75. Le Dieu Grec endormi

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Julia

- Si j’avais su que tu me garderais aussi longtemps, je me serais crevé un œil plutôt que de venir te voir, bougonné-je en patiente insupportable.

- Je n’en ai plus pour longtemps, arrête de ronchonner, on ne peut pas dire que tu sois attendue non plus, me répond Eva en me faisant grimacer tant elle enfonce ses doigts dans mon abdomen.

- Eh mollo ! Tu vas m’éclater l’estomac à appuyer comme une dingue !

- Je vérifie que tu n’as pas de lésions internes, bourrique.

- Tu vas les créer toi-même, m’exclamé-je en me redressant alors qu’elle soupire. File moi un cachet pour la douleur et ça va passer.

- Tu vas avoir un sacré hématome quand même.

- Ça ne sera ni le premier, ni le dernier. Je peux y aller ? dis-je en tirant sur mon tee-shirt avant de refermer ma veste.

- Oui, tu peux y aller. Tu es pire que les gosses, tu sais !

- Je sais oui. Il me faut ton rapport sur l’état de santé des tourtereaux pour demain matin, huit heures. C’est bon pour toi ?

- Je suis de garde donc pas de problème. Je t’amène ça dès que j’ai fini, si tu veux. Je te connais, retour de mission, tu ne vas pas fermer l'œil ou presque.

- Oui ok, dis-je avant de me reprendre. Non, non demain, huit heures, c’est bon. Je suis crevée et j’ai mal au crâne, je vais essayer de dormir quand même.

- Tu veux un somnifère ?

- Non, ça va aller.

Son regard scrutateur me dit que je ne dois pas être bien convaincante, mais elle soupire et me donne quelques anti-douleurs avant de me libérer. Je file déposer un baiser sur le front de Snow avant de sortir de l’infirmerie. Je passe récupérer de quoi manger et remonte dans mes quartiers pour prendre le nécessaire pour me doucher. J’espère qu’il reste un peu d’eau chaude, mais honnêtement, j’ai tellement besoin de me décrasser que je crois que je ferais avec le froid sans broncher.

C’est après une courte douche bien fraîche qui m’a un peu trop réveillée que je remonte dans ma chambre, saluant au passage les soldats qui jouent aux cartes au rez-de-chaussée et me demandent des nouvelles de Mathias. Je repasse par la salle des opérations pour demander à Morin, de service cette nuit, de m’appeler si besoin, mais prends soin de lui dire que j’ai vraiment besoin de dormir pour qu’il ne vienne pas me chercher au moindre petit couac.

Quand j’entre dans ma chambre, chargée de mes affaires de toilette et de mon ordinateur, j’ai le plaisir de découvrir un Bûcheron en tenue d’Adam assoupi sur mon lit. La vue est des plus agréables et je reste un moment là à l’observer, avant de me bouger et de ranger mes affaires aussi silencieusement que possible. Cependant, cela ne doit pas être aussi discret que je l’espère car Arthur se réveille et se frotte les yeux.

- Oh, Julia, c’est déjà le matin ? demande-t-il un peu perdu.

- Non, pas encore et heureusement, souris-je en récupérant ma ration avant de venir m’asseoir près de lui. Tu as mangé ? Les bras de Morphée sont confortables ?

- J’ai grignoté un truc, oui. Morphée m’a piégé, je voulais te faire une surprise et t’attendre tel un dieu Grec au sexe dressé, mais c’est raté, rit-il. Tu as juste trouvé un doudou tout nu dans ton lit. Pas trop déçue ?

- Je préfère les doudous bûcherons aux Dieux Grecs, tu peux être rassuré, ris-je en l’embrassant sur la joue. Je mange vite fait et je suis toute à toi.

- Toute à moi ? Beau programme !

