CHAPITRE 11 : Premier rendez-vous

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STAN

J’ai passé ces quatre derniers jours à travailler sur mon scénario. J’ai repris mon jogging matinal et tous les matins j’ai eu le plaisir de voir Samantha avant qu’elle parte travailler. La voir me soulage un peu en attendant de pouvoir la prendre dans mes bras jeudi soir, mais c’est une torture de ne pas la toucher, ni l’embrasser. Je sais que ses parents ne sont pas là actuellement et tous les soirs je me fais violence pour ne pas aller la retrouver, ne serait-ce que pour une heure. Pourquoi je ne le fais pas ? Pour ne pas l’envahir, l’étouffer.

Ce soir, elle m’a invité à diner chez elle. J’ai hâte. Je me prépare une heure avant. Je veux être à mon avantage. Je prends une longue douche relaxante, je taille ma barbe, je passe au moins quinze minutes devant le miroir à essayer différentes coiffures, j’ai choisi de porter un pantalon en lin beige et une chemisette blanche. Je me regarde dans le miroir et je suis enfin satisfait de l’image que je renvois.

J’attrape le bouquet de fleurs que je lui ai acheté et je vais enfin la retrouver.

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SAMANTHA

Qu’est-ce que ça fait du bien de se retrouver un peu toute seule à la maison. Bon la journée je travaille, mais le soir je suis au calme et je n’ai aucune contrainte. Ça me fait un bien fou de prendre du temps pour moi, d’aller au rythme que je veux et de faire ce que je veux, quand je veux.

C’est difficile de revenir vivre chez ses parents lorsque l’on a vécu longtemps dans son chez soi, que l’on a eu sa propre vie et sa liberté. Mais bon, c’est un choix que j’ai fait et même si parfois ça me pèse, je suis contente d’avoir aménagé avec eux pour prendre soin d’eux.

J’ai passé l’après-midi à cuisiner pour faire plaisir à Stan que je sais très gourmand. J’ai préparé en entrée une assiette de salade de chèvre chaud au miel. Le plat principal c’est un rôti de veau sauce foie gras accompagné d’un tian de légumes. Ensuite, plateau de fromage, car j’ai pu constater sur le marché qu’il aimait beaucoup ça et enfin en dessert, une tarte aux fraises. Ça n’est pas un repas raffiné, mais ça sort un peu de l’ordinaire et je sais que ça va lui plaire. J’ai mis une bouteille de rosé et une de vin blanc au frais et j’ai dressé une jolie table dans la salle à manger. Nappe blanche, bougies, assiettes et verres des grands jours.

Maintenant c’est à mon tour de me préparer. J’ai envie de me faire belle, de me faire femme fatale. J’ai envie de lui plaire et de lui en mettre plein les yeux. Je crois que je suis prête pour passer à l’étape suivante et franchir le cap d’une nuit ensemble. J’espère qu’il est prêt lui aussi. En tout cas je vais tout faire pour qu’il craque. Je me sens d’humeur charmeuse, même coquine.

Je prends une douche et me lave les cheveux que je remonte seulement avec une pince. Je retouche mon épilation, me maquille légèrement avec juste un trait d’eye-liner et un peu de gloss brillant sur mes lèvres et je vaporise mon parfum préféré. Je me rends dans ma chambre pour m’habiller. J’opte pour une robe courte à fines bretelles, blanche en organza presque transparent. Je chausse mes escarpins blancs à haut talons. Il ne me reste plus qu’à mettre mes bijoux. Je passe autour de mon cou un collier en or jaune avec un pendentif en forme de goutte d’eau, qui tombe juste à la naissance de mes seins. Je suspends à mes oreilles, des pendants assortis à mon collier et je passe à mon poignet gauche une fine chaine en or. C’est tout simple, mais ça fait toujours son petit effet. Je me pose devant la psyché de ma chambre. Je tourne sur moi-même pour vérifier que tout est parfait et ça y est, je suis fin prête. Je suis un peu nerveuse et en même temps très excitée.

