Chapitre 1
Le marché est étonnement rempli pour un soir de Yule. Entre les personnes qui font leurs courses de cadeaux de dernières minutes et ceux qui achètent leurs dindes fraiches, tout le monde se bouscule dans tous les sens, essayant d’atteindre le stand qu’il convoite.
Je ressers ma cape d’uniforme sur mes épaules, essayant d’ignorer le froid et me glisse entre les gens pour trouver M. Hildegarde et son stand de produit laitier, tenant ma robe en hauteur pour ne pas la tacher dans la poussière. Olivia m’a pourtant dit de me changer avant d’aller lui chercher les œufs qu’il lui manque pour faire ses gâteaux. Mais c’était trop d’effort d’enlever toutes les couches de corset et de jupon que ma meilleure amie m’as mis dessus pour faire un simple aller-retour au marché.
Je regrette un peu car j’aime bien cette robe qu’Emélia a choisis et je me rends compte qu’il est très peu probable que le bas ne soit pas déjà souillé par le sol pavé de la place du marché. Les gens avancent à contre-sens, certain se pousse même autour de moi. Mais j’arrive enfin à atteindre le stand et j’attends qu’il ait fini avec le dernier client.
-C’est vraiment une belle soirée, ce soir, dit l’homme qui récupère ses produits en regardant le ciel déjà plein d’étoile.
-C’est Yule, répond M. Hildegarde. Et pour le retour de son fils, le Maître des Eléments va surement maintenir le beau temps malgré l’hiver qui commence.
Elio. C’est vrai qu’il revient ce soir. Le fier fils du Maître des Eléments et de la Première Dame Olivia. C’est aussi pour ça que j’ai accepté d’aller chercher ses oeufs : pour réussir a calmé mon esprit qui tourne en boucle d’excitation sur le fait qu’Elio, son fils et mon meilleur ami depuis des années, revient ce soir.
-Pas sûr que ça se maintienne, répond un autre homme avec un grand manteau noir et le teint blafard, observant les bouteilles de lait disposé là.
Le marchand et son client se tourne vers lui. Je me contente d’écouter d’une oreille discrète, feignant de m’intéresser aux œufs dans le grand panier.
-Comment ça ? demande M. Hildegarde.
-Regardez.
Il pointe du ciel loin derrière nous où des nuages commence à cacher les étoiles.
-Oh, mais c’est encore loin, répond M. Hildegarde. Je suis sûr qu’il va les chasser dès qu’il s’en rendra compte.
-Oui. C’est vrai, heureusement qu’ils sont là pour régler les problèmes, les Maîtres.
Il n’a pas l’air de penser ce qu’il dit. Il va pour repartir mais reprend :
-Vous ne trouvez pas qu’ils contrôlent beaucoup de chose ?
Le marchand tend le dernier sac au premier client et rit de son rire chaleureux qui le rend si aimable.
-Ce sont leurs travails, après tout ! Il faut bien que quelqu’un s’en occupe.
-Oh, mais bien sûr, je ne dirais pas de mal nos très chère Maîtres, heureusement qu’ils sont là. Mais je ne parle pas que du temps qu’il fait, monsieur. Des rumeurs cours que… Les gens ne sont plus forcément contents de leurs règnes.
-Non-sens ! De plus, la Dynastie va changer à la fin de l’année. Si les gens ne sont plus contents, ils n’ont qu’à espéré que les prochains Maîtres soit plus de leurs penchant politique.
-Oui, ce sera difficile de faire pire que celle-là.
M. Hildegrade ferme les yeux au souvenir de ce qu’on fait les Maîtres Noir il y a 18 ans.
-Les Maîtres nous protège, vous avez raison. Ils apprendront des erreurs de leurs ainées, j’en suis sûr. Nous n’avons plus qu’a attendre l’investiture, il ajoute avec un sourire.
-Je ne compterais pas trop sur l’investiture si j’étais vous, répond-il. Et je ne tiendrai pas trop au fait que le temps soit aussi clair toute cette soirée. Joyeux Solstice.
Sur ce il repart. Le premier client, tout aussi confus que le marchand lui souhaite aussi un joyeux Yule en partant. Le marchant se tourne vers moi.
