ACTE IV, Scène 1 : consternation

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Juillet travaille à son bureau, dans l’ombre.

Côté extérieur, la poursuite éclaire Bernal, Sarmente et Deligny en grande conversation.

BERNAL. – Mais ils n’ont pas du tout détaillé notre feuille de route ?

DELIGNY. – Non ! Ils ont parlé de myxomycètes de dictons et d’apocalypse…

SARMENTE. – Lunaire…

BERNAL. – Mais c’était pour nous discréditer ou pour discréditer les experts de plateaux ?

DELIGNY. – Je l’ignore… Je ne comprends pas.

SARMENTE. – On a des retours du peuple ?

DELIGNY. – Quelques-uns. Les gens sont comme nous, ils ne comprennent pas. Ils se demandent comment on a pu tomber aussi bas dans notre pays. Apparemment, il y a même quelqu’un qui a commenté… (il cherche sur son téléphone) Attendez… Ah voilà ! Alors, je cite : « Quelque chose a dû nous échapper… »

BERNAL. – Quelque chose a dû nous échapper ? C’est le moins qu’on puisse dire !

SARMENTE. – Le problème, c’est que la réforme de l’Éducation nationale n’est pas encore prête. Il faut d’abord qu’on passe les retraites.

BERNAL. – C’est un problème de journalistes ça, Julia ; un problème de médias.

SARMENTE. – Non, c’est notre problème.

DELIGNY. – (pensif) Je n’en suis pas si sûr… (à Sarmente) Vous m’avez dit la dernière fois de conserver cette posture droite, en retrait vis-à-vis des journalistes. Nous faisons notre travail de communication et nous les laissons commenter.

SARMENTE. – Et alors ?

DELIGNY. – Et bien nous allons continuer.

BERNAL. – Mais ça va être dévastateur ! Ça va être un bain de sang !

DELIGNY. – Aussi sûr que le peuple ne supporte plus les petites tractations d’alcôves, il ne supporte plus non plus les experts de plateaux. Tout ce système est en train de s’effondrer. Je pense que des patrons comme Gaspard Trémond s’en rendent compte. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’ils nous soutiennent.

BERNAL. – Vous voulez dire que ce n’est pas nous qui allons baigner dans notre propre sang ?

DELIGNY. – Non… enfin… pas tout de suite.

SARMENTE. – (déterminée) Bien. On continue sur notre lancée, on travaille sur l’alliance, on montre au peuple qu’en unissant les efforts, on arrive toujours à obtenir quelque chose.

DELIGNY. – Je communique sur cette notion d’alliance ?

SARMENTE. – Non, pas explicitement. Tu peux prononcer le mot, le caser quand c’est possible dans les conversations mais je ne veux pas qu’on monte une opération marketing autour d’une notion en particulier. Je ne veux pas de marketing du tout. Le camp d’en face s’effondre, les journalistes s’effondrent, les experts de plateaux-télé s’effondrent… Tant mieux ! Nous, on travaille directement avec le peuple, on continue à s’appuyer sur nos assemblées constituantes, on dit ce qu’on fait et on fait ce qu’on dit. Je veux que tous les six mois, on puisse faire un point d’étape public avec les ministres. Il faut montrer au peuple que les choses avancent et qu’on respecte nos engagements.

DELIGNY. – Donc on communique ?

SARMENTE. – On agit.

Noir.

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