CHAPITRE 19 : Le concert

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STAN

Je suis arrivé à Paris cet après-midi. J’ai quelques jours de tranquillité devant moi. Sam doit assister au concert de Maroon 5, demain soir. Ça me laisse une journée pour finir de préparer ma surprise. Je suis tellement impatient de la revoir.

On a continué à se parler tous les jours, après ma déclaration le jour de Noël et à chaque fois qu’elle a voulu aborder le sujet, je lui ai dit que je ne voulais pas en parler au téléphone. Elle n’a pas insisté.

Pourquoi je ne lui ai pas dit que je serais sur Paris le jour du concert ? Parce que justement, c’est une partie de la surprise. Je lui réserve une soirée et j’espère une nuit, de rêve. Je suis stressée, impatient et surtout très nerveux.

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SAMANTHA

Je viens d’atterrir à Paris. Dans quelques heures, je vais assister au concert de Maroon 5. Je suis aussi excitée qu’une ado de quinze ans.

Je sors du terminal et j’aperçois un homme, en tenue de chauffeur de limousine, portant un panneau avec mon nom inscrit dessus. Je me présente à lui, il me prend mon sac de voyage et je le suis jusqu’à sa berline noire. Il m’ouvre la portière pour que je m’y engouffre avant de s’installer au volant. Je découvre sur le siège à côté de moi, une rose rouge et une enveloppe à mon nom. Je prends la fleur et l’approche de mon visage pour m’imprégner de son doux parfum. J’ouvre la lettre et je sors un petit message de la part de Stan :

« Je regrette beaucoup de ne pas être à tes côtés.

Passe une bonne soirée.

Je t’aime.

Stan. »

Je souris. Il est vraiment adorable et cette petite attention supplémentaire, me touche énormément. J’en ai les larmes aux yeux.

Après une heure de trajet à travers la circulation très dense de la capitale, nous arrivons devant le stade de France. Paul, le chauffeur, vient m’ouvrir la porte et m’aide à sortir de la voiture. Je suis impressionnée. J’ai tellement entendu parler de cet endroit, tellement de stars s’y sont produites que je me sens toute petite. Je n’en reviens toujours pas de me trouver ici. Paul me précise que je peux laisser mes affaires en toute sécurité, vu que c’est lui qui viendra me prendre à la sortie du spectacle. J’ai toute confiance. Si Stan l’a engagé, c’est que je n’ai rien à craindre. Il me souhaite une bonne soirée et je me dirige vers l’entrée.

Il y a déjà une énorme file d’attente. Des fans surexcités crient et chantent à tue-tête les plus célèbres morceaux. Il y a énormément d’électricité dans l’air et la liesse générale est contagieuse. Je regrette un peu de n’avoir personne avec qui partager ce moment. Je prends place dans la queue et fais quelques photos. Un agent de sécurité s’approche de moi et m’interpelle. Qu’est-ce que j’ai bien pu faire de mal ? Je croyais que l’on avait le droit de prendre des photos, tout le monde le fait.

- Madame, s’il-vous-plait, me dit monsieur muscles.

- Excusez-moi, je croyais que l’on était autorisé à prendre des photos.

- Veuillez me suivre, il me dit d’un air toujours aussi sérieux.

- Euh, oui. Mais qu’est-ce que j’ai fait ? Je demande inquiète.

- Vous n’êtes pas dans la bonne file, il me répond simplement.

Pas dans la bonne file. Pourtant, je n’en vois qu’une. Je suis le molosse qui remonte toute la file d’attente, sous les hués et les protestations de ceux qui la composent et attendent depuis des heures déjà. Monsieur muscles ouvre le cordon de sécurité et me fait passer de l’autre côté. Un autre agent de sécurité, tout aussi baraqué, prend le relais et me demande de rester bien derrière lui. Je commence à comprendre que Stan doit avoir organisé cette escorte. Je suis gênée et intimidée. Je me sens comme une star. Nous entrons et là sous mes yeux, s’étend une scène immense. Je suis impressionnée par la taille des lieux. Il fait frais et je resserre le col de mon blouson autour de mon cou. Monsieur muscles bis, m’emmène directement dans l’espace V.I.P sur le côté droit de la scène au deuxième étage.

Des barrières de sécurités délimitent certaines zones. Mon garde du corps m’ouvre un espace et m’invite à y entrer. J’ai six fauteuils de privatisés rien que pour moi. Dans un coin, une minuscule table est dressée avec différents mets à grignoter, diverses boissons, une rose rouge dans un vase et encore une lettre m’étant destinée. Je souris à travers mes larmes. Je suis très émue par toutes ces attentions à mon égard. Il me traite comme une princesse. J’ouvre le petit mot où il y a seulement inscrit « Bon appétit ». Je ris et essuie les perles salées qui coulent sur mes joues. Mon garde du corps s’est posté derrière la barrière et vue sa posture, il compte rester là durant tout le spectacle. Je lui propose un café. Il hésite et sur mon insistance, fini par accepter.