Il s’agenouille alors derrière moi et ses mains se mettent à me caresser doucement alors que je commence à manger. Il se fait tendre et câlin,ses doigts parcourent mon corps. Le massage qu’il commence à me procurer ainsi me fait un bien fou et je sens mes muscles se détendre petit à petit. Sa bouche qui vient se poser dans mon cou et ses lèvres qui s’amusent à dessiner des arabesques sur ma peau sont des divertissements agréables après la journée que j’ai passée. Je ne traîne pas à engloutir mon repas et me lève finalement pour me débarrasser de mes vêtements également.

Ce n’est qu’une fois quasiment nue que je me dis que j’aurais pu la jouer plus sensuelle. Enfin, essayez d’être sensuelle en enlevant des rangers et un treillis, ce n’est pas la chose la plus aisée à faire. Je grimace en me retournant, en petite culotte, et m’apprête à m’excuser quand je constate que mon Bûcheron semble très attentif à ce que je fais. Je dépose mon arme de poing au sol près du lit et me glisse sous le drap en frissonnant. On a beau être dans la grange, la température n’est pas estivale en cette fin d’année.

- Comment tu as vécu cette sortie ? lui demandé-je en venant l’enlacer et poser mes lèvres dans son cou.

- Tu veux vraiment parler de ça alors que tu m’as nu dans ton lit ? s’amuse-t-il à me répondre en me jetant ce regard de braise qui me chamboule tant.

- J’ai mal partout et tu ne cherches qu’à me sauter ? le taquiné-je en tentant de rester sérieuse.

- Non, tu as raison, il faut que je fasse attention à toi. Allonge-toi sur le lit, je vais te faire un petit massage. Une fois que tu seras installée, tu pourras me poser toutes les questions que tu souhaites.

- Tu plaisantes ? J’ai un Dieu Grec dans mon lit, on a autre chose à faire lui et moi, ris-je en venant m’installer à califourchon sur lui.

- Oh ! Mais le massage, alors ? me répond-il en continuant à me caresser de ses longs doigts.

- J’ai bien une vague idée de l’endroit qui pourrait être massé et de l’outil à utiliser, mais je ne voudrais pas passer pour une perverse, ris-je en caressant son torse.

- Fais-moi un dessin alors, si tu ne peux pas le dire. Je ne vois pas bien où tu veux en venir.

Le petit sourire en coin qu’il arbore alors est craquant et je le trouve vraiment trop mignon. Je réalise la chance que j’ai de l’avoir dans mon lit. Comment a-t-il réalisé ce miracle ? Lui seul le sait.

- Vraiment ? Je te pensais plus perspicace, Beau Gosse, souris-je en reculant sur ses cuisses pour venir empaumer son sexe bandé. Tu as sous les yeux l’outil…

- Ah oui, je commence à avoir une idée de l’endroit alors. Mais n’hésite pas. L’outil est à ta disposition, jolie Julia.

- Vraiment ? Et tu penses que l’endroit, c’est… Là ? dis-je avant de donner un coup de langue sur sa hampe.

- Cet endroit est prometteur, en effet.

Il pousse un petit soupir de plaisir et cela me motive à continuer un instant mes caresses buccales sur cette érection qui grossit rapidement. Je joue sur son sexe avec mes lèvres, ma langue, sans jamais lui offrir réellement ma bouche, mais il semble s’en satisfaire si j’en crois ses doigts qui se crispent sur le drap. Je l’entends retenir sa respiration quand je le prends finalement entre mes lèvres, et savoure autant son goût que ses réactions pendant que je le fais aller et venir en moi lentement. C’est avec beaucoup de plaisir que je fais monter son excitation, alternant le rythme que j’imprime sur sa hampe, la profondeur à laquelle je l’enfonce dans ma bouche, tout en utilisant mes mains pour caresser ce qui ne peut être stimulé de la sorte. Je le ferais bien jouir dans ma bouche, mais pour être honnête, et un peu égoïste, je crève d’envie de le sentir jouir ailleurs et c’est motivée par mon côté primitif que je dépose un baiser sur son gland et me redresse pour plonger mes yeux dans les siens.

