Chapitre 6 – La magie lèche cul, lèche bite

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Deux semaines passèrent sans que Tac ne reçoive aucune réponse. Au bout du compte, elle était passée dans toutes les associations activistes de l’université et aucune n’avait entendu parlé d’un André Ross. Quilo était si desespéré qu’il avait passé du temps à envoyer des mails à des assos indépendantes dans toute la ville, jusqu’à les appeler carrément sur leur fixe pour savoir ce qu’il en était. Mais rien, pas la moindre réponse positive et aucune information sur André. Il avait presque souhaité que Léandre et ses collègues soient de nouveau attaqués par des monstres, mais depuis l’incident du pont, aucune créature n’avait été vue depuis. C’était plus que suspects. D’après les réseaux sociaux, la police n’avait aucune indice sur l’identité des coupables. Et, comble du comble, malgré la notoriété grandissante

Le jour avant le premier examen de session, le ventou commençait à se demander si André faisait effectivement partit d’une asso activiste. Quand il retrouva Tac au Café Shuchou, il lui confia ses doutes.

— J’ai eu la même intuition, lui confia-t-elle. J’ai beau chercher ici et là, pas la moindre trace de lui.

— Donc il fait partie d’un groupe fermé et officieux. Comment on peut en trouver ?

— J’ai la tête d’une voyou ?

Quilo la regarda d’un air entendu et elle le frappa gentiment sur la tête. Un groupe d’étudiants passèrent et demandèrent de prendre un selfie avec le ventou. L’un d’eux usa d’une formule, Actalae, pour faire léviter son téléphone et prendre la photo ; ensuite, il flirta un peu avec Quilo qui n’en ressentit qu’un vague malaise et ne répondit que des « Hmm » et « Grave ». Une fois que les groupies furent rassasiés et partis, les jeunes adultes rirent puis Tac reprit :

— Je pense qu’on utilise pas la bonne méthode.

— Qu’est-ce que tu proposes ?

— J’ai l’impression qu’on est partis dans le mauvais sens : utiliser ta notoriété semble plutôt repousser les DSM. S’il faut, ils veulent plus te parler parce que tu es trop connu.

— Je vois pas le rapport.

— Réfléchis ! La police est sur leur cul depuis deux semaines, alors ils ont pas intérêt à approcher un type qui est connu sur les réseaux au risque de se faire chopper.

Vu comme ça, ça lui sembla logique. Il s’insulta intérieurement d’avoir eu une idée aussi débile quand Tac chassa sa frustration d’un geste :

— On pouvait pas escompter ce résultat. Par contre, je peux t’assurer qu’on a un moyen simple d’attirer André s’il est effectivement avec les DSM.

— Lequel ?

Elle lui demanda de lui passer son téléphone déverouillé, ce qu’il fit sans hésiter. En l’espace de deux semaines, Quilo et Tac s’étaient tellement rapprochés qu’ils s’étaient invités chez eux à tour de rôle. Ils avaient même passé ensemble des soirées pyjama-cinéma jusque tard dans la nuit et des après-midi entières à des cafés, à des bibliothèques. Leur amitié avait connu un essor si brusque que le ventou la comparait avec celle qu’il avait vécu avec André. Ou non ; elle se situait plus sur un pied d’égalité qu’un rapport aîné-cadet.

Tac ouvrit son Instagram et commença à préparer un post, puis l’envoya sans donner le temps à Quilo de voir ce qu’elle venait d’envoyer. Elle lui rendit son téléphone et il lâcha un gémissement : la photo de lui, d’elle et les groupies trônait sur son fil d’actualité, avec ces mots en gros : « T OU ANDRE BRO ». Il leva les yeux, dépité.

— T’es aussi subtile qu’un minotaure en tutu.

— N’est-ce pas ? sourit-elle de ses dents onyx.

— Les gens vont se poser des questions, tu sais.

— Quoi, de savoir que tu connais un type qui s’appelle André ? Il y en a plein ! La seule chose qui devrait t’inquiéter, c’est de te faire harceler par des homonymes.

— Tu m’en vois ravi…

Elle le consola en changeant de sujet : demain, c’était l’examen. Pas de fin d’année, heureusement, mais la note du contrôle avait un coefficient assez conséquent. Tac et lui décidèrent de sortir du café Shuchou pour aller au Parc Paillemolle, qui se trouvait en centre-ville.

