CHAPITRE 31 : Réveillon du nouvel an

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STAN

Mes rendez-vous de la matinée se sont très bien déroulés et ont même débordé sur une partie de l’après-midi, comme je le prévoyais. Je n’ai pas cessé de regarder ma montre, tellement j’avais hâte de rentrer pour retrouver Samantha. Lorsque je suis enfin arrivé à l’appartement, elle n’était pas là. J’imagine que ma mère l’a trainé dans tous ses magasins préférés, trop heureuse d’avoir une nouvelle amie avec qui faire du shopping, mais je ne me serais jamais imaginé qu’elle l’avait carrément relookée. J’avoue que la nouvelle coiffure de Samantha, lui va très bien.

Elle aussi a pensé à moi aujourd’hui, puisqu’elle m’a acheté un cadeau. Je suis ému. J’arrache le papier d’emballage et découvre mon parfum préféré : « Boss the scent intense ». J’ai le cœur rempli de joie et d’amour. Je l’embrasse passionnément. Au diable mes promesses et mes intentions honorables, j’ai besoin de la serrer contre moi et de l’embrasser à en perdre haleine. Je suis encore plus heureux car elle répond à mes baisers et semble ressentir la même chose que moi. Elle s’accroche à mon cou et la façon qu’elle a de me caresser la nuque, me rend dingue et réveil mon désir. Je la serre un peu plus fort, impatient.

La sonnette de la porte d’entrée coupe court à cet élan passionné. Ce doit être le traiteur qui nous livre notre repas de réveillon. C’est avec regret que mes lèvres quittent les siennes et que je vais ouvrir à notre importun. Je remonte quelques minutes plus tard, les bras chargés de boites de toutes tailles. Samantha a profité de mon absence pour dresser la table. Je mets les plats à réchauffer pendant que nous montons passer des tenues plus correctes pour une soirée de réveillon.

Après une douche rapide, j’enfile un costume trois pièces noir, une chemise bleu clair qui fait ressorti la couleur de mes yeux et une cravate noire également. Lorsque je suis prêt, je vais frapper à la porte de la chambre de Samantha pour savoir si elle en a encore pour longtemps et elle me répond en avoir pour cinq minutes. Ouais, cinq minutes pour une femme il faut au moins multiplier par trois. Je redescends à la cuisine en souriant.

J’allume des bougies et mets une musique d’ambiance en attendant que ma compagne se décide à me rejoindre, ce qu’elle fait effectivement cinq minutes plus tard, comme elle me l’avait annoncé.

Elle est resplendissante dans sa longue robe à bretelles en satin noir. Le corsage est recouvert de dentelle de la même couleur et la jupe est fendue sur le côté gauche, jusqu’en haut de sa cuisse. Elle a chaussé les escarpins louboutin et s’est parer des bijoux Cartier que je lui ai offert. Son maquillage est léger, mais flatte sa beauté naturelle. Elle a laissé ses cheveux lâchés sur ses épaules, faisant ressortir son côté sauvage.

- Tu es… à couper le souffle, je la complimente.

- Merci, elle répond en se pavanant. Tu es très beau toi aussi, elle me flatte à son tour.

D’une démarche chaloupée, elle s’avance vers moi. Son regard est aussi brûlant que la braise et son sourire en coin annonce que la suite des évènements va être très prometteuse. Elle s’arrête devant moi, charmeuse, son regard plongé dans le mien. Elle se met sur la pointe des pieds, approche ses lèvres des miennes et murmure :

- Cette nuit sera inoubliable. Je ne suis qu’à toi, rien qu’à toi jusqu’à mon dernier souffle. Je t’aime.

- Je t’aime aussi, je réponds alors qu’elle dépose un baiser aérien sur mes lèvres.

Elle me caresse les fesses en s’éloignant avec toujours ce regard brûlant de désir et son sourire charmeur. Elle se rend dans la cuisine, sors la bouteille du champagne du frigo et attrape deux coupes. Elle me tend la bouteille pour que je l’ouvre et je nous sers.

- A nous, je dis en entrechoquant nos verres.

- A nous, elle me répond les yeux dans les miens.

Nous buvons sans nous lâcher du regard et je ne peux résister à l’envie de l’embrasser. Ses lèvres ont le goût du champagne et c’est terriblement enivrant. Mes mains parcourent la peau nue de ses épaules, puis de son dos jusqu’au creux de ses reins. Une fois encore, elle met fin à notre baiser, pose un doigt sur mes lèvres et me dit d’une voix douce et chaude :

- On a toute la nuit.

Elle se rend dans la cuisine et apporte le premier plat. Nous nous asseyons et afin d’apaiser la tension qui s’est installée entre nous, elle me demande comment se sont passés mes rendez-vous de la journée. Naturellement, durant tout le diner, la conversation tourne autour de la réalisation de mon film. Enjouée et très intéressée, elle me pose énormément de questions auxquelles je me fais un plaisir de répondre. Il me vient une idée.

- Et si tu venais passer quelques semaines sur le tournage ?

- Ça me plairait beaucoup, oui. Mais que vont dire les acteurs et les techniciens ? Ils pourraient mal prendre le fait que la petite amie du réalisateur soit présente.

