Chapitre 2
Justice reste dans la cuisine pour surveiller les gâteaux et, l’excitation et la nervosité grandissant à l’idée du retour d’Elio chaque seconde, on se pose avec Emélia et Vérité qui est enfin prêt – non s’en l’avoir sermonner – pour faire un jeu de carte dans le salon, à côté de la Tante Ilda. Papa finit par rentrer et va changer sa chemise qu’il a tacher avec le bois après avoir mis quelques buches à côté du feu. A chaque bruit suspect mon regard part brusquement vers la porte, m’attendant à voir Elio la passer, me déconcentrant du jeu toutes les deux minutes, jusqu’à ce que quelqu’un ouvre enfin la porte et que je sois plus déçue que je ne devrais l’être quand c’est Olivia qui revient, habillée et maquillée.
-La chambre a appelé, les trains ont du retard à cause de la météo incertaine, elle annonce. Elio nous rejoindra directement là-bas, la diligence ne vas plus tarder, j’ai vraiment besoin d’aide pour finir ses gâteaux. Il faut que je mette au moins 2 fournées à cuire.
On se précipite alors à trois dans la cuisine avec Justice et Emélia avant qu’elle ne nous l’interdise pour ne pas salir nos vêtements, afin de l’aider à sortir la plaque, découpé les formes, les disposé sur une nouvelle, retiré les gâteaux cuit et quand j’enlève le dernier de la plaque brulante, mon doigts ripe dessus et je secoue la main en m’en éloignant.
-Qu’est-ce qu’il t’arrive ? S’écrit Olivia les mains dans le glaçage.
-Je me suis bruler, je dis. Ce n’est pas grave je vais…
-Justice va l’aider à la bander. Vérité, vient m’aider.
-Je vais bien vraiment, je vais y mettre de l’eau et…
-Pensée, va te soigner !
Elle nous pousse en dehors de la cuisine donc je suis Justice à l'étage jusque dans la salle de bain. Quand on arrive je vois caché dans l'ombre du mur vers la baignoire Kili. C'est une silhouette qui m'accompagne depuis toujours. Comme si avoir perdu ma mère n'était pas assez, j'ai la capacité unique de voir des silhouettes dans les recoins, des grandes ombres noirs plus ou moins distincte. Personne n’a jamais pu me dire pourquoi, ni comment, mais au fond de moi je sais que ce sont des gens morts. Ils se baladent partout autour de moi, des silhouette sombre rasant les murs, des ombres dans l'obscurité des pièces.
Ça aurait pu être un avantage vu mon histoire, mais malheureusement je n'ai jamais rencontré ma mère comme ça. J'imagine qu'elle à trouver la paix, ou quelque chose comme ça. Les ombres ne sont généralement pas permanentes et même si je les rencontrais plusieurs fois dans ma vie, je ne peux pas reconnaître leurs visages. Leurs silhouettes peut-être mais aucune n’est rester longtemps avec moi. Kili, lui, est là depuis toujours et je sais que c'est la même ombre. Il apparaît quand j'ai une grosse décision à prendre, pour me réconforter quand je suis triste, ou pour partager ma joie parfois. Mais je n'aime trop quand il est là maintenant que j'ai grandis. Quand j'étais petite c'était mon ange gardien mais maintenant il me distrait de ce qui se passe autour de moi et je préfère quand il n'est pas là.
-C’est ridicule, je dis alors que Justice ouvre le placard à pharmacie. Tu n'as qu'a redescendre, je vais m'en occuper toute seule.
Comme ça je pourrais dire à Kili de partir et de ne pas revenir ce soir. Justice attrape la boite de tulle gras et les pansements et les éloignent de ma main libre tendue.
-Surement pas. Entre la tante Ilda, Emélia et Olivia, je n'ai pas eu une minute pour parler avec ma sœur depuis plusieurs jours. Donne-moi ton doigt.
Je soupire et abandonne, lui donnant mon doigt rouge. Il sort une feuille de tulle gras pour la mettre dessus.
-Et de quoi veux-tu parler ? Je demande avec un petit air innocent.
-Du retour de Elio, évidemment.
