Horace ouvre les yeux. Il est réveillé par l’Enchanteur, un vieil homme avec une longue barbe blanche. Il est vêtu, comme lui, de la belle robe bleu-nuit des magiciens de Zaïna. Celle de Horace paraît plus étroite, à cause de son important physique de golem.

L’Enchanteur essaie de préciser sa pensée. Sa magie puissante met à rudes épreuves ses capacités à la canaliser vers sa… Création. Le golem sent cette énergie, fluidifiée par le magicien, s’incorporer en lui. Avec quelque chose de plus, une substance plus pure que l’or ou le diamant : l’âme d’un être qui lui donne son nom.

Horace sait ce qu’il est, dès sa naissance : il connaît son exacte nature. Il ne connaît pas l’Enchanteur qui lui a donné la vie, mais comprend le geste d’affection paternelle pour un golem, devine que ses larmes sont celles d’un espoir retrouvé.

Tous deux se trouvent dans une salle sombre, moitié caverne naturelle, moitié atelier de travail. Des blocs de roches astucieusement enchâssés composent des murs solides et réguliers. L’éclairage provient de chandeliers aux quatre coins de la salle.

Horace est allongé sur une table de travail, avec des inscriptions runiques tracées dans de la cendre, autour de lui. Un rituel a eu lieu ici, et sous bonne garde : un homme armé, près de la porte fermée dans le dos de l’Enchanteur, les surveille.

Le cadre de la porte en bois en forme d’ogive épouse cette dernière avec de belles proportions. Les bas-reliefs rappellent les anciennes armoiries de Zaïna, inspirées de motifs célestes. La porte close laisse mystérieusement passer un courant d’air glacial, bien qu’elle soit l’unique ouverture visible de la salle.