CHAPITRE 7 : Le premier baiser

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STAN

Qu’est-ce que j’aimerais voir la tête de Samantha lorsqu’elle recevra le bouquet de fleurs que je lui fais livrer. C’est dans des moments comme celui-ci, que l’on aimerait être une petite souris et voir la réaction des gens.

Je pars faire mon jogging quotidien et j’espère passer devant chez elle, au moment où le livreur lui remettra ma commande, mais ça n’est le cas ni à l’aller, ni au retour. Soit il est passé alors que j’étais en train de courir, soit il a du retard. Un peu déçu, je rentre et file directement sous la douche. J’y passe un bon moment. J’ai un peu trop forcé aujourd’hui et mes muscles sont endoloris. L’eau chaude les détends et me fait du bien. Je me décide enfin à sortir. J’enfile un t-shirt blanc et un bermuda en coton gris et je me rends dans mon bureau. Il faut que j’avance sur mon scénario.

Je m’installe devant mon ordinateur et j’oublie tout ce qui se passe autour. Je saute même l’heure de déjeuner, sans m’en apercevoir. Il est déjà seize heure, lorsque je me décide à faire une pause. Je me sers un café et sors le boire sur la terrasse pour m’aérer un peu l’esprit. Il fait très chaud aujourd’hui et je me dis que j’aurais bien piqué une tête dans la piscine, mais voilà, cette propriété n’en n’est pas équipée. Le terrain est assez grand pour que je puisse en faire construire une, mais ça prendrait trop de temps, je ne pourrais pas en profiter cette année. Je retourne sur mon ordinateur et cherche sur internet, une entreprise d’installation de piscine et je contacte la plus proche de chez moi. Je conviens d’un rendez-vous avec un commercial pour le lendemain en fin de matinée. Il va venir voir directement sur place, ce qu’il est possible de faire et va établir un devis. J’ai déjà une petite idée de ce que je veux, alors ça sera rapide.

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SAMANTHA

Il fait vraiment très chaud aujourd’hui et en plus je n’ai eu que des dossiers compliqués à traiter. Je suis exténuée et je n’aspire qu’à une bonne douche et à enfiler une tenue plus confortable.

Il est dix-huit heure dix lorsque je franchis le portail de la maison. Mes parents sont installés à l’ombre, sur la terrasse et sirotent une limonade fraîche. Les enfants sont chez leur père.

- Bonsoir ma chérie, me dit ma mère.

Je les embrasse.

- Bonsoir vous deux.

- Veux-tu une limonade ? me propose mon père.

- Je vais d’abord aller prendre une douche et me changer, j’en ai pour dix minutes.

Je me précipite sous l’eau tiède. Qu’est-ce que ça fait du bien. En sortant j’enfile les premiers vêtements qui me tombent sous la main : un short en jean et un t-shirt blanc à fines bretelles. Je ne prends pas la peine de mettre un soutien-gorge, je reste à la maison. Je descends rejoindre mes parents sur la terrasse avec un verre de limonade fraîche à la main. J’allais m’assoir lorsque ma mère me dit :

- Ce matin, un livreur est venu déposer un bouquet de fleurs pour toi. Je l’ai mis dans un vase, sur la table du salon. La carte est restée dedans, je n’ai pas osé l’ouvrir puisqu’elle t’est adressée.

- Ah bon ? Mais qui peut bien m’envoyer des fleurs ?

Dans ma hâte à me faufiler sous la douche, je n’ai même pas remarqué l’énorme bouquet qui trône au milieu de la table du salon. Pourtant il est tellement gros, beau et son parfum embaume toute la pièce. J’attrape la carte qui se trouve bien en évidence au milieu des fleurs et je m’empresse de la lire :

« Merci pour la soirée d’hier.

J’espère en passer beaucoup d’autres en ton agréable compagnie.

Ton humble serviteur.

Stan »

Alors là, je m’attendais à tout sauf à ce que cette gentille attention vienne de mon voisin. Je suis extrêmement touchée, troublée, émue même. Il me faut un petit instant pour retrouver mes esprits. Qu’est-ce que je dois faire maintenant ? Et si je commençais par aller le remercier ? Oui c’est un bon début.

