CHAPITRE IIXXX : L’année nouvelle (3)

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La maladie s’étend

La nuit naissante assombrissait les rues et ruelles de Dànn. Lianor avançait d’un pas rapide. Elle était en retard, mais n’avais aucune mauvaise conscience, elle ne regrettait pas du tout ce moment d’intimité qu’elle venait de passer avec Ancelin. Ces instants devenaient bien trop rares depuis que son compagnon devait assurer l’organisation de la sécurité de la ville et qu’elle était accaparée par le surplus d’activité à l’hospice. Elle entra essoufflée dans la salle pour découvrir l’effervescence habituelle depuis quelques jours. L’odeur semblait imprégner toute chose, jusqu’aux vêtements. Les cas de diarrhée étaient en augmentation. Elle rejoignit Salih en grande discussion avec la surveillante principale. Elle attendit qu’il la voie et qu’il se tourne vers elle.

— Il y a de nouveaux entrants ?

— Rien que quatre cet après-midi. Nous n’avons plus de place.

— Grave ?

Salih soupira.

— Pour un, oui. Il s’agit d’un charbonnier et il est vraiment mal en point. Ils ont une guérisseuse en qui ils ont confiance pour les soigner, mais, à mon avis, elle est responsable sans doute de la gravité de l'état de notre pauvre homme. Il est venu bien trop tard, finit-il en montrant la couche.

Lianor s’approcha pour découvrir un corps décharné, les yeux creux, et les lèvres craquelées. Tous les signes de la déshydratation. Elle posa sa main sur le front, il était brûlant. Le malheureux ouvrit les yeux et lui adressa un pauvre sourire.

— Comment t’appelles-tu, lui murmura-t-elle.

Il eut beaucoup de mal à bouger ses lèvres douloureuses.

— Derr, articula-t-il difficilement.

— T’en fais pas, on va s’occuper de toi.

Elle rejoignit deux soignantes qui lavaient une jeune femme souillée d’excréments. Elle reconnut Lisette.

— Bonjour, Lisette, comment va-t-elle ?

— Bonjour, Lianor, mieux malgré les apparences, dit-elle en montrant les linges souillés.

Elle mit tous les linges dans un grand sac

— Si on doit tout brûler comme ça au fur et à mesure, je ne crois pas que nous en aurons assez.

— C’est exact et j’ai une idée que je vais soumettre au practice. Mais au fait, comment va ton Benoit ?

Elle sourit malgré la difficulté de la situation.

— Il progresse toujours. Il parle bien mieux.

— Il te dit des mots d’amour, il n’y a rien de tel pour progresser.

Lianor sourit en voyant Lisette rougir.

— Oh, tu sais, votre histoire n’a plus de secret.

Lisette s’éloigna rapidement. Lianor se dirigea vers la pharmacie pour revenir seconder Salih dans les soins.

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