Il répond sans me regarder, concentré sur sa tâche. Je plisse les yeux.
-Comment ça ?
Il prend soin d’enrouler mon pouce dans le tulle en récupérant des ciseau pour couper ce qui dépasse.
-Je ne sais pas, tu me semble… bouleversée depuis ce matin.
-Bouleversée ? je demande en levant un sourcil, laissant échapper un rire.
-Ce matin tu renverse la bouteille de lait par terre quand on le mentionne, on a tous remarquer comment la fourchette t’ait tombé de la main à midi et, je te connais assez pour savoir que tu ne fais jamais ça.
Il pose fermement sa main sur ma cuisse pour l’empêcher de trembler, ce que je la force à faire.
Il me regarde en levant un sourcil, fière d’avoir raison et se redresse pour finir d’emballer mon pouce dans un pansement.
-Très bien, j’admets. Mais je ne suis pas bouleversé, juste… je ne sais pas. Nerveuse. Ça fait 9 mois. Tu n’es pas nerveux toi ?
-Pourquoi est-ce que je le serais ?
-Parce qu’on ne l’a pas vu depuis un moment, je réponds comme si c’était évident.
Il lève les yeux au ciel, cherchant une réponse et finit par secouer la tête.
-Non, vraiment je ne vois pas pourquoi je devrais l’être, il dit en souriant. Je pense même que tu es plus que bouleversée, même.
Je lui frappe le bras.
-Non. Les prodiges et citoyens qui le voient comme un Maître a marié sont bouleversé. Je ne suis pas une groupie, Ju.
-Si tu le dis.
Il s’affaire à ranger le reste de pansement dans la boite et jeter ce qui est usagé, puis il se lève pour ranger les boites dans le placard et je le suis pour récupérer son attention.
-Je ne suis pas une groupie ! je répète. C’est juste un ami.
-Oui oui, Pensée. Comme tu veux.
-Ju !
Il ferme le placard et part vers la sortie.
-J’ai dit que tu avais raison, il ajoute en haussant les épaules, sans y croire une seconde. C’est sympa le maquillage sur toi, d’ailleurs Pi. Dommage qu’il ait bavé.
-Quoi ?
Je me retourne instinctivement vers le miroir où je constate que mon maquillage n’a absolument pas bavé. Mais quand je me retourne vers la porte je l’entends déjà descendre les escaliers.
Je prends une grande inspiration pour me calmer face au miroir. Le maquillage est peut-être une mauvaise idée. C’est peut-être trop. Mais si je commence à l’enlever ça risque d’être encore pire.
Je peux sentir le jugement de Kili dans mon dos.
-Quoi ? je réponds en me tournant vers l’ombre dans la douche.
Il ne répond rien sans bouger.
-Je ne suis pas bouleversée ! je m’exclame.
Toujours aucune réaction de la part de Kili mais je peux sentir ce qu’il pense, étant d’accord avec Justice. Mais il ne parle pas parce que ni Kili ni aucune ombre ne parle. Je peux le voir mais rien d'autre.
-Et puis, qu'est-ce que tu fais là ? On avait dit que tu ne venais pas quand j'étais avec des gens !
Il ne répond toujours rien, même pas un signe de tête qu’il montre qu’il a compris.
-S'il te plaît, part et revient quand je suis seule. Pas ce soir.
Il ne bouge pas puis finis par reculer jusqu'à disparaître complètement dans l'obscurité du mur.
J’éteins la lumière et redescend. En bas, c’est la guerre. Olivia cri des ordres et c’est en regardant par la fenêtre que je vois que la diligence est arrivée. Elle s’affaire de plus en plus vite à faire ses biscuits, en faisant tomber plusieurs par terre sans prendre la peine de nettoyer, Papa allant l’aider à les stocker dans le réfrigérateur. Je cours changer de chaussure en vitesse et le moment où je suis prête j’ai a peine le temps d’attrapé ma cape d’uniforme que je suis jeté dans la diligence. Vérité et Justice arrive quelques secondes après avec la Tante Ilda. Il fait de plus en plus froid et les courant d’air m’ont gelé les mains.
Je me retrouve a côté de la tante Ilda face a mes frère.
