Chapitre 3 : Rufus

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22 : 45

Le vent soufflait sur ses cheveux en même temps que la fumée de sa cigarette disparaissait dans l'air. Depuis combien de temps se pourissait-il les poumons déjà ? 3 ans ? De toute façon, il avait arrêté de compter. Ses pieds frappaient le sol de gazon au même rythme que son chat bougeait sa queue. Il devait l'aimer pour rester à ses côtés tandis qu'il fumait !

Rufus roula sur le côté pour regarder la lune et s'assit finalement. Tout était calme - ce n'était pas comme-ci son quartier était très emprunté -, pas un chat, à part le sien bien sûr. Il finit par écraser la clope sur le cendrier qu'il avait toujours à côté de lui lorsqu'il fumait.

Tout en se levant, il rentra dans sa maison, qu'il partageait avec son père et sa soeur, Maryline, de 14 ans. Sa chambre était plongée dans le noir, son lit défait et des vêtements s'entassaient dans un coin, son armoire étant devenu à foutoir à cigarettes et alcools. Il se jeta sur son lit, balançant son T-shirt et ses chaussures dans un coin puis il alluma son téléphone en regardant les dernières actualités.

Rufus Antoine Dubois, 19 ans, expulsé de son lycée en seconde, ouverture de son casier judiciaire en première, trafic en terminale. Il était la définition même du bad boy. Et il se détestait pour ça.

Sa mère était une grande avocate, c'était grâce à elle s'il n'était pas en maison de correction à l'heure d'aujourd'hui, et son père était mort lorsqu'il avait 11 ans. Ce n'était même pas sa mort qu'il l'avait fait changé, il l'avait pris mal certes, ça avait été le moment où sa mère elle-même avait perdu ses moyens.

Il était ce style d'enfant qui était né "par accident" à cause d'un coup d'un soir dans une boîte de nuit. Sa mère n'avait que 17 ans, bien trop jeune pour avoir des enfants, et son père en avait 10 de plus.

Rufus avait trouvé cela trop cool d'être enfant "illégitime" comme disait son père mais à sa mort, sa mère avait été bien trop surchargé. Elle sortait la nuit dans un bar à faire qui sait quoi - pour "déverser ce qu'elle retenait la journée" disait-elle - et laissait ses enfants ou bien à leur grand-mère ou bien à leur voisine. Elle n'avait pas envie de leur payer une baby-sitter.

Plus tard, Rufus avait prit un travail, il avait menti sur son âge, s'était créé des faux papiers, mais au moins Maryline pouvait avoir une baby-sitter pour la récupérer etc. Le jeune homme s'était fait expulser de son lycée suite à une bagarre avec une personne qui le provoquait et qui préférait se cacher derrière le fait que "ses problèmes lui en créaient des mentaux", ce qui était faux. Sa mère ne l'avait même pas su.

Après un vol de voiture, Rufus avait failli paraître devant un tribunal mais sa mère l'avait sauvé à temps. Elle ne lui avait plus reparlé pendant presque deux mois, déjà que leurs mots se limitaient à des "bonjour", "au revoir" et "ça va". Suite à cela, il avait perdu son travail. Il avait commencé à vendre de la drogue en milieu de l'année car sa mère s'était fait virer de son travail. Cette dernière ne s'était même pas étonné qu'il ramène de l'argent.

Et Maryline...

Elle et Rufus n'étaient pas proches, leur dernière discussion remontait à il y a deux ans. Malgré tout, quand il faisait des choix, la plupart du temps, il pensait à elle. Il savait qu'il chutait, il le savait aussi quand il avait commencé à boire, aussi quand il avait commencé à fumer, pareil pour toutes les mauvaises premières fois.

Des fois, il aurait voulu changer. Mais la simplicité revenait au galop et il restait le même.

Le karma devait arriver, et plus vite que ça.

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