CHAPITRE 37 : L'installation à New-York

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SAMANTHA

Et voilà, je suis dans l’avion pour New-York. C’est enfin le grand jour et je suis partagée entre plusieurs sentiments, c’est extrêmement bizarre. Je suis à la fois excitée, impatiente, heureuse, mais en même temps j’ai peur et je suis triste d’avoir laissé ma famille en France. J’ai essayé de ne pas pleurer en disant au revoir à mes enfants, mais ça a été plus fort que moi. Comme Mégane pleurait, je n’ai pas pu retenir mes larmes. Pourtant on sait que l’on ne se quitte pas pour toujours, que ça n’est que temporaire, mais mon cœur de maman saigne de les laisser derrière moi.

Mes collaborateurs sont dans le même avion que moi, ce qui est rassurant pour tous et durant le voyage nous avons le temps de resserrer les liens entre nous. Ils ont tous une famille ou sont en couple. Comme pour moi, ils sont partis seul dans un premier temps pour s’installer, puis dans un mois leurs familles les rejoindront. Lise occupe le siège à côté de moi et pour passer le temps, nous programmons déjà les sorties que nous allons faire. C’est le printemps, les températures doivent être plus douces que lorsque je suis venue en Janvier, ça va être agréable de se balader dans les rues ou dans les allées de Central Park.

Je suis en pleine conversation lorsque je remarque que le regard de l’une de mes collaboratrices ne cesse d’aller et venir entre son magazine et moi. Je me penche et lui demande ce qu’il se passe. Elle me montre la page qu’elle était en train de lire. Et merde, c’est un article sur Stan et sa nouvelle conquête, c’est-à-dire moi. Bon et bien voilà, mon secret n’en est définitivement plus un.

- C’est vrai ? Elle me demande.

- Oui, j’avoue.

- Nooooon ! Oh mon dieu, tu sors avec Stanley Boomer ! Elle cri presque.

Je lui fais signe de se calmer et de baisser d’un ton. Tout l’avion n’a pas besoin d’être au courant. L’hôtesse de l’air qui n’était pas loin, s’approche.

- Alors c’est bien vous ? elle me demande.

J’hoche la tête positivement.

- Je savais bien que votre visage ne m’était pas inconnu. Les journaux Américain ne parlent que de ça depuis des semaines, elle continue.

- Alors il est comment ? me questionne Lise intéressée.

Je suis assaillie de questions et de sollicitations pour obtenir un autographe de Stan. Je ne peux pas fuir, je suis coincée dans cet avion, alors je réponds au mieux, sans trop en révéler non plus de notre intimité. J’essaye de leur faire comprendre que nous sommes un couple comme les autres et que nous aspirons seulement à vivre au calme comme n’importe lequel d’entre eux. Je leur promets que je le leur présenterais un jour et ça suffit à les apaiser. Heureusement nous arrivons à destination.

************

STAN

Aujourd’hui je suis d’une humeur de chien et j’en suis conscient. Samantha est en route pour New-York et je suis à l’autre bout du pays. Je ne peux même pas aller l’accueillir et ça me met en rage. Le régisseur et nos assistants en prennent plein les dents pour un rien. Tout m’agace, tout va de travers et je ne leur facilite pas la tâche. Je finis par me calmer un peu lorsque je reçois un message de Samantha me disant qu’elle vient d’atterrir et que tout va bien.

J’ai environ une semaine de travail ici avant de pouvoir rentrer. On doit faire des prises de vue, des essais sonores et lumière ce qui nous permettra de définir nos besoins en matériel et personnel. J’ai trouvé l’endroit qui me convient pour les scènes en extérieur et les maisons idéales pour les tournages en intérieur. J’ai négocié dur avec les occupants. Ils faisaient monter les prix et voulaient un rôle de figurant dans le film. On a fini par trouver un terrain d’entente et je leur ai immédiatement fait signer un contrat pour éviter qu’ils ne changent d’avis ou relance les tractations. Il me reste encore à définir les parcours en extérieur, demander les autorisations de circulations, de tournage et de blocage des routes et accès. Il faut aussi que je fasse les déclarations auprès des services de secours et de sécurité pour qu’ils nous encadrent.

