Chapitre 12 – La magie aux portes de jade

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Le vent lui arrachait des souffles alors qu’il courrait à toute allure, son corps tressautait à cause de sa magie qui pétillait à travers ses veines. Pourtant, Qwilo ressentait moins de douleur que d’ordinaire, comme si un verrou avait sauté dans son corps. Il se dit que c’était à cause de son rapport avec Tac, et cette pensée, dès qu’elle jaillit, percuta sa magie et l’ébranla. Il lâcha un cri, trébucha et s’affala face contre terre. Le souvenir dans la chambre le torturait et il ignorait pourquoi. Plus il s’y concentrait et plus sa magie devenait folle. Il arrêta, rejeta le souvenir dans la poubelle de son esprit et referma le clapet à double tour.

La magie du ventou cessa de lui faire du mal, bien qu’elle n’était pas plus calme que d’habitude. Qwilo, entre ses dents serrées, grinça :

— Pourquoi tu veux pas m’obéir…

Et avec effort, il se hissa sur ses pieds et tituba quelques pas avant de s’effondrer de nouveau. Des vertiges le gagnèrent et il crût s’évanouir de nouveau, alors il rampa jusqu’à un rocher et s’accrocha à sa rugosité, à l’humidité de la rosée et à la douceur de la mousse. Les pierres sont l’un des plus grands mystères de la civilisation : elles parlent de, indiquent parfois et rarement révèlent.

Ce que trouva Qwilo en cette pierre n’était qu’une oreille attentive, dont il laissa ses propres délires déliter sa surface avec la caustique vérité qui l’assaillait depuis sa naissance. Les vertiges s’arrêtèrent progressivement, comme si la pierre absorbait non seulement les mots mais les maux plus lourds, ceux qui rongent l’âme. Gare à qui demandera à cette pierre de lui révéler ses secrets.

Ayant un peu récupéré, le ventou se redressa en un soubresaut, sa magie tentant toujours de le faire exploser. Il le sentait : un peu comme un animal fou qui se rue contre les murs de sa cage, espérant goûter la liberté. Qwilo l’avait appris : la magie voulait toujours se libérer. Il regarda ses mains avec l’infime espoir qu’elles pourraient relâcher cette énergie spectaculaire d’un geste habile. Dans sa vision perturbée par le pouvoir, il ne remarqua pas les petites écailles qui poussaient à travers sa peau. Tout ce qu’il constatait, c’était un corps qui ne lui obéissait pas.

— Qwilo !!!

Il se retourna et, horrifié, distingua ses pères, Tac et ses amis à travers les arbres, l’appelant à tue-tête. Tac. Quand il vit sa tête enroulée de bandage, un sentiment de terreur pure s’empara de lui. Comme pour répondre à un besoin plus primaire que la reproduction sexuée, la puissance arcanique se densifia autour de son corps à la manière d’un halo de pure lumière et s’arracha au ventou pour s’écraser à même l’espace, le tordit avec une force inouïe au point de faire grincer les charnières de l’air, pour qu’une fente puis une faille fende le vide, ouvrant sur des ténèbres engloutissantes.

—…qwilo…

Sans réfléchir autrement que par la viscéralité, il s’y jeta tête la première et la fenêtre se referma immédiatement derrière lui.

Il s’écrasa contre un sol dur et humide. Éberlué, il prit un moment à attendre que la magie le lacère de l’intérieur, sauf qu’aucune douleur ni lumière ne s’empara de son corps. Il se sentait… équilibré. Pour la première fois de sa vie depuis tout petit, il n’avait plus l’impression que son corps contenait une vague qui montait jusqu’au tsunami.

— T’aurais pu appeler avant.

Quelqu’un le souleva. Qwilo ne reconnut pas la voix immédiatement, mais ce fut l’arôme du tabac froid et du thé macéré qui lui fut familière.

— André…

Son ancien ami ne réagit pas, pour préférer le porter en princesse à travers le voile d’ombre qui séparait la grotte de ténèbres du royaume de Siesseir Vive-Albâtre. Le reste parut flou jusqu’à que le dos du ventou entre en contact avec quelque chose d’épais et doux. André l’adossa à un coussin et disparut pendant un instant… avant de revenir, un bol à la main. Il fit boire à Qwilo un breuvage goût chocolat et fraise, et le ventou se sentit tout de suite mieux.

— Merci… C’était quoi ? Une potion ?

André reposa le bol sur une table de nuit et l’alité vit qu’il était dans une chambre creusée à même la montagne. Un tapis au sol, un table de nuit et deux lits superposés – le ventou se trouvait sur celui du dessous – ainsi qu’un lampion au plafond.

— C’était du chocolat chaud à la fraise.

