Même enfermé, je ne suis pas seul. Les fantômes sont toujours là. Ils ne me quittent pas, leurs lamentations sinistres remplaçant le silence des couloirs. Mais cette fois, leur ton a changé. Ils me supplient, implorant mon pardon. Ils se repentent, pleurant leurs actes passés. Ce n'est pas de la pitié, je le sais. C’est de la peur. Peur de quelque chose de plus grand, de plus puissant qu'eux. Pour apaiser leur angoisse, ils ont fini par me révéler leur secret le plus profond, un espoir désespéré, une offrande macabre. Dans une vallée isolée, à quelques kilomètres de l’asile, un masque est caché dans un coffre massif. Un masque qui permettrait de remonter le temps, de changer le passé. Un masque qui pourrait me ramener mes parents.
La promesse est tentante, irrésistible, malgré les doutes qui me rongent. Le prix à payer ? Je ne le connais pas encore. Mais je sens, au fond de mon être malade, que ce voyage vers le passé ne sera pas une simple promenade. Il ne s'agit pas seulement de défaire mes erreurs. Il s'agit d'affronter quelque chose de plus grand,
plus puissant que moi et mes fantômes.
La liberté retrouvée a le goût amer du doute. Déclaré "guéri", je suis renvoyé dans le monde, abandonné à mon sort. Les voix des fantômes ont cessé, au moins en apparence. Mais leur présence, leur froideur spectrale, persiste. Elles me hantent, me suivent, me rappellent constamment le poids de mon passé. La quête du masque est devenue mon obsession, mon seul but. Guidé par les murmures fantômes, presque imperceptibles, j’ai entrepris un voyage difficile, un pèlerinage vers un espoir illusoire.