XII. Maria !

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Tommaso se réveilla.

Il agonisait.

Il voyait mal, entendait mal, sentait mal. Tous ses sens semblaient s’être prosternés devant la Sainte Douleur.

Il mourrait.

Une masse énorme pesait sur sa poitrine, une masse qui voulait à tout prix l’empêcher de respirer, de se redresser, de faire le moindre geste.

Il mourrait ...

S’effaçait ...

Disparaissait ...

Il accepta la douleur, accepta l’oubli, accepta la mort. Il cessa de lutter contre la masse. Il l’accueillit chaudement, comme un ami d’enfance, comme un jouet égaré, comme ...

MARIA !

Il lutta.

Lutta de toutes ses forces.

De tout son souffle.

De toute son âme.

MARIA !

La masse se résorbait.

Ses poumons se libéraient.

Ses sens se révoltaient.

MARIA !

Il se redressa.

Il toussa.

Il voyait clair.

《 Tom, Dieu merci ... 》

C’était René. Il était agenouillé près de lui, trempé comme une soupe.

《 Ça va?

- Je ... je ... oui ...

- Cinq bonnes minutes à te faire cracher cette maudite flotte.

- Que ... que s’est-il ...

- Je t’ai agrippé ... et j’ai sauté dans le fleuve. Le courant était assez fort pour nous faire partir de là illico presto. On les a semés, ces fils de pute.

- Ma ... ma blessure ?

- La balle est passée de l’autre coté, ce qui est plutôt pas mal. Je ne suis pas médecin, mais tes os n’ont clairement pas été touchés.

- Mon épaule ...

- Non ... pas l’épaule ... le muscle juste dessus ... le tro ... tré ...

- Trapèze.

- C’est ça. Je t’ai enroulé tout ça dans un tissu bien serré. Ne le touche surtout pas.

- D’accord ... mer ... merci, René. Tu t’es mieux débrouillé que moi.

- Je n’aurais jamais cru en être capable. L’adrénaline, je suppose ... Je n’ai jamais connu ça.

- Ouais ... 》

Tommaso se leva. La douleur était atroce, mais supportable.

《 On fait quoi, maintenant?

- Maintenant ? Je n’en sais absolument rien.

- Ta sœur, Sofia, elle pourrait nous aider.

- Sofia ... 》

Sofia Cartagine était non seulement la sœur de Tommaso, mais aussi une journaliste d’investigation travaillant pour La Repubblica.

Il fronça les sourcils.

Pensa à son père.

L’oublia aussitôt.

《 Si je l’ai tenue à l’écart de tout ça, c’est pour de bonnes raisons.

- Je sais ... mais a-t-on réellement le choix ?

- Je suppose que non ...

- Il nous faut un téléphone, dans ce cas.

- Pas la peine. Sofia est aussi la propriétaire du Hannibal, un petit hôtel restaurant. Elle y passe tout le temps la soirée.

- D’accord ... mais il nous faut des vêtements secs. On attire trop l’attention. 》

Tommaso regarda autour de lui, essayant de se situer. Ils se trouvaient au bord du Tibre, dans une sorte de petite forêt d’aubépines.

《 Je crois qu’il y’a une association, pas loin. Ils nous donneront des vêtements. Peut-être des pansements et de l’aspirine.

- À la bonne heure. 》

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