-Pensée, me salue-t-il. Un drôle de bonhomme, celui-là, n’est-ce pas.
J’acquiesce et lui tend les œufs que j’ai pris dans la petite boite, qu’il récupère pour les compté.
-Vous travaillez le soir du Solstice ? je lui demande.
-Ah, il faut bien trouver l’argent pour les cadeaux des gamins, il répond en riant.
-Comment vont-ils ?
Nous échangeons des banalités mais mon esprit est préoccupé par les mots de l’homme en noir. Les Maîtres ont toujours gouverné notre pays avec sagesse et ceux depuis des milliers d’années.
Enfin pas exactement tous les Maîtres, mais c’est aussi car certain ne convienne pas aux opinions de tous les citoyens ou que, comme les Maître Noir, certains essayent de renverser le gouvernement pour un système tyrannique, que les Maîtres sont remplacé tous les 50 ans par des enfants possédant le gène qui permet de contenir le pouvoir d’un Maître, élever et éduqué dans le but de le devenir. Moi-même je suis une Héritière qui espère devenir une Maîtresse à la fin de l’année si je réussis tous les examens qui m’en sépare et que je finis dans les premiers de notre classe à l’Académie.
Les Maîtres ne sont peut-être pas parfaits mais le système est fait au mieux, même s’il existe des privilège évident dans le choix des prochains Maîtres. Mais c’est bon d’entendre des critiques sur exactement ce que je veux devenir. Cela ne peut que me faire devenir une meilleure Maîtresse.
-Ce sera 4 pièces.
J’en sors 5 de la bourse que m’as donné Olivia et les poses dans sa main tendue.
-Pour les garçons, lui dis-je en récupérant ma boite d’œuf que je glisse dans le sac en toile.
-Merci Pensée, il dit avec des étoiles dans les yeux. Joyeux Yule.
-Joyeux Yule, M. Hildegarde. Et ne travailler pas trop tard, aller profiter de votre famille. Je pense que ce serait le meilleur cadeau que vous pourriez leurs faire.
-Tu es une bonne petite, Pensée.
Je lui souris et repart dans l’autre sens, mon sac sur le bras, ma cape bien serrer autour de mes épaules. Maintenant je n’ai plus qu’à rentrer dans le chaos de la maison et finir de me préparer pour cette soirée. Nous allons rencontrer les Maîtres eux-mêmes, après tout.
Le trajet dans le calme de ce début de soirée déjà noir me fait sur-réfléchir à ce que je vais bien pouvoir dire à Elio. Et si c’était différent, maintenant qu’il est parti pendant 9 mois. Peut-être qu’il a trouvé d’autres meilleurs amis là-bas. Comment est-ce que je devrais même lui dire bonjour ? En lui serrant la main ? En m’inclinant, comme tous les autres citoyens parce qu’il est aussi un Maître ? Ou juste en le prenant dans mes bras comme on l’a toujours fait ? C’est stupide, je ne me suis jamais posé autant de questions et là, je ne peux pas mentir sur le fait que son retour me rend particulièrement nerveuse.
Quand j’arrive enfin devant la maison tout éclairée où j’aperçois ma famille avec Emélia et Olivia s’affairé entre la fenêtre de la cuisine et celle du salon, je prends un instant pour soufflé, avant de poussé la porte et de d’entrée.
-Pensée ! s’écrit Olivia depuis la cuisine. Tu as trouvé des œufs ?
J’aperçois papa en train d’essayer de faire sa cravate devant le miroir du salon, la Tante Ilda assise sur un des fauteuils le scrutant avec son seul œil fonctionnel alors que je défais ma cape pour l’accrocher dans l’entrée. En haut Emélia et mes deux frères jumeaux tapent des pieds, traversant la maison d’un bout a l’autre faisant grincer le plafond.
-Oui, les voilà, je dis en posant le sac sur la table de la cuisine.
Olivia est en pleine action à faire des biscuits décorés de Yule. Elle a un tablier accroché autour de la taille depuis ce matin et elle tient dans ses bras un saladier avec de la pâte crus qu’elle bat. Sur le plan de travail il a des fournées entières de gâteau dorée a différent stade de préparation, certain déjà nappé de glaçage, d’autre pas encore cuit. L’evier derrière elle déborde d’ustensiles sales et de la farine recouvre toutes les surfaces, du sol au nez d’Olivia qui se précipite sur les œufs pour les ajouter dans son saladier.