La superficie de l’endroit était gargantuesque, 350 hectares verts d’arbres qui n’avaient jamais été coupés, donc pas d’exotisme ici : des résineux à tout va, des plantors aux feuilles en biseau et de rares hespérides aux fruits dorés qui donnaient le vertige. Une rivière naturelle scindait le parc en deux, prenant sa source dans le mont Paillemolle, d’où le nom du parc. Des milliers de personnes y allaient quotidiennement pour s’y promener, y faire du sport ou réviser pour les concours. Quilo avait entendu néanmoins que des centaines de sans-abris se cachaient dans la forêt dense de la partie Nord ; le parc étant libre d’accès vingt-quatre heures sur vingt-quatre, la ville avait consenti à laisser tranquille les sans-abris et, parfois, à même leur distribuer de la nourriture chaque semaine. La maire, Amanda Mann, une native du Nord, était très au fait de la pauvreté et prenait le soin de s’occuper des plus démunis.

Une fois au parc dans la partie Sud, Tac et Quilo se trouvèrent un endroit assez éloigné pour s’entraîner à la magie. Enfin, pour que Tac s’entraîne ; le seul entraînement du ventou consistait à ne pas se faire exploser les doigts quand il utilisait la poudre de champignons… Son amie lui demanda de se placer face à elle puis commença à frapper sur sa poitrine, en rythme. Autour d’eux, les sons de la forêt s’amenuisèrent au profit d’un battement sourd qui devint de plus en plus puissant.

Après quelques instants, le battement se stabilisa et d’un regard, Tac indiqua à Quilo qu’elle était prête. Après une brève hésitation, ce dernier plongea instantanément sa main dans son petit sachet et la sortit à la même allure. Juste une pincée. D’un geste sec, il claqua des doigts et envoya la poudre vers Tac qui s’embrasa sur le champ, provoquant une explosion qui l’avala. Un mélange spécial, conçu pour le combat : Bernardo, le fournisseur et alchimiste de Quilo, ami du docteur Cleffe, avait spécifiquement prévenu le ventou de n’en utiliser que peu à chaque fois. Les flammes vertes et jaunes s’enroulèrent en bulle autour de Tac… qui n’eut même pas les cheveux roussis. De plus, l’air sembla vibrer d’une mélodie qui étouffa le feu alchimique avec autant de rapidité qu’un vrai vide. Une fois les flammes disparues, la braiseuse sauta de joie et Quilo soupira de soulagement : heureusement que la forêt était protégée par une tonne d’enchantements, sinon des expériences comme celle-ci aurait été interdite.

L’exercice suivant demanda à Tac plus de concentration : elle devait déplacer à l’aide de télékinésie des objets de petite taille. Quand elle y arriva, Quilo lui banda les yeux et déplaça les objets. Cette fois, ils ne firent que rouler un peu sur le côté ou tomber, sans s’élever dans les airs. Tac grommelait qu’elle n’y arriverait pas, il lui assurait que non, puis ils continuaient.

Je fais un aparté pour vous expliquer : Tacmek Idoine a le don de « Tambour » comme Léandre a le don de « Compulsion », ou Maël celui de « Vol ». Chaque individu doué de magie possède un don unique qui consomme plus d’énergie arcanique que des simples sorts comme la télékinésie, chauffer un objet ou le renforcement du corps. Ces petits sorts sont appris dès le collège et constituent la base de tout membre de la société. Vous vous dites alors : « Et si on naît avec un don de télékinésie ? ».

J’y viens : le don de télékinésie, de force ou de vitesse, voire de contrôle de la température existent tous. Si vous vouliez les comparer avec leurs versions simplifiées, ce serait dire qu’un sort simple peut déplacer une ou deux canettes de soda jusqu’à vous, tandis qu’un don peut soulever une voiture voire un camion, ou manipuler des myriades d’objets avec une précision chirurgicale. Sachant qu’il n’y a pas que ces trois sorts simples : chaque don est dérivable en un sort simple selon la formule exacte, l’intention donnée. Combiner leurs effets sont possibles et on obtient une gamme infinie de petits pouvoirs utilisables au quotidien.