- Je leur dirais que tu es là en tant que consultante. Mais… attend… tu viens de dire « petite amie » ?

- Bah oui. Je ne le suis pas ? Attend Stan, on ne va plus se mentir, on n’arrête pas de se tourner autour, de s’embrasser, se dire des mots doux et même des « je t’aime ». Je crois, enfin si tu en as envie, que l’on peut officiellement déclarer que nous sommes à nouveau ensemble, non ?

- Tu ne peux pas me faire un plus beau cadeau, my Love, j’avoue en embrassant sa main. J’espérais tellement qu’un jour je réussirais à regagner ta confiance et ton cœur. Je sais que c’est ma dernière chance et je vais tout faire pour ne pas la gâcher. Je t’aime comme un fou. D’ailleurs j’ai cru le devenir après t’avoir mis à la porte à Paris.

- Je sais, ta mère m’a tout raconté.

- Tout ? Vraiment ? Je demande inquiet.

- Elle m’a dit que tu t’étais remis à boire, que tu te battais et sortais tous les soirs dans des clubs.

- C’est tout ?

- Oui.

Ce moment ne va pas être agréable ni pour l’un, ni pour l’autre, mais il faut que je lui dise ce que je faisais en sortant de ces clubs.

- J’ai un aveu à te faire. J’espère que tu voudras encore de moi après ça, je baisse les yeux honteux.

- Je t’écoute, elle me répond intriguée.

Je me râcle la gorge et gesticule sur ma chaise. Je suis mal à l’aise et je n’ose pas la regarder.

- Voilà, à cette période je me sentais hyper mal, je me détestais même. Je me détruisais avec l’alcool et j’étais tellement en colère qu’il fallait que je l’évacue. Je l’ai fait en me battant, mais aussi en couchant avec des stripteaseuses. C’était purement sexuel, il n’y avait aucun sentiment, je pensais t’avoir perdu définitivement, j’essaye de me justifier. Je le regrette énormément et je te jure que depuis que ma mère m’a secoué et remis sur les rails, je ne suis plus jamais allé avec une autre femme.

Je la vois pâlir et ses yeux s’embuent, mais elle n’a pas retiré sa main de la mienne.

- Je suis désolé, je m’en veux à mort. Je ne veux pas te faire de mal, mais je veux juste être totalement honnête avec toi et je pense que tu es en droit de savoir. Voilà, c’est tout.

Elle serre ma main et je la vois inspirer profondément.

- Je ne t’en veux pas. Après tout, on n’était plus ensemble. J’imagine que ça n’est pas facile pour toi de me confesser tes frasques nocturnes et je t’en remercie. Ça me prouve à quel point tu as envie que notre couple fonctionne cette fois et je te promets à mon tour, de tout faire pour te garder. Je t’aime infiniment Stan.

J’embrasse sa main. Elle m’aime malgré tout et veux encore de moi. Je suis le plus chanceux et le plus heureux des hommes. Elle se met à rire, en essuyant ses larmes.

- J’ai l’air malin à pleurer comme ça alors que c’est censé être une soirée festive. On devrait rire, chanter, danser, elle dit.

- Je connais un endroit pour ça, mais il vaudrait mieux que tu mettes quelque chose de plus confortable et chaud.

Elle ne se fait pas prier et monte se changer. Cinq minutes plus tard elle me rejoint en jean, gros pull et bottes. Je lui tends un casque de moto, un blouson et des gants, lui précisant qu’il sera plus facile de se frayer un chemin dans les bouchons grâce à ce moyen de locomotion.

Je slalom entre les voitures pour me frayer un chemin dans la circulation extrêmement difficile de cette soirée de fête. Nous arrivons sur Times Square dix minutes avant le compte à rebours pour le passage à l’année deux mille vingt-et-un. Malgré la neige, il doit y avoir pas loin de deux millions de personnes autour de nous. Certains sont déguisés, d’autres totalement ivres, d’autres encore chantent, sautent, crient ou danses. Nous nous fondons dans la foule sans aucun problème, personne ne fait particulièrement attention à moi, personne ne m’importune, au contraire un groupe de jeune en tenue de hockeyeurs, nous offre une coupe de champagne et nous intègre avec eux comme si nous étions de vieux amis. On se laisse envahir par la liesse générale.

Sur les écrans géants, le décompte est lancé et nous le suivons tous en chœur. Ten, nine, eigth, seven, six, five, four, three, two, one… HAPPY NEW YEAR, nous hurlons tous d’une même voix alors qu’un feu d’artifice éclate et que des tonnes de confettis multicolores tombent sur la foule. Tout le monde autour de nous, s’embrasse. Samantha est happée par un groupe avant que je n’ai eu le temps de m’en rendre compte et je suis moi-même pris dans un tourbillon d’accolades et d’embrassades amicales. Je ne perds pas Samantha de vue. Elle semble s’amuser, mais me lance des œillades inquiètes. Tant bien que mal, j’arrive à me faufiler et à la rejoindre. Je la prends dans mes bras et toujours sous une pluie de confettis, nous nous souhaitons une bonne année et nous embrassons passionnément. On est heureux, comme on ne l’a jamais été et je suis persuadé que cette fois, ce bonheur va perdurer.

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