Chapitre 14 – La magie des fonds du café

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En rentrant à l’appartement des Dragonnets (nom de code de leur groupe), Qwilo avait veillé sur le sommeil d’André pendant toute la nuit. Ally s’était portée volontaire pour le faire, mais le ventou avait refusé, prétextant qu’elle devait se reposer après cette mise au tapis. En vérité, c’était surtout pour rester seul avec lui et éviter d’avoir la kaillaisse dans les pattes. Posé dans un fauteuil et lisant Le Cours Appliqué de Génomancie d’Endruin Hidlegrad, Qwilo vit le soleil se lever par la fenêtre et, avec lui, André. Un bandage de fortune autour de la tête, Ismène, une elfe, débarqua dans la pièce quand Qwilo l’appela.

— Tu peux le soigner ?

La muette acquiesça, retira les bandages et plaça ses pouces sur la blessure du sous-chef des Dragonnets. André frémit et poussa un bref grognement alors que ses chairs se refermaient. Une fois son travail fini, Qwilo dut empêcher Ismène de s’effondrer sous la fatigue magique ; chez tous les Brisés, elle arrivait bien plus vite.

— Merci beaucoup, la remercia-t-il.

Elle lui fit un geste pour signifier que ce n’était rien avant de tituber hors de la chambre. André, lui, commençait déjà à se redresser et Qwilo se posa à son chevet pour le faire se rallonger.

— Doucement. T’avais une commotion cérébrale.

— Putain… (l’humain ricana) Imagine un peu que ça m’est réarrangé le cerveau et que je sois plus Brisé.

La blague ne fit, mais alors vraiment pas mouche.

— Désolé.

— Comment tu te sens ? s’enquit Qwilo en regardant la cicatrice légère sur son front.

— Mieux. C’est fou.

Le ventou, toujours en train d’examiner son ami, ne prêta pas attention à sa main qui toucha sa joue.

— T’as toujours les veines du ciel.

C’étaient un truc de ventou, une malformation bénigne qui faisait que les veines mauves ressortaient à la lumière du matin. Le mauve sur les joues de Qwilo s’accentua et il s’écarta, laissant André sourire.

— Je t’avais déjà dis que c’était pas soignable.

— Vrai. Et c’est toujours une bonne nouvelle ; ça te va bien.

Qwilo accueillit le compliment avec un petit rire, avant qu’ils ne soient interrompus par un toussotement. Dans l’embrasure de la chambre, Mokto les regardait avec un air entendu. Qwilo s’écarta du lit en un bond avant de se précipiter vers lui :

— Ally, Aïade ?

— Sont ok. Moi aussi, au passage, si ça t’intéresse.

— Je suis content que tu ailles bien aussi. Pour la mission ?

Le gobelin sortit un appareil photo de sa poche et leva l’écran vers Qwilo. L’image du mur des victoires – qui compilait tous les spectacles, les hauts faits et coups d’éclats depuis l’ouverture du Stade – était recouvert de tags divers qui constituaient l’éternel Sex is magic, magic is dead.

— Ils en parlent à la télé. Tu veux voir ?

Qwilo acquiesça, avant de se tourner vers André qui secoua sa tête sur l’oreiller.

— Laisse-moi faire ma grasse mat’. Tu me raconteras.

Après l’avoir promis, le ventou suivit le gobelin dans le salon. Le logement qu’ils avaient loué grâce au trésor de Siesseir était située dans un quartier modeste, mais pas assez à risque pour être suspecté d’être un repère de cracks. Le loft était un repère d’étudiants, donc les Dragonnets n’étaient pas seuls dans le bâtiment ; d’après Ally, ça porterait moins de soupçons sur eux.

Le salon était squatté par la plupart des Dragonnets, là ou d’autres restaient encore au repaire de leur boss. Matelas, coussins et plaids jonchaient le sol et devant un poste de télévision s’étalaient les compères de Qwilo, tous absorbés par ce que diffusait l’écran :

—…et la peinture indélébile au Stade, faits par le groupe activiste « Sex is Magic », a engendré une réplique sans précédente de la part des fonctionnaires et dignitaires de la Porte de Lébron…

Une série de petites interviews dans la rue et sur les lieux de travail défilèrent, toutes montrant l’agacement et la ferveur anti-Dragonnet. Après ça, la photo du « lieu du crime » avec le tag gigantesque. Les Dragonnets s’acclamèrent mutuellement et se tournèrent vers Qwilo et Mokto pour les applaudir.