J’ai à peine atteint la dernière marche de l’escalier, que Stan sonne à la porte.

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STAN

Je suis aussi nerveux que pour un premier rendez-vous. En quelque sorte, c’est un premier rendez-vous. C’est la première fois qu’elle m’invite à diner chez elle, alors qu’elle est seule. J’ai le cœur qui bat la chamade, les mains moites et mes idées s’embrouilles. Que l’on ait quinze, vingt, trente ou quarante-quatre ans, on a toujours autant le trac lors d’un premier rendez-vous amoureux. Mais pourquoi je suis aussi nerveux ? On a déjà passé des journées entières ensemble, on s’est embrassé à plusieurs reprises et je l’ai vu seulement vêtue de son maillot de bain. Je ne vois vraiment pas ce qui peut me rendre aussi fébrile. Et pourtant c’est le cas.

Je sonne et elle ouvre la porte quelques secondes plus tard.

- Bonsoir, je dis avec mon plus beau sourire.

- Bonsoir Stan, elle me répond toute aussi souriante.

Elle est resplendissante. Je suis éblouie. Je constate qu’elle a mis le paquet ce soir, pour me plaire et c’est réussi. Heureusement que j’ai fait un effort côté vestimentaire, sinon je me serais senti ridicule auprès d’elle.

- Entre, elle m’invite.

- Tiens, je dis en lui tendant le bouquet de fleurs. Leur beauté est bien fade comparée à la tienne.

- Oh ! Merci. Tu n’étais pas obligé, elle dit en déposant un rapide baiser sur mes lèvres.

- J’aurais aimé faire encore plus, mais je ne connais pas encore tes goûts.

- Et bien on va y remédier ce soir, elle me répond avec un sourire malicieux. Installe-toi dans le salon pendant que je mets ce magnifique bouquet dans un vase.

Je constate qu’elle a sorti le grand jeu : bougies, service en porcelaine et verres en cristal, un doux parfum d’encens flotte dans l’air et elle a mis une petite musique d’ambiance. Depuis la cuisine, elle me demande si je préfère un verre de vin blanc ou de rosé. J’opte pour le vin blanc et elle revient avec deux coupes et un plateau rempli de petites choses à grignoter.

On trinque et je bois une gorgée du liquide frais. Je me détends petit à petit. Sam paraît totalement à l’aise. Elle a le regard qui pétille et je la sens charmeuse.

- Je sais très peu de choses te concernant, je dis pour entamer la conversation. Je sais que tu es divorcée, que tu as deux adorables enfants, que tu es bonne cuisinière, que tu pourrais te reconvertir dans la coiffure et que tu as une très belle voix quand tu chantes. Dis m’en un peu plus sur toi.

- Qu’est-ce que tu veux savoir ?

- Je ne sais pas moi. Quels sont tes goûts musicaux par exemple.

- J’ai des goûts très variés autant dans ce domaine que dans celui de l’art, de la littérature ou du cinéma. Je fonctionne au coup de cœur. Je peux très bien écouter du AC/DC, comme du gospel ou des groupes comme Maroon 5 ou Black Eyed Peas. J’aime aussi Jean-Jacques Goldman, Jenifer et Keen’V. J’aime énormément la musique Country et tout ce qui concerne les Etats-Unis, en particulier le Texas et je ne dis pas ça pour te faire plaisir.

- Non, non, je comprends. C’est intéressant. Et niveau littérature alors, je dis en m’enfonçant un peu plus dans le canapé, mon attention totalement tournée vers elle.

- Alors de ce côté, j’ai tout de même une nette préférence pour les histoires romantiques. Je suis très fleur bleue, mais je lis aussi des thrillers, du Stephen King…

- Tu lis Stephen King ? Je la coupe, étonné.

