L'essor des ténèbres

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Je l’ouvris. Le bois, rongé par le temps et l’humidité, craqua sous l’effort. Une odeur âcre, écœurante, s’échappa du coffre, un miasme noir et visqueux qui s’épaissit, palpable comme un voile gluant. Une fumée nauséabonde, chargée d’une odeur de terre pourrie et de métal rouillé, remplit mes poumons, me brûlant la gorge.
À l’intérieur, niché sur un lit de velours noir, pourri lui aussi, se trouvait le masque. Il était d’un métal étrange, d’un noir profond, presque absorbant la lumière. Des runes étranges, gravées dans la matière sombre, semblaient palpiter faiblement. Une aura de froideur intense émanait de lui, une sensation glaciale qui me pénétrait jusqu’aux os. Il était magnifique, terrifiant.
Les fantômes m’inondèrent de félicitations rauques de leur voix, une cacophonie glaçante. « Mets-le, Luc ! Mets-le ! », chantaient-ils, une mélodie sinistre et obsédante. Obéissant à une force irrésistible, je le pris, le posant délicatement sur mon visage.
L’instant suivant, une force incommensurable m’envahit. Une énergie brute, sombre et puissante, jaillit du masque, me traversant de part en part. Je sentis les fantômes, leurs murmures, leurs lamentations, être aspirés, absorbés par le masque, comme engloutis par un gouffre béant. L’énergie, loin de diminuer, grossissait, se déchaînait en moi, me transformant.
Mon corps se tordit, se déforma. Ma peau se fendit, laissant échapper une substance visqueuse, noire comme le goudron. Mes os craquèrent, se réorganisant, se multipliant, se soudant dans une forme grotesque. Des excroissances osseuses, acérées comme des lames, jaillirent de ma chair, perforant ma peau nouvelle, une peau d’écorce noirâtre et craquelée. Mes muscles gonflèrent, se durcissant, devenant imposants, surpuissants. Ma bouche s’étira, s’allongea, révélant des rangées de dents acérées, pointues comme des poignards. Mes yeux, autrefois bleus, étaient maintenant des gouffres noirs, brillants d’une lumière interne infernale. Mes doigts se multiplièrent, se terminant par des griffes acérées. Mes cheveux devinrent des masses de ténèbres, d’une noirceur absolue, s’agitant comme des serpents.
Une odeur de pourriture et de sang m’enveloppait, une aura pestilentielle, irradiant ma nouvelle forme monstrueuse. Mon corps, déformé par la force du masque, était un amas de chair décomposée et d’os grotesques. Ma silhouette, autrefois frêle, était devenue imposante, monstrueuse. Ma démarche, autrefois hésitante, était désormais lourde, puissante, telle celle d'un colosse animé par la haine et le désespoir. Une nouvelle force m’animait, une force destructrice, une soif de vengeance. Je ne ressentais plus rien, si ce n’est la joie perverse, la satisfaction tordue, de ma transformation complète. Mon esprit était vide, purgé de tout sauf l'instinct primaire, la violence nue, la destruction. Un cri guttural, un rugissement sans nom, jaillit de ma gorge déformée. Le monstre était né.
La découverte de mes pouvoirs fut aussi soudaine que terrifiante. Je pouvais me téléporter, mais avec une restriction macabre : uniquement sous les lits des enfants. Une fascination m’attirait vers ces endroits, ces espaces confinés et obscurs qui respiraient l’innocence et la vulnérabilité. La nuit était mon alliée, son obscurité mon manteau.

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