Chapitre 14

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 Deux jours durant, Jeff Peters travailla sans relâche. Le temps lui était compté pour achever son projet, depuis qu’il était conscient de la suspicion qui pesait sur lui. Être épié ajoutait encore au stress qu’il subissait. Tout était prêt, sauf le code source de la matrice. Il en avait un aperçu grâce à l’analyse de Samfix, mais c’était insuffisant pour l’objectif qu’il cherchait à atteindre. Lui revint en mémoire, le message reçu par son interlocuteur anonyme. Il le consulta à plusieurs reprises, tenta d’extrapoler sur les intentions de son auteur. Il était tentant d’y répondre, pourtant il craignait un piège, tendu par Lansfield et ses équipes. Il avait le sentiment de tourner en rond, d’être impuissant.

 Il fit une vérification des échanges entre Lansfield et Kramer, mais n’apprit rien, sinon qu’ils allaient mettre en œuvre une nouvelle offre pour les plus démunis. C’était de mauvaise augure pour Roddy qui perdrait, à n’en pas douter, une partie de son électorat. Le pouvoir en place cherchait à consolider la place de la matrice dans les différentes couches de la société. C’était la réponse qu’apportait le Grand Conseil aux tentatives de violence que Roddy cherchait à produire. L’un voulait le rapport de force, quand les autres achetaient la paix sociale. Peters n’était pas dupe sur ce qui se déroulerait dans un futur proche. Roddy et les siens seraient stigmatisés et encore plus marginalisés. Il n’était pas impossible que certains membres de la secte la quitte, pour accéder au savoir suprême offert par la matrice de pensée. Mais cette offre au rabais, ne leur permettrait jamais de rivaliser avec les couches sociales et intellectuelles supérieures. L’histoire était écrite, et rien ne pourrait la perturber, sauf si lui-même arrivait à ses fins.

 Alors qu’il était concentré dans sa réflexion sur le devenir de l’humanité connectée, il reçut un nouveau message électronique :

Ne cherchez pas en vain, vous n’y arriverez pas. Bien sûr vous pouvez améliorer notre travail, mais sans accès au cœur de la matrice vos efforts sont voués à l’échec. Nous espérions une réaction de votre part, mais elle ne vient pas. Voyons si le code, que vous trouverez en annexe, vous aidera à sortir de votre réserve.

 Toujours prudent, Jeff examina de près l’origine du message. Il s’agissait d’une nouvelle adresse piratée. Quant à la pièce jointe il s’assura avant de l’ouvrir qu’il ne s’agissait pas d’un malware. Sa surprise fut grande, lorsqu’il en examina le contenu. Le document présentait plusieurs pages qui ne laissait pas de doute sur le contenu ; il s’agissait bien d’une partie du code source de la matrice de pensée. Il resta un moment dans l’expectative, ne sachant quoi penser des intentions de son contact. Il se garda néanmoins d’apporter un quelconque commentaire. Il ne vit pas défiler les heures qui suivirent, tant il était concentré sur ce qu’il découvrait. Il commençait à avoir une perception plus fine de l’étendue du programme et des pouvoirs que recelait la matrice de pensée. Le jour commençait à pointer. Négligeant de s’alimenter et de prendre un repos compensateur, il se remit à l’ouvrage afin d’améliorer son programme. La fatigue accumulée eut pourtant raison de lui. Il dormit d’un sommeil de plomb pendant plusieurs heures.

 C’est la sonnerie insistante de son smartphone, qui le sortit brutalement de son sommeil vers midi. C’était Alice qui lui laissait un message lapidaire :

J’ai été viré.

Il la rappela aussitôt.

— Alice ? Qu’est-ce que c’est que cette histoire ?

— Lansfield m’a viré.

— Mais pourquoi ?

— Il pense que je suis ta complice, que je veux lui porter préjudice. Je n’ai pas le moral Jeff. Ça fait deux jours que je ne sors plus, que je ne peux pas m’arrêter de pleurer.

— Ce type est fou, je te l’avais dit. Ok, ne bouge pas j’arrive.