J’avertis mes parents et je me dirige, non sans une pointe d’appréhension, vers la porte d’entrée de chez Stan. Oui je passe par la porte d’entrée, c’est plus poli. J’ai le cœur qui bat la chamade et je sens que j’ai les joues rouges lorsque j’appuie sur le bouton de la sonnette.

************

STAN

Je viens à peine de raccrocher avec le commercial pour la piscine, que l’on sonne à la porte.

- Samantha ?

- Bonsoir Stan.

- Bonsoir.

- Je … Euh … J’ai bien reçu tes fleurs, merci. C’est très gentil de ta part.

- Oh ça n’est pas grand-chose.

- Tu n’étais pas obligé.

- J’en avais envie.

- Oh !

- Tu veux boire quelque chose.

- Euh … Oui. Pourquoi pas. Merci.

Elle entre et me suis dans la cuisine. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle vienne me remercier directement chez moi. Je suis une peu décontenancé et je n’ai rien trouvé d’autre à dire que de lui offrir un verre. Elle opte pour un soda et moi j’ai bien besoin d’une bière pour apaiser ma nervosité.

- C’est très sympa chez toi. J’aime beaucoup ta décoration.

- Merci. J’ai tout fait refaire en m’installant.

- C’est très joli. Tu as beaucoup de goût.

- Merci.

Un silence gêné s’installe entre nous. Elle joue nerveusement avec son verre. Kitty vient se frotter à ses jambes en miaulant.

- Ohhh ! Bonjour ma belle, elle dit en se baissant pour la prendre dans ses bras. Comme tu es belle et comme tu as grandi.

- C’est vrai que tu ne l’as pas revu depuis que je l’ai sorti de ton arbre. Maia l’a appelé Kitty.

- C’est un joli nom. Ça lui va bien.

Kitty ronronne de plaisir dans ses bras et je surprends mon esprit déviant à espérer qu’elle me caresse de la même manière. Elle est hyper sexy dans son short en jean et je remarque qu’elle ne porte pas de soutien-gorge sous son haut, ce qui m’excite encore plus. Je secoue la tête pour chasser les images qui me viennent à l’esprit et je regarde par la fenêtre.

- Tiens, je vais bientôt faire installer une piscine, si Axel et Mégane veulent en profiter, ça sera avec grand plaisir. Tu pourras venir aussi bien sûr.

- Merci c’est gentil, mais je ne veux pas qu’ils te dérangent. Ils sont en grandes vacances depuis une semaine, c’est vrai qu’ils vont apprécier. Bon là, ils sont chez leur père jusqu’à la fin du mois, mais ils seront ensuite à la maison tout le mois d’Août. On ne part pas en vacances.

- Ils ne me dérangent pas du tout, au contraire. Ce sont des adolescents charmants et j’apprécie beaucoup leur compagnie. D’ailleurs je voulais te dire à que tu peux être fière d’eux. Tu les as bien élevé et éduqué. Tu es une mère formidable.

- Euh… et bien merci beaucoup, elle dit émue.

- C’est sincère et je tenais à te le dire car ce sont des choses que l’on ne dit et n’entend pas assez à mon goût.

- Oui c’est vrai. Je peux te retourner le compliment. Je trouve que tu t’en sors plutôt pas mal avec Maia.

- Plutôt pas mal ? Tu ne m’as pas vu en cuisine. La pauvre n’a pas mangé très équilibré pendant son séjour ici.

- On a tous nos faiblesses. Si tu veux je peux te montrer quelques recettes simples et rapides, elle dit en reposant Kitty au sol.

- Ah oui, ça serait avec plaisir.

- Ok. On peut commencer demain, onze heure si tu veux. C’est samedi, je ne travaille pas.

- Parfait.

- Bon et bien je vais rentrer maintenant. Merci pour le soda.

- Tu es toujours la bienvenue, je dis en la raccompagnant jusqu’à la porte d’entrée.

