CHAPITRE 35 : Un aperçu de ma vie

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STAN

Samantha a été fantastique hier lors de l’enregistrement de l’émission chez Jimmy Fallon. Elle était très tendue et intimidée au début, mais a réussi à ne rien laisser paraître. Ses réponses étaient parfaites et elle semble s’être beaucoup amusée au jeu des charades. J’étais moi-même très nerveux, mais j’ai pris sur moi, revêtu le masque de l’acteur et donné le change. On s’amuse toujours énormément sur le plateau du Tonigth Show, donc ça n’a pas été difficile, par la suite, de se laisser porter par l’énergie, la bonne humeur et les facéties de l’animateur.

Par contre, toutes ces émotions et ce stress nous ont totalement exténuées. Nous avons mangé sushis, tranquillement installés devant un bon film. Samantha s’est même endormie devant, sa tête appuyée sur mon épaule. On s’est lamentablement trainé jusqu’à ma chambre où nous nous sommes immédiatement écroulés de fatigue.

J’ai eu énormément de mal à me lever lorsque mon réveil a sonné à cinq heure du matin. Samantha a légèrement bougé, mais s’est vite rendormie. Je ne peux pas me permettre le luxe d’une grasse matinée, je dois participer à une émission de radio à sept heure. Elle avait proposé de m’accompagner, mais je lui ai affirmé que ça n’était pas nécessaire cette fois. J’ai vu la réaction du public hier en la découvrant et je vais pouvoir gérer tout seul derrière un micro de radio.

J’enfile un jean, un t-shirt, un pull, prend un rapide petit déjeuner et j’enfourche ma moto pour me rendre au studio de radio WNYC. Je passe la zone de contrôle de sécurité et me rend dans la salle où se déroule l’émission à laquelle je suis invité. Je suis accueilli chaleureusement et l’interview débute sans attendre. Cette fois le présentateur fait d’abord la promotion de mon livre avant de passer aux questions d’ordre privée. Comme la veille, j’y réagi volontiers tout en restant vague dans certaines réponses.

L’émission terminée, je quitte l’immeuble et me rend à un rendez-vous avec mes collaborateurs concernant la production de l’adaptation de mon livre. Inévitablement, ils ont eu vent des photos parues dans les magazines et veulent en savoir plus. Je mets rapidement fin à leurs interrogations qui sont de plus en plus indiscrètes et nous nous concentrons enfin sur notre objectif. On ne voit pas le temps passer et lorsque je regarde ma montre, il est déjà quatorze heure.

Je me hâte de rentrer. J’aurais dû m’en douter, ma mère a entrainé Samantha avec elle. J’essaye de les joindre sur leur portable, mais je tombe sur la messagerie à chaque fois. Ça ne sert à rien d’insister, lorsqu’elles sont ensemble le temps n’existe plus. Quelque part je me réjouis qu’elles s’entendent aussi bien car ça n’avait jamais été le cas avec mes ex. Mais j’avoue que je suis un peu jaloux tout de même. J’espérais pouvoir passer plus de temps avec Samantha avant qu’elle ne rentre en France lundi matin, soit dans un peu moins de trois jours. Je crois que je vais la séquestrer tout le week-end afin qu’elle ne soit à moi, rien qu’à moi avant ces longs mois de séparation.

Je décide de travailler en attendant leur retour et m’installe sur la table de la salle à manger. Je suis en pleine négociation au téléphone lorsque Samantha rentre enfin à presque dix-huit heure. Ma conversation avec mon interlocuteur, se prolonge et je m’agace car il remet sans cesse en cause mes conditions et change deux dates de rendez-vous car il veut être présent pour le casting. Je refuse catégoriquement cette dernière requête. Je suis le seul à décider des acteurs que je veux engager et personne d’autre n’y mettra son grain de sel. Le ton monte et je préfère mettre fin à la conversation avant que ça n’aille trop loin et que je dise une chose que je pourrais regretter par la suite. J’ai besoin de lui et si je veux tenir mes délais, je ne peux pas me permettre de partir à la recherche d’un nouveau régisseur et puis c’est le meilleur dans son domaine.