 Séance tenante, Jeff laissa ses travaux pour se rendre au domicile d’Alice. En route il repéra la voiture grise qui le prenait en filature. En colère contre Lansfield, il tenta de la semer en changeant plusieurs fois d’itinéraire, mais rien n’y faisait. La voiture finissait toujours par le rattraper, tout en gardant une distance de réserve. De guerre lasse, il leva le pied. Arrivé devant chez Alice, il regarda dans le rétroviseur. La voiture était garée à une trentaine de mètres derrière lui.

 Lorsqu’elle lui ouvrit la porte, il découvrit une jeune femme, au visage décomposé par la fatigue et le chagrin. Elle se jeta dans ses bras et éclata en sanglots. Jeff essaya de la calmer, mais rien ne pouvait l’apaiser. Pendant un long moment, il lui caressa le dos pour la réconforter. Lorsqu’elle retrouva enfin son calme, il la questionna.

— Que s’est-il passé au juste. Tu me dis qu’il t’a licencié c’est bien ça ?

— Il y a deux jours, après notre entrevue dans le parc, j’ai été convoqué par Lansfield. Il sait pour nous deux. Il connaît aussi ta relation avec Roddy. Il m’a affirmé que tu voulais t’en prendre à la matrice. Quelqu’un nous a suivi et nous a pris en photo. Il a aussi enregistré notre conversation. Il sait que je t’ai mis en garde. Du coup, il m’a accusé de jouer un double-jeu. Il en a conclut que j’essayais de te couvrir, que j’étais ta complice. C’est le mot qu’il a utilisé. Kramer était là, il a pris ma défense, mais c’était inutile. Lansfield n’a rien voulu savoir. Ils se sont disputé devant moi, comme si je n’étais pas là. C’était surréaliste, je ne comprenais pas ce qui se passait. Kramer est parti en claquant la porte. Puis Lansfield m’a renvoyé sur le champ.

 De nouveau Alice se mit à pleurer dans les bras de Jeff. Il la consola de longues minutes, sans rien dire. Que pouvait-il ajouter ? Écrasée de fatigue, elle finit par s’endormir dans ses bras. Il attendit qu’elle soit plongée dans le sommeil, puis il l’allongea sur le sofa. Il la couvrit d’un plaid pour qu’elle ne prenne pas froid, avant de se diriger vers la cuisine. Lui non plus n’était pas en grande forme. Il avait peu dormi, et la faim tiraillait maintenant son estomac. Dans le réfrigérateur il trouva de quoi constituer un repas. Il se mit à l’ouvrage pendant plus d’une heure. L’odeur savoureuse qui sortait de la cuisine, eue raison du sommeil d’Alice. Lorsqu’elle ouvrit enfin les yeux, la table était mise. Jeff l’attendait, souriant. Malgré ses yeux bouffis de fatigue, il paressait avoir retrouvé la joie de vivre qu’Alice lui avait connu autrefois. Ils déjeunèrent en silence. Jeff craignait que les mots ne ravivent la souffrance d’Alice. Ce n’est qu’à la fin du repas, qu’il se risqua à engager de nouveau la conversation.

— Je ne suis pas un cordon bleu, mais avec ça, tu devrais retrouver un peu de vigueur.

— C’était bon, tu te débrouilles très bien.

— J’avais perdu l’habitude. À quoi bon faire de la cuisine, si ce n’est pour faire plaisir à quelqu’un. Je dois bien reconnaître que depuis que je suis seul, je mange un peu n’importe quoi.

— Tu devrais le faire plus souvent, c’est bon pour ta santé. Tu as le droit au plaisir comme tout le monde. Tu ne dois pas t’oublier Jeff.

— Je sais, tu n’arrêtes pas de me le dire. Je vais y penser. Mais je crois qu’en ce moment, c’est plutôt toi qui as besoin de retrouver la sérénité. Que comptes-tu faire ?

— Il faut que je retrouve un emploi.

— C’est peut-être le moment de faire ton voyage en Italie. Tu es libre de toute contrainte maintenant. Tu pourras toujours réfléchir à ton avenir au retour. Parfois c’est bien de prendre un peu de distance, de passer à autre chose.

— Et c’est toi qui me dis ça ! Remarques tu n’as pas tout à fait tort. J’ai sans doute besoin de prendre le large, un peu de vacances ne me ferait pas de mal.

— Alors vas-y, saute dans le premier avion.

— Tu es bien pressé de te débarrasser de moi.

