CHAPITRE 20 : Prise de conscience

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STAN

Nous arrivons à mon appartement Parisien. Ici, je sais que nous serons en sécurité et que personne ne viendra nous déranger. Les paparazzis n’ont pas encore découvert cette adresse. Je suis tout de même très prudent et je scrute autour de moi avant de faire sortir Sam de la voiture. Nous, nous précipitons à l’intérieur de l’immeuble et nous montons au dernier étage. J’ouvre la porte et je m’aperçois que je n’ai pas lâcher sa main depuis qu’elle est descendue de la voiture. Je crois que j’avais peur qu’elle ne s’enfuie ou que je me réveille et que ce doux rêve disparaisse. Mais ce n’est pas un rêve. Elle est bien là, chez moi, dans mon appartement.

Je l’invite à entrer. Elle est émerveillée par la beauté du logement et la vue dégagée sur la Tour Eiffel. Je l’invite à faire le tour du propriétaire, pendant que j’ouvre à Paul qui me dépose son sac de voyage récupéré dans le coffre de la voiture. Je la vois qui avance précautionneusement, regardant partout à la fois. J’ai oublié que pour elle, cet appartement doit paraître immense et bien plus luxueux que sa maison. Dans toutes les pièces, le sol est recouvert de marbre noir et les murs sont peint en blanc. La cuisine totalement équipée d’électro-ménager dernier cri et de placards modernes noirs, est ouverte sur la gigantesque pièce à vivre au milieu de laquelle trône une cheminée à gaz ultra-moderne. D’un côté trois canapés en cuir noir, disposés en U, font face à un écran géant de quatre-vingt-dix-huit pouces. A l’opposé, s’étend une table blanche et ses huit chaises en métal et cuir noir. Un escalier en verre, nous mène jusqu’aux cinq pièces de l’étage : mon bureau, une salle de bain, la chambre d’amis, celle de Maia et la mienne.

J’observe avec amusement, Sam découvrir mon monde. Pour moi, tout ceci paraît tellement normal, alors que pour elle, c’est le grand luxe. Je reçois comme un électrochoc et réalise que nous vivons dans des mondes totalement différents et qu’il sera peut-être très difficile, voire même impossible de concilier ces deux modes de vie. Ce constat me brise le cœur et je sens des larmes me piquer les yeux. Je ne devrais peut-être pas m’accrocher et continuer à me battre pour notre couple. Cette histoire est peut-être vouée à l’échec d’avance. Je nous fais du mal à m’acharner ainsi pour qu’au final nous ne puissions pas vivre ensemble. J’ai sûrement fait une grosse connerie en lui avouant mes sentiments et en l’amenant ici.

Mais c’est plus fort que moi. Elle m’attire comme un aimant. Je l’ai dans la peau. Elle a envahi mon cœur et mon esprit. Je ne pense qu’à elle, ne rêve que d’elle et ne veut qu’elle. J’ai l’impression de ne plus pouvoir respirer et d’être complètement mort, lorsqu’elle n’est pas à mes côtés. Pourtant, ce qu’il s’est passé ce soir avec les journalistes et les paparazzis, me confirme que je dois la protéger de tout ce battage médiatique et des fans qui peuvent se montrer envahissant et même dangereux parfois.

- Stan, cet appartement est fabuleux, elle me dit avec les yeux pétillants.

- Veux-tu boire quelque chose ? Je propose pour me laisser un peu de temps pour réfléchir à la suite des évènements. J’ai du soda, de la bière ou du vin blanc.

- Un soda, s’il-te-plaît.

Je lui sers son soda et je prends une bière. J’ai besoin d’une bonne dose d’alcool pour me donner du courage. Elle pose son verre et se rapproche de moi avec dans les yeux, une lueur coquine que je ne lui connais que trop bien. Il faut que je résiste.

Elle s’humecte les lèvres. Je n’arrive pas à la quitter du regard, je suis comme hypnotisé. Je sens le désir monter au creux de mes reins. Il ne faut pas, ça serait encore plus difficile après, de la laisser sortir de ma vie. Elle réduit encore un peu plus l’espace qui nous sépare. Je devrais dire quelque chose ou m’éloigner, mais je n’y arrive pas. Je suis paralysé. Je ne peux que l’admirer et attendre.

Désormais, elle est si proche que nos corps se frôle au moindre mouvement. Elle me caresse la joue, ses yeux toujours plongés dans les miens.

- Merci Stan. Merci pour cette soirée qui dépasse tout ce que j’ai pu rêver.