-Oh, par les Maître, tu es parfaite ma Pensée.
Mon regard est alors attiré par le poêle qui laisse s’échapper de la fumée noire.
-Olivia ?
-Oh !
Elle suit vite mon regard et s’y précipite pour ouvrir le compartiment du four qui crache alors un nuage noir.
-Zut !
Elle ventile avec une serviette qu’elle a décroché d’une de nos portes de placard et quand la fumée c’est dissipé, elle plonge la main dans le four et en ressort une fournée brulée.
-Votre poêle a un problème, il chauffe trop vite, elle s’exclame. Il doit y avoir un problème de ventilation, j’ai mis à peine de braise.
-Ils sont pour ce soir ou demain ? Je demande n’étant pas sûr qu’elle les emmène a un bal des Maîtres où tout est pris en charge.
Mais elle toujours si généreuse, ça ne m’étonnerait même pas.
-Demain, mais il faut que le glaçage durcisse pendant une nuit. Zut !
Elle change le plateau de main et secoue la première, mettant son doigt bruler dans sa bouche.
-Il y en a déjà plein, on n’est pas tant que ça demain, je la rassure.
-Je sais mais je voulais être sûr d’en avoir assez…
Demain, pour fêter Yule papa a inviter sa famille a venir déjeuner avec nous. C’est surtout pour revoir Elio mais Yule est une bonne excuse. Dépitée, elle fait tomber les gâteaux bruler dans la poubelle. Le retour de son fils la stresse plus qu’elle ne l’admet. Puis elle reprend le mélange de la pâte qu’il reste.
-Tu veux de l’aide ?
-Non, surtout pas ! Ne risque pas de tâcher ta jolie robe. D’ailleurs tu ferais mieux de monter, Emélia attendais que tu reviennes.
-D’accord. N’hésite pas.
-Mmh, mmh, elle répond en se léchant un doigt.
Je repars et vais en haut. Olivia et Elio sont nos voisin et ayant ses deux parents Maîtres Emélia habite avec eux aussi. Ils sont considérés par tout le monde comme des frères et sœurs même s’ils n’ont aucun lien de parenté : c’est ainsi qu’il en va pour tous les bébés qui descendent de la Dynastie, quel que soit leurs parents parmi les Maîtres, ils sont frères et sœurs.
Quand je passe devant la porte de la salle de bain, j’essaie de l’ouvrir pour récupérer ma brosse et ce dont j’ai besoin pour finir de me préparer mais la porte est toujours fermée. Je frappe et j’entends l’eau se couper dedans.
-Quoi ? crie une voix à l’intérieur.
-Vérité ?! je m’exclame, agacé.
-Qu’est-ce qu’il y a ? répond mon frère jumeau.
-Tu es encore dans la douche ? Je suis partie il y a une demi-heure ! Il faut que je prenne mes affaires !
-Oui, j’ai presque fini.
-Pourquoi tu prends si longtemps ? Tu ne connais même pas cette pièce de la maison, d’habitude.
-Pensée ! cri mon père d’en bas. Arrête d’embêter ton frère.
-Pourquoi tu veux venir chercher tes affaires ? retorque alors Vérité de l’autre côté de la porte. Rien ne pourra réparer ton cas.
Je frappe contre la porte et je l’entends rigoler derrière. J’admets que je ne l’ai pas volé.
-Dépêche-toi !
Agacée, je retourne dans ma chambre où Emélia m’attend, assise à ma coiffeuse.
-Argh, je m’écrie en m’étalant sur le lit. Je n’en reviens pas qu’il soit encore sous la douche.
-Tu devrais en profiter maintenant qu’il l’utilise vraiment.
-Oui, comme si ça allait durer. On a une douche, et l’eau courante, ce qui n’est pas donnée a tout le monde, et lui la gâche en prenant des heures.
Elle finit par attacher sa boucle d’oreille et se tourne vers moi.
-Pourquoi ça t’importe tant ?