— Je n’ai pas dit ça. Je tiens à toi Alice, mais je crois que ce voyage t’aidera à décompresser.

 Jeff resta avec Alice jusqu’en fin d’après-midi. Il tenait à s’assurer qu’elle ne sombre pas dans la déprime. Ils en profitèrent pour regarder ensemble l’itinéraire et les étapes qu’Alice avait prévue pour son voyage en Italie. Puis, ils consultèrent les horaires des vols pour l’Europe. Il y en avait un qui partait le lendemain matin à dix heures.

— Hé bien voila ! lui dit Jeff. Ça te laisse juste le temps de faire tes valises.

— C’est très tentant.

— Alors laisse-toi tenter, lui dit-il en l’embrassant. On en reparlera à ton retour. Maintenant je vais te laisser, tu as quelques heures de préparation devant toi. Appelle-moi quand tu seras arrivé.

 Il l’embrassa de nouveau, puis il s’éclipsa. La voiture grise était toujours en stationnement, mais il ne s’en préoccupa pas. Lansfield ne perdait rien pour attendre. Il venait de mettre Alice à l’abri pour quelque temps. Elle partait pour deux semaines, il espérait pouvoir finaliser son projet avant son retour. S’il y parvenait, alors la situation ne serait plus du tout la même.

 Arrivé chez lui, un nouveau message l’attendait. Son interlocuteur indiquait sa surprise de n’avoir eu aucun retour. Cette fois, il décida d’y répondre :

Je ne sais pas qui vous êtes, ni ce que vous me voulez. Mais vous vous trompez de personne.

 Deux minutes n’étaient pas passées, qu’il avait un nouveau message.

Nous savons très bien qui vous êtes et nous avons une idée assez précise de ce que vous voulez faire. Nous avons des intérêts communs monsieur Peters : atteindre la matrice de pensée. Samfix était conçu pour cela.

 Il n’y avait pas de doute son interlocuteur était très bien informé. Il se dévoilait un peu en indiquant son intérêt à s’en prendre à la matrice. Toutefois, chacun savait que Samfix visait la matrice, et l’auteur du message n’apportait aucune preuve qu’il en était le concepteur. Jeff en conclut qu’il s’agissait d’un piège monté de toute pièce par Lansfield. S’il mordait à l’hameçon, celui-ci aurait ses aveux. Il ne lui resterait plus qu’à alerter la police. S’en serait fait de son projet. En aucun cas il ne pouvait prendre ce risque, pas si près du but. Il hésita un instant entre répondre et garder le silence. Il se décida à envoyer un message en restant prudent das ses propos.

Je n’ai toujours pas de réponse à ma question : qui est l’inconnu qui se cache derrière ce message ? Vous prétendez me connaître, mais je ne sais rien de vous. Si comme vous le prétendez vous êtes l’auteur de Samfix ; si vous connaissez si bien le code de la matrice, alors pourquoi avez-vous échoué ? J’en conclus que vous mentez et pour être clair, je n’ai aucun intérêt commun avec vous, cessez de m’importuner.

 La réponse ne se fit pas attendre.

Vous êtes un homme prudent, c’est une bonne chose. Mais oubliez Lansfield, il n’est pour rien dans nos échanges, au contraire le Grand Conseil, tout comme lui sont nos ennemis communs. Quant à connaître notre identité, cela s’avérerait aussi dangereux qu’inutile. Pour répondre à votre question, nous avons échoué c’est exact. Il nous manquait un homme avec votre talent pour réussir. Peu de personnes connaissent le code secret de la matrice et il n’est plus dans notre intérêt de la maintenir. Pour preuve de notre bonne foi, vous en trouverez le code complet dans le document en pièce jointe. Il est temps d’agir monsieur Peters, finissez notre travail. Soyez sans crainte, nous prenons l’engagement de vous couvrir. Et prenez soin de mademoiselle Dempsey, elle a besoin de vous.

