Rendez-vous en Juillet

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L’après-midi touchait à sa fin, ainsi que le week-end ! Que ce soit du côté des filles ou des garçons, ils profitèrent tous à fond de cette dernière journée, sauf Judes, qui resta cloîtré toute la journée dans la chambre.

Le train du retour était prévu pour vingt heures, à la gare de Snakefield. Pour éviter tout imprévu, Eva donna rendez-vous à tout le monde à dix-huit heures trente à l’école, pour préparer leurs affaires. Une fois cela fait, ils se retrouvèrent tous dans le hall principal de l’établissement.

— C’est bon ? Tout le monde est prêt !?

— Oui maman Eva !! — crièrent-ils tous en chœur.

— Il n’y a pas à dire, t’es une vraie meneuse Eva ! — dit Chris en souriant.

— Et encore, t’as pas tout vu ! — s’exclama-t-elle, un sourire fier en coin.

— Pfff, tu parles, on va encore devoir attendre une heure à la gare parce que maman Eva ne veut pas rater le train… — rouspéta Mickael.

— Toi, la ferme ! J’te rappelle que t’as fait la même chose quand on devait venir, parce que monsieur voulait prendre le premier train pour voir son ami d’enfance au plus vite. — lui répondit-elle avec une voix enfantine.

Et comme toujours, s’ensuivit une chamaillerie incessante entre nos deux amis, tandis que Gabrielle remarqua une absence.

— Tiens, Oumou n’est toujours pas là ?

Ils regardèrent tous autour d’eux, sauf Judes, qui fixait sans relâche le sol, l’air vide.

— Elle ne devrait pas tarder, je pense, — répondit Chris. — D’ailleurs, je vous ai pris un van, pour que vous n’ayez pas à prendre le bus. Il arrive dans quelques minutes.

Les yeux d’Eva brillèrent de mille éclats.

— Enfin quelqu’un qui pense à notre sécurité et à notre confort ! Pas comme quelqu’un ici… — dit-elle en fixant le concerné des yeux.

— Laisse-moi tranquille… — répondit Mickael.

Soudain, les portes menant à l’étage s’ouvrirent.

— Les amis ! Heureusement, vous êtes encore là ! — cria Oumou, qui dévala les escaliers, tout en tenant une étrange mallette.

— Ah bah tiens, on se demandait où t’étais, Oumou. — lui avoua Chris.

— J’étais avec Mr Sabimmia… Il m’a appelée en urgence pour que je récupère quelque chose pour Micka… avant son rendez-vous téléphonique… — répondit-elle, essoufflée.

— Quelque chose pour moi ?

Le visage de Mickael se tordit d’incompréhension. Il comprit que ce « quelque chose » se trouvait dans la mallette, avant qu’Oumou ne la lui tende pour qu’il en découvre le contenu.

Tous se rapprochèrent de Mickael, sauf Judes, qui leva quand même les yeux du sol, intrigué. Mickael attendit que tout le monde vienne avant d’ouvrir la mallette et d’y découvrir…

— Quoi !? Mais c’est… la combinaison du Zodiaque !!

Chris et Gabrielle restèrent figés, Judes, au loin, eut du mal à cacher son étonnement, et Eva, elle, tituba.

— Ne retombe pas dans les pommes, Eva ! — s’écria Mickael.

— Mais qu’est-ce que ça veut dire, ça, Oumou ? — lui demanda Chris.

— Eh bien, Mr Sabimmia a été très surpris par l’apprentissage rapide de Mickael quand je lui ai montré ses données. Et comme je lui ai dit que vous reveniez pour les vacances d’été, il m’a demandé de te prêter la combinaison pour que tu t’entraînes avec chaque jour ! Tes données seront automatiquement envoyées au labo.

Malgré toutes ces informations, une seule retint l’attention de Chris et Mickael :

— Revenir pour les vacances d’été ? — s’étonnèrent-ils à haute voix.

— Quoi ? Les filles ne vous ont pas dit ? — demanda Oumou en réponse.

— Nous dire quoi ?

— Eh bien, qu’avec Eva et Gaby, on a déjà prévu que vous veniez passer tout l’été ici, à Snakefield ! Quoi, vous n’avez même pas réfléchi à quand vous souhaitiez vous revoir ?