- Oui, j’aime me faire peur, mais par contre je n’aime pas regarder les films d’horreur ou alors en pleine journée sinon je ne dors pas de la nuit.

- J’adore les films d’horreur.

Ouch terrain risqué de parler cinéma. Il faut que je détourne la conversation sur un autre sujet. Continuons sur la littérature.

- Et tu aimes quoi d’autre comme style littéraire ?

- Euh, j’aime beaucoup lire des autobiographies, des romans tirés de faits réels ou des récits de voyages.

- Oh ! Et tu aimes voyager ?

- J’aimerais, mais je n’en ai pas vraiment l’occasion. Déjà parce que ça ne rentre pas dans mon budget et puis aussi parce que je n’en ai pas le temps. Un comble tout de même pour quelqu’un qui travaille dans un grand groupe d’agences de voyage.

- En effet. Et justement, avec ton travail, tu ne peux pas avoir des avantages ?

- Si, c’est vrai, j’ai le droit à des réductions, mais je ne sais pas, je crois que j’ai peur de prendre l’avion, elle avoue avec une grimace.

- Pourtant tu n’as rien à craindre. Je t’assure. J’utilise très souvent ce moyen de transport et honnêtement, c’est ce qu’il y a de mieux. C’est vrai que la première fois, ça peut être impressionnant, mais c’est comme pour tout, il suffit de se lancer. Un jour, je t’emmènerais avec moi aux Etats-Unis.

- Je crois qu’avec toi, je n’aurais pas peur, elle dit sérieusement.

On passe à table et naturellement la conversation dévie sur nos goûts culinaires et œnologiques, puis nos enfants et nos ex. Je me garde bien de rentrer dans les détails. A plusieurs reprises j’ai eu envie de lui révéler la vérité, mais j’ai tellement peur que notre relation change si elle sait qui je suis, que je ne dis rien. Je sais qu’un jour, pourtant, je serai obligé de lui confesser mon secret, mais je veux attendre le plus possible. Je veux bâtir une relation solide avec elle et quand je serai sûr de moi, de nous, je lui dirais tout.

Je me régale, ce soir, autant avec les yeux qu’avec les papilles. Sam est un vrai cordon bleu. Elle m’a fait découvrir des saveurs et des mélanges que je n’aurai jamais imaginés. Elle a bien cerné mes goûts et elle a bien vu que j’aime manger et que je suis même très gourmand.

- Hummm ! Sam vraiment je me suis régalé. Merci. C’était délicieux.

- Ravie que ça t’ait plu, elle dit avec un grand sourire.

- Ça faisait longtemps que je n’avais pas mangé comme ça. La dernière fois, c’était sûrement chez ma mère, mais je ne me rappelle plus quand.

- Tu veux encore un morceau de tarte ?

- Non merci. Elle est très bonne, mais je ne peux plus rien avaler. J’ai beaucoup trop mangé, je dis en me caressant le ventre.

Elle rit, puis se lève pour débarrasser la table. Je me lève également et l’aide à emmener nos assiettes vides, dans la cuisine.

Je la prends dans mes bras et l’embrasse tendrement.

- Merci pour ce repas, je dis en la gardant dans mes bras.

- Merci à toi d’avoir accepté de passer la soirée avec moi.

- J’en avais très très envie. Si tu savais combien de fois, ces derniers jours, j’ai failli venir sonner à ta porte tellement tu m’as manqué.

- Il ne fallait pas te gêner. Pour une fois qu’il n’y a personne pour nous déranger.

- Je le saurais pour la prochaine fois, je dis avant de l’embrasser à nouveau.

On entend une explosion et Sam réagit immédiatement.

- Le feu d’artifice commence, elle dit en me prenant par la main pour m’entrainer dans le jardin.