Samantha est montée pour ne pas me déranger. Je note quelques petites choses avant de les oublier. Je lève le nez de mes documents lorsque je l’entends venir se servir un verre de jus de fruits.

- Excuse-moi, je ne voulais te déranger, elle me dit embêtée.

Je regarde ma montre et m’aperçois qu’il est déjà vingt heure passée. Je ne m’étais pas rendu compte que j’avais travaillé si longtemps.

- Oh, non ! Il est déjà si tard. C’est moi qui m’excuse my Love, je dis en allant l’embrasser. J’étais pris dans le travail et je t’ai délaissé.

- Ce n’est rien, ne t’en fais pas. Je comprends. C’est important pour toi, c’est normal que tu te donnes à fond.

- Oui, mais tu es tout aussi voire plus importante encore, je continue avant de l’embrasser à nouveau. Je te promets d’être complètement disponible pour toi ces deux prochains jours.

- Plus que deux jours avant que je ne reparte, elle dit tristement. Je m’étais habituée à vivre ici, avec toi. Ça va être dur de me retrouver toute seule dans ma grande maison. Les enfants sont grands et ils ne sont plus très présent, ils font leur vie et c’est normal.

- Tu sais, c’est pareil ici lorsque je suis en tournage ou en promotion dans tout le pays et à l’étranger. Mais on trouvera une solution, je vais y réfléchir. En attendant, je range rapidement mes affaires et on sort diner.

- Ok, ça me va, elle dit en retrouvant son entrain habituel.

Je l’emmène dans un petit restaurant Italien où j’aime manger régulièrement. On passe une soirée en tête à tête, à faire des projets.

Nous rentrons vers vingt-trois heure. Sur le palier qui dessert les chambres, elle me regarde avec un air coquin et me demande :

- Chez toi ou chez moi ?

- Hummm ! Je crois qu’il n’est plus nécessaire de faire chambre à part. Tu pourrais emménager dans la mienne.

- Oh ! Oh ! Tu es prêt à me faire une place dans ta penderie ?

- Pour la penderie on verra lorsque l’on emménagera définitivement ensemble, mais en tout cas pour ce soir, j’aimerais que tu dormes avec moi, je propose avec un sourire plein de sous-entendus.

- Dormir ? Vraiment ? Elle me répond en m’embrassant.

Nous avons fait l’amour puis avons passé la nuit ensemble.

Les deux jours suivants, comme je le lui avais promis à notre arrivée aux Etats-Unis, je lui ai fait découvrir mes endroits préférés de New-York : Restaurant, petits commerçants, bar, points de vue, etc… Elle en a plus vue en deux jours qu’en une semaine. Les paparazzis n’en ont pas raté une miette, mais on les a ignorés et menés notre vie comme on l’entendait. Tant qu’ils restent à bonne distance et qu’ils n’essaient pas d’entrer trop dans notre intimité, je n’interviendrais pas.

Dans un bar, nous avons été accostés par un groupe d’une dizaine de fans surexcités. J’ai vu Samantha prendre peur car ils ne cessaient de crier mon nom pour attirer mon attention, de nous bousculer afin d’avoir un autographe ou faire un selfie avec moi. Elle s’est vite retrouvée mise à l’écart, sans que je ne puisse intervenir. A chaque fois que j’essayais de me rapprocher d’elle, j’étais happé par le groupe. Au bout de quelques instants, j’ai cessé de me battre contre eux. Je sais que si je réponds à leurs attentes, ils sont satisfaits et me laissent rapidement tranquille. Alors c’est ce que j’ai fait et effectivement, une demi-heure plus tard ils sont repartis et m’ont laissé reprendre ma vie.

- Je suis désolé my Love. Je crois que cette semaine tu as eu le droit à un condensé de ce que peut être ma vie. Il ne te manque plus que de participer au tournage du film et tu auras vu toutes mes facettes.