La réponse fit pouffer le ventou, mais un élancement au cœur le fit s’arrêter immédiatement.

— André… Pourquoi je suis là ?

— Tu as fait de la magie, Qwilo.

— J’en doute…

— Ça va ?

La question le prit de court. Il aurait crû André capable de lui demander comment il avait fait pour arriver ici ou une autre forme d’interrogatoire.

— Je… ne vais pas bien, mais alors pas du tout.

L’ami posa une main réconfortante sur l’épaule de Qwilo. Son contact, comme avant, l’apaisa.

— Tu peux tout me dire.

— Je peux te faire confiance ?

— Tu n’es pas obligé, si tu ne veux rien dire…

La main d’André, chaude, quitta l’épaule du ventou. Ce dernier ressentit comme un vide et sa bouche s’ouvrit en réponse :

— J’ai couché avec Tac.

Au lieu d’un « Quoi ? » ou d’une réaction choquée, André fit tout l’inverse : il lâcha un petit rire sarcastique et, pour ainsi dire, très blessant. Les oreilles mauvies, le concerné lâcha avec colère :

— Qu’est-ce qu’il y a de drôle ?

— Rien. C’est juste triste que t’y ais toi aussi cédé – il fit un geste large vers l’arcade qui séparait la chambre du grand hall aux piliers – moi, Ally et tous les autres… On a dû tous le faire sans vraiment le choisir.

— Laisse-moi deviner : Siesseir vous a sauvé ?

— Pas au début, non. Tu veux bien écouter une petite histoire ?

Le ton un peu parental envers un enfant bordé fit sourire Qwilo, alors il accepta de bonne grâce. Se plaçant plus confortablement sur son tabouret, André croisa une jambe sur sa cuisse et posa ses bras sur son genou. Son regard perça la brume d’un souvenir douloureux.

— J’étais seul, après que tu sois parti au lycée. Si au collège on me laissait faire mes conneries, au lycée on a rapidement appelé ma mère. En apprenant que son moutard avait tagué la moitié des murs du village, elle est entrée dans une colère noire et m’a battu. Et à chaque fois que je ramenais pas une bonne note, ou que je me comportais mal à table ou devant la famille. Et j’ai refusé, encore et encore, de me soumettre. Je savais qu’on vivait dans un monde de merde et que c’était mon devoir de pas rester sans agir. Alors j’ai rejoins une asso révolutionnaire quand j’étais en première.

Qwilo, lorsqu’il apprit qu’André s’était fait battre par sa mère, prit la nouvelle comme un coup de marteau. Il se souvenait un peu de la mère d’André comme une femme un peu stricte mais drôle et aimante.

— Ma mère l’a rapidement appris. Je m’étais dis : « Bah, elle va sûrement me disputer un peu mais elle sera contente que je fasse le mariole dans le cadre de la loi ». Ah ! Je m’étais trompé : ma mère a appelé la vie scolaire pour que je sorte de l’asso. Au final, j’y suis resté que deux semaines. Puis elle a commencé à me poser des questions bizarres, qui me gênaient beaucoup. J’imagine que tu te doutes de quoi il s’agit ?

— « Alors les amours ? », « Tu t’es trouvé un.e petit.e ami.e ? » « C’est quand que tu nous présentes ces ami.e.s ? »…

Deux visages féroces et moqueurs furent plaqués à l’unisson entre les deux anciens amis, qui commençaient à effacer le côté « ancien » de leur étiquette.

— Exactement. Ma mère s’inquiétait de ma vie sexuelle et amoureuse, et c’est là que j’ai trouvé qu’il y avait vraiment un truc qui clochait : Sex is magic. Magic is dead. Fini les contes de fée où la magie se lançait en claquant des doigts. Le monde des « adultes », le « vrai » monde, c’était lécher, pénétrer, caresser et toucher l’autre, et si on n’en a pas envie, c’est qu’on est immature, dérangé ou juste cassé.

Brisé, pensa Qwilo. Il avait appris ce mot dès la primaire, observé toutes les définitions proposées au fil des décennies. Des gens complètement étranges, un produit des siècles de torture perpétrés par l’Ordre Vrilleclaste, qu’il fallait guérir pour effacer toute trace de cette époque horrible.

— Après qu’elle m’ait amené de force chez le docteur, on nous envoyé les résultats comme quoi j’étais un Brisé. Ça m’a détruit, souligna l’humain d’un ton ironique. J’ai eu l’impression que le monde se retournait vraiment contre moi, cette fois. Je me suis dis que c’était un pied de nez par rapport à toutes les saloperies que j’avais dis sur la société, les mœurs et le gouvernement. C’est là que la DSSM a débarqué.