Tac s’entraîner dans cette optique : elle devait maîtriser la télékinésie, la pyrotechnique et la guérison. C’étaient les trois magies qu’elle avait choisi pour sa première année de cursus en théorique. En pratique par exemple, on choisissait sept magies. Moi, je me rappelle en avoir choisi onze. Quilo, lui, n’en avait choisi aucune.

Le soir pointait le bout de son nez et ils décidèrent de faire une pause. L’air retenait encore l’odeur de la magie de Tac, un mélange de mazout et de bitume, avec l’âcre relent de la poudre explosive.

— Ça t’arrange bien que tu sois en théorique, lâcha la braiseuse après avoir bu un peu d’eau. Au moins, tu peux t’exempter d’examen pratique.

— T’aurais pu faire pareil, remarqua-t-il et elle grimaça.

— Le problème, c’est que je veux m’occuper de monstres, alors j’étais obligée de prendre l’option.

— Pourquoi t’es pas allée en cursus pratique, d’ailleurs ?

— J’ai pas été accepté.

Quilo se sentit gêné d’avoir posé la question, comme si c’était un sujet tabou. Tac fit retomber la tension en riant.

— T’inquiète, c’est pas faute d’avoir demandé ! C’est juste que mes résultats étaient bof bof et j’ai dû passer l’examen d’entrée pour être prise. Sauf qu’encore une fois, la note était trop basse pour qu’ils m’acceptent en parcours pratique alors je me suis rabattu sur le théorique et l’option.

— Tu regrettes pas, parfois ?

— Pas trop, et elle haussa des épaules. Et puis il paraît qu’on peut bifurquer d’une année à l’autre, si on a des bons résultats ! (le visage de Quilo se ferma et elle le remarqua) T’inquiète, j’aurais toujours besoin d’un punching-ball pour m’entraîner.

Il sourit quand au sous-entendu et elle rendit son sourire. Ils restèrent longtemps à regarder le ciel se faire grignoter par la nuit, échangeant quelques blagues ou anecdotes. Quilo se sentit bien. Vraiment bien. Jamais, depuis André, il n’avait revécu un tel état d’esprit, celui d’être à sa place, sans prétention ni masque. Il n’avait pas besoin de mentir, de détourner la vérité avec Tac : elle était quelqu’un de fier et d’envahissant, certes. Son calme était toutefois si contagieux que parfois, quand elle restait là à s’évanouir dans le silence, il la suivait sans hésiter. C’était comme un doux sommeil qui vous gagne alors que la musique bat son plein autour de vous.

La nuit tomba. D’un coup. C’était si soudain que les deux amis sursautèrent. Le ciel était noir d’encre, sans étoiles, pourtant les réverbères étaient toujours allumés.

— Bonsoir.

À côté d’eux se trouvait André Ross, l’ami perdu. Quilo eut un sursaut d’émotions si puissant qu’il faillit en vomir ; l’impression que ses entrailles étaient habitées par un ouragan et que son cerveau vrombissait. À deux centimètres de son visage, celui de son ami : il avait une cicatrice qui barrait son nez et le coin de sa bouche, des traits un peu plus durs qui restaient pourtant les mêmes et un sourire amusé. Un petit tatouage se trouvait sur sa joue, un as de pique noir.

— Tu voulais me voir, « bro ».

Sa voix a changé, remarqua Quilo. Enfin, pas sa voix : le timbre qu’elle prenait, auparavant moqueur et enflammé, était désormais grinçant et méfiant. Pourtant, il regardait toujours Quilo comme un ami. Ses yeux verts glissèrent derrière lui pour voir Tac et s’assombrirent légèrement, avant de reprendre leur teinte habituelle en revenant vers le ventou.

— Ça fait longtemps ! dit-il en s’asseyant à côté de lui. Quoi, trois ans ?

— Et demi, compléta Quilo avant de secouer la tête, éberlué. André, c’est toi qui a fait ça ?

L’intéressé regarda le ciel et sourit. Il tritura quelque chose entre ses doigts mais le ventou, de là où il était, ne pouvait pas le voir.