- Tu le mérite, j’arrive à articuler alors que sa bouche se rapproche dangereusement de la mienne.

Mon cœur bat tellement vite, qu’il risque d’exploser. Ma respiration s’accélère. Je sens le désir monter un peu plus à chacun de ses battements de cils. Je sais que je ne dois pas, mais j’ai tellement envie d’elle. Je l’aime tant. Dans un dernier effort surhumain, j’arrive à dire :

- Je crois que tu devrais dormir dans la chambre d’amis.

- Mais… Pourquoi ? Elle s’offusque.

- Parce que je ne voudrais pas que plus tard, tu me reproches d’avoir tout planifié pour pouvoir te mettre dans mon lit.

- Aucun risque. Au contraire, je crois que je t’en voudrais de ne pas en profiter pour abuser de moi, elle me répond en déposant des petits baisers le long de ma mâchoire.

Shit ! J’ai atteint le point de non-retour. Elle sait comment s’y prendre pour me faire perdre la tête. J’abandonne toute résistance et la prends dans mes bras pour l’embrasser passionnément. Oh fuck ! C’est trop bon de l’embrasser et de la serrer contre moi. Elle s’accroche à mon cou et en demande déjà plus, déboutonnant ma chemise et glissant ses mains en dessous pour caresser mon torse. Je ne me pose plus aucune question. Mon cerveau n’est plus capable ni de réfléchir, ni de résister. J’ai juste envie de lui faire l’amour.

Je la prends par la main et nous montons avec empressement, dans ma chambre. Provocatrice et tentatrice, elle me fait assoir sur mon lit et s’éloigne de moi de quelques pas. J’esquisse un geste vers elle, mais elle me fait signe de rester où je suis et je m’exécute. Elle ne prononce pas un mot, n’utilise que le langage visuel ou corporel et me parle avec ses mains. Pas besoin d’avoir appris le langage des signes pour la comprendre.

Elle déboutonne lentement son chemisier en satin noir, me dévoilant peu à peu sa poitrine mise en valeur par un soutien-gorge en dentelle noire également. Elle se mord la lèvre inférieure et me jette un regard langoureux lorsqu’elle retire son haut et me l’envoi. Je l’attrape et le porte à mon visage pour humer son odeur et m’imprégner de son parfum. Je ne la quitte pas des yeux, me délectant du spectacle. Elle fait courir ses mains sur son corps à demi-nu, attisant mon excitation. Elle défait son jean et j’ai juste le temps d’entrevoir un morceau de dentelle noire qu’elle me tourne le dos. Elle le fait délicatement glisser le long de ses hanches, me révélant un string qui ne cache rien de son beau petit cul rebondit, puis le long de ses longues jambes qui me fascinent tant. Désormais dos à moi en sous-vêtements, elle tourne la tête un sourire moqueur aux lèvres et des yeux pétillants d’excitation, dégrafe son soutien-gorge en le retenant par un bras recourbé sur sa poitrine. La vache, j’espère qu’elle a bientôt fini de me torturer car je n’en peux plus. Si elle ne me rejoint pas dans les dix secondes, je ne réponds plus de mes actes.

Comme si elle avait lu dans mes pensées, elle vient vers moi en faisant rouler sensuellement ses hanches, tenant toujours son soutien-gorge contre sa poitrine à l’aide de son bras et s’arrête entre mes jambes. Je ne résiste plus et je fais courir mes mains le long de ses cuisses, sur ses fesses et jusque sur ses hanches. Elle retire enfin son soutien-gorge et me le passe autour du cou, mais cache toujours sa poitrine à l’aide de son bras. La diablesse, fait durer le plaisir, mais je n’en plus maintenant. Je veux la caresser, embrasser chaque parcelle de sa peau nue et lui donner autant de plaisir qu’elle m’en donne.