- Non pas que ça me déplaise, mais c’était pas l’endroit que je visais pour cet outil, dis-je avec un sourire en coin.

- Je me disais aussi qu’il n’était pas totalement adapté, même si c’était plus qu’agréable. Tu vas essayer un autre endroit alors ? me demande-t-il candidement.

- Vantard, ris-je en me rallongeant à ses côtés, joueuse. Non, pas ce soir, tant pis pour moi, j’aurais dû viser juste dès la première fois.

- Ah, c’est triste d’abandonner après seulement un essai. Tu devrais faire comme au rugby, tu marques l’essai et puis tu le transformes ! Mais peut-être as-tu besoin d’aide ?

Il se tourne alors vers moi et se retrouve entre mes jambes, son sexe fièrement tendu sur mes lèvres entre lesquelles il glisse lentement, délicieusement.

- Je ne dis jamais non à un peu d’aide, soupiré-je en agrippant ce divin fessier grec pour l’inciter à s’enfoncer en moi. S’il te plaît ?

- Et je ne peux jamais la refuser à une jolie femme comme toi.

Il s’enfonce en moi sans hésiter et je sens sa verge me remplir à nouveau. Comme à chaque fois, le sentiment de plénitude dépasse le sentiment physique. Quand je suis dans ses bras, quand il est en moi, j’ai l’impression que nos corps fusionnent, que nos âmes se connectent et que je suis à ma place, que le monde est comme il devrait être. Nous sommes bien loin de la guerre, bien loin de ce campement chaque fois qu’il me possède, et j’aime cette bulle que nous créons sans même le vouloir.

- J’espère que tu n’es pas aussi généreux avec toutes les jolies femmes, parce que je déteste partager, soupiré-je avant de l’attirer contre ma bouche.

Arthur profite de ce baiser qui se fait enflammé pour commencer à aller et venir en moi et, une nouvelle fois, les sensations sont telles que j’ai grand peine à retenir mes gémissements, qu’il étouffe de ses baisers. Il reste doux et va et vient en moi avec une lenteur calculée, comme s’il voulait profiter du moment sans nous mener trop rapidement à l’orgasme. Je l’incite à accélérer la cadence en pressant ses fesses, ce qui le fait sourire.

- Madame veut mener la danse, ce soir ?

- Madame veut juste que Monsieur accélère le rythme.

- Quelle gourmande, rit-il en glissant son bras sous moi.

Je pousse un petit cri de surprise lorsqu’il me soulève pour s’asseoir en me gardant contre lui. Il niche son nez entre mes seins alors que j’ondule sur lui, savourant la profondeur de la pénétration et la sensation de le sentir tout contre moi. Ses mains fermement campées sur mes fesses, Arthur accompagne mes mouvements et j’accélère la cadence, désireuse de nous soulager tous les deux quand bien même j’aimerais prolonger ce moment encore et encore. Il me retient lorsque je me penche en arrière pour m’appuyer sur mes bras et ainsi pouvoir amplifier mes mouvements, glissant ses mains dans mon dos, et ses lèvres viennent jouer avec mes tétons, intensifiant mon plaisir plus que nécessaire. Je sens l’orgasme poindre et n’ai pas le temps de dire “ouf” qu’il me fauche sans commune mesure, me faisant presque voir des étoiles. Je tente tant bien que mal de maintenir la cadence alors que tout mon corps est pris de frissons, que tout mon être jouit contre, sur et autour de cet homme que je sens finalement se déverser au creux de mon corps, me remplissant d’un peu de lui dans un râle à peine contenu.

Je me redresse et le serre contre moi, continuant d’onduler lentement sur son sexe alors que nos bouches se retrouvent pour ne plus se lâcher, que nos mains se promènent sur le corps de l’autre, que nos peaux se pressent l’une contre l’autre, faisant passer par cette tendresse tout ce que nous n’osons pas nous dire de vive voix.

Y a pas à dire, le sexe avec mon Bûcheron, ça envoie !

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