 Jeff n’en revenait pas. Son interlocuteur savait tout de lui et de ses compétences. Il était par ailleurs assez bien placé pour connaître l’intégralité du code. Ce ne pouvait être qu’un membre du « Cercle des Érudits ». Mais pourquoi ceux qui avaient si jalousement protégé leur création, chercheraient aujourd’hui à s’en débarrasser ? Ce n’était pas clair. Encore une fois il flairait un piège tendu par Lansfield, qui en était l’un des plus éminents membres. Pourtant le code était bien là. Il activa la pièce jointe pour en prendre connaissance. Cette fois il avait bien l’intégralité des informations qu’il cherchait à obtenir. Pendant près d’une heure il tourna en rond comme une bête fauve. Il ne savait quelle décision prendre. Si on lui mentait il finirait ses jours en prison, dans le cas contraire il irait au bout de son projet, c’était simple maintenant qu’il avait toutes les informations nécessaires. Il décida d’attendre le départ d’Alice pour l’Italie. Son interlocuteur, décidément bien renseigné, y avait fait allusion. De cette façon il la mettrait à l’abri.

 Il se remit à l’œuvre pour décortiquer les informations qu’il venait de découvrir. Puis il passa à la phase pratique. Il réalisa les modifications sur le code de son virus informatique. Cette fois il ne ferait pas que tenter de forcer la première couche de protection comme l’avait fait Samfix. La matrice en possédait trois. « Liberty », c’était le nom que Jeff avait donné à son virus, les percerait les unes après les autres. Ensuite il affina ses travaux sur la combinaison entre le virus de grippe porcine qu’il avait modifié et le code de Liberty. Il lui fallait programmer un déclencheur entre le virus humain et le virus informatique. C’était les cordons neuronaux qu’il visait. En créant une ulcération des tissus cérébraux, la fièvre perturberait la réponse apportée par la matrice. Puis, elle se propagerait à son tour, dans la matière cérébrale artificielle dont la matrice était en partie composée. Ce n’est qu’à ce moment-là, que le virus informatique se mettrait en action pour atteindre la partie numérique du système. Tout était devenu très vite opérationnel

 Il y avait toutefois un problème dans le projet de Jeff Peters. Il fallait une infection puissante pour obtenir le résultat désiré. Or, il n’avait que deux options : infester un grand nombre de personne à la fois, ou utiliser une forme virale puissante et espérer qu’un seul porteur atteigne sa cible. La première hypothèse était peu réaliste, il n’avait pas les moyens pour produire Liberty à grande échelle. Sans compter que la logistique pour sa diffusion poserait problème. Infecter une seule personne était tout aussi risquée. Trop puissant, le virus porcin pourrait tuer son hôte, avant que le code informatique n’entre en action. Pas assez dosé, il ne serait pas assez contagieux pour atteindre la matrice. Il choisit toutefois cette dernière option, en tentant d’affiner au mieux le dosage. Une fois l’opération terminée, il récupéra dans un flacon le produit de son travail. Il ne restait plus qu’à passer à l’action.

 Il prit contact avec Mary Bergson pour qu’elle le retrouve dans la communauté des Pure Human. Il ne voulait pas prendre le risque de la rencontrer dans l’espace public. Personne ne devait savoir qu’il y avait entre-eux une relation, l’homme à la voiture grise en serait pour ses frais. Arrivé sur place Mary l’attendait. Il lui confia la fiole ainsi qu’un nouveau laissez-passer pour la zone zéro. L’objectif qu’il lui avait fixé était d’atteindre les appartements privés de Lansfield.

— Une fois à l’intérieur vous ferez l’entretien comme dans n’importe quel lieu. Il faudra toutefois vous arranger pour vider, sans qu’il s’en aperçoive, le contenu de la fiole dans le verre de monsieur Lansfield. Vous ne le ferez que lorsque vous serez prête à partir. Ensuite, il faudra quitter les lieux sans délais.

— Vous êtes fou ! Voulez que je l’empoisonne ? Je ne suis pas une criminelle.

— Ce n’est pas un poison Mary. C’est un virus assez bénin, mais ça devrait lui donner une bonne fièvre tout de même.

— Pourquoi voulez-vous le rendre malade ?

— Ça, j’en fais mon affaire. Rappelez-vous, moins vous en savez mieux c’est. Ah ! Une dernière chose, soyez rapide en versant le contenu du flacon. L’appartement comme tout l’immeuble est truffé de détecteurs d’éléments pathogène : microbes, virus…Il faudra verser le produit d’un coup pour bien le diluer, et faire en sorte que les alarmes ne se déclenchent pas. Est-ce que c’est bon pour vous ?