—…et nous interrogeons désormais un sociologue et professeur émérite, M. Montgomery. Bonjour.

Qwilo se tendit de colère en voyant cet enfoiré de kaillaisse apparaître à l’écran, et ses poings se serrèrent.

Bonjour, Joseline, et merci de m’accueillir sur ce plateau.

Tout le plaisir est pour nous. Pouvez vous nous partager votre avis sur la catastrophe du stade ?

— La catastrophe, fit l’une des Dragonnets et les autres rirent. Qwilo se joignit à eux.

Il est évident qu’il s’agit d’un acte de jeunesse, ce qui est tout à fait normal. Le sexe est une composante difficile à accepter et ce même aujourd’hui. Mon hypothèse est que ces jeunes sont menés par des pro-Vrilleclastes qui sont encore et toujours sujets au dogmatisme de l’ancien culte. Ce message : « Sex is magic, magic is dead » peut s’interpréter de la façon suivante : la magie est le sexe et elle est inévitable, alors si ces conservateurs considèrent que le sexe est un problème, il en va de même pour la magie. Pour eux donc, la magie est comme la mort : inévitable.

On le hua. Qwilo fit de même, heureux de faire partie de quelque chose de plus grand que lui. Quelqu’un cracha sur l’écran, provoquant éclats de rire et exclamations de dégoût amusé.

Pensez vous que ces activistes aient un lien avec les Brisés ?

Une excellente question, Joseline. Et oui, je pense que ce n’est pas un hasard : les Brisés sont une conséquence directe des siècles de torture physique et psychologique que l’Ordre a perpétré sur la population magique grandissante. Bien qu’aujourd’hui, ils se font rare, il est toujours possible qu’un enfant sur cent mille naisse en tant que Brisé et atteigne l’âge adulte sans exploser. Il est d’ailleurs fort probable que les Brisés et ces activistes ne soient pas dichotomiques, mais monistes.

C’est une idée fort intéressante… Mais vous laissez entendre que les Brisés sont rares. Est-ce qu’il est possible que leur nombre décroisse avec le temps ?

C’est même une réalité observable : la communauté scientifique dont je fais partie a pu constaté cette évolution au fil des cent quarante dernières années, depuis le Schisme. Cette décroissance s’explique par la guérison lente mais sûre du traumatisme Vrillecaste. Les Brisés diminuent bel et bien et vous pouvez accéder à ces données depuis le site de la DRAP.

L’interview dura encore quelques instants jusqu’à que les Dragonnets en aient assez entendu. Il fallait dire qu’entendre que sa propre communauté diminuait naturellement d’année en année, alors qu’il s’agissait d’un rapt à grande échelle, ça foutait la rogne. Quand on éteignit le téléviseur, les plus jeunes Brisés se ruèrent vers Qwilo et l’un des humains dit :

— On a vu ta photo défiler !

— Ouais, et t’avais une sale gueule ! fit un braiseur en rigolant.

— Roh, ferme ton clapet ! rouspéta une célestine.

— Bon, les gousses, vous allez ranger le salon et fissa ! ordonna Mokto en tapant dans ses mains.

— C’est vrai ce qu’ils disent ? s’enquit l’intéressé en regardant les enfants s’activer pour replier les matelas.

— Ouais. Mais dis-toi que t’es juste porté disparu, pas mort. On est les seuls qui connaissent ta vraie face.

— Oh…

Sa main se posa sur son visage d’humain, une illusion tellement réussie qu’il sursautait devant son reflet de temps à autre. Mais savoir qu’il était toujours vivant aux yeux de la société, alors que tous les autres ici ne l’étaient pas lui ficha une brouille qui transforma son visage en vieille potée pourrie.