— Ouais. En trois ans, tous les gens changent ! (il reporta son attention sur Quilo) Enfin, pas tous, j’imagine…

— Hé !

C’était Tac. Elle s’était levée subitement et avait franchi Quilo pour se tenir se tenir face à André. Même assis, l’humain ne se laissa pas démonter devant l’attitude menaçante de la braiseuse. Le ventou chercha à calmer son amie, mais elle dit :

— La première chose que tu fais en retrouvant ton meilleur pote, c’est l’insulter ? Excuse-toi maintenant.

Une brusque tension enfla dans l’air, ainsi qu’une odeur de tabac froid et de thé macéré. Le mazout suivit, en moindre intensité. Au bout de quelques instants dans lesquels Quilo avait l’impression de gérer deux bombes atomiques, l’emballement retomba aussi subitement qu’il était advenu, et André fit la moue puis se tourna vers son ami :

— Désolé, vieux. J’étais pas sûr d’avoir confiance en elle. Mais visiblement, tu choisis bien tes alliés.

Quilo se garda de dire que Tac n’était pas une alliée mais son amie pour éviter d’énerver le nouveau venu.

— Comment tu m’as retrouvé ? lui demanda-t-il. Tu as vu le post Insta ?

— Insta ? Oh, non, non, non. J’ai pas de compte sur des réseaux sociaux ou quoi que ce soit. Ces des merdes, ces machins-là (il fit un signe de tournevis sur sa tempe) Ça vous vrille le cerveau.

Tac et Quilo échangèrent un regard furtif ; ce dernier savait son ami d’adolescence anarchiste, mais complotiste ? André dut capter leur inquiétude, car il les rassura immédiatement :

— J’ai quand même un PC connecté à Internet, je suis pas débile. Mais je sais quels réseaux choisir pour discuter. Je t’ai trouvé parce qu’un indic m’avait parlé d’un gars qui s’était fait attaqué par un kelpie. Je voulais savoir si c’était vrai, alors j’ai cherché dans sur des articles et je suis tombé sur une personne qui parlait de toi.

— Qui ? s’empressa de demander Tac.

— Pas tes oignons. Écoutez, je veux pas d’ennuis, donc je préfère garder sous silence tous ceux qui sont en contact avec moi. Capische ?

Ils acquiescèrent. De toute manière, ils avaient pas trop le choix : André était le maître de la situation. Bordel ! pensa Quilo. Il a carrément fait tombé la nuit ! D’ailleurs, il avait remarqué un autre détail plus surprenant encore : plus aucune autre personne ne se trouvait dans le parc. Ils étaient seuls.

— Super. Bon, je viens prendre des nouvelles : est-ce que tu peux faire de la magie ?

La question le prit de court et même Tac, qui s’était réinstallée à côté de Quilo, inspira de surprise.

— Non.

André le regarda comme s’il doutait de sa réponse, avant de prendre un ton plus sérieux, presque menaçant :

— Est-ce que tu fais toujours des crises ?

—…Oui, toujours. J’en ai fait une il y a deux jours.

Il avait mis son amie au courant, pour éviter qu’elle ne réagisse de la même manière que Léandre et Maël. André, lui, parut sincèrement étonné : il haussa des sourcils, regarda ses pieds et marmonna :

—…aurait dû clamser avant…

— Quoi ?

— Rien, et cette fois, l’humain parla avec une certaine douceur : Si je te disais que tu pouvais utiliser de la magie, là, tout de suite, ça te brancherait ?

Quilo connaissait André depuis longtemps, et il n’avait pas changé : mentir était très difficile pour ce gars-là et là, il ne racontait pas de bobards. Le ventou fut parcouru d’un frisson, à la fois d’appréhension et d’excitation : on lui proposait d’enfin faire de la magie ? Après toutes ces années où il n’avait jamais franchi le dernier pas pour l’obtenir ? Il n’y croyait pas, et pourtant l’espoir le soufflait dans le sens inverse… Il croisa le regard de l’humain et n’y vit que la sollicitude dont il avait toujours fait preuve, et ce même quand Quilo lui avait dit qu’il n’avait jamais couché avec quelqu’un.

— Comment tu pourrais…, commença Tac mais il la coupa :

— André, sois honnête avec moi.

L’intéressé pencha la tête et la hocha.

