72. Lieutenant responsable et passionnée

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Arthur

Snow s’installe à côté de Julia qui se retrouve ainsi entre lui et moi. Alors qu’elle lance la visio, je repense à ce que nous venons de nous dire. J’essaie d’analyser et tout ce qui revient en boucle dans ma tête, c’est que si elle tient à moi comme ça, c’est qu’elle ressent plus qu’une simple attraction pour moi.

- Tu te fais des idées, Tutur. C’est juste qu’elle prend sa mission à cœur et qu’à chaque fois que tu sors du camp, il t’arrive des misères.

C’est possible aussi, en effet, mais est-ce qu’elle montrerait un tel empressement si c’était le cas ? Toutes ces questions et interrogations me déconcentrent et je suis donc surpris quand la voix du Colonel s’élève dans la pièce. Il est apparu à l’écran dans son uniforme recouvert de décorations. Il est assis derrière son bureau et j’ai l’impression qu’il a placé sa caméra de telle sorte à donner l’impression de dominer ses interlocuteurs. Cela a peut-être de l’effet sur certaines personnes, mais j’avoue que j’y suis insensible. L’avis de Julia m’importe tellement plus que l’avis de ce gradé pas très au fait de la réalité du terrain.

- Lieutenant, Sergent, Monsieur Zrinkak, que me vaut cette demande d’entretien impromptue ? Un problème sur le camp ?

- Non mon Colonel, tout se passe bien sur le camp. Nous avons planifié une mission pour venir en aide aux habitant touchés par les bombardements à une vingtaine de kilomètres d’ici. Je viens de vous envoyer les informations et nous attendons votre accord pour pouvoir nous mettre en route.

- Une sortie ? Alors qu’il y a des bombardements ? Impossible, Lieutenant. En plus, vous n’avez pas la place dans le camp. Vous pensez que j’ai que ça à faire de lire vos demandes de promenades ? Il est où ce mail, merde alors ! Je ne veux pas de soldat mort pour la France pour une sortie stupide !

- Une sortie stupide ? s’exclame Julia, surprise avant de se reprendre. La vie de personnes que nous sommes censés aider, ça me semble justifier une sortie qui n’a rien de stupide, Colonel. Si nous ne sommes pas là pour les aider, quel est l’objectif de la mission ? Je suis perdue, là.

- Vous avez vos réfugiés dans le camp, ça devrait vous suffire, non ? On fait déjà le boulot, on ne va pas faire du zèle, en plus ! S’il y a des gens qui ont besoin d’aide, ils seront bien capables de venir au camp tout seuls ! Lieutenant, la sortie est trop risquée. Je vois l’itinéraire que vous avez indiqué, on n’est même pas sûr qu’il y ait toujours la route tout le long !

Je ne sais pas ce qu’il a, le Colonel, mais il est vraiment énervé sur cette demande de sortie qui n’est pas très différente des précédentes. Je trouve son agitation suspecte mais reste silencieux pour l’instant et attends que l’on me donne la parole. Snow a l’air de faire comme moi et nous laissons Julia répondre à son supérieur.

- Il ne s’agit pas de zèle mais de sauver des vies, Colonel, lui répond calmement Julia alors que sa jambe tressaute sous la table. Des hommes, des femmes, des enfants, possiblement blessés ou coincés et qui ont besoin d’assistance. On a signé pour ça ou pour se planquer dans un camp sous drapeau de l’ONU ?

- Lieutenant, ne me manquez pas de respect. Il y a des choses que vous ne maitrisez pas. Vous avez signé pour obéir, je vous rappelle. Pas pour aller risquer la vie de vos troupes au front.

- Mon Colonel, ne puis-je m’empêcher d’intervenir, si vous relisez bien les clauses qui ont été signées entre Food Crisis et le Ministère des Armées, vous verrez que vous nous devez assistance dans toutes nos démarches. Si la Lieutenant vous a interpelé, c’est parce que j’ai décidé d’aller voir ce village qui a été bombardé afin de leur apporter de la nourriture et de ramener les éventuels réfugiés qui désireraient être abrités. Je ne vois pas pourquoi vous vous opposez, à moins que vous ne cédiez une nouvelle fois aux pressions gouvernementales. Si c’est le cas, prévenez-moi, je n’ai pas envie de me retrouver à nouveau en prison. Je vous préviens que si ça devait se reproduire, ce genre de moments où vous cédez à des demandes qui ne viennent pas de l’ONU, je me ferais un plaisir de communiquer aux médias.

J’ai prononcé tout mon petit discours d’un ton calme, sans quitter le colonel des yeux qui, clairement, s’est senti de plus en plus mal à l’aise au fur et à mesure que j'égrenais mes menaces. Ce gars n’est pas clair, il ment, et j’aimerais savoir pourquoi. J’espère en tous cas qu’il va se rendre compte qu’il ne va pas pouvoir nous empêcher de venir en aide à ceux qui sont coincés sous les bombardements.

- Ça ne vous pose pas de problème d’aller sous les bombes ? De risquer la vie de vos collègues et des soldats qui doivent assurer votre protection ? Vous aurez du mal à dormir sur vos deux oreilles après cette mission, Monsieur Zrinkak. Il y aura des dégâts, c’est certain.

