Chapitre 8
J'écris.
Pas encore mes souvenirs, mais je réussis à écrire sur le harcèlement en général. Trop peur que quelqu'un lise mes poèmes, mes textes ou mes vérités. Je ne veux pas encore en parler, ni à mes sœurs ni à mes parents, ni à personnes d'autres à part moi-même et les murs.
Encore cette fichue peur de blesser l'autre. Elle me freine, et vient s'ajouter à celle qui m'empêche de raconter ses souvenirs. Tant pis, une autre fois peut-être.
À tous ceux qui, ont des blessures,
Sous leur armure, de silence gris,
À tous ceux qui, se rappelle bien,
Je sais que ce n'est rien, mais je vous le dédie,
Pour le seul crime, d'être toi même, d'être différent,
On te discrimine, tout le temps,
On te blesse,
Physiquement, Mentalement,
Tu veux que ça cesse,
On t'insulte, on te rabaisse,
On te percute, quand tu passes,
On t'imite, on te jette des boulettes,
On frôle tes limites, on commente ta tête,
Alors, tu finis, par y croire,
Par te dire, c'est moi le souci,
Dans ta bulle de silence dure,
Tu mets des pulls sur tes blessures
Tous les mots méchants, ont laissé des traces,
Parles en, si tu veux qu'ils puissent prendre moins de place,
Tu n'es pas différent, mais unique au monde,
N'aie pas honte,
Une marche après l'autre.
Un mot après l'autre.
Et je vais m'en sortir. Mais d'abord fêter cette victoire !
Je pique du chocolat dans le frigo. Comme récompense après cette bataille contre moi-même. Il n'y a personne pour me féliciter. Alors je le fais moi-même.
Il n'y a personne, parce que je refuse de blesser, de déranger... Encore.
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