Je relève la tête pour la regarder.
-Pour rien, je veux juste pouvoir me préparer. Je suis allé chercher les œufs d’Olivia pour lui laisser le temps et il y est encore.
-Je trouve que tu es très investi dans ta préparation ce soir…
-Arrête un peu ! je gromele
J’attrape un coussin et lui lance dessus, ce qui la fait rire quand elle le rattrape.
-Tu es déjà parfaite, Pensée. Crois-moi, j’ai donné mon âme dans cette coiffure, tu n’as rien à faire de plus.
Elle a passé une demi-heure à me faire un chignon identique au sien.
Je la regarde, elle essayant de me faire croire ses mots avec ce regard de chaton qu’elle utilise trop.
-J’ai transpiré en allant au marché.
-Quoi ? s’exclame-t-elle. Pensée c’est pour ça que je ne voulais pas que tu y aille.
Je soupire en retombant sur le lit, attrapant un autre coussin et me l’écrasant sur le visage.
-Je sais, je voulais juste me changer les idées, et maintenant il va arriver d’une seconde a l’autre et je ne suis pas du tout prête et Vérité ne sortira pas de la douche.
-Pensée.
Je la sens s’assoir sur le lit à côté de moi.
-ça ne lui importera pas, elle dit en me prenant le coussin.
-On va à un bal des Maître, Emélia. Je ne peux pas y aller avec cette odeur. Je devrais rester ici. Oui voilà, je vais rester ici.
Elle s’approche et me sent avant que je puisse la repousser.
-Oh ! tu exagère, Pi. Tu ne sens rien du tout si ce n’est le parfum. Tu cherches des excuses pour ne pas y aller mais crois-moi que je t’y trainerais s’il le faut. Pas moyen que je sois la seule à aller a une soirée pour « fêter la Dynastie au complet ».
Faisant partie de la Dynastie, Emélia est traité comme une Maîtresse, saluer et prié par les citoyens quand ils la voient. Elle ne l’aime pas particulièrement. Elio, lui, il adore ça. Par les Maîtres, son égo surdimensionné me manque.
-Maintenant debout avant que tu ne ruine ma coiffure.
Elle m’attrape les bras et me tire hors du lit et j’essaye de l’en empêcher en me faisant lourde mais quelque chose tombe en bas dans un bruit sourd suivit d’un cri.
On s’arrête et on se regarde toute les deux, avant de se précipiter en bas.
-Tantine ? on s’exclame en même temps.
Nous descendons les marches quatre à quatre jusqu’au salon où Papa et Olivia sont en train d’aider la Tante Ilda à se relever pour l’installer sur le fauteuil.
-Je vais bien, bon sang, elle râle.
-Qu’est ce qui s’est passé ?
-J’ai voulu me lever pour rajouter du bois dans le feu, voilà ce qui s’est passé. Il fait bien trop froid dans votre maison.
-Je m’en occupe, glisse papa à Olivia qui retourne dans la cuisine.
Nous nous approchons avec Emélia pour soulever la Tante Ilda sous les épaules et la rassoir sur le fauteuil alors que papa remet la buche qu’elle était en train de mettre dans la cheminée.
-Vous auriez pu nous appeler, je lui dis.
-Je ne suis ni un enfant maladroit, ni un légume végétatif en maison de fin de vie, je peux encore me débrouiller. J’ai juste eu un moment de faiblesse.
-Emélia, tu peux aller dire à Vérité de sortir de la douche, demande papa à voix basse. Elio ne va plus tarder, maintenant.
Elle hoche la tête et repart.
-Je reste avec elle, je lui dis.
-Je vais aller chercher du bois, il dit alors à l’adresse de la Tante.
-Oui, faites donc, elle répond en levant les yeux au ciel.
Alors que papa repart je m’installe dans le fauteuil en face du sien.
-Votre maison est très mal isolée, ajoute-elle. Je l’ai déjà assez répété à ton père. Mes pauvres poumons en ont vu, et c’est un bête coup de froid qui va m’achever. Si mon docteur voyait ça !
Elle tient un pensionnat réputé dans le centre-ville où elle éduque des filles, alors elle a une armée de domestique qui s’occupe de tout pour elle. Elle a moins l’habitude des maisons en pierre d’époque avec un chauffage réticent.