-Je vois que tu as arranger ton maquillage, dis Justice en relissant sa veste.
Le temps que Papa, Olivia et Emélia arrive, je me frotte les mains pour les réchauffés.
-Oui, merci beaucoup pour ça d’ailleurs, je réponds aussi sarcastiquement que lui.
Mais je ne peux pas m’empêcher de me frotter les joues où je trouve qu’Emélia a mis beaucoup de rose. Quand mon regard retombe sur lui, il épèle sans rien dire « bouleverser » et je lève les yeux en l’air.
Enfin la porte de la diligence claque avec tout le monde a l’intérieur mais très vite se réouvre pour qu’Olivia aille fermer la porte d’entrée qu’elle a oublié dans la précipitation. La porte claque de nouveau, Olivia soupire et la diligence s’emballe sur la route. La Tante Ilda remarque alors que je frotte mes mains dans ma cape pour les réchauffer.
-Une dame porte des gants par ce temps, Pensée. Tout humain décent porte des gants, ajoute-elle.
-Je n’en ai pas, je réponds.
-Oh, mais ma chérie on ira t’en trouver ! s’écrit Olivia en me prenant les mains. Votre uniforme est si léger à l’Académie, vous allez mourir de froid !
-On a toujours survécu jusque-là, je dis avec un faible sourire.
-Je trouve qu’il fait étrangement froid, non ? Plus que d’habitude, remarque Justice.
C’est vrai qu’on est qu’au début de l’hiver et pourtant… Je regarde par la fenêtre le paysage a mesure que les maisons deviennent de plus en plus modernes et fonctionnelles quand nous nous enfonçons dans le centre-ville de l’Habitable. Le bord de fenêtre gèle en petite mosaïque a cause de la température et une seconde après que je le remarque, un petit flocon se pose en face de mon nez.
-Il neige ! Je m’écris.
Vérité et Justice se penche vers ma fenêtre tandis que les autres regardent par l’autre. D’autre flocon rejoigne l’autre et en quelque seconde, c’est sur toute la rue qu’une tempête de flocon tombe.
-Qu’est-ce que… murmure Olivia.
Tout le monde s’extasie sauf la Tante Ilda. Cela fait des années qu’il n’a pas neiger sur Parthénia. A l’époque nous passions tous nos après-midis d’hiver à faire du patin sur la Malaptie, la rivière derrière la maison. La dernière fois qu’on en avait fait Elio c’était même cassé la jambe et après, les hivers qui ont suivis n’étaient plus assez froid pour la rivière gèle.
-Le Maître des Eléments nous blesse pour ce solstice ! je dis avant de pouvoir me retenir.
Je réalise mon erreur trop tard. Parler du père d’Elio refroidit encore plus la diligence. J’aurais pu l’empêcher si je n’étais pas aussi maladroite. Olivia ne le voit jamais, Elio encore moins et Ilda, sa sœur, le méprise plus que tout autre être humain. C’est surement pour ça qu’elle renifle avec dédains à la vue du cadeau de son frère par la fenêtre.
-Je… je suis désolé…
-Non, ce n’est rien, dit Olivia. Cela ne devrait pas être un sujet si sensible. Il est notre Maître après tout. Et puis cette année Elio pourra voir son père pour le solstice, on devrait s’en réjouir.
Mais elle a beau essayer de détendre l’atmosphère, le reste du voyage se passe dans un silence embarrassant. J’ai la boule au ventre et contrairement a ce que pourrait croire Justice, ce n’est pas de voir Elio, même si une toute petite partie de moi me traite de menteuse. Non, c’est plutôt de voir les Maîtres. Nous, les Héritiers, sommes sensé prendre leur place dans moins d’un an. Eux, ils ont un règne de 50 ans et sont les personnes les plus respecter de Parthénia, les gouverneurs. C’est le genre de personne auprès de qui on doit faire bonne impression, surtout qu’ils ont la main sur leurs remplacements.