Ce soir, j’ai rendez-vous avec les Maroon 5 pour leur proposer de jouer dans mon film. J’aimerais vraiment qu’ils acceptent comme ils ont eu une part importante dans ma relation avec Samantha. Si vraiment ils refusent, je devrais me tourner vers un autre groupe, ce qui modifiera légèrement l’histoire, mais ça le spectateur n’en aura aucune conscience. Je serais juste frustré car j’aime que tout soit parfait et comme je l’ai imaginé, décidé. Même une modification comme celle-ci, qui peut paraître anodine, prend une grande dimension à mes yeux.

Nous nous retrouvons dans un restaurant de Los Angeles. Je suis de meilleure humeur car j’ai réussi à avoir Samantha au téléphone. Son meublé lui plait et elle était en train de défaire ses bagages. Je crois que c’est encore plus frustrant de la savoir près de chez moi et de ne pas pouvoir la voir, que lorsque l’océan Atlantique nous séparait.

Les membres de Maroon 5 sont de très bonne composition. Comme toujours, ils plaisantent, se chamaillent gentiment, rient et ennuient les serveurs. On ne peut que se laisser entrainer et entrer dans leurs délires. Au moins maintenant je suis totalement déstressé et plus gaie. On parle travail à peine une demie heure. Ils acceptent avec enthousiasme de participer au tournage, sans aucune négociation. Ils n’auront besoin d’être présent que durant deux jours car pour les scènes de concert, je me servirais des images de leur dernière tournée que j’intègrerais au montage. Adam me demande si ça s’est arrangé avec Samantha et comment ça se passe entre nous. Lorsqu’il apprend qu’elle vient de s’installer à New-York, il me promet de s’arrêter nous voir lors de son prochain passage dans cette ville. Il a très envie de la revoir et que l’on arrose notre nouveau départ ensemble. Il ne rate pas une occasion de faire la fête. Samantha sera enchantée.

************

Enfin je suis dans l’avion pour rentrer sur New-York. Je profite du voyage pour faire le point sur la préparation du film. Les repérages c’est Ok. J’ai envoyé l’un de mes collaborateurs à Paris se charger de régler les détails pour la scène du bateau-mouche. Le casting, ok également. J’ai tout de même un doute sur l’actrice principale, nouvelle dans le métier, mais très prometteuse. Ce qui me gêne c’est que je ne suis pas certain d’arriver à faire ressortir mes sentiments pour Samantha avec cette actrice. Les essais étaient pas mal, mais ne m’ont pas convaincu à cent pour cent. Je me demande si je ne devrais pas prendre un acteur pour jouer mon rôle ou si je dois continuer le casting pour le rôle de Samantha. Le temps presse et plus je vais mettre de temps à me décider, moins l’actrice pourra se préparer à l’avance. Le plus crédible serait que Samantha elle-même joue son propre personnage, mais je ne sais pas si j’arriverais à la convaincre.

Je viens tout juste de poser un pied dans l’aéroport de New-York, que je sors mon téléphone pour appeler Samantha. Je n’en peux plus d’attendre et j’ai besoin de la voir le plus rapidement possible. Elle a décroché à la deuxième sonnerie. Elle est à l’agence, en plein entretien d’embauche. Je trouve ça marrant que nous soyons tous les deux en train de sélectionner les personnes avec lesquelles nous allons travailler. Je ne peux pas attendre ce soir, c’est beaucoup trop loin. J’ai envie de la sentir, de l’embrasser, de la toucher maintenant. Elle s’oppose à ce que je passe à son agence et me promets de ne pas s’éterniser et de me retrouver chez moi dès que possible. Elle refuse de me donner l’adresse de son travail, prétextant que ma présence la déconcentrerait, mais je n’ai pas dit mon dernier mot. J’appelle les renseignements et arrive à me procurer le numéro de téléphone de son service d’accueil. Je me fais passer pour un futur potentiel client et obtient ce que je veux. Parfait. Je monte dans un taxi et lui indique ma destination finale. La circulation est fluide, mais pas encore assez à mon goût, tellement l’impatience me gagne. Ça fait trois mois que j’attends. Trois mois que je ne l’ai pas prise dans mes bras. Plus les kilomètres défilent et plus je suis pressé.

Enfin le taxi s’arrête à la bonne adresse. Je lui jette quelques billets et sans même attendre ma monnaie, je descends du véhicule. Les battements de mon cœur sont forts et rapides, mon estomac se noue et mon cerveau ne répond plus. Je marche tellement vite que l’on pourrait me croire pourchassé par le démon. Le démon de l’amour, bien sûr.

