69. Allô Papa Tango Snowie

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Julia

Arthur se laisse tomber à mes côtés et m’attire contre lui, le souffle court et un sourire sur les lèvres. Je peine à retrouver une respiration plus apaisée après avoir enfin assouvi cette envie qui nous brûlait par les deux bouts. J’ai l’impression que mon corps s’est réveillé d’une longue hibernation au contact du sien, comme j’ai la sensation que ces deux orgasmes brutaux ne sont toujours pas assez. C’est fou de se sentir à la fois comblée et d’en vouloir encore plus.

Je niche mon nez dans son cou et y pose mes lèvres alors que je sens ses mains caresser mon dos. Quelle idée de faire des bêtises dans le PVP ! On est au summum du romantisme… Mes armes au sol, la mitrailleuse dans un coin, et on ne peut pas dire qu’il fasse bien chaud, même si je profite sans gêne de la chaleur de son corps contre le mien. Je crois que je serais bien incapable de me lasser de ce sentiment d’apaisement que je ressens à son contact, même ici, sur un terrain hostile. Tout ce qui compte, c’est son torse qui se soulève au rythme de sa respiration contre ma poitrine encore sensible, ses paumes chaudes qui me font frissonner, son sexe encore bandé contre moi et le sourire qu’il m’offre quand mes yeux plongent dans les siens.

- Une part de moi se dit que ça valait le coup d’attendre, dis-je en venant caresser ses lèvres des miennes.

- Et une part de toi a envie de recommencer ? me demande-t-il, visiblement pas rassasié par cette première étreinte qui s’est terminée trop rapidement à mon goût aussi.

- Une part de moi se dit surtout qu’on a raté bon nombre d’orgasmes par ma faute, ris-je.

- Eh bien, n’en ratons plus, rit-il en glissant sa main entre mes jambes.

Je sens sa paume chaude se poser contre mon intimité et je presse mes lèvres plus franchement sur les siennes. Arthur accentue doucement la pression et fait courir ses doigts entre mes replis, humides de mon désir pour lui. Sa main se crispe lorsqu’il me sent empaumer son sexe et il respire plus fort quand mon pouce vient jouer sur son gland. Sentir sa hampe encore humide de moi, de nous, m’excite davantage si c’est possible et je meurs déjà d’envie de le sentir à nouveau s’enfoncer profondément dans mon antre qui n’attend que ça, encore plus à présent que je sens ses doigts se nicher dedans.

Je n’ai déjà d’ordinaire aucune patience, mais à présent que j’ai découvert les joies du sexe avec cet homme, que j’ai décidé de prendre le risque, c’est d’autant plus vrai. Il ne me faut pas longtemps pour le repousser gentiment et me retrouver à califourchon sur lui, pressant mon intimité contre sa verge tendue en réclamant sa bouche contre la mienne. Mes mains se promènent sur son torse quand les siennes agrippent mes fesses, et j’ondule lentement des hanches contre lui.

Évidemment, ce n’est toujours pas assez quand on ne veut plus qu’une chose, se trouver comblée, et je m’enfonce finalement sur lui sans pouvoir contenir un gémissement de satisfaction. Je pourrais prendre goût à cette sensation, celle de ne faire plus qu’un avec cet homme qui me rend dingue de bien des manières. Je pourrais m’y faire, à ce besoin de le sentir en moi, à cette satisfaction d’être emplie de lui, à ce plaisir de le sentir tendu et impatient au creux de mon corps. C’est déjà trop tard, j’y pense bien trop souvent pour pouvoir me berner moi-même.

Je bouge à peine sur lui, savourant ses lèvres, pressant ma poitrine contre sa peau, ondulant légèrement des hanches, juste assez pour savourer ce moment, pour que l’envie et le plaisir stagnent dans mon bas-ventre. J’ai envie que ce moment dure une éternité, loin de tout sauf de lui et moi. Plus rien d’autre ne compte que nos points de contact physique, toujours plus nombreux, que son regard qui trouve le mien, que son envie qui répond à la mienne.

- J’aime te sentir en moi, lui murmuré-je à l’oreille avant de mordiller son lobe.

- Et moi, j’aime quand tu te laisses ainsi aller à tes envies.

- Loin du camp, tout est beaucoup plus simple… Il faudrait qu’on se fasse enlever par les rebelles plus souvent, ou qu’on rencontre des donateurs insupportables tous les jours.

- Des opportunités, il faut se les créer ! On va se montrer imaginatifs !

- Il va falloir, je refuse de passer encore autant de temps sans partager ce genre de moments avec toi, souris-je en me soulevant finalement pour redescendre lentement sur sa hampe.

- Mmmm. Oui, je crois que c’est trop bon pour attendre, me répond-il en fermant les yeux.