Le concert ne doit commencer que dans une heure. Que faire pour occuper ce temps d’attente ? Je prends quelques photos et même une petite vidéo pour montrer aux enfants et à mes parents, comment je suis bien traitée. J’en fais une autre que je destine à Stan, pour le remercier. Mon garde du corps m’a l’air plus accessible que mon chauffeur de tout à l’heure et je décide d’entamer la conversation. J’apprends qu’il s’appelle Eric, qu’il fait partie de l’équipe qui suit le groupe depuis cinq ans et qu’il est, ce soir, à mon entière disposition.

Les lumières s’éteignent et le son d’une guitare résonne par les hauts parleurs. Je vais m’assoir en premier rang. J’ai le cœur qui bat à cent à l’heure et je suis au comble de l’excitation. Les premières notes de « Animals » retentissent et je saute en tapant des mains, comme une gamine. Je chante en même temps qu’Adam Levine. Je connais toutes les chansons par cœur. J’ai l’impression de chanter en duo avec lui et c’est un sentiment incomparable. Il interprète toutes mes chansons préférées : Girls like you, wait, sugar, payphone, One more night, misery, moves like Jagger, maps, What lovers do, Don’t wanna know, This summer gonna hurt like a mother f*****, wake up call, if I never see your face again, memories et bien d’autres encore. Deux heures de spectacle absolument fantastique. Je fais énormément de photos et quelques vidéos. Adam Levine est incroyable sur scène. La foule est en délire surtout à la fin lorsqu’il se met torse nu. Il faut avouer qu’il a un corps magnifique même si je ne suis pas adepte du tatouage à outrance.

Le groupe quitte la scène et les lumières se rallument. Je suis déçue que le spectacle soit déjà terminé. J’aurais pu chanter et danser toute la nuit. Je ramasse mes affaires et rejoint Eric. Comme à l’aller, je le suis à travers le dédale de siège puis de couloirs. Je remarque que nous n’avons pas pris le même chemin qu’en arrivant. J’imagine qu’il va me faire prendre un raccourci et me faire sortir par une autre issue devant laquelle m’attendra mon chauffeur. Il me prévient de faire très attention où je mets les pieds à cause de tous les câbles qui traînent au sol et du matériel qui encombre les étroits couloirs. Nous passons devant les portes des loges des artistes. Eric s’arrête devant l’une d’elle et toque. Je me demande ce qu’il se passe. Peut-être vient-il chercher un de ses collègue pour qu’il me raccompagne jusqu’à ma voiture.

La porte s’ouvre sur Matt Flynn, le batteur du groupe. Je n’en reviens pas. Stan m’a organisé une rencontre dans les loges, avec Maroon 5. Je mets mes mains sur ma bouche, j’ai du mal à y croire. Matt m’invite à entrer. Heureusement que grâce à mon travail je parle couramment l’anglais, les échanges vont être plus aisés vu qu’aucun des membres du groupe ne parle un mot de Français. Ils sont tous là Matt Flynn, Jesse Carmichael, James Valentine, PJ Morton, Mickey Madden et bien sûr Adam Levine. J’ai la tête qui tourne, le cœur qui va exploser et je suis dans un tel état de nervosité que des larmes de joies ruissellent sur mes joues. Ils m’accueillent tous avec beaucoup de chaleur et me serrent dans leurs bras à tour de rôle. Ils se détendent après le concert, en buvant un verre et m’en proposent un que j’accepte avec plaisir. J’en ai bien besoin pour me remettre de mes émotions. Je ne sais pas trop par où commencer, ce que je dois faire, ni trop ce que je fais ici au final. Je n’étais absolument pas préparée à cette rencontre. Adam est quelqu’un de très amical, il adore rire, faire des blagues et c’est un vrai clown. Ses acolytes le suivent avec plaisir et ça part vite dans du grand n’importe quoi. Je n’arrête pas de rire et je participe volontiers à leurs délires.

On fait quelques photos et vidéos. C’est la folie dans la loge. On entend toquer à la porte, c’est Eric qui vient me prévenir que mon chauffeur est arrivé. C’est déjà fini. J’ai passé une soirée inoubliable. Ça c’est sûr, je m’en souviendrais toute ma vie. Les membres du groupe m’embrassent et me serrent de nouveau dans leurs bras. Ils me promettent que l’on se reverra la prochaine fois qu’ils viendront en France. Je les remercie et Adam me dit en me désignant la porte derrière moi :

- Ce n’est pas nous qu’il faut remercier, mais lui.

Je me retourne et découvre dans l’encadrement de la porte, Stan, en costume trois pièces gris foncé et avec une rose rouge à la main, un magnifique sourire aux lèvres. Je n’en crois pas mes yeux. Je mets quelques secondes à réagir puis je cours vers lui et lui saute au cou. Je le serre très fort dans mes bras et il en fait de même, enfouissant sa tête dans mon cou. Une nouvelle fois, les larmes ruissellent sur mes joues. Je suis tellement heureuse de le voir. Je le relâche légèrement, juste assez pour l’embrasser passionnément. Je ris et je pleure en même temps. Derrière moi, les gars applaudissent, crient et sifflent. Gênée, je me cache le visage dans l’épaule de Stan.