J’entre et me présente à l’accueil à la charmante jeune femme que je pense être celle que j’ai eu au téléphone tout à l’heure. Elle est impressionnée et stupéfaite de me voir dans leurs locaux et met un petit temps à réagir. Je demande à voir Samantha. Elle me répond que ça n’est pas possible, qu’elle est en rendez-vous.

- Je sais, mais c’est urgent, je lui dis avec mon plus beau sourire et en essayant de contenir mon impatience.

- Je suis vraiment désolée, mais elle m’a expressément demandé de ne pas la déranger.

Je lui demande un papier et un stylo et griffonne un mot.

- Très bien alors… Quel est votre prénom ? Je demande charmeur.

- Marion.

- Très bien Marion, j’ai vraiment besoin de parler à Samantha et je comprends qu’elle ne veuille pas être dérangée. Vous voulez bien m’aider ? je continue me faisant de plus en plus séducteur pour arriver à mes fins.

- Euh… Oui… bien sûr monsieur Boomer… je suis là pour ça, elle bafouille.

- Parfait. Alors vous voulez bien m’indiquer où se trouve son bureau ? Je vais l’attendre sagement pendant que vous lui remettrez ce message. D’accord ?

- Oui… monsieur, elle obtempère prête à défaillir.

Marion me conduit jusqu’au bureau de Samantha. Je remarque que toutes les personnes de l’agence se retournent à mon passage, je leur adresse un grand sourire et un signe de tête. J’entre dans la petite pièce tandis que mon hôtesse continue vers la salle de réunion pour lui donner mon petit mot, sans plus attendre. Je jubile. Ça n’est pas convenable de jouer avec les émotions des femmes, comme je viens de le faire, mais aux grands maux les grands remèdes. Lorsque je veux quelque chose, je fais tout pour l’obtenir. Je m’installe sur le fauteuil de Samantha et attend tranquillement. Bizarrement tout stress, toute impatience m’a quitté. Je suis comme un prédateur qui attend que sa proie vienne se jeter tout droit dans sa gueule.

J’entends des bruits de pas rapides dans le couloir et la porte du bureau s’ouvre sur ma dulciné. Elle la referme aussitôt derrière elle. Bon sang qu’elle est sexy en tenue de working girl, jupe droite grise qui lui arrive à mi-cuisses, chemisier blanc vaporeux et escarpins noirs à hauts talons.

- Stan ! Je t’ai dit que je suis en plein entretien, je n’ai pas le temps, elle me sermonne.

- Bonjour également my Love, je dis en me relevant pour m’approcher d’elle et la prendre dans mes bras. Moi aussi je suis ravi de te voir, je continue moqueur.

- Je ne plaisante pas, je travaille là, elle continue gênée par notre proximité. Stan, je t’ai dit que je faisais au plus vite et que je passais chez toi après.

- Je sais, mais je ne pouvais pas attendre plus longtemps, tu me manquais trop, je plaide juste avant de l’embrasser.

Elle ne peut pas résister, elle en a trop envie elle aussi. Oh shit ! Que c’est bon de la tenir enfin dans mes bras et de l’embrasser. Je resserre mon étreinte et elle s’accroche à mon cou. Je me sens tellement bien, tellement mieux et pourtant je dois mettre fin à cet instant de tendresse, d’amour pur et fort pour la laisser travailler. Mes lèvres quittent les siennes pour déposer des petits baisers le long de sa mâchoire en remontant jusqu’à son oreille dont je mordille le lobe. Je la sens sur le point de s’abandonner alors je lui murmure :

- Ce n’est qu’un infime échantillon de ce qui t’attend tout à l’heure. Ne tarde pas trop my Love, j’ai terriblement envi de toi.

Je dépose un dernier baiser sur ses lèvres puis quitte le bureau non sans lui adresser un sourire moqueur et un clin d’œil. Je suis plus que satisfait de l’effet que je lui ai fait. Je sais qu’elle est totalement déstabilisée, dans un état second et qu’il va lui falloir quelques minutes pour reprendre ses esprits. Maintenant, je suis certain qu’elle ne s’attardera pas car elle va en vouloir plus.

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