Quand nous arrivons à l’hôtel où va se tenir la soirée, il y a une foule de gens qui attendent dehors, vers leurs diligences. Il y a seulement quelques voitures mécaniques garés sur le parking, appartenant aux familles des autres Héritiers ou Prodiges, les plus riches de l’Habitable. Le cocher de notre diligence descend et vient nous ouvrir la porte, nous aidant un a un à descendre, puis va faire le tour pour ouvrir la porte du côté de la Tante Ilda pour qu’elle n’ait pas a traverser toute la cabine. L’air froid nous rattrape très vite et je ressers ma cape autour de mes épaules. Puis quand le cocher referme la porte, nous suivons le flot de personne qui se dirige vers l’entrée pour accéder à l’immense hôtel.
-Tu n’as pas l’air ravi, dit papa en regardant Olivia.
Elle soupire en regardant la foule de gens que nous dépassons.
-J’aurais préféré ne pas à avoir à partager mon fils avec tous les citoyens de Parthénia alors qu’il revient a peine.
Quand nous arrivons devant les portes, on nous reconnait grâce à nos capes de l’Académie et on nous fait signe de passer devant. Cette soirée réunit tous les Héritiers et leurs familles et les autres personnes voulant y participer doivent faire la queue pour être accepter. Déjà dehors il y a plusieurs centaines de personnes qui attendent mais la file ne s’arrête pas là et continue encore longtemps à l’intérieur, un hotel qui pousse le luxe et le raffinement au plus haut possible avec les plafond peint et les ornements d’or qui remplissent tous l’espace disponible sur les murs, rien que dans les couloirs. Je ne peux même pas imaginer la salle où se tient la soirée.
Un valet nous récupère nos manteaux avant de nous guider sans un mot jusqu’à la salle de bal. Quand la grande double porte s’ouvre pour nous, c’est une explosion de couleur et de sons qui nous prend de plein fouet. Il y a autant de personnes dehors que dedans, dans cette immense salle au plafond haut, avec d’imposante fenêtre où se déposent les flocons qui crée des mosaïque glacé sur le verre. Un orchestre joue une valse dans un coin de la pièce, de gens virevoltent au milieu du parquet brillant, d’autres discutes dans des robes imposantes ou des costumes élégants. Un sapin qui vient caresser les peintures du plafond et je ne comprends pas comment il n’y a pas déjà eu d’incendie tellement il y a de bougie de partout pour éclairer la pièce.
Plus nous avançons, plus je scrute la foule. Ce monde est vraiment loin d’être le nôtre mais nous sommes trop proche de la dynastie pour ne pas être présents avec nos familles. Parmi tous les visages, je connais la plupart des jeunes, Héritiers avec moi à l’Académie, reconnaissable par leurs yeux vairons, et quelques Prodige, les enfants de familles assez riches pour leur payer une éducation à l’Académie des Héritiers. Je crois que cet Hôtel appartient à la famille d’un prodige, qu’il met à disposition pour tous les évènements Dynastique publique. Les autres se font soit directement à la Chambre – je n’y suis jamais allé – ou à l’Académie.
-Les Maîtres ne sont pas encore arrivé, constate Olivia.
-Non, mais moi je vais me faire asséner, répond Emélia.
C’est vrai que si elle est la seule maîtresse a être présente pour l’instant, tout le monde va venir la saluer. Olivia a beau être Première Dame, je ne suis pas sûr que la moitié des gens ici connaisse son visage.
-Allez viens !
Emélia m’attrape la main et me tire dans un coin de la salle, là où elle espère passer inaperçu. C’est peut-être pour ça qu’elle a choisi une robe « aussi vulgaire pour une Maîtresse », pour avoir l’air moins prestigieuse qu’elle ne l’est. Justice et Vérité nous suivent jusqu’au bout du buffet, Olivia dirigeant la Tante Ilda jusqu’à une chaise suivit par Papa. Bien sûr, personne ne va leurs parler alors Olivia et Papa entame leur propre conversation.
-Qu’est-ce que je peux vous servir, nous demande Emélia en soulevant un pichet de jus.
Je n’ai jamais vu autant de nourriture différente réunis dans un même endroit. Du sucré ou salé, de amuse-bouche aux pièces de viande, des cakes au bouché dorée, il y en a pour tous les gouts. Même a l’Académie ou les repas sont copieux je n’ai jamais vu un buffet aussi complet, s’étalant sur autant d’espace.
