4. Le dilemme Cornélien

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J'ai passé dix ans loin de toi pour construire autre chose. Malheureusement, je m'aperçois que je me suis enfermé dans un mensonge encore plus grand. Aujourd'hui, je suis face à un dilemme... Être un bon père est très difficile, je n'ai pas les épaules et encore moins la patience ni la fibre paternelle... Je suis conscient de la responsabilité qui m'incombe d'apporter encore une petite étoile sur cette planète.

Comme d’habitude, je me sens une fois de plus impuissant. Pourtant, j'aspire à son bonheur, mais sans toi, je ne peux pas trouver le mien. D'après ton expérience, tu dois vouloir me tuer pour reproduire sur cette âme innocente le même schéma de ta vie. Je me rends compte que tu as absolument raison, mon côté égoïste est vraiment monstrueux.

Tu sais, j'aime mon fils. Je me sens simplement plus à même de l'élever avec sa mère, qui est devenue pour moi une deuxième mère. J'essaie de détruire les liens que j'ai tissés avec elle. Parce que je sens trop de contrôle sur moi et pas assez de liberté. Je m'étouffe avec ce mode de pensée de rester prisonnier de cette ironie du sort. Cela me fait mal de voir tout le mal que je te fais. Je mérite la mort plus que quiconque sur cette terre.

Ma stupidité n'a pas d'équivalent dans cet univers. Parce que je suis conscient du mal que je peux faire aujourd'hui. Il est plus fort que moi, je ne sais que fuir face aux difficultés. M'enfermer dans ma grotte pour méditer et me transformer. Tel un phénix, je renais des cendres des cœurs que je détruis sur mon chemin contre mon plein grés. C'est pourquoi je veux fuir à jamais, car je sais que je suis nuisible pour mes proches. En bref, j'essaie de me rapprocher de toi en sachant que, de toute façon, je ne serai jamais l'homme de tes rêves. Comme par exemple Kaka le footballeur, ton homme idéal dont je suis jaloux. Je suis à côté qu'une âme flottante.

J'ai eu une enfance merveilleuse, pleine de tout. Mais cette enfance ne m'a pas rendu fort. La vie que j'ai choisie pendant dix ans, oui. La force que j'ai aujourd'hui, c'est de dire non à ce que les autres veulent pour moi. J'ai passé trop de temps à imiter les autres, sans savoir, ce que je cherchais vraiment. Il m'a fallu du temps pour l'admettre, mais ce que je ne pouvais pas avoir, c'était toi...

L'amour que je te porte ne me fait pas mal. Ce qui me fait mal, c'est de te l'avoir caché si longtemps. Voilà, tu sais, je ne veux plus me mentir à moi-même. Pleurer tous les jours pendant dix ans, c'est comme penser à l'abîme pendant des siècles. L'ironie de la vie, c'est que si j'avais eu confiance en moi, je ne t'aurais pas quitté. Peut-être as-tu trouvé en-moi ton âme sœur. Celle qui partage dans sa vie un malheur lié à un choix de Dieu.

Sinon une autre possibilité, je projette dans mon présent tout l’amour que j’avais pour toi dans le passé et je le maintiens depuis dix ans pour me faire souffrir. Je ne me suis jamais pardonné le mal que je t’ai fait, même si c’était certainement inconscient. C’est ma façon de me punir. Tu sais j’ai lu quelque part dans un livre que l’amour que nous pensons parfois ressentir n’est qu’une projection que nous faisons de la personne. Si tu rencontrais « Kaka » le footballeur, tu serais peut-être « Fan », mais pas amoureuse dans les profondeurs de ton âme. Et sa personnalité ne serait peut-être pas celle que tu aimerais.

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