Il salue les membres du groupe, un à un et les remercie chaleureusement pour la faveur qu’ils viennent de nous faire. On sort de la loge sans se lâcher une seule seconde. Eric nous précède toujours et nous guide dans le dédale de couloirs. On arrive à une porte et Stan se tourne vers moi.

- Eric va t’escorter jusqu’à la voiture. Je vais sortir par une autre porte et attirer les paparazzis de mon côté, pour qu’ils te laissent tranquille.

- Tu ne viens pas avec moi ?

- Je vais prendre une autre voiture et je te rejoins à l’hôtel, enfin si tu en as envie ? Il me demande droit dans les yeux en me caressant la joue.

- J’en rêve depuis des semaines, je réponds.

Il m’embrasse et part un peu plus loin. Eric attend le signal et me fait sortir. Paul m’attend juste devant la porte, m’ouvre la portière et je m’y engouffre rapidement. J’entends des voix criant le nom de Stan et j’aperçois des flashs qui crépitent un peu plus loin. Je n’ai même pas le temps de remercier mon garde du corps, que Paul s’installe au volant et démarre sans plus attendre.

La circulation est un peu plus fluide à cette heure-ci. Par la fenêtre, je regarde défiler les rues illuminées par les lampadaires. Je ne sais pas où l’on va et je m’en moque. Tout ce que je sais, c’est que je vais retrouver Stan. L’adrénaline qui nourrissait mon corps depuis des heures, est totalement redescendue et je ne ressens plus qu’une immense paix intérieure. Je n’en reviens toujours pas que Stan ait organisé tout ça rien que pour moi. On roule pendant un bon moment et enfin Paul arrête la voiture devant Le Plaza Athénée, l’un des plus grands hôtel Parisien. J’entends son téléphone portable sonner. Il répond et raccroche trente secondes plus tard. Il se tourne vers moi et me dit :

- Ne vous inquiétez pas, il y a un léger changement de programme.

Il redémarre, tourne dans la première rue à droite, puis s’arrête devant une porte de service qui s’ouvre immédiatement et Stan s’empresse de monter à mes côtés. Paul redémarre en trombe.

- Stan, qu’est-ce qu’il se passe ?

- Ne t’inquiète pas. Ce n’est rien. L’hôtel est bondé de paparazzis. J’ai réussi à les semer et à m’éclipser grâce à l’aide des employés. C’était trop risqué de te faire venir. On n’allait pas pouvoir échapper à leurs objectifs et s’en était fini de notre tranquillité. Je ne veux pas t’exposer à tout ça.

- Qu’est-ce qu’on fait alors ?

- On va dans mon appartement.

- Tu as un appartement ici ? A Paris ? je dis étonnée.

Il hoche la tête positivement. Paul roule normalement et Stan n’arrête pas de regarder derrière nous, nerveusement. Au bout de dix minutes, il déclare que c’est bon, que personne ne nous suit. Il rajuste ses vêtements, s’installe confortablement dans son siège et je le sens se détendre.

- Ça va ? Tu vas bien ? Il me demande inquiet.

- Oui, ne t’en fais pas pour moi. J’ai été un peu secouée, par tout ça, mais ça va maintenant.

- Bon. Ok. Je suis désolé, je n’avais vraiment pas prévu qu’ils pourraient être là. Ça gâche un peu la dernière partie de ma surprise, il me dit déçu.

- Oh non, ne dis pas ça. Tout ce qui compte pour moi, c’est d’être avec toi. C’est ça la meilleure partie de la surprise, bon après la visite en loge, je dis en plaisantant.

- J’avoue que la concurrence est rude avec Adam dans les parages, il me dit avec un sourire malicieux.

- Je t’avoue que j’ai beaucoup hésité entre te suivre et rester avec lui, je dis d’un air faussement sérieux.

- Hors de question, il dit en prenant mon menton dans sa main et en me fixant droit dans les yeux. Je t’aurais enlevé sur mes épaules s’il le fallait, mais je ne t’aurais jamais laissé. Je me battrais pour te récupérer et te garder auprès de moi, il dit sérieusement avant de m’embrasser tendrement. Je t’aime, il dit encore ses lèvres tout contre les miennes.

Je suis profondément émue et j’ai de nouveau les larmes aux yeux. Décidément, j’aurais beaucoup pleuré ce soir.

- Qu’est-ce qui ne va pas ? Il me demande inquiet.

- Oh, tout va bien. Ne t’en fais pas. C’est juste que je suis heureuse, je dis en m’essuyant les yeux.

Il m’embrasse encore, avec plus de passion cette fois.

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