Je l’embrasse tout en recommençant la manœuvre, entamant de nouveaux va-et-vient lents quand je ne rêve que de connaître un nouvel orgasme provoqué par cet homme. Ses mains se déplacent sur mes seins qu’il malaxe avec autant de douceur que de fermeté, instigant en moi le besoin de bouger davantage sur sa virilité. Je voulais profiter et faire durer le plaisir, mais mon corps réclame le sien plus franchement, et je ne peux qu’accélérer la cadence en intensifiant mes mouvements. Arthur se soulève en rythme pour venir à ma rencontre, comme s’il était lui aussi incapable de se retenir, et je me redresse en me soutenant sur son torse pour poursuivre mon ascension vers l’orgasme.

Il ne me faut finalement pas bien longtemps pour déchaîner ma fougue et mon envie de lui. Je vais et viens à une cadence soutenue sur sa hampe, le sentant stimuler chaque point sensible au creux de mon corps, gémissant comme j’ai rarement pu le faire avec quiconque n’était pas cet homme qui serre les dents sous moi et me gratifie de regards de braises, de caresses appuyées et de coups de reins francs, presques brutaux tant la passion nous consume. Le plaisir me possède autant que mon Bûcheron et je dois jouir à la seconde où je sens son pouce venir presser mon clitoris, incapable de me retenir, seulement à-même de savourer mon corps qui se contracte sous l’effet du plaisir, qui emprisonne son sexe en moi comme s’il ne voulait plus jamais le laisser partir. Arthur me serre contre son corps et va et vient plus fort encore en moi avant de se déverser à nouveau dans mon intimité dans un râle guttural qui pourrait sans doute être jouissif à lui seul si je ne venais pas de connaître trois orgasmes déjà ravageurs.

Il me maintient finalement contre lui comme s’il ne voulait pas me laisser partir, et j’ai presque envie d’en rire tant il n’a pas à s’inquiéter. Je crois que je pourrais rester ainsi des heures, des jours durant, à profiter de son corps et de tout son être, à savourer ce plaisir de le sentir me remplir de sa semence, combler mon corps en demande. C’est aussi excitant que flippant, et je me refuse à penser à ce que peut vouloir dire mon besoin viscéral de revivre encore et encore ce genre de moments, autrement que seulement pour le sexe. Évidemment qu’il y a cette envie, mais j’ai l’impression que ça va tellement plus loin qu’une partie de jambes en l’air que l’idée de le lâcher m’en devient insupportable.

- Il va falloir qu’on soit plus discret si on fait ce genre de bêtises sur le camp, ris-je doucement alors qu’il se redresse et me serre contre lui en nichant son nez entre mes seins.

- Parce que je suis le seul à m’être lâché peut-être ?

- J’ai dit “on”, pas “tu”, gloussé-je en glissant mes mains dans ses cheveux.

- Excuse-moi, je suis tout perturbé ! Tu as le chic pour me faire perdre la tête, Julia. Mais je note que tu envisages ce genre de bêtises, comme tu dis, sur le camp !

- Il va falloir se créer des opportunités, Monsieur Zrinkak… C’est pas gagné, mais ça se tente, non ?

- Oui, ça se tente. Et ça se réussit ! Je vais imaginer plein de scénarios pour me retrouver juste avec toi, me susurre-t-il dans l’oreille avant de m’embrasser à nouveau.

- Bon courage pour les faire se réaliser, j’ai l’impression d’avoir des chiens de garde H24 autour de moi… D’ailleurs, en parlant de chien de garde, soupiré-je, il va falloir qu’on rentre…

- Pourquoi, tu ne lui as pas laissé sa gamelle, à ton chien ?

- Espérons que Justine aura détourné son attention, parce que la gamelle ne suffit pas avec Mathias, ris-je.

- Ah ce chien là… Quelle idée il a de s’enticher de Justine ! Elle est mignonne, mais j’ai l’impression qu’elle joue un peu avec lui alors que ton sergent a l’air bien accro déjà.

- Hum, bougonné-je, elle n’a pas intérêt à le faire souffrir. Je peux être un vrai dragon quand on fait du mal à mes amis. Snow est ce qu’il est, mais c’est un type bien.

- J’espère me tromper alors. Elle est peut être vraiment amoureuse. Mais je doute qu’elle ressente autant d’émotions que ce que j’éprouve pour toi, à mon avis, jolie Julia.

Je plonge mes yeux dans les siens un instant, me demandant où il veut en venir au juste, mais n’ose pas demander d’éclaircissement. Emotions ? Sentiments ? Qu’est-ce qu’il entend par-là ? Je pose mes lèvres sur les siennes pour éteindre mon cerveau. Je ne suis pas friande des discussions sur les sentiments, et je ne voudrais pas que ce moment, cette opportunité, se termine bizarrement ou nous mette mal à l’aise.

- Donc aucune raison valable pour que Snow te torture comme je compte torturer Justine si elle le fait souffrir, souris-je finalement avant de me redresser pour me lever.

- Oh, c’est déjà fini ? lâche-t-il en me retenant par la main. Et je peux t’assurer que Snow ne devrait pas avoir beaucoup de raisons de me torturer !

- Il faut qu’on rentre, le Bûcheron, dis-je en lui faisant un clin d'œil. Mon chien de garde doit être en train de baliser, il va falloir justifier de la lenteur de notre trajet.