— C’est bon j’ai compris. Je ferais le nécessaire, rassurez-vous.

 Jeff regarda Mary Bergson s’éloigner. Tous ses espoirs reposaient désormais sur l’habileté de cette femme. Lorsqu’elle fut partie, il alla trouver Simon Roddy. Il avait demandé que soit programmée une réunion d’urgence. Tous les membres n’étaient pas présents. Seuls, Simon, Betty et Roger avaient pu se libérer. C’est Simon qui prit la parole en premier.

— Vous avez demandé à nous voir en urgence. Qu’est-ce qui motive cette hâte ?

— Je suis désolé d’avoir agit aussi vite, mais il fallait que je vous informe sans délai, le temps presse.

— Je ne vois pas ce qui peut justifier une telle précipitation, renchérit Roger, mais nous vous écoutons.

— Il y a quelque temps, je vous avais parlé d’un projet, d’une alternative pour se débarrasser de la matrice. Je crois pouvoir vous dire que je suis prêt. Si mon plan fonctionne, et je ne doute pas que ce soit le cas, alors il sera inutile de poursuivre vos actes de violence. Vous devez dès maintenant vous préparer à la suite  : la vie sans la matrice.

— Dès maintenant ? L’interpella Betty. Qu’est-ce qui vous permet d’être aussi optimiste ?

— Parce que la contamination se fera très rapidement.

— Contamination ! de quoi parlez-vous ? Le questionna Simon.

— J’ai créé un virus d’un nouveau genre en modifiant le code génétique d’une grippe porcine dans lequel j’ai introduit du code informatique. Lorsque l’infection sera lancée, elle produira une inflammation des cordons neuronaux des malades. Grâce à la connexion, ils transporteront le virus jusqu’à la matrice. Ensuite, le virus informatique prendra le relais pour agir au cœur de celle-ci.

— Je ne suis pas sûr de bien vous suivre, lui déclara Roger, mais si vous dites que ça marche. Par contre, je ne comprends pas pourquoi vous nous parlez de grippe porcine. Les connectés ne sont pas des porcs, autant que je le sache ?

— Votre remarque est très juste. Vous l’ignorez peut-être, mais nous partageons avec ces animaux une grande partie de notre patrimoine génétique. J’aurais pu utiliser un virus comme la grippe humaine, mais les installations de HT Security sont truffés de détecteurs. Il me fallait un support qu’ils ne soient pas en capacité de détecter. C’est pourquoi mon choix s’est porté sur la grippe porcine. Elle passera inaperçue, et lorsque l’infection sera lancée, il sera trop tard pour l’arrêter.

— Je vois lui répond Roger. Vous voulez réglez son compte à Lansfield.

— Si par régler son compte vous entendez le tuer ; ce n’est pas là mon projet. Une bonne grippe ne le tuera pas, mais son empire oui. Il s’effondrera de lui-même, tout comme la matrice.

— Et comment comptez-vous vous y prendre pour passer ce virus ? Lui demanda Betty. Vous ne pouvez pas vous y rendre, ils ne vous laisseront pas entrer.

— Non en effet. J’ai chargé Mary Bergson de faire ce travail à ma place. Dès demain midi nous serons fixés. Je tenais à vous en informer. Nous nous reverrons pas avant un moment.

— Pourquoi donc ?

— Je suis surveillé de près par Lansfield et ses sbires. Ils ont tenté de me piéger à travers mes communications, heureusement j’ai détecté leur manœuvre. Il y a garé non loin de là, un détective privé qui me suit dans tous mes déplacements.

— Et vous avez pris le risque de venir jusqu’à nous, l’interpella Betty, c’est irresponsable. Ils vont se retourner contre nous.

— Lansfield le savait déjà, cela ne changera pas grand-chose. J’ai juste l’obligation de réussite.

— Et s’il découvrait vos plans ?

— Il n’y a aucune raison, vous êtes les seuls à en connaître la nature.

— Je vais m’occuper personnellement du détective, au moins ce ne sera pas lui qui nous dénoncera, déclara Roger avant de quitter la salle de réunion.

— Bien je crois qu’il est temps de conclure, J’attends quelques minutes que Roger en est fini puis je rentre chez moi. Je pense que vous avez du travail pour préparer le monde sans la matrice.

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