— Allez, fais pas la gueule, et le gobelin lui fit de le suivre.

Il l’amena jusqu’à un des bureaux à l’étage, pas loin de là où André dormait. Qwilo se risqua à regarder dans l’embrasure de sa chambre mais son ami avait refermé les volets, plongeant la pièce dans une quasi obscurité. Dans le bureau, il retrouva Ally et Aïade qui discutaient avec d’autres premiers membres du « club », et se tournèrent vers lui alors que Mokto refermait la porte derrière eux. La grande kaillaisse, un pansement sur la tempe, ouvrit grand les bras.

— Et voilà notre héros !

Un rire monta dans la gorge du ventou et il accepta l’embrassade. La forte cheffe lui tapa dans le dos et lâcha un rire tonitruant.

— Si j’avais su qu’un gringalet dans ton genre me sauverait la peau !

— Au moins, c’est passé. C’est quoi la suite ?

Ally regarda tour à tour Qwilo puis les autres, avant de sourire et secouer la tête, l’inquiétant quelque peu. Elle l’amena un peu à l’écart du groupe, dans la petite salle de bain, pour lui parler en tête à tête.

— Pas de missions pour toi. Il faut tourner un peu pour éviter les risques et nous reposer entre ce genre de fiascos.

— Parce que c’est fréquent ?

— Très. Tu crois que la Milice est composée de crétins ? C’est des inspecteurs, des pisteurs, des mages de haut ordre. On peut les semer, les distancer, okay. Mais pas leur mettre à l’envers. La seule chose qu’ils savent pas, c’est où on est à l’instant T.

— Et ça, c’est grâce à Siesseir, ajouta religieusement Qwilo.

Son interlocutrice opina du chef, les bras croisés.

— Sa magie, comme tu le sais, c’est la dissimulation, une combinaison d’éléments si complexe que je pourrais te remplir ce mur de schémas. Bref, ça fonctionne hors de sa caverne mais seulement pour un temps limité… et aussi grâce à ça.

Elle montra son anneau où était gravé un as de pique. Qwilo sentit le pouvoir de cet objet même sans le toucher.

— C’est un catalyseur d’éthérium, comprit-il.

— Ouais. Je le prête à André de temps en temps quand je suis pas avec lui en mission. Tu sais, quand il est venu te récupérer avec Tac ? Ouais, voilà. Cet anneau porte le pouvoir de Siesseir, il agit comme un canal. Il lui permet de nous dissimuler aux yeux des Traceurs et des Négateurs. Mais ça a ses limites : s’il est trop loin d’elle pendant trop longtemps, alors pouf, plus de magie, ça devient juste un pauvre anneau d’éthérium aligné sur une source d’éthérim qui n’existe pas.

— Pourquoi tu me racontes ça ?

— Parce que je te fais confiance.

La sincérité de cette réponse lui fit manquer un souffle et visiblement, ça ne passa pas inaperçu.

— Bah voyons ? T’es le meilleur ami d’André, t’es un Brisé et en plus tu nous a sauvé la vie hier soir. Il me faut quoi de plus ? Ouais, t’as pas été au Complexe de la DSSM, mais jamais je souhaiterais que t’y ailles.

— Je… Merci, Ally.

— De rien.

— En fait, t’es sympa.

Le sourire de quartz qu’elle lui offrit voulut tout dire, puis elle redevint sérieuse.

— Mais en attendant que tu reviennes en piste, on va pas te laisser moisir en appartement. Vu que ta métamorphose est autonome en énergie, tu peux vagabonder dehors comme bon te semble. Aïade t’a donc dégoté un job.

— Un… job ?

— Pas d’inquiétude, t’auras le temps d’aller t’entraîner à Hallioce ! Huh huh, je sais, André m’a tout raconté. Bref ; tous ceux qui sont pas en mission et qui sont assez vieux vont bosser. Faut bien nourrir l’équipe !

— C’est vrai. Alors, c’est où mon lieu de travail.

— Va discuter avec Aïade et Mokto, c’est eux qui gèrent l’endroit.