— La DSSM ?

Le ventou n’en avait jamais entendu parler. Un sourire froid et cruel cisailla la figure d’André.

— Oh, le Département de la Sécurité Sexuelle et Magique, un organisme financé par le gouvernement. Des scientifiques, des militaires et des politiciens qui se sont réunis dans un seul et unique but : comprendre d’où proviennent les Brisés et la source de leur immense pouvoir.

« Immense » n’aurait pas été le mot qu’aurait employé Qwilo. « Instable », « Incontrôlable », oui. Mais en y repensant, c’était plutôt logique et cela le conforta dans l’idée que malgré l’indécision de sa magie, elle restait tout de même bien plus spéciale que les autres.

— Qu’a fait la DSSM ? demanda-t-il.

— Ils ont fait signé un papier à ma mère et contre une grosse somme, elle leur a permis de m’emmener dans un centre hospitalier. Plutôt un labo, si tu veux tout savoir ! Des chambres par centaines ou milliers, individuelles, des prisons dorées pour des gens comme toi et moi.

— Attends… Mais pourquoi on en a pas entendu parler ? Y a des Brisés qui explosent de temps en temps ! C’est rare, mais ça arrive…

— Et tu crois qu’ils viennent d’où ? La DSSM, si elle obtient aucun résultat ou si le Brisé est au bord du gouffre, ils le lâchent dans la nature comme une bombe à retardement et le laissent exploser.

C’était effectivement quelque chose d’horrible et de profondément amoral. Qwilo n’en revenait pas : chaque personne qu’il avait vu hurler et crier à l’aide pour finalement se transformer en gerbe de sang, de viscères et d’énergie n’était qu’un déchet aux yeux de la DSSM. Une envie de vomir s’empara de lui, bien qu’André continua :

— Ils appellent ça le protocole Kautoc. Je l’ai appris en parlant avec le médecin qui s’occupait de moi chaque jour, quand j’étais en cellule. Ça leur permet non seulement de conserver une couverture, parce que des Brisés qui disparaissent du jour au lendemain sans jamais réapparaître, ça ferait se poser des questions à n’importe qui, mais aussi ça leur donne l’occasion d’étudier la façon dont l’énergie se disperse quand un être vivant en lâche une grande quantité.

— Pourquoi ?

— Ça, j’en sais rien.

André tendit un doigt devant lui et l’extrémité s’illumina de l’intérieur. Il fit un geste et traça à même l’air un tableau de lumières plus ou moins colorées, plus ou moins intenses d’une précision photographique. Quand il eut terminé, un visage se profilait devant le ventou : un humain d’âge mûr, le crâne dégarni et portant des lunettes rondes.

— C’est le docteur Paolini. Un sale type.

— Qu’est-ce qu’il t’a fait ?

— Oh ! Rien de bien méchant… Il m’a juste demandé, à mon premier jour, quel genre je passais plus de temps à regarder dans la rue. Quand il l’a su, eh bien, je sais pas comment il s’y est pris mais il a réussi à me convaincre de coucher avec quelqu’un. La première fois, c’était… horrible.

Qwilo acquiesça, bien qu’il puisse en dire différemment avec Tac. Pour lui, sa première expérience était un méli-mélo d’émotions contradictoires avec un profond sentiment de rejet. Attends…

— La « première fois » ? répéta-t-il.

André ne répondit pas, le visage baissé à moitié dans l’ombre. Le cœur du ventou se noua rien qu’en pensant à toute la souffrance que son ami avait dû traversé pendant son séjour au centre de la DSSM, sous les lunettes froides du docteur Paolini. Qwilo se sentit si mal pour l’humain qu’il se leva de son lit pour le prendre dans ses bras, et, à son grand étonnement, ce contact ne le révulsa pas. Au contraire, il lui donna la force de transmettre la sienne à celui qui en avait besoin ; une chaleur se propagea de sa poitrine jusqu’au bout de ses doigts, enveloppant André dans une cape de bienveillance.

— Merci, murmura ce dernier.

Cette fois, la voix de l’humain avait changé : aucun sarcasme, aucune colère… elle était plus vraie en un sens, jugea le ventou. Comme avant. Comme si la chaleur avait chassé l’humidité froide et nauséabonde de son âme. Il y avait de la douleur dans cette voix, une douleur qu’on ne pouvait pas partager, et Qwilo comprenait ça. Voilà pourquoi je suis si attiré par lui, comprit-il en s’écartant. Il vit ce que je vis.

— C’est de leur faute, pas de la nôtre, se força-t-il à dire. On est parfaits comme on est.