Je resserre la pression de mes mains sur ses hanches et l’attire plus près de moi. Cette fois, elle ne résiste pas et me laisse goûter sa peau. Mes lèvres parcourent son ventre et remontent jusqu’à sa poitrine. Elle retire son bras, m’offrant enfin ses seins et passe ses mains dans mes cheveux. Les miennes caressent la peau douce de ses cuisses, ses fesses, son dos alors que ma bouche dévore ses seins la faisant gémir de plaisir. Elle tire légèrement sur mes cheveux pour me faire pencher la tête en arrière et m’embrasse fougueusement. J’arrache presque ma chemise dans mon empressement à la retirer. J’entoure sa taille de mes bras et la fait basculer avec moi sur le lit, nos lèvres toujours scellées. Désormais à califourchon sur moi, elle ondule son bassin lentement mais avec régularité. C’est est trop, j’ai atteint mes limites et si je ne prends pas le contrôle maintenant, je vais craquer plus vite qu’on ne le voudrait tous les deux. Je la fais rouler sur le dos et cette fois, c’est moi qui la domine. Habilement, je me débarrasse du reste de mes vêtements et enfin prend possession de son corps en pénétrant son intimité dans un gémissement de plaisir. Mes vas et vient d’abord lents, s’accélèrent à mesure que les gémissements de ma compagne augmentent. J’accélère encore un peu la cadence, je suis au bord de l’extase. J’ouvre les yeux un instant pour admirer le visage de Sam qui mord dans l’oreiller pour étouffer ses cris de plaisir. La voir ainsi atteindre le septième ciel, je ne peux plus me retenir et je la rejoints poussant un râle rauque de contentement.

Je repose sur elle, mon visage dans son cou. Elle m’entoure de ses bras et je dépose de tendres petits baiser dans son cou et sur son épaule. C’était absolument sensationnel, comme si nous le faisions ensemble pour la première fois. Je roule sur le côté et elle vient se blottir dans mes bras. Une boule se forme au fond de ma gorge en pensant qu’au lieu de retrouvailles ce sont plutôt des adieux que nous venons de nous faire. Je ne le lui dis pas encore. Je veux passer la nuit avec elle, dans ses bras, une dernière fois. Je lui briserais le cœur demain matin. Je sens à sa respiration, qu’elle s’est endormie. Je resserre mon étreinte et dépose un baiser sur ses cheveux.

J’ai très mal dormi. J’ai imaginé tout un tas de façon de lui annoncer que cette nuit était notre dernière nuit ensemble, mais aucune ne m’a paru satisfaisante. Ce n’est pas juste, je n’ai pas envie de faire ça, mais j’y suis obligé pour son bien.

Le jour s’est levé. Je la regarde dormir et j’ai le cœur lourd, très lourd. Je lui ai dit que je serais toujours sincère avec elle et c’est ce que je vais faire une dernière fois. Je lui dois au moins la vérité. De toute façon, je vais passer pour un salaud à ses yeux, mais je préfère qu’elle me déteste plutôt que de faire de sa vie un enfer en l’exposant à mes côtés sous les projecteurs et devant les objectifs des photographes. Elle n’est pas assez forte pour supporter tout ça et je ne veux pas pour elle, d’une vie qu’elle n’a pas choisie.

Je me lève sans faire de bruit, je vais prendre une douche puis descend préparer du café. Je suis tellement nerveux que je ne résiste pas et allume une cigarette que je vais fumer sur le balcon. La première bouffée me fait tousser. Après huit mois de sevrage, mon corps a d’abord un réflexe de rejet. Je tire une nouvelle fois dessus. Je regarde la ville s’animer, sans vraiment la voir, absorber par mes pensées.

J’en suis à ma deuxième tasse de café et ma quatrième cigarette, lorsque je sens deux bras entourer ma taille et Sam poser sa tête contre mon dos. Aussitôt mon cœur se serre et les larmes me piquent les yeux. Je prends l’une de ses mains et l’embrasse avant de me défaire de son étreinte. Je ne peux plus reculer, c’est le moment, je dois lui parler maintenant avant de ne plus en avoir le courage.

- Samantha, je… tu… je sais que tu vas me détester, mais je le fais pour ton bien.

- De quoi tu parles ? Elle me dit incrédule.

- Tu vois, ce qu’il s’est passé hier soir à la sortie du Stade de France et à l’hôtel, ça m’a fait prendre conscience que je t’expose à des risques que tu n’as pas choisis, à une surmédiatisation à laquelle tu n’es pas habituée et je ne veux pas te faire vivre ça.

- Je ne comprends pas Stan. Où veux-tu en venir ?

Je déglutis péniblement. Je prends une grande inspiration et je lâche les mots tant redoutés :

- On ne peut plus se voir. On doit arrêter ici, maintenant.

- Quoi ? Je… Je ne comprends pas.

- Tout est fini entre nous.

- Attends ! Tu viens de m’offrir la plus belle journée de ma vie, tu m’as traité comme une reine et cette nuit… cette nuit… waouh… c’était tellement… et ce matin, comme si de rien n’était, comme si tout était normal, banal, tu m’annonces que tu me plaques, elle dit furieuse et en pleurs.