- Et vous, vous dormez sur vos deux oreilles en sachant que vous ne remplissez pas votre mission ? Nous partons en début d’après-midi, que vous donniez votre accord ou pas. S’il faut, je demanderai aux réfugiés d’assurer notre protection. Mais je ne vous dis pas la presse que ça va vous faire…

- Très bien, soupire-t-il après nous avoir observés un moment en silence. Lieutenant, j’espère pour vous qu’il n’y aura pas de blessés dans notre effectif, je vous en tiendrai personnellement responsable. Réfléchissez bien avant de vous lancer dans cette mission à haut risque.

- Nous ferons notre travail, Monsieur. Ni plus ni moins, lui répond Julia, presque insolente dans ses propos.

- Personnellement responsable, répète le Colonel avant de clore brusquement la conversation, sous nos regards un peu surpris.

Je me tourne vers Julia qui a l’air d’être dans une colère froide. Snow, silencieux jusqu’à présent, essaie de la calmer un peu.

- T’inquiète, Ju. On est derrière toi. Je crois qu’Arthur a vu juste, il a des pressions sur le dos, pas possible autrement. Et de toute façon, on fera attention, comme d’habitude !

- Tu parles, bordel. Non mais qu’est-ce qu’il lui prend ? “Plutôt mourir”, tu parles d'une devise si on ne sort pas d’ici ! J’y crois pas, s’emporte Julia en se levant pour faire les cent pas dans la pièce.

- On s’en fout, on va faire le job, c’est tout. On y va à deux équipes, comme la dernière fois ? demande Snow, déjà la main sur la poignée de la porte.

- Demande à l’équipe de Myriam de se joindre à nous. On ne sera pas trop de trois, je pense. J’ai vu les plans du quartier visé, c’est la merde.

- D’accord, je vais l’avertir. On part en début d’après-midi.

- Snow, l’arrêté-je avant de partir. Dites à Justine de venir. Il faut qu’on soigne le côté communication de la mission si on veut mettre la pression sur le Colonel.

Il marque un temps d’hésitation avant de se reprendre.

- D’accord, je la préviens. A tout à l’heure.

Je me retourne alors vers Julia qui est encore en train de tourner en rond dans la petite pièce, l’air visiblement contrarié et tracassé par l’entretien que nous venons d’avoir avec son supérieur. Elle est magnifique quand elle est comme ça, concentrée sur son travail, fière et résolue. Je m’approche d’elle et l’arrête dans ses déambulations en posant mes mains sur ses épaules. Je me colle contre elle et lui masse doucement le haut du dos alors qu’instinctivement son corps se colle au mien.

- Julia, merci de ce que tu fais, ça me touche beaucoup, ton engagement pour la mission.

- Ne me remercie pas, soupire-t-elle, c’est mon boulot et ma façon d’être. Tu veux vraiment emmener Justine en plus ?

- Oui, il faut qu’on ait des éléments pour justifier de la mission. Et puis, je ne voulais pas que tu sois la seule à t’inquiéter pour un civil, rajouté-je tout en continuant mes caresses sur ses épaules et son cou.

- C’est pas le bon plan, deux officiers préoccupés, tu le sais ? Pas ta meilleure idée, Zrinkak, sourit-elle en se tournant vers moi.

- Eh bien, là, j’en ai une autre de mauvaise idée, si tu veux tout savoir, Julia.

Je prononce ces mots en posant mes mains sur ses hanches et en la repoussant contre le mur alors qu’elle passe ses bras autour de mon cou. Ma bouche vient trouver la sienne et elle répond à mon baiser de manière intense, presque désespérée. Nos langues jouent l’une avec l’autre et je me presse contre elle, lui faisant sentir mon désir en me frottant contre elle, malgré son arme qui s’interpose entre nous.

- C’est pas très sérieux, ça, sourit-elle en déboutonnant mon pantalon.

- Non, c’est vrai, mais j’ai envie de toi. Tu m’as excité et là, on est sûr d’être tranquilles un petit moment.

Je m’attaque à son treillis que je défais, pris d’une folle impatience. Elle m’aide dans une frénésie aussi forte que la mienne et nous nous retrouvons bientôt nus l’un en face de l’autre. Emporté par mon désir, je continue à prendre les choses en main et la plaque à nouveau contre le mur, mais derrière elle cette fois. Un peu gêné par nos pantalons sur nos chaussures, nous nous adaptons aux circonstances et je l’attrape par les épaules pour qu’elle se cambre bien alors que ses fesses viennent à la rencontre de mon sexe bandé. Elle prend appui sur le mur et nous poussons tous les deux un petit cri alors que nos corps s’unissent et que je m’enfonce bien profondément dans son antre déjà prêt à me recevoir.

Elle lève alors les mains qu’elle appuie contre le mur. Je passe mes bras autour d’elle, venant enserrer un sein d’une de mes mains alors que l’autre se pose sur son petit bouton. Mes poussées sont lentes mais profondes. Elle soupire d’aise alors que je fais de légers mouvements contre elle. J’adore la sentir se cambrer ainsi et répondre à mes va-et-vient dans une étreinte sensuelle et délicieuse.

Je sens son impatience alors qu’elle accélère ses mouvements de bassin. J’ai l’impression qu’elle contracte son intimité sur ma verge, attisant ainsi mon excitation et mon désir. Je me laisse alors aller à plus de sauvagerie et je ne me retiens plus dans mes assauts. Je sens ma queue gonflée aller et venir en elle alors qu’elle pousse des gémissements de plus en plus forts, jusqu’à ce que notre jouissance vienne nous terrasser presque simultanément. Je jouis en elle alors qu’elle vient coller son dos contre mon torse et nous profitons de cette extase loin de tous nos problèmes et responsabilités.

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