-Vous n’allez pas mourir ici, je réponds.
On vit depuis 18 ans ici et ça se passe très bien.
-Je pourrais. Et qu’est-ce que vous feriez alors, hein ? Je ne pensais pas dire ça un jour, mais j’ai hâte d’arriver à cette soirée. Qu’est-ce qu’on attend encore ?
-Elio, votre neveu… La raison même pour laquelle il y a une soirée d’organiser…
Ilda est la tante d’Elio mais nous l’appelons comme ça depuis des années. Même les filles dont elle s’occupe dans son pensionnat l’appelle Tante Ilda.
-Evidemment. Toujours les hommes qui sont en retard et nous, nous attendons bien sagement qu’ils finissent sans rien dire.
-Vous êtes prête ? je m’étonne.
Au premier abord j’ai cru qu’elle portait encore sa vieille robe noir que je la suspecte d’avoir en plusieurs exemplaire tellement elle ne met que celle-là, mais c’est une robe très similaire, vert sapin avec de la fourrure rouge au niveau du col et des manches. Je dirais bien que je n’y connais rien, mais j’ai assez de gout pour dire que cette robe est particulièrement moche. Elle n’a même pas changé ses bottines noirs qui ne quittent jamais ses pieds.
-Et toi donc ? Tu penses pouvoir aller à une soirée de la Chambre avec ta stupide queue de cheval et tes vulgaires chausse-pieds ? Ce n’est pas une tenue digne d’une Héritière à la Dynastie.
-Je… Ce n’est pas une queue de cheval ! je m’exclame. Emélia m’as fait un chignon !
Elle plisse les yeux.
-Peut-être, elle marmonne. Mais comme tu ne te les attache que comme ça aussi.
-Et puis, j’ai enfilé une robe !
-Oui, comme si cette robe était adaptée à une Héritière. Et puis ce n’est pas enfilant une robe que tu prends possession de ton titre. Tu fais partie de la Dynastie, même si c’est à un niveau plus bas que mon idiot de neveu. Et même si ta famille n’est pas née dans la noblesse de Parthénia, tu dois justement redoubler d’effort pour montrer que tu y as ta place, Pensée.
-Emélia l’a choisi parce qu’elle va avec la sienne… je dis en plissant le bas du tissu, me demandant si j’ai vraiment tout fait de travers pour le retour d’Elio.
-Vous n’avez plus 8 ans ! Vous êtes des femmes, vous ne portez plus d’habit similaire parce que vous êtes des meilleures amies, elle dit avec une grimace.
Puis c’est avec mépris qu’elle ajoute :
-Cela veut dire en plus qu’Emélia porte la même robe que toi ? Si tu insistes, je veux bien dire qu’elle peut aller pour une Héritière, mais pour une Maîtresse ? Cette robe est vulgaire pour une Maîtresse, Emélia ne devrait pas porter ça.
-La sienne est rouge.
-Pensée, ça ne change absolument rien. Et puis regarde tes chaussures, tu n’en prend donc pas soin.
Je baisse les yeux vers mes baskets plates. La semelle blanche est devenue grise et la toile qui était lie-de-vin il fut un temps est plus proche du marron que du violet.
-Elles appartenaient à maman, je réponds comme si c’était une excuse.
-Raison de plus pour en prendre plus soin que ça. On ne traite pas l’héritage d’un défunt de la sorte. Va donc les laver si tu tiens tant à les mettre.
-Je ne vais pas les mettre pour le bal, je réplique. J’ai une paire de ballerine noir, elles sont juste plus confortables en attendant qu’Elio arrive.
C’est ce moment que choisis mon autre frère jumeau, Justice, pour entrer dans le salon, habillé dans son costume couleur crème sans sa veste, le gilet bien rentrer dans le pantalon. Il se tient droit, une habitude qu’il a de l’équitation, comme s’il allait à tout moment monter sur un cheval.
-Bonsoir Tantine, salue-t-il. Pensée.
Il incline la tête et je lève les yeux au ciel. Comme si on se saluait aussi formellement. Il aime juste se donner un air. Il relisse sa chemise et s’assois dans un sofa.