- J’avoue que vivre avec toi ne doit pas manquer de piquant, une fois que l’on a appris à gérer les fans, les interviews, les paparazzis, les absences et tout le toutim.

- Es-tu toujours sûre d’être capable de supporter tout ça ? De me supporter ?

- Oui. J’en suis certaine à deux cent pour cent, elle me répond avec une telle détermination que je n’ai plus aucun doute.

Le dernier soir, elle a tenue à me faire un défilé de lingerie sexy. Elle s’est bien amusée à m’aguicher, m’embrasser, se trémousser devant moi pour ensuite me repousser et me faire languir pour aller passer la deuxième tenue encore plus affriolante que la précédente. C’était encore plus excitant qu’une parade de chez Victoria Secret ou qu’une stripteaseuse et je mis connais dans ce domaine. Elle s’est faite dominatrice. Elle voulait avoir totalement le contrôle et me donner un maximum de plaisir. Pari réussi. Elle m’a emmené au bord d’un précipice dans lequel j’avais hâte de me jeter tellement la torture était insupportablement exquise. J’ai cru devenir fou jusqu’à ce qu’elle m’autorise enfin à la rejoindre dans ce monde de jouissance qu’elle m’offrait.

Un peu plus tard dans la nuit, je suis toujours éveillé. Je n’arrive pas à dormir. J’angoisse à l’idée qu’elle parte dans quelques heures. Comment je vais faire pour vivre sans elle ? Je ne parle pas que pour le sexe, mais pour tout. Elle me fait rire, elle me pousse à me dépasser, à sortir de ma zone de confort, elle m’apaise et m’aide à gérer ma colère. Elle est ma bouée de sauvetage, mon pilier, mon phare dans la nuit démoniaque qui peut m’engloutir à tout moment. Je sens une crise de panique arriver et je me lève le plus doucement possible pour ne pas la réveiller. Je descends à la cuisine et me mets à faire les cents pas en me tirant les cheveux. Il faut que je trouve un moyen pour que l’on puisse vivre ensemble, mais je n’en vois aucun et ça me rend dingue.

Je passe la nuit à travailler pour essayer d’occuper mon esprit vu que le sommeil m’a définitivement quitté. Samantha descend à huit heure, douchée et habillée. Elle m’adresse un grand sourire, mais je lis de la tristesse dans ses yeux. Son avion doit décoller dans quatre heures, on doit se préparer et pourtant on traine, n’ayant ni l’un ni l’autre envie de se quitter. Le klaxon du taxi nous oblige à sortir de l’appartement. Ma mère est venue lui dire au revoir et je dois retenir mes larmes en voyant les leurs couler sur leurs joues lorsqu’elles s’embrassent une dernière fois. J’ai le cœur lourd, très lourd.

Le trajet pour l’aéroport se fait en silence. Quoi dire ? Je prie pour qu’un embouteillage nous empêche d’arriver à temps, mais non. Il faut qu’aujourd’hui justement, la circulation soit fluide et nous arrivons à l’heure. Je fais enregistrer la valise de Samantha, puis nous nous installons dans la salle d’attente près de la porte d’embarquement. Elle essaie de faire bonne figure, mais je vois son chagrin caché derrière son sourire et son babillage incessant démontre à quel point elle est nerveuse.

Voilà, les premiers passagers sont appelés à embarquer. La voix de l’hôtesse résonne en moi, comme un coup de poignard. J’ai envie de prendre Samantha par la main et de m’enfuir avec elle loin, très loin. Elle n’arrive plus à retenir ses larmes. Je la serre contre ma poitrine, lui promets de venir la voir le plus vite possible et de trouver une solution pour que l’on soit plus souvent ensemble. Je l’embrasse, mêlant mes larmes aux siennes. On a tellement de mal à se quitter qu’il faut que l’hôtesse lance le dernier appel à l’embarquement pour que nous arrivions à nous détacher l’un de l’autre. Elle me fait signe une dernière fois et disparait dans le tunnel. Je suis dévasté et la seule chose qui me fait tenir debout, c’est l’idée que je vais la revoir bientôt.

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