Il y aussi des serviettes brodées, des couverts en argents, et en plus de la nourriture un peu partout sur la table il y des bouteilles de vin et de champagne toutes signés du même vignoble et des pichets de jus de fruits avec a intervalle régulier des rangées de verre en cristal retourné. Comme tous ce qui est organisé par la Chambre, c’est majestueux. De voir toute cette nourriture et sentir toute ces épices, j’en ai l’estomac qui se tord, mais la musique en couvre le bruit.
Sans attendre notre réponse, Emélia se sert dans un verre du nectar d’abricot.
-Je vais prendre du vin, répond Justice.
-Fait en sorte que papa ne te vois pas, je réplique en tendant un verre a Emélia pour qu’elle me serve la même chose qu’elle.
-Je vais suivre mon frère sur ce coup-là, répond Vérité. Mais je vais plutôt partir sur le champagne.
Justice prend une bouteille de champagne déjà entamé et en sert dans une coupe avant de la tendre a Vérité. Puis il entame une nouvelle bouteille de vin rouge et s’en sert dans un verre à pied avant de le tendre devant lui pour trinquer.
Emélia le rejoins avec son verre et d’un même mouvement Vérité et moi faisant entrechoquer les nôtres avec eux.
-Au retard d’Elio, je dis.
Il rigole tous, ce qui me fait rire à mon tour.
Mon estomac grince de nouveau après avoir été hydraté, alors je prends une serviette et prend un peu dans tous les plats proposés. Tartine de foie gras, bouchée au saumon, verrine à l’asperge, cake aux noix, mini-soufflé au fromage, quiche chèvre-miel… Tout ce que je trouve je le goutte. Ce n’est pas souvent que j’ai l’occasion de manger des mets si raffiné et exquise que j’en oublie presque de respirer. Vérité me suis, prenant dans tous les plats qui se présente à lui. Je reviens vers Emélia qui n’as pas quitter son coin de salle avec Justice, ma main pleine de nourriture, m’empiffrant en mettant des miettes de partout. Justice a soulevé une bouteille de champagne et en lis l’étiquette.
-C’est du Lichten-Berger, dit-il.
-Oui, ce sont les fournisseurs officiels de la chambre, répond Emélia.
Les Lichten-Berger sont les parents d’un des Héritiers avec nous à l’Académie. On se déteste mais l’Académie n’aurait pas le même gout s’il n’y avait pas un peu de rivalité et de haine. Il y a un élégant logo sur la bouteille, tout fait de spirales et de branches entrelacées entourant le nom du type de champagne et l’année de la cuvé, une grappe de raisin dessinée en haut.
-Je croyais que les Lichten-Berger étaient les créateurs officiels de la chambre, répond Vérité.
Comment peut-il savoir ça ? Il n’est même plus à l’Académie.
-Le père de Dispacus a hérité de la franchise de vin de son propre père, répond Emélia et je me demande comment elle-même sais ça. Sa mère est créatrice de Haute Couture mais oui, ils travaillent tous les deux avec la Chambre.
-La plupart des parents d’Héritier travail avec la Chambre, je remarque en finissant ma bouché.
C’est en disant ça que je vois Hortensia, une autre Héritière dont la mère possède le journal officiel de la Chambre. Elle danse dans une robe rouge tombant jusqu’au sol avec un bustier d’une beauté époustouflante, dans les bras de Dispacus.
Pouah.
-Emélia ! s’écrit alors une voix derrière nous. Pensée !
Je me retourne et vois Hélénie et Marjolaine, deux amies Héritière avec nous à l’Académie, accourir vers nous. Hélénie a une couronne de fleur dans les cheveux qui va avec sa robe bleu ciel et son cache cœur blanc en laine, et Marjolaine la suit de près, ses cheveux roux tressées derrière elle.
-Shhh ! s’exclame Emélia en mettant nerveusement son doigt devant sa bouche.
Elle se décale derrière la table et se baisse, vérifiant que personne n’a entendu. Mais il n’y a personne vers nous, les gens ne voyant qu’un groupe d’adolescent.