L’endroit ? Ce fut avec curiosité que le ventou vint à leur rencontre pour leur parler de sa future embauche, qui dura cinq secondes, y compris une poignée de main, zéro CV ainsi qu’une adresse dans une rue à l’autre bout de la ville. Heureusement pour lui, Aïade l’accompagna en métro et en bus pour lui montrer le trajet. L’ondine se trouva être une personne un peu moins caustique que le gobelin, en particulier quand elle partagea avec Qwilo des anecdotes d’enfance et de collège.

— J’ai avalé le poumon de SVT, avoua-t-elle alors qu’ils descendaient.

— Sérieux ? (le ventou pouffa) Mais d’où ?

— J’étais anorexique, un truc de stress. Sauf que mon corps était encore entré en phase médusique alors je devais prendre de la matière pour éviter de me liquéfier.

— Attends… De te liquéfier ?

— Ouais. Les ondins sont fait à 80 % d’eau, mais à un moment donné dans notre vie, ça frôle les 90 %. Dans mon cas, j’étais à 93 % et il faut consumer de la nourriture pour éviter de passer en phase « médusique ». En gros, tu deviens une flaque et il faut des mois pour te reconstituer.

L’horreur se peignit sur le visage de Qwilo en imaginant une camarade de classe lentement se transformer en tas de chair livide et semi-liquide. Son air fit rire Aïade sur tout le trajet qui le traita de « paysan » avec ce genre de gentillesse si franche qu’on ne peut pas lui reprocher d’être taquine. Après quelques minutes à bavarder en marchant, elle lui montra une enseigne bien familière…

Le Frondeur de Sorts ? Mais alors…

— C’est moi la pâtissière. D’ailleurs, toi et André, vous étiez très mignon ensemble hier.

Qwilo se mit tellement à mauvir qu’il dut tourner la tête quand Aïade guetta sa réaction, un sourire malicieux aux lèvres. Ils entrèrent tous deux dans le café qui, déjà bondé, laissait échapper une atmosphère chaleureuse de milieu fréquenté par des jeunes et des habitué.es. L’ondine amena Qwilo derrière le comptoir où un gnoll s’échinait à laver des verres, lui demanda d’enfiler un tablier puis…

— Voilà ! T’es parfait !

Si taper dans ses mains avec victoire égalait une formation, le ventou serait déjà polymathe. Il baissa les yeux sur sa tenue : rose avec une jolie broderie de cow boy qui lançait un sort comme un baiser, un ragondin sur l’épaule. Il leva la tête, déconfit.

— Qu’est-ce que je dois faire ?

— Tu prends les commandes, tu les inscrits sur le papier, Dombal lit et prépare les boissons ou les gourmandises (le gnoll grogna) je les récupère et sers tout le monde. Quand les clients viennent payer, tu leur présentes le terminal. Simple, non ? fit Aïade en enfilant sa propre tenue.

Avant même d’avoir une chance de protester, des clients débarquèrent devant le comptoir, dirent bonjour et commandèrent des boissons comme si de rien n’était. Le ventou prit les commandes en catastrophe et nota du mieux qu’il put, avant qu’un serveur ne leur présente une table. Qwilo se tourna vers Dombal qui regardait ses notes avec circonspection, avant de s’affairer en quelques grognements à la préparation. Comme prévu, Aïade prit les commandes prêtes et les servit et, comme prévu, les clients revinrent pour payer sur le terminal que Qwilo leur tendit.

Tout ça pendant huit heures. Au bout d’un moment, le ventou commençait à somnoler et Dombal était obligé de lui grogner dans les oreilles quand des clients répétaient leur commande. Ce ne fut que lorsque l’établissement ferma à vingt heures et que les autres serveurs partirent qu’il s’autorisa enfin à gémir de désespoir, alors qu’Aïade venait le voir.

— Alors, cette première journée ?

— Horrible. Désolé ! ajouta l’autre précipitamment.

— Pas de problèmes, rit l’ondine. D’ordinaire, on commence pas avec un boulot aussi dur dès le premier jour. Je crois qu’Ally a une dent contre toi !

— Ah… Eh, c’est qui, ça ?