Il n’y croyait pas vraiment mais ces mots lui firent du bien et, à ce qu’il constatait dans les yeux embués d’André, ça fonctionnait de même pour lui. C’étaient les paroles qu’ils avaient tous deux envie d’entendre depuis toujours. Et pas que eux : par dessus l’épaule d’André apparaissaient tous les autres Brisés, y compris Ally. Ally, en couple avec André… mais à cette pensée, il ne ressentit aucune jalousie pré-fabriquée. Au contraire, il était…

— Je suis heureux que tu t’ai trouvé une famille qui t’aime.

André renifla et acquiesça, Ally s’approchant d’eux pour poser une main bienveillante sur la tête de son amoureux. Qwilo leva la tête vers elle ; les pierres incrustés dans son visage y projetaient des ombres étranges avec la lumière, le tout lui donnait un air mystique.

— Comment vous êtes sortis ?

— Siesseir nous a fait sortir, répondit-elle.

— Je vois. Où est-elle, maintenant ?

— Tu lui veux quoi ?

Malgré la formulation, il n’y avait aucune menace sous-jacente dans la voix de la kaillaisse.

— Je veux lui dire que oui, je vais détruire cet arbre.

Elle ne lui demanda pas pourquoi ni qu’est-ce qu’il y avait fait changer d’avis. Qwilo se leva et, quand les Brisés s’écartèrent à son passage, leurs yeux rivés sur lui, il perçut leurs douleurs avec les arômes leur correspondant. Pétrichor. Fiente de verduil. Vanille. Plastique de poubelle. Poivre rouge. Tant d’histoires et de magies merveilleuses, cachées, qui n’attendaient qu’une occasion de se libérer pour embellir le monde.

Des étincelles crépitèrent entre les doigts de Qwilo. Il regarda ses mains, remarqua les minuscules écailles… mais elles ne l’étonnèrent pas. Ce que notre ventou expérimentait se nommait l’effet Korneil : quand on se métamorphose, votre cerveau interprète souvent le processus comme une attaque et réagit de beaucoup de façons différentes : douleur, plaisir, peur… mais l’effet Korneil présuppose qu’une métamorphose déterminée, à la manière d’une chrysallide, ne provoque aucune forme d’étonnement chez le corps. C’est comme respirer.

Et Qwilo respirait ! Il prenait chaque souffle avec une telle conviction que même devant la puissante et immense créature qu’était Siesseir assise sur son trône, il ne se démonta pas. Devant elle, il ne sentit pas petit et minuscule. Ni en face, ni devant, ni contre. Lui n’était que juste là.

— Pourquoi m’avoir choisi ? demanda-t-il.

La dragonne posa sa tête dans sa patte et l’observa d’un œil de givre. Agacé, le ventou réitéra sa question et la dragonne râla :

— La vérité, toujours la vérité ! J’ai posé l’ultimatum à tous ceux qui sont entrés ici. Aucun n’a accepté.

— Et pourtant vous les gardez avec vous.

Ce n’était pas une question. Après tout, il comprenait la réponse : Siesseir était un produit de l’ancien temps, alors protéger des gens qui représentaient l’antithèse de la société… La voix reptilienne résonna dans son corps.

— Tu veux détruire le palomin.

— Je vais le détruire, parce que vous allez changer le monde.

— Et comment comptes-tu t’y prendre ?

Le ventou fut déstabilisé mais tint bon.

— Si vous m’avez choisi, alors c’est que je peux le faire.

— Ah non, je ne pense pas que tu puisses le faire. Pas seul. Après tout, tu n’es qu’un concours de circonstances. Tu n’étais jamais passé par le DSSM, et d’après mes informations, c’est quelque chose de plus rare que d’être Brisé. Sûrement parce que tes parents travaillent avec eux, ou une bêtise dans le genre… Ce qui m’intéressait chez toi, c’était ce petit truc de différent par rapport aux autres. Mais là…

Elle pointa sa griffe vers son visage. Ses mains. Ses écailles.

—…là, tu dépasses les espérances.

Qwilo pouffa. Cela lui semblait un peu cliché… Comme si elle lisait dans ses pensées, Siesseir appela les autres Brisés et leur ordonna de « les montrer ». Le ventou se retourna : sous leurs chemises, leurs T-shirts, les corps des protégés de la dragonne étaient parsemés d’écailles. Chez André, elles étaient rouges et épaisses. Chez Ally, elles s’irisaient en cristaux précieux.

Les dragons. Dans l’histoire de la monstrologie, on n’avait jamais trouvé la méthode de reproduction de ces créatures de légende. Aucun œufs, ni placenta fossilisés. Mais ça devenait clair, à présent…

— Vous êtes une Brisée.

— Et comme moi, vous serez Réparés.

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