Sur le seuil, elle se retourne et me regarde avec une drôle d’expression que je n’arrive pas à déchiffrer. Elle s’approche de moi, pose les mains sur mes épaules, ses yeux remontent de ses mains jusqu’à mes lèvres, mon nez avant de se fixer dans les miens. Mais qu’est-ce qu’elle me fait là ? Elle passe sa langue sur ses lèvres et se mets sur la pointe des pieds. Non mais ? Elle ne va pas m’embrasser tout de même ? Je la vois hésiter et me demander la permission du regard. Je passe mes bras autour de sa taille et parcours les quelques minuscules centimètres qui séparent mes lèvres des siennes. Fuck ! Je ne m’attendais pas à ça en me réveillant ce matin. Je tiens dans mes bras et j’embrasse passionnément la femme qui fait vibrer mon cœur et mon corps depuis des semaines. Je la serre un peu plus fort contre moi et passe mes mains sous son haut, au niveau de son dos. Que sa peau est douce et chaude. Je place mes pouces au niveau de ses côtes et remonte lentement jusque sous sa poitrine. Je la sens se tendre. Elle se recule légèrement pour mettre fin à notre baiser, les yeux remplis de désir et les lèvres en feu. Je vois ses seins pointer sous le tissu de son t-shirt, dévoilant le désir qui la consume. Elle attrape mes poignets et fait doucement redescendre mes mains vers mes cuisses.

- On ne devrait pas aller trop vite, tout de même, elle me dit dans un murmure.

Je ne peux que hocher la tête. Fuck ! Mais bien sûr que je veux aller trop vite moi. Ça fait des semaines que je rêve de la prendre dans mes bras, de la toucher, de l’embrasser et plus les jours passent, plus mes pensées deviennent si obscènes que je pourrais écrire un scénario de film porno.

La sonnerie de mon téléphone portable, nous ramène à la réalité. Samantha se détache complètement de moi et ouvre la porte d’entrée.

- A demain, onze heure pour ton premier cours de cuisine, elle me lance juste avant de refermer la porte derrière elle.

Je reste là, planté comme un idiot, ne comprenant pas très bien ce qu’il vient de se passer. La sonnerie de mon téléphone se fait insistante et je décroche sans même regarder qui est mon appelant. C’est mon agent. Elle débite un flot de parole tellement important à la seconde, que mon cerveau, qui n’a pas encore retrouvé toutes ses fonctions après l’excitation dont il vient d’être victime, n’arrive pas à tout assimiler. Je dois la faire répéter et lui demander de parler plus lentement afin d’arriver enfin à capter toutes les informations et à comprendre ce qu’elle attend de moi. Elle voudrait que je rentre par le prochain avion parce que le réalisateur Martin Scorsese veut absolument que je passe une audition pour son prochain film. Elle me sermonne sur le fait qu’elle m’a laissé des tas de messages sur mon répondeur et par mail et que je les ai tous ignoré. Martin Scorsese ? Waaaahhh ! J’ai toujours rêvé de tourner avec lui. Quel dilemme ! Je voulais me consacrer entièrement à mon scénario, je ne devais m’absenter d’ici qu’en Septembre pour la tournée promotionnelle de mon dernier film et pas avant. Je n’ai pas vraiment envie de quitter mon petit coin de paradis. Et puis j’ai des rendez-vous de prévu ici demain. En même temps, c’est une chance incroyable que Scorsese m’offre. S’il demande, lui-même, à me faire passer l’audition, c’est que j’ai presque déjà le rôle. Arghhh ! J’arrive à négocier avec mon agent pour qu’elle me décale l’audition au lundi suivant. Ce qu’elle réussit à faire. Ouf. J’insiste bien sur le fait que je ne ferai que l’aller-retour, qu’elle ne me prévoit aucun autre rendez-vous.

Je me laisse tomber sur un transat, dehors. C’est trop d’émotions en si peu de temps. Je suis épuisé.

************

SAMANTHA

Je n’en reviens pas de ce que je viens de faire. Je me suis quasiment jetée au cou de Stan. Mais qu’est-ce qu’il m’arrive ? Je sais que je m’étais dit que je laisserais les choses venir toutes seules et que je les accepterais, mais je n’avais jamais envisagé faire le premier pas. J’espère qu’il ne va pas me prendre pour une femme facile et sans cervelle. Je m’en veux d’avoir laissé mon cœur commander à la place de mon cerveau. Et pourtant je ne regrette pas tant que ça. Il embrasse divinement bien. Wouahhh ! ça faisait très très longtemps que je n’avais pas ressenti un tel frisson.

J’ai hâte d’être à demain et en même temps j’angoisse un peu de savoir comment va évoluer notre relation. Pourtant, je m’étais dit, pas de prise de tête, mais c’est plus fort que moi. Je me pose beaucoup trop de questions.

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