-Tu es remarquable, Pi, il ajoute moins sérieusement.
Je souris en le remerciant.
-Ce n’est pas ce que pense la tante Ilda.
-Et tu devrais prendre en compte mon avis plutôt que celui de ton frère, répond cette dernière.
Son avis je le connais déjà bien assez. Elle nous a pratiquement éduqué. A chaque vacance scolaire pendant qu’Olivia et papa travaillait ils nous envoyait chez elle où elle nous apprenait tous ce qu’elle pensais bon a savoir en râlant à longueur de journée que ce n’était pas enseigner a l’Académie. Alors a force de passer ces longues heures dans son manoir a se faire disputer parce que rien n’allait dans ce que je faisais, je connais son tempérament. Et ce soir, je peux dire qu’elle est particulièrement imbuvable par rapport a d’habitude.
-J’ai bien compris, je réplique. Rien ne va dans ma tenue. Pourquoi vous ne râler pas aussi de celle de Justice ? Il doit bien y avoir un problème dans l’association des couleurs ou la forme de ses chaussures, non ?
Elle tourne la tête vers lui et la baisse pour le regarder de haut en bas, puis soupire avec mépris.
-Parce que c’est déjà une cause perdue.
-Si vous le dites, il répond en regardant sa montre. Vérité est prêt ?
-Il devrait, je réponds.
-Parce qu’il se fait tard, Elio ne va plus tarder.
-Olivia n’est pas prête en tout cas.
Justice se retourne vers la cuisine, puis se lève de son fauteuil.
-Oh, oh, tu veux tentez ta chance ? je remarque.
-Je pense réussir à lui faire entendre raison, il répond en allant vers la cuisine.
A ça je rigole parce que je doute qu’il y arrive et je le suis de loin pour admirer le spectacle du brave qui essayera de faire sortir Olivia de sa cuisine : beaucoup ont essayé, peu en sont ressortit indemne. Quand elle se lance dans la pâtisserie, elle peut y passer des heures malsaines au milieu de la nuit, et si elle arrête, c’est parce qu’elle n’as plus assez d’ingrédients, pas parce que quelqu’un a reussit a la raisonner.
-Olivia, dit Justice. Ceux-là ne sont pas cuits.
Je la vois se relever de la planche qu’elle était en train de décoré en marmonnant.
-Oh non ! Je suis désolé…
Elle s’essuie le front laissant de la farine là, puis s’affaire à enlever le glaçage avant de la mettre dans le four en riant nerveusement.
-Ce que je suis bête. Et je sais ce que tu vas dire, comme ton père, mais il faut vraiment que je finisse.
-Papa a raison, tu devrais aller te changer, il dit. Elio ne va plus tarder et il faut qu’on y aille juste après. Je surveille ceux-là, et s’il y en a qui ne sont pas décoré ce n’est pas très grave, tu sais.
-Non, vraiment, si ce n’est pas finis avant qu’on parte ca n’ira pas du tout et…
-Olivia.
Elle relève la tête vers Justice.
-Elio va arriver, tu préféreras surement le revoir habiller que pleine de farine.
Elle regarde le plan de travail désespéré mais finis par soupiré.
-Vous avez raison. Je… Je vais retourner à la maison prendre une douche.
Oh. Justice est donc vraiment bon à ce jeu-là. La plupart des gens échoue a essayer d’empêcher Olivia de faire des gâteau, c’est comme sa thérapie, quand elle a une idée en tête – même si c’est faire 200 biscuit pour un repas de famille restreint qui aura lieu le lendemain – c’est impossible de l’en dissuadé. Mais elle retire son tablier et prend son manteau dans l’entrée en insistant sur bien rester dans la cuisine pour qu’ils ne brulent pas. Puis elle ferme la porte et on la regarde par la fenêtre rentrée dans la maison juste à côté.
-Qu’est-ce qu’il se passe ? Demande Emélia en descendant les escaliers.
Justice soupire et je repond :
-Juste Olivia faisant sa… Olivia. Et Justice vient lui faire arrêter ses pâtisseries.
-Non ? s’exclame Emélia.
-Je suis plus charmant que vous deux, que voulez-vous.
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