Il fait nuit désormais, mais elle connait les lieux par cœur et me guide sans problème jusqu’au meilleur endroit pour admirer le spectacle. Elle est aussi excitée qu’une enfant. Lorsque les lumières éclairent son visage, je peux le voir rayonné de bonheur. Elle a les yeux qui pétillent et un large sourire. Je ne regarde qu’elle, c’est le plus beau spectacle. Sa main est toujours dans la mienne et je la sens frissonner. Je viens me placer derrière elle et je la prends dans mes bras pour lui transmettre un peu de ma chaleur. Qu’est-ce qu’on est bien, juste comme ça, l’un contre l’autre. A l’instant, je n’aspire à rien d’autre que de rester comme ça, avec elle, pour l’éternité.

Ça fait déjà quelques minutes que le feu d’artifice est terminé, mais nous n’avons pas bougé d’un pouce. Je crois que ni l’un, ni l’autre n’a envie de mettre fin à cet instant de plénitude et de complicité.

Elle se tourne vers moi et pose sa tête contre mon épaule.

- Je me sens tellement bien dans tes bras.

- Moi aussi.

Elle lève la tête pour plonger son regard dans le mien, se met sur la pointe des pieds et m’embrasse avec une telle passion, qu’aussitôt je m’enflamme.

- Je crois que l’on ferait mieux de rentrer, je dis.

On rentre, main dans la main. Elle referme la porte-fenêtre derrière elle, se jette à mon cou et m’embrasse avec une telle fougue que je perds légèrement l’équilibre. J’arrive à me stabiliser et je m’écarte légèrement pour reprendre mon souffle.

- Ne sois pas si pressée, on a tout le temps, je dis.

- Je croyais que tu aimais que je sois entreprenante, elle me répond avec un sourire coquin.

- C’est vrai, je réponds en la déshabillant du regard et j’avoue que depuis que j’ai franchi cette porte tout à l’heure, je n’ai qu’une idée en tête.

- Ah ? Et je peux savoir laquelle ?

- T’enlever cette robe et te faire l’amour.

Fuck ! C’est moi qui ai dit ça ? Voilà que je perds les pédales et le pire c’est que j’ai vraiment envie de me laisser aller. Je n’ai plus la force de lui résister.

Elle fait quelques pas en arrière, fait descendre la fermeture de sa robe et toujours en reculant, sans me quitter de ses yeux brûlant de désir, se dirige vers l’escalier et du doigt me fait signe de la suivre. Mon cerveau est totalement déconnecté. Ce n’est plus lui qui commande, mais mon cœur ou plutôt ce qui se trouve en-dessous de ma ceinture. Mon corps ne m’obéit plus. Mes pieds décident tous seuls de la suivre et c’est comme ça que je me retrouve à lui courir après dans les escaliers.

Je la rattrape au moment où elle entre dans sa chambre. Je la saisie par la taille et la fait se retourner face à moi. Je l’embrasse avidement et m’empresse de faire tomber sa robe à ses pieds. J’admire le spectacle qui s’offre à moi. Son soutien-gorge et son string en dentelle blanche, cachent à peine sa nudité. Elle est tellement sexy.

Elle déboutonne ma chemisette qui rejoint immédiatement son vêtement au sol. Ses mains parcourent mon dos, mes côtes, mon torse. Je frissonne de désir. Ses lèvres quittent les miennes pour déposer des petits baisers le long de ma mâchoire, de mon cou, ma clavicule, mes pectoraux et suivent la ligne pileuse qui descend le long de mon ventre jusqu’à la ceinture. J’ai les jambes qui flageolent. Je suis au comble de l’excitation lorsqu’elle déboutonne mon pantalon et le fait glisser le long de mes jambes. Je l’aide à se relever et l’embrasse tout en la guidant vers le lit où je m’allonge sur elle. Nous faisons l’amour avec une telle intensité que je perds toute notion du temps et de la réalité qui m’entoure. Il n’y a que nos deux corps qui désormais ne font plus qu’un. Il n’y a plus que notre amour et notre plaisir.

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