— Toujours.

— T’es un Brisé, pas vrai ?

Il se raidit quand il vit dans sa posture, ses gestes, tout… que c’était vrai. Il poussa le bouchon plus loin :

— Tu ne l’as jamais fait, pas vrai ?

— Jamais. Comme toi.

— C’est pas possible !

La voix de Tac débordait de colère et son visage transpirait une peur atroce. Quilo le ressentait et la comprenait : son frère était mort par trop plein de magie, sans jamais avoir l’occasion de la canaliser dans un sort parce qu’il était un Brisé. Alors même qu’il avait passé son temps à baiser à droite à gauche, voilà qu’on avouait à la braiseuse qu’un Brisé vierge avait soudainement accès à la magie ?

— C’est absurde, surenchérit-elle. Quilo, il veut te manipuler ou je sais pas quoi. Il ment, pour sûr !

— Tiens.

André lui montra une pierre ponce sur laquelle un sigle était taillé. Quilo reconnut l’objet : c’était un Révèlange, un outil mystique aux propriétés si puissantes qu’on ne pouvait la falsifier. L’éclat rouge sang du sigle était définitivement authentique et on ressentait sa magie d’ici. Et surtout, c’était un objet qui forçait son porteur à dire la vérité. Tac hoqueta de surprise et balbutia :

— Mais il y en a…

—…que quelque dizaines dans le monde entier, compléta l’humain en refermant sa paume, faisant disparaître l’éclat dans sa manche.

— Tu peux aussi te persuader d’être un Brisé, supposa Quilo dans une tentative de fuir la réalité qui devenait trop lourde.

André lui lança un de ses regards dont il avait le secret, le genre qui disait : « T’y crois même pas, j’y croirais pas non plus ». Le ventou, la braiseuse et l’humain restèrent un moment dans le silence moite d’une nuit sans étoiles, jusqu’à que Quilo reprenne la parole :

— Comment tu as « reçu » de la magie.

— Je l’ai pas reçu, on me l’a débloquée. Celui qui nous dirige l’a fait.

— Qui est-ce ?

— Siesseir Vive-Albâtre. Le genre de boss que tu vas te mettre à dos, et le genre qui te récompense bien.

— Un dragon, lança Tac.

Elle et Quilo étaient arrivés au même résultat lorsqu’elle avait étudié l’endroit de l’incident. André la regarda et se gratta le nez.

— Ouais. Comment t’as deviné ?

— Je suis une braiseuse. Faut dire ton maître est pas fort pour cacher sa trace.

— Ah ! J’avoue qu’il est très gourmand de notoriété, même si moi et les autres on essaye de calmer cet aspect-là de lui.

— C’est un dragon. Un putain de dragon ! (La Tacmek méfiante et en colère avait été remplacée par la Tac passionnée) D’où il vient ? À quoi ressemble son antre actuelle ? Comment il a survécu à la Grande Chasse ? Oh, et quelle est la couleur de ses écailles ? Et de ses cor…

— Wow wow wow ! Je peux répondre ça avec vos téléphones allumés. Sans compter les psychromètres qui peuvent sentir la magie qui j’ai déployé ici, alors non.

— T’es déjà plus ou moins cramé, confia Quilo à André.

Ce dernier eut un sourire complice et posa sa main sur le sol. Immédiatement, l’odeur persistante du tabac froid s’évanouit. Les deux universitaires écarquillèrent leurs yeux quand André agita son bras devant eux : sur sa peau se dessinait un tatouage argenté qui semblait se mouvoir comme un serpent.

— Un petit trick que j’ai appris auprès de la boss. Allez, pour le bon vieux temps, Quilo, je veux bien t’y amener.

— Je viens avec lui !

Tac s’était levée d’un bond avant qu’André ait pu le faire et Quilo ait pu au moins y penser. L’humain la regarda avec agacement, claqua de la langue et fit un signe de tête en direction du nord. Quand il fut assez loin, Tac murmura :

— Il a dit « sa boss » ? C’est une dragonne, Quilo !

Il aurait bien aimé être touchée par son enthousiasme, mais le ventou ne le fut pas. Il était juste inquiet : allait-il vraiment pouvoir faire de la magie ?

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