/Angie...à bientôt !

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