Je ravale péniblement mes larmes et je dois détourner la tête car je ne supporte pas de la voir pleurer. Je baisse la tête, je n’arrive pas à lui répondre. Elle vient se placer devant moi, pose une main sur ma joue et m’oblige à la regarder.

- Stan, tu peux m’expliquer pourquoi tu as fait tout ça pour moi si c’est pour me jeter le lendemain matin ? Je ne comprends pas ce qui t’arrive.

- C’est pourtant simple, je m’emporte et m’éloigne d’elle pour errer dans l’appartement comme un lion en cage, je ne veux pas que tu subisses une vie qui n’est pas la tienne. Notre couple en pâtirait forcément, tu finirais par me le reprocher et je ne veux pas de ça. Oh bon sang, je dis en me prenant la tête entre les mains les coudes levés vers le ciel, je n’aurais jamais dû céder à mes envies.

- Non, mais de quel droit tu décides à ma place ? Elle cri. Je te signale que l’on est deux dans cette histoire et que j’ai mon mot à dire aussi. Tu n’as pas le droit de décider à MA place. MOI seule suis capable de savoir si je me sens de taille à faire partie de ton monde.

- Tu ne sais vraiment pas ce qu’est ma vie. Ce que tu as vu hier soir, n’en ai qu’un petit échantillon. C’est comme ça tout le temps, je dois être constamment sur mes gardes lorsque je suis en extérieur. Je ne peux pas sortir sans que les paparazzis ne mitraillent le moindre de mes gestes. Je ne peux pas avoir une vie de famille normale car je suis soit sur un tournage, soit en tournée promotionnelle. Mes ex comprenaient et acceptaient car elles avaient la même vie que moi, mais toi… Tu mérites un homme qui rentre tous les soirs à la maison et qui t’apporte une vie stable et je ne peux pas de donner ça.

- Tu ne sais pas de quoi j’ai besoin ni quelles sont mes envies, elle me crache. Tout ce que je veux c’est être avec toi et j’ai pleinement conscience que nous serons rarement ensemble. Tout ce que je sais, c’est qu’à chaque fois que l’on se retrouveras, ça sera comme si l’on ne s’était jamais quitté et ça sera tellement intense et fort que nous en garderons le souvenir jusqu’à nos prochaines retrouvailles.

- Parce que tu te vois, toi, entretenir une relation à distance ?

- Pourquoi pas ? C’est bien ce que nous faisons depuis des mois déjà.

Je lève les yeux au ciel en soupirant et réfléchit un instant. Elle n’a pas tort. C’est vrai que ça attise notre passion et on s’en sort plutôt bien jusqu’à maintenant, mais le supporterons-nous encore dans quelques années ? Elle s’approche de moi, prend mon visage entre ses mains et plante son regard dans le mien.

- Stan, chéri, ça marchera entre nous si on le veut vraiment car par amour on peut tout réaliser et tout supporter, elle essaye de me convaincre, et je suis prête à tout pour que notre histoire dure. Je t’aime.

J’écarquille les yeux de surprise. C’est la première fois qu’elle prononce ces mots que j’espère depuis des mois, entendre sortir de sa bouche. Elle a vraiment choisi le bon moment pour m’avouer ses sentiments. Elle poursuit :

- Ensemble on peut tout réussir. C’est notre complicité, notre amour fusionnel qui nous fera tout surmonter. Moi j’y crois et je ferais tout, oui absolument tout pour que ça marche entre nous.

Voilà, elle m’a complètement retourné le cœur et l’esprit. Je ne sais plus ce que je dois faire. J’aimerais y croire autant qu’elle, mais j’ai peur. Mes relations précédentes n’ont pas duré en partie à cause de notre surexposition médiatique et encore mes ex avaient l’habitude de tout ça.

J’ai peur. J’ai tellement peur de m’investir à fond dans cette relation et qu’elle finisse par exploser en mille morceaux. Pourtant je sais que c’est possible. Bon nombre de mes collègues, comme Tom Selleck, Patrick Swayze, Kirk Douglas, Meryl Streep, Tom Hanks ou encore Sean Connery vivent des mariages heureux avec la même femme depuis plusieurs dizaines d’années.

La sonnette de la porte d’entrée retentie. C’est Paul qui vient chercher Sam pour la conduire à l’aéroport. Nous n’avons plus le temps, je dois mettre un terme à cette discussion et prendre la décision pour nous deux. Je préfère qu’elle me déteste maintenant plutôt que de la faire souffrir pendant des mois, voire des années en l’entrainant dans une relation toxique. Je me hais déjà pour ce que je vais dire et pour le mal que je vais lui faire, mais je n’ai pas le choix. Je prends sur moi pour retenir les larmes qui embuent mes yeux et je mets le masque de l’acteur.

