La vallée était loin, plus loin que je ne l’imaginais. Mon trajet s’est transformé en un calvaire. D’abord, les routes étaient mauvaises, défoncées, mon corps, affaibli par la captivité, se rebellait à chaque secousse. La faim me rongeait, la soif me desséchait, le froid nocturne pénétrait jusqu’aux os. Puis, la forêt s’est interposée, un labyrinthe inextricable d’arbres noueux et d’ombres menaçantes. J’ai lutté contre des broussailles impitoyables, grimpé sur des rochers escarpés, forcé mon chemin à travers des ravins profonds, guidé uniquement par l’instinct, par des indices furtifs, presque invisibles, laissés par mes guides spectraux. Des nuits passées sous la pluie battante, à lutter contre l’hypothermie, à me nourrir de baies sauvages, à écouter les cris des animaux nocturnes. J'ai affronté des animaux sauvages, leurs yeux me fixant dans l'obscurité, prêts à bondir. J'ai failli sombrer dans le désespoir, plusieurs fois, laissant mes forces m'abandonner, le poids de mon passé et de ma quête trop lourd à porter. J'ai trébuché, je suis tombé, me relevant à chaque fois malgré la douleur, ma volonté à toute épreuve, poussé par cette promesse de changement, ce désir impossible de ramener ma famille à la vie. Enfin, après des jours de marche incessante, je l ai trouvé. Massif, ancien, caché sous une épaisse couche de terre et de racines. Le coffre. L’objet de ma quête.