ACTE II, Scène 2 : conspiration

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Juillet, Desfossés et Deligny discutent, debout, dans un coin de la scène, loin du bureau où travaillent Bernal et Sarmente.

JUILLET. – (condescendant) Voyez-vous, mon petit Louis-Kevin, la politique est une affaire d’expérience.

Deligny reste silencieux, méfiant.

DESFOSSÉS. – Mais je suis sûr que le jeune monsieur Deligny est suffisamment brillant pour comprendre les problématiques auxquelles nous sommes confrontés. J’ai lu votre rapport, vous savez. C’est très bon. Il y a de très bonnes choses, vraiment. C’est un petit trop à gauche pour nous, bien sûr. Ça manque de vision, on sent que vous ne maîtrisez pas encore tout-à-fait les impératifs industriels et le monde des affaires. Mais il y a du bon… Il y a même des mesures que nous pourrions reprendre.

DELIGNY. – (finaud) Je vous remercie, vos compliments me flattent. Certes je suis un peu inexpérimenté, mais vous savez, ce rapport est le fruit d’un travail d’équipe, il est basé sur les remontées du terrain, sur l’écoute du peuple.

JUILLET. – Ah oui, vos fameuses ‘’assemblées constituantes’’… Oui, oui, c’est vrai que le peuple, c’est important. Ce sont eux qui votent, après tout.

DELIGNY. – En tout cas, je suis bien heureux que certaines mesures vous conviennent. Nous devrions en discuter et proposer un planning à Bernal et Sarmente. Ils sont tellement occupés à préparer l’officialisation de la nomination de Sarmente… Je pense que si nous leur mâchons un peu le travail en avançant sur de futures propositions, ça les soulagera.

DESFOSSÉS. – Et bien allez-y, Deligny. De notre côté, nous allons nous replonger dans ce rapport et voir ce que nous pouvons en extraire.

Le téléphone de Deligny sonne. Il décroche et prononce quelques mots. Sans raccrocher, il fait signe à Desfossés et Juillet qu’il doit poursuivre la conversation dans son bureau. Il sort.
Juillet et Desfossés restent seuls.

JUILLET. – Il va falloir qu’on s’occupe de lui.

DESFOSSÉS. – Oui, je vois ce que tu veux dire. Tu veux vraiment qu’on en arrive là ?

JUILLET. – Bernal n’a encore rien annoncé. Il n’est pas trop tard pour faire machine arrière. On trouve un bon petit scandale à lui coller sur le dos, à ce petit vermisseau, et ça éclaboussera Sarmente. Bernal sera obligé de se rendre à l’évidence. Il cèdera. On lui lâchera Carony, je lui en ai déjà parlé, il est d’accord. Trop heureux de récupérer le poste ! Il nous mangera dans la main. Et d’Arbeau sera satisfait.

Noir.

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