- Dommage qu’un véhicule militaire ça puisse pas crever. On dit que l’on a fait une pause photos avec le donateur fou ?

- Oui, on dit qu’on a un peu traîné à l’aéroport, mais vu comme on apprécie le mec, faut pas pousser sur le temps qu’on aura passé avec lui, dis-je avant de me pencher pour l’embrasser à nouveau.

- Peut-être qu’il n’aura même pas remarqué, avec un peu de chance, on n’aura aucune remarque !

Il se redresse et récupère les habits abandonnés un peu partout à l’arrière du véhicule. Je l’observe faire, un sourire aux lèvres, et profite de la vue qu’il m’offre encore quelques secondes avant de remonter le siège arrière et d’enfiler tout mon attirail sous son regard moqueur.

- Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ?

- Tu n’es pas du genre à voyager léger toi !

- C’est pour pouvoir protéger ton joli p’tit cul, ça a un prix qui s’appelle les douleurs dorsales. D’ailleurs, ça nécessite des massages de temps en temps… Toi qui es doué de tes mains, je lance un petit appel du pied.

- Je note, par contre mon agenda se remplit vite. Enfin, si tu me fais du pied, je pourrai toujours te trouver une petite place. Je ne résiste pas aux appels du pied ! rit-il.

- Je te suggère de fabriquer une échelle pour pouvoir grimper à ma fenêtre, comme ça aucun de mes hommes ne te verra monter dans mes quartiers et tu pourras profiter d’un lit plutôt confortable. C’est faisable pour un beau bûcheron, non ? plaisanté-je en me réinstallant sur le siège passager.

- Si personne ne me voit monter, c’est qu’il y a un souci dans la surveillance du camp, non ?

- Je peux te pistonner sur les heures de relève, ris-je. Si tu es agile et rapide, ça le fait.

- Deal ! Ça promet ! Après une ascension comme ça, j’aurais mérité un bisou, n’est-ce pas ?

- Evidemment ! Un bisou et bien plus encore. Allez, en route Roméo, il est tard…

- Oui, je vais foncer, ne t’inquiète pas !

- Fonce pas trop, je voudrais arriver en vie quand même, ris-je en glissant ma main sur sa cuisse.

Arthur me sourit et démarre le PVP avant de reprendre le chemin qui nous a conduits à cet endroit hors du temps afin de nous permettre d’enfin concrétiser ce que nous cherchions tant. Je ne doute pas que Snow va me poser des questions et sans doute s’être inquiété, mais ça en valait le coup. J’observe le paysage, le sourire aux lèvres, pas très concentrée sur ce qui se passe autour de nous, et sursaute brusquement en entendant la radio du véhicule grésiller. Je me tourne à nouveau vers mon délicieux amant et soupire en récupérant le combiné alors que la voix de Snow résonne déjà dans l’habitacle.

- Y a quelqu’un ? Allô allô !

Très pro, mon Sergent, j’adore.

- Qu’est-ce que tu veux, Snow ? lui demandé-je en souriant.

- M’assurer que ma Lieutenant est en vie, pardi ! Qu’est-ce que vous fichez ?

- On est sur le retour, Sergent, y a des embouteillages.

- Te fous pas de moi, tu as eu des embrouilles sur le chemin ? Des rebelles ? Une panne de véhicule ? Magnez-vous, je ne suis pas rassuré quand vous êtes à l’extérieur comme ça.

- On a traîné à l’aéroport. Monsieur Magnifique est bavard. Tout va très bien pour nous. Détends-toi, l’angoissé, me moqué-je.

- Il y a un truc pas net. Tu te souviens de l’Alhambra ? demande-t-il tout à coup en utilisant notre code secret quand on n’est pas libre de parler.

- Mathias, tout roule, je te promets. Tu es mignon, mais je suis entre de bonnes mains ! rajouté-je alors que mon Bûcheron pose une de ses mains sur mon genou.

- Rentre vite, d’accord ? Ton Bûcheron, c’est pas un soldat. Compris, Lieutenant ?

- Oui Sergent. On est à vingt minutes du camp, arrête de t’inquiéter. Et je sais encore me servir d’une arme aux dernières nouvelles, ris-je.

- Très bien. Je te prépare ton petit thé à la cannelle, ça te remettra de tes émotions. A tout de suite. Terminé.

- Fais donc ça, et merci de me faire passer pour une petite vieille. A tout de suite Mat. Terminé.

Je raccroche et souris à Arthur. Vingt minutes de tête-à-tête et plus d’arrêt possible… Je plaisantais pour l’échelle, mais je ne peux m’empêcher de réfléchir à un moyen de nous permettre de nous retrouver plus fréquemment en limitant les risques de nous faire voir par les soldats. Ça ne sera pas une mince affaire, mais il va falloir qu’on trouve une solution. Des opportunités comme celle-ci, il n’y en aura pas à la pelle, c’est sûr. Certainement pas suffisamment pour pouvoir satisfaire mon besoin d’être avec lui autrement qu’en tant que responsables du camp. Je veux plus, beaucoup plus que ça.

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