— On n’a pas encore eu le temps d’y penser ! — s’écrièrent-ils.

— Eh bah, on y a pensé pour vous les gars. — reprit Eva.

— Regardez, on a même déjà réservé la maison ! — continua Gabrielle en montrant son téléphone.

— Déjà !? — s’étonnèrent les garçons.

Au même moment, le téléphone de Chris vibra. En le déverrouillant, il vit que le van qu’il avait commandé plus tôt était là depuis plus de quatre minutes, ce qui lui engendrait des frais supplémentaires, et qu’il n’allait pas tarder à partir.

— Mince, le van est déjà là !

Eva reçut aussi une alerte.

— Oh, putain…

— Qu’est-ce qu’il se passe, Eva ? — demanda Gabrielle.

— C’est notre train ! Il a été avancé de trente minutes !

L’information électrifia tout le monde.

— VITE, À LA VANMOBILE ! — s’écria Mickael.

À ces mots, Eva, Gabrielle, et même Judes, se mirent à courir.

Pendant ce chahut, Mickael demanda à Oumou :

— D’ailleurs, Oumou, comment je suis censé utiliser le Zodiaque en dehors de la salle de test ?

— Tu as une sorte de télécommande dans la mallette, elle te permet d’activer les pierres sur la combinaison. Par contre, tu n’as qu’une autonomie de trois heures. Après cela, les pierres n’ont plus d’énergie. Et comme tu es en dehors du labo, elles doivent se recharger naturellement, ça prend vingt-quatre heures !

— Ok, ça marche, merci à toi !

Il se mit à courir pour rattraper ses trois autres amis, et une fois à leur niveau, ils se retournèrent tous et crièrent à plein poumons :

« Chris, Oumou, merci pour l’accueil ! On se donne tous rendez-vous pour les vacances d’été ! »

Puis ils quittèrent la SnakeScience HighSchool pour rentrer chez eux.

— J’ai déjà vu des trains retardés, mais des trains avancés ? C’est n’importe quoi ! — s’étonna Mickael.

— Ouais, sûrement l’auteur qui voulait créer un peu d’agitement. — répondit Eva.

— Arrêtez de détruire l’œuvre, vous deux ! — s’exclama Gabrielle.

Au même moment, dans un endroit inconnu et sombre, une réunion se tenait. On pouvait y voir une grande table recouverte de mets en tout genre, autour de laquelle siégeaient huit personnes masquées. Tous se levèrent pour accueillir le maître de cérémonie.

Heylel avança lentement, le pas sûr, et rejoignit sa place au bout de la table.

— Merci à tous d’être venus. — dit-il calmement.

L’un des invités, caché derrière un masque de cochon cornu, prit alors la parole :

— Merci à vous de nous recevoir en ce dimanche saint, Maître Heylel.

D’un simple geste de la main, Heylel leur fit signe de s’asseoir, avant de reprendre :

— Bien. J’ai pu finaliser notre plan. La « récolte » aura lieu le dix juillet… à Snakefield.

À l’entente de ces mots, les huit invités se mirent à applaudir de joie, levant leur verre comme pour glorifier leur maître.

— Merci à tous ! Par ailleurs, nous avons un invité ce soir… Viens, montre-toi !

Soudain, une porte s’ouvrit sur la gauche de la salle. Une silhouette s’avança lentement, laissant derrière elle une aura aussi lourde qu’intrigante. Encore dissimulé par la pénombre, l’invité marchait d’un pas tranquille, jusqu’à ce que la lumière l’atteigne partiellement. Tous retinrent leur souffle, fixant cette présence singulière, tandis que Heylel reprit :

— Mais dis-moi, je sais que tu portes plusieurs noms. Alors, aujourd’hui, comment souhaites-tu qu’on t’appelle ?

L’inconnu laissa échapper un léger rire avant de s’asseoir à la table. Ses doigts glissèrent sur le bois comme pour tester l’atmosphère, puis il répondit d’une voix posée :

— Aujourd’hui ? Je me sens très joueur. Vous pouvez m’appeler Roulette Russe… ou Double R.

Un silence s’installa, puis un frisson parcourut la pièce.

Il est de retour.

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