-Qu’est ce qui se passe ? demande Hélénie devant la réaction d’Emélia.
-C’est la seule maîtresse présente, répond Justice. Elle ne veut pas qu’on la voit.
-Les autres ne sont pas arrivés ?
-Elio ne devait pas rentrer ce soir ? ajoute Marjolaine.
Emélia soupire.
-Si, mais il prend son temps, dit-elle amèrement.
-C’est vrai ça, vous avez vu la neige dehors ? ça faisait des années que ce n’était pas arrivé, s’exclame Hélénie toute excité.
-C’est vrai, s’exclame Vérité à son tour. Mais on ne va pas s’en plaindre. Regardez comme c’est beau.
Il fait un geste avec son verre en direction des grandes fenêtres qui touche le plafond, là où dehors, la neige tombe en petits flocons sur le banc et les haies qui entourent le jardin de l’hôtel.
-C’est de l’alcool ? demande alors Hélénie en montrant le verre qu’il a dans la main.
Vérité et Justice était avec nous à l’Académie des Héritiers en tant que Prodige, comme tous les frère et sœur des Héritiers. Mais à cinq, avec Elio et Emélia, nous faisions trop de bêtise alors ils ont été renvoyés. Vérité a son meilleur ami parmi les Héritiers encore aujourd’hui mais ils était très ami avec Hélénie, à l’époque.
-Tu n’es pas ma mère, il répond en levant les yeux au ciel.
-Tu n’en a pas du tout, alors peut être que tu devrais l’écouter, lui rétorque Justice.
-Je croyais qu’on avait dit que les blague sur maman était hors-limite, j’interviens.
-Oui, Justice ! Pas de blague sur maman, rajoute Vérité en regardant son frère.
-Enfin, Hélénie a peut-être raison, on n’est toujours pas majeur, je lui dis.
Je l’embête, en vrai nous avons déjà tous beaucoup trop bu pour notre âge et ce n’est plus qu’une question de mois avant que ce soit légal.
-Oh non, je m’en fiche, faite ce que vous voulez, elle dit en secouant les mains.
-Je pense que Vérité à raison, dit Marjolaine. Les bouteilles sont là, a porté de main… elles nous appellent.
Elle bouscule alors Hélénie pour avancer jusqu’à la table. Elle se sert alors un grand verre de la même bouteille qu’a entamé Vérité et le tend à Hélénie.
-Et puis, si tu en veux, il suffit de demander, dit-elle.
Hélénie attrape le verre, incertaine
-Je…
-Tu peux y aller, Hélénie, dit Emélia. Personne ne va rien dire. Tiens regarde.
Elle sert un verre qu’elle me tend, puis un autre quand Marjolaine tend sa main pour en réclamer puis un dernier pour elle-même.
-Aller, Lélé, dit Marjolaine.
-Je déteste ça, en plus, dit Emélia.
Mais elle nous suit quand Marjolaine lève son verre pour en boire une quantité déraisonnable en une fois et nous buvons tous. Hélénie sourit timidement, puis le porte à ses lèvres. Mais les bruit des énormes portes qui s’ouvrent le fait sursauté.
L’orchestre s’arrête d’un coup et tous les regards se tourne vers l’entrée de la salle.
-Votre attention s’il vous plaît, cri alors un valet en entrant dans la salle, une veste en queue de pie rouge relever derrière lui, une perruque blanche sur la tête. Les Maître de Parthénia s’excusent de ce contre-temps mais ils n’assisteront pas à ce bal de Yule auquel ils vous ont convié. Ces excellences vous pris de vous réjouir des festivités malgré tout et d’accueillir son Altesse le Maître de la Foudre qui lui est arrivé et participera à la soirée en leurs nom avec notre Maîtresse de la Divination.
Il se décale pour laisser l’entrée dégager et clame alors haut et fort :
-Elio de Pracontal, Maître de la Foudre.
Mon cœur saute un battement d’excitation quand mon meilleur ami entre dans la pièce accompagnée de l’orchestre qui reprend, habillé d’un long manteau noir, de la neige dans ses cheveux, souriant a la foule qui s’incline devant lui.
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