Une silhouette toquait à la fenêtre. À cause du contre-jour artificiel des lampions arcaniques du dehors, Qwilo n’arrivait pas à distinguer les traits de son visage. Aïade se précipita à la porte pour lui ouvrir et une petite gobeline bien trop familière entra dans le café.

— Mais qu’est-ce que tu fais là à cette heure-ci ? demanda l’ondine à Léandre alors que celle-ci enlevait son manteau. On devait se rejoindre à l’appartement de Maël.

— Y a eu un contretemps, sa famille a appelé.

Les deux échangèrent un regard avec un air sombre, et Dombal lâcha un grognement désapprobateur. Une seconde plus tard, la tension dans l’air disparut et la gobeline reporta son attention sur le nouveau serveur.

— T’es nouveau, toi. C’est quoi ton petit nom ?

Qwilo se pétrifia sur place. Heureusement, elle ne pouvait pas le reconnaître. Il se souvenait de son visage ensanglanté et de ses hurlements…

— Heu… Moi, c’est… c’est Murin… Laurbier.

C’était sur sa fausse carte d’identité. Il n’aimait ni le nom ni le prénom, mais c’était toujours mieux que de se faire chopper direct par la Milice. Léandre le regarda d’un air… intéressé.

— Plutôt mignon, l’employé, admit-elle avant de se faire taper sur la tête par Aïade.

— Tu peux attendre que je sois pas là avant de flirter ?

Flir…ter ? Et le cerveau du ventou fit une pirouette avant que l’information n’y parvienne et qu’il se mette à rougir – sa peau désormais humaine le permettait – et à balbutier en retournant se changer. Depuis les vestiaires derrière le comptoir, il entendait des bribes de voix :

—…et il n’a plus mangé depuis une semaine…

—…médecin traitant qui…

—…sève ou un truc comme ça.

Il revint, rhabillé de ses vêtements propres qu’il avait laissé dans l’armoire du fond prévu à cet effet, pour voir Aïade et Léandre en train de boire un café sur la table à l’entrée, tandis que Dombal essuyait les autres tables avec des gestes mécaniques.

— Murin, t’as fini ta journée, tu peux partir, lui dit la première avec un sourire entendu.

Bien, elle ne voulait pas qu’il reste. Lui non plus, d’ailleurs, alors il partit pour s’éclipser lorsque la gobeline la prit par la main, lui chuchota quelque chose à l’oreille – l’ondine prit un air amusé – avant de se lever pour raccompagner Qwilo à la sortie. Il se retint de l’en empêcher ; les grande et petite personnes se retrouvèrent côte à côte dans la fraîcheur pluviale de l’automne.

— Tu fumes ? demanda la gobeline en sortant paquet de cigarettes et briquet.

Il fit non de la tête. Moins il parlerait, moins elle comprendrait que c’était son ami ventou ; certes, une autre apparence, mais ça changeait pas sa façon de parler. Et il ne pouvait pas se permettre qu’elle devine son identité.

Pas après ce qu’il avait fait il y a un mois.

La gobeline, qui lui tendait le paquet, prit une cigarette et le rangea dans sa poche. Son visage s’illumina un instant le temps qu’elle allume la clope. Elle tira une bouffée, expira un long nuage qui disparut dans l’air.

— Je voulais juste te dire qu’il fallait faire gaffe, en rentrant. Y a pas mal de gens qui disparaissent ces temps-ci.

— Hmm…

— Pas bavard, hein ? Bon, juste fais gaffe, et elle tapota sa main d’un geste affectueux.

Une envie de la prendre dans ses bras apparut dans son cœur aussi vite qu’il l’emmura. Une envie de lui dire « désolé » mille fois, pour tout ce qu’il avait fait et pas fait. Qwilo serra les dents et marmonna un espèce de « au revoir » en marchant à toute allure, les poings serrés. Une fois qu’il arriva au métro, il remarqua que dans l’un d’eux était glissé un petit papier, qu’il déplia pour y lire :

Voilà mon numéro. Appelle-moi si t’as envie de passer une bonne soirée~

Il froissa frénétiquement le papier et le jeta dans une poubelle.

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