- Tu avais vue juste tout à l’heure, j’ai imaginé toute cette mise en scène seulement pour abuser de toi et te mettre dans mon lit.

Ma gorge se serre et j’ai du mal à continuer voyant son visage se décomposer à mesure que les mots sortent de ma bouche.

- Tu as découvert une autre facette de moi. Je suis comme un marin, une femme dans chaque port et tu faisais partie de mon harem.

- Non Stan, ça n’est pas possible… elle dit en fondant en larmes. Tu ments.

Je baisse la tête, je n’arrive plus à la regarder. J’ai tellement mal, mais je sais pourtant que je prends la bonne décision.

- Non, cette fois c’est la vérité. J’en ai marre de te mentir et de jouer un rôle. Je suis fatigué. On s’est bien amusé, mais maintenant j’en ai assez et je veux passer à autre chose.

Elle recule de quelques pas, horrifiée par ma fausse révélation. Ses joues sont baignées de larmes et je dois faire un effort surhumain pour ne pas mettre fin à son supplice et lui dire que je l’aime à en mourir.

- Je… Je ne peux pas croire ce que tu viens de dire. Ce que j’ai lu dans tes yeux, les mots que tu m’as dits, tout ce que tu m’as offert… Tu ne peux avoir fait semblant pendant tout ce temps.

- Et pourtant si, je m’emporte. Je te rappel que je suis acteur, je peux berner qui je veux, quand je veux. Alors maintenant accepte et rentre chez toi, je dis en lui tournant le dos, incapable de contenir mes larmes plus longtemps.

- Je ne te crois pas. Je sais pourquoi tu fais ça et tu ne me feras jamais croire que tu n’étais pas sincère.

- Samantha, je ne t’aime pas, je n’ai fait que te manipuler et maintenant je veux que tu quittes cet appartement, je dis d’une voix étranglée.

Je l’entends prendre ses affaires et claquer la porte d’entrée. C’est comme si un poignard me transperçait le cœur. J’ai tellement mal que je n’arrive plus à respirer. Mes jambes ne me portent plus et je m’écroule au sol. Je remonte mes genoux contre ma poitrine et pleure tout mon saoul.

************

SAMANTHA

Paul me conduit jusqu’à l’aéroport. Il ne me pose aucune question en me voyant sortir en larmes, de l’immeuble. Il affiche une moue réprobatrice et je l’entends soupirer alors qu’il m’ouvre la portière. Durant tout le trajet, je le vois me jeter des petits regards inquiets dans le rétroviseur. Je ne cesse de pleurer, c’est plus fort que moi.

Je n’arrive pas à croire ce que je viens d’entendre de la bouche de Stan. Un homme ne ferait pas tout ça, quel que soit l’importance de son portefeuille, juste pour coucher avec une femme. Il ne m’aurait pas dit qu’il m’aimait, s’il voulait seulement profiter de moi. Il a beau être un très bon acteur, il n’a pas pu jouer un rôle aussi longtemps, ça n’est pas humainement possible.

J’ai une illumination. Je vois clair dans son jeu. Il a simulé. Il a voulu me faire croire que toute notre histoire n’était qu’un jeu pour lui, pour que je le déteste et accepte notre séparation. Il n’a pas trouvé autre chose que de me mentir pour arriver à ses fins. Je réalise qu’il veut me protéger, comme il a essayé de me le faire comprendre au début de notre discussion et il n’a pas trouver d’autre moyen que d’inventer cette histoire d’une femme dans chaque port, pour que je le haïsse et parte.

Il a gagné. Je ne peux pas le forcer à vivre une relation qu’il ne veut plus. Je ne chercherais pas à le faire revenir. Je m’étais pourtant bien dit que j’en profiterai tant que l’on m’en laisserait l’occasion, mais ça n’enlève en rien la douleur que provoque l’étau qui m’enserre le cœur. Comme à chaque coup dur, je vais encaisser, je vais accepter, je vais me relever et je vais continuer à vivre avec mes cicatrices.

Je ne pourrais jamais oublier notre histoire, je ne pourrais jamais l’oublier et je ne lui en veux déjà plus car j’ai compris qu’il pense faire ce qui est le mieux pour nous deux. Il aura